Vidéo de Michel Tagne Foko
Le monsieur à la droite de Rosa s'est réveillé et nous demande s'il a trop ronflé.
On reste polis en lui faisant croire que ce n'était pas grave.
Il s'excuse.
On est gênés, on lui dit que ce n'est pas grave.
Rosa lui dit que son mari ronfle souvent au lit.
Il insiste.
Rosa s'excuse de l'avoir laissé penser qu'elle était gênée.
Il insiste.
Je me trouve en train de m'excuser à mon tour.
Ça prend des tournures bizarroïdes.
On se croit à une réunion d'alcooliques anonymes.
Va t'en, on ne veut pas avoir ton sang sur les mains. Disparais de notre vue pour toujours, c'est tout ce que tu as à faire. Disparais, je t'en conjure personnellement. Ne me force pas à te découper à la machette. Si jamais tu remets les pieds dans cette concession, on t'amènera à la gendarmerie et alors tu verras ce qu'on te fera vraiment. Nous viendrons payer les gardiens de prison pour qu'ils te tuent.
Il y a une certaine obstination, chez les hommes, à vouloir toujours contrôler le ventre de la femme. Après des années de lutte en Afrique contre les mutilations génitales que l'on infligeait et que l'on inflige toujours aux femmes, ce discours en creux laisse sous entendre qu'il faudrait que les femmes en Afrique commencent à s'habituer à ce que les politiques de l'Europe, et particulièrement de la France, ferment désormais les yeux lorsque certains pays en Afrique mettront en oeuvre des politiques drastiques pour contrôler le ventre des femmes. Des campagnes pour culpabiliser ceux qui donnent vie. Du genre : "Arrêtez de faire des enfants lorsque vous êtes pauvre". Etc.
En France, un élu de la République a dit ne vouloir accueillir en France que des réfugiés chrétiens. Nous osons croire qu'il sait également qu'être arabe ne veut pas systématiquement dire être musulman. Et même s'il était avéré qu'ils étaient tous des musulmans, cela voudrait dire que cet élu de la Répulique française hiérarchise les souffrances, comme ces personnes qui passent leur temps à dire que le génocide de telle communauté a été plus cruel que celui d'un autre exterminé lui aussi.
Quand une femme met son enfant au monde, c’est pour que cet enfant puisse l’enterrer demain, et jamais le contraire
Le reste du monde peut oublier les victimes, mais les familles n’oublieront jamais…
C’est en trouvant du sens aux événements qu'on arrive à s'en délivrer
Il suffit de regarder les pièces qui constituent une demande de visa pour comprendre que tout a été mis en place pour que seul le riche puisse avoir le droit de voyager partout dans le monde.
Je me souviens des paroles de ma grand-mère. Elle disait : « durant les périodes de grande immigration au Cameroun, en pays bamiléké, dès que l’on arrivait dans un endroit, on allait toujours demander refuge chez le pauvre, car il a eu froid dans sa vie, il sait de quoi il s’agit, alors il lui serait difficile de rester insensible en nous refusant refuge ». Oui, il y avait une certaine solidarité entre pauvres, à cette époque-là, en pays bamiléké.
écrire c’est aussi demander à vivre