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Citation de VALENTYNE


Rhéauna n’a pas le temps de répondre. Ils viennent de franchir une porte de métal et débouchent dans une grande rue, plus animée encore que celle de Régina, devant une file de magnifiques bogheis, brillants comme des sous neufs, spacieux, de toute évidence confortables. On dirait qu’ils viennent de sortir du magasin général de Winnipeg et qu’ils vont faire leur première course à travers la ville pour fêter son arrivée.
Bebette soulève déjà sa longue jupe.
– Le mien, c’est le premier en avant. Y est beau, hein ? J’viens de le faire arranger. J’te dirais bien que c’est en ton honneur, mais y en avait juste besoin. Viens, les autres vont nous suivre."
Elles se retrouvent seules toutes les deux dans un énorme machin fleurant bon le cuir neuf, la graisse de roue et le crottin de cheval. Il part comme une flèche lorsque Bebette produit un sifflement qui, pour le cheval bai, doit faire office de saperlipopette ou de coup de fouet, et Rhéauna, ravie est clouée au dos de son siège.
Si les rues de Régina l’ont étonnée, celles de Winnipeg lui coupent le souffle. Une guerre ouverte semble s’être déclarée entre trois moyens de locomotion : les automobiles nombreuses et rugissantes, les tramways et les voitures tirées par les chevaux. Le pandémonium qui en résulte est indescriptible.. Du monde partout, de la poussière, du bruit, d’étranges odeurs, aussi, très différentes de celles du crottin de cheval auquel elle est habituée dans l’unique rue de Maria, des effluves âcres qui prennent à la gorge et donnent envie de tousser. Quand elles ne sont pas simplement encombrées, les avenues autour de la gare sont bloquées, tout le monde crie parce que personne ne peut plus avancer, les chevaux prennent peur, hennissent, ruent, les enfants courent partout en piaillant et les policiers ne savent plus où donner du sifflet.
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