Selon la théorie du corps mystique de la monarchie, à laquelle adhèrent les Français du XVIIe siècle, le souverain, roi très-chrétien et oint du Seigneur, reçoit constamment le secours d'En-haut dans l'accomplissement de sa mission terrestre. Aucun régent, aucune régente, même proche du roi par le sang, ne peut prétendre à pareil privilège. Le devoir d'obéissance, contraignant quand le roi est majeur, ne s'impose donc pas aux sujets avec la même force en période de minorité. Une régence n'est pas un règne plein et beaucoup de ceux qui courbaient l'échine devant la volonté du défunt monarque, estiment avoir le droit de redresser la tête et d'agir désormais à leur guise. Situation grosse de périls pour l'autorité de l'État.