La chronique de Gérard Collard - De Gaulle avant De Gaulle
La présentation du livre "De Gaulle avant De Gaulle : La construction d'un homme" de Michel Tauriac par l'éditeur : Ce livre, qui décrit les étapes de la construction du personnage, de son enfance à son départ pour Londres, est composé de quatre parties émaillées de multiples témoignages inédits : 1/ « L'Initiation », sous la houlette de son père, très patriote et très chrétien. A 15 ans, Charles de Gaulle décide d'être officier. Capitaine en 1914, il obéit au commandement mais son caractère déjà affirmé étonne, agace ou provoque l'admiration de ses chefs, dès son premier galon. Laissé pour mort devant Verdun, puis captif, il tente de s'évader à plusieurs reprises. 2/ « L'Ascension » : Après son mariage, il entre à l'Ecole de guerre dont il critique l'enseignement suranné. Chargé de commandements successifs, il est donné en exemple. Au secrétariat général de la Défense nationale, il établit des relations avec le monde politique. Par des rencontres et des écrits, il tente de persuader les pouvoirs publics qu'il faut réarmer la France. 3/ « La Contestation » : Il se bat pour que l'armée soit motorisée et que les chars soient employés massivement. 4/ "La Démonstration" : En mai 1940, alors que les Panzers foncent vers Paris, simple colonel, il fait les seuls prisonniers allemands de cette guerre. Paul Reynaud l'appelle trop tard au gouvernement. C'est la déroute. de Bordeaux, le futur chef de la France libre s'envole vers Londres.Ecrivain et journaliste, Michel Tauriac est l ...
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Au débouché de la forêt, quand je vois apparaître les cinq tours crénelées d'Angkor Vat sous la lumière aveuglante, j'ai toujours l'impression d'être l'un des découvreurs de ce temple ouvert au soleil couchant, abasourdi, devenant pierre lui-même, figé dans l'admiration et la joie. L'impression que personne avant moi n'a joui de cette récompense des yeux, que je suis seul au monde à pouvoir fouler ces lieux endormis depuis une éternité.
Réuni avec un certain nombre d'officiers pour étudier avec lui la situation, consulter la carte et prendre les dispositions nécessaires, le sous-lieutenant Maurice Martin nous fait ce récit : "Tout à coup, un bombardement survient et des shrapnels éclatent à droite et à gauche. Le Général reste absolument impavide tout en continuant à regarder sa carte. Au bout d'un moment, il pose une question à l'un de ses officiers d'état-major et, ne le voyant pas près de lui, quitte sa carte des yeux et découvre que presque tout le monde est couché. Alors, d'un air très digne, se redressant, il ordonne : "Je vous en prie, Messieurs, levez-vous !". L'abbé Bourgeon est à ses côtés au cours d'un autre bombardement, nous rapporte son confrère, le chanoine Lenoir (...). Le sang-froid du Général l'a "laissé pantois". Devant la peur qu'il manifestait, il lui a dit : "Comment ! Vous avez la foi et vous avez la tremblote ?" A ce moment-là, une bombe est tombée à proximité mais n'a pas éclaté. Alors, le Général lui a dit encore : "Vous voyez, ils ont même des obus qui ne partent pas !" "
Un nouveau danger s'approche lentement sans être apparemment annoncé puis, soudain, fond sur le Cambodge. D'abord, en la personne de l'empereur de Chine,Koubikaï Khan, et de ses Mongols qui, déboulant de Chine et du Centre Viêt Nam, exigent un tribut. Ils repartent très vite sans avoir, semble-t-il, causé de dommages. Mais ils sont suivis par l'ennemi du Nord: les Thaïs.
VIVRE
dépasser l'horizon de sa peau
étendre son vivre jusqu'à l'oublier
revenir de loin
pour en être près
se flanquer un coup de pied quelque part
et voir son pied botter l'infini
Nous sommes tous ici obligés d'accepter l'élargissement de la liberté individuelle de nos enfants. C'est le prix que nous devons payer à notre propre liberté. Le prix de notre adaptation à cette société qui nous accueille. Si nous maintenons chez nous la rigidité de notre éducation traditionnelle, nous courons à la catastrophe. Nous risquons de voir nos enfants nous rejeter. (p. 219)
A présent, Manh rejoint seul sa voiture tandis que la précoce manifestation de la mousson d'été tache de larmes sa chemisette couleur sable. Et lui reviennent, avec d'autres souvenirs, l'arôme de la rizière assoiffée sous ces gouttes et celui de la route brûlante comme un toit au crépuscule. (p. 171)
Vous autres, vous assistez au massacre du français sans bouger, vous le laissez livré à la prostitution. Prenez garde que vos enfants et petits-enfants ne vous condamnent, un jour, comme les nôtres l'ont fait avec nous, pour non-assistance à langue en danger.
L'impassibilité que l'on nous reproche souvent n'est que superficielle. Elle ne traduit pas l'indifférence. Nous désirons seulement rendre notre présence légère, ne pas peser sur autrui plus que nous voudrions que l'on pèse sur nous. (p. 180)
Les Français sont comme çà. Où ils s'installent, c'est le fiasco. Ils conquièrent, séduisent, embrouillent, puis tirent leur révérence, ne laissant derrière eux que désillusions ou ruines. L'histoire de la Louisiane en témoigne.
Buvant force doses de thé au chrysanthème, un fortifiant souverain, et suçant du gingembre confit pour chasser ses aigreurs d'estomac, elle épie la moindre parole montant de la salle à manger. (p. 151)