AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

4.06/5 (sur 332 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Paris , le 18/05/1928
Biographie :

Michelle Perrot, née Michelle Roux, est une historienne et militante féministe française.

C’est au milieu d’une carrière universitaire brillante, d’abord consacrée au mouvement ouvrier, qu'elle s’est imposée comme une des grandes historiennes des femmes.

Née dans la petite bourgeoisie catholique parisienne, élevée dans un collège religieux de jeunes filles, soit une "éducation typiquement féminine", Michelle Perrot découvre la Sorbonne en 1946 et l’histoire sociale tournée vers le mouvement ouvrier. En 1953, elle épouse un autre historien, Jean-Claude Perrot ; par la suite, elle fera toute sa carrière sous son nom d'épouse.

Catholique, elle connaît l’attraction du communisme, dont elle s’éloigne à partir de 1957, se consacrant comme beaucoup de ses proches à l’action contre la guerre d’Algérie. Marquée par Mai 1968 où elle participe comme maître-assistante aux multiples activités de la Sorbonne occupée, elle connaît ensuite sa "conversion féministe" en liaison avec l’essor du mouvement des femmes.

Après avoir soutenu, en 1971, sa thèse sur "Les ouvriers en grève (1871-1890)", elle s’engage dans le domaine nouveau qu’est l’histoire des femmes, donnant ses premiers cours sur ce thème en 1973. Elle est nommée professeure à l’Université Paris VII - Denis Diderot, dont elle est aujourd'hui professeure émérite d’histoire contemporaine.

De ses multiples études, communications et conférences, dont beaucoup sont reprises dans son recueil "Les Femmes ou les silences de l’Histoire" (Flammarion, 1998) se dégage le souci de restituer, de reconstituer une histoire globale dont les femmes cesseraient d’être exclues.

Elle co-dirige avec Georges Duby la première grande synthèse que sont les cinq volumes de l’"Histoire des Femmes en Occident, de l’Antiquité à nos jours" (Plon, 1991-1992).

Michelle Perrot a longtemps collaboré au quotidien "Libération" ; elle a co-produit et co-présenté l'émission Les Lundis de l'Histoire, sur France Culture jusqu'à son arrêt en juin 2014.
+ Voir plus
Source : itinerairesdecitoyennete.org
Ajouter des informations
Bibliographie de Michelle Perrot   (72)Voir plus

étiquettes
Videos et interviews (50) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de
Michelle Perrot vous présente son ouvrage " le temps des féminismes" aux éditions Grasset. Entretien avec Pierre Coutelle. Retrouvez le livre : https://www.mollat.com/livres/2673464/michelle-perrot-le-temps-des-feminismes Note de musique : © mollat Sous-titres générés automatiquement en français par YouTube. Visitez le site : http://www.mollat.com/ Suivez la librairie mollat sur les réseaux sociaux : Instagram : https://instagram.com/librairie_mollat/ Facebook : https://www.facebook.com/Librairie.mollat?ref=ts Twitter : https://twitter.com/LibrairieMollat Linkedin : https://www.linkedin.com/in/votre-libraire-mollat/ Soundcloud: https://soundcloud.com/librairie-mollat Pinterest : https://www.pinterest.com/librairiemollat/ Vimeo : https://vimeo.com/mollat
+ Lire la suite
Podcasts (7) Voir tous


Citations et extraits (181) Voir plus Ajouter une citation
Lorsqu'en 1967 la contraception a été légalisée, des hommes se sont demandé ce qui allait se passer avec la sexualité féminine. Le député à l'origine de la loi, Lucien Neuwirth s'est vu accusé de transformer la France en bordel... Page 119
Commenter  J’apprécie          355
On le voit très bien dans le droit de vote : pour Sieyès, les femmes sont des citoyennes passives, qui ont droit à la protection de leur personne et de leurs biens mais ne votent pas. Elles n’ont aucun accès à la décision politique. Néanmoins, son discours n’est pas sans nuance puisqu’il précise : « du moins dans l’état actuel », comme si les femmes n’étaient pas encore capables à ce moment-là d’être citoyennes et de participer à la vie publique, mais pourraient l’être un jour. -- Cette distinction a été immédiatement récusée par les femmes, en particulier par Olympe de Gouges, la première à avoir eu conscience que cet universalisme proclamé était un piège. Elle objecte que si les femmes ont le droit de monter à l’échafaud, elles ont aussi le droit de monter à la tribune, à la fois lieu matériel et symbolique. Publiée en 179 1, en fait très peu diffusée (elle l’affichait elle-même sur les lieux accessibles), sa Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne est d’une grande clarté, et on pourrait toujours la revendiquer aujourd’hui. En voici deux extraits.
Article VI : « La Loi doit être l’expression de la volonté générale ; toutes les Citoyennes et Citoyens doivent concourir personnellement, ou par leurs représentants, à sa formation ; elle doit être la même pour tous : toutes les Citoyennes et tous les Citoyens, étant égaux à ses yeux, doivent être également admissibles à toutes dignités, places et emplois publics, selon leurs capacités, et sans autres distinctions que celles de leurs vertus et de leurs talents. »
Article XVI : « Toute société dans laquelle la garantie des droits n’est pas assurée, ni la séparation des pouvoirs déterminée, n’a point de Constitution : la Constitution est nulle, si la majorité des individus qui composent la Nation n’a pas coopéré à sa rédaction. »
En matière de liberté d’expression, il n’y a pas tant d’événements véritablement créateurs dans l’histoire. La Révolution en est un, assurément. La déclaration d’Olympe de Gouges aussi. 142
Commenter  J’apprécie          320
"Les papillons ne sont que des fleurs envolées un jour de fête où la nature était en veine d'invention et de fécondité ."
Commenter  J’apprécie          322
" Privés d'avenir, les révolutionnaires investissent le passé de leur espoir déçu."

(page 34)
Commenter  J’apprécie          320
Nohant est un lieu. Hérité par Aurore Dupin, adopté et investi par George Sand qui en a fait non seulement une habitation et un mode de vie, mais un projet : celui d'une maison d'artiste, seule identité qu'elle se reconnaisse, enracinée dans un pays, le Berry, pauvre et laid, et pourtant oasis dans les tempêtes, "ma Capoue", où les printemps sont plus beaux qu'ailleurs. Un lieu infiniment désirable, où l'on revient toujours, cristal de souvenirs, porteur d'une mémoire relativement longue, lié à l'histoire d'une famille et plus largement à celle de la France centrale, confluente, protégée et protectrice.
Commenter  J’apprécie          170
L'irruption d'une présence et d'une parole féminines en des lieux qui leur étaient jusque-là interdits, ou peu familiers, est une innovation du dernier demi-siècle qui change l'horizon sonore. Il subsiste pourtant bien des zones muettes et, en ce qui concerne le passé, un océan de silence, lié au partage inégal des traces, de la mémoire et, plus encore, de l'Histoire, ce récit qui, si longtemps, a "oublié" les femmes, comme si, vouées à l'obscurité de la reproduction, inénarrable, elles étaient hors du temps, du moins hors événement.
Commenter  J’apprécie          170
Si elles [les femmes du peuple] ne revendiquent pas un espace sexué en tant que tel, elles sont en tout cas demandeuses de lavoirs : pour laver leur linge, gagner un peu d'argent en lavant celui d'une "pratique " (c'est-à dire la boulangère, l'épicière, la bourgeoise du troisième...), enfin, se rencontrer. Car le lavoir est un lieu de sociabilité intense, de communication et d'entraide, de confrontation aussi, de plaisir et de fête. Ainsi le dépeint Jules Cardoze dans u roman-feuilleton populaire, "La reine du lavoir" (1893), qui décrit de façon vivante la vie quotidienne d'un lavoir à la fin du siècle. Il s'y passe beaucoup de choses, entre les femmes (l'adoption par les femmes du lavoir de l'enfant naturelle d'une mère abandonnée) et avec l'extérieur. A la pause de midi, les chanteurs ambulants font danser les ménagères, tandis que le placier en photographie vient leur proposer, à l'aide d'accessoires, une image transfigurée d'elles-mêmes. La mi-Carême, fêtes des blanchisseuses, est aussi celle du quartier.
-Le lavoir n'est pas un lieu mixte, même si les photographes s'y rendent quelquefois?
-Au vrai, le lavoir devient progressivement plus mixte. Le maître de lavoir est toujours un homme, chargé de l'ordre ; et l'introduction de machines plus performantes s'opère sous le contrôle des garçons de lavoir souvent jeunes, que les femmes houspillent, renversant l'ordre sexuel habituel.
-Le temps que vous décrivez est encore celui des campagnes pleines. Le lavoir est-il une enclave de vie rurale en ville ou déjà autre chose?
-C'est un lieu en mutation, enserré dans un quartier urbain, où s'instaurent d'autres rythmes et où s'expriment d'autres formes de lien social et sexuel. La campagne, c'est différent. Les catégories "public/privé" ne sont pas nécessairement pertinentes pour y comprendre les rapports entre le groupe et l'individu. Dans l'espace commun, l'existence d'une vie personnelle est compliquée. Pourtant, il s'y exprime un désir croissant d'intimité, notamment amoureuse et sexuelle, qui rend la vie commune de plus en plus difficile pour les jeunes, et surtout pour les femmes, lesquelles supportent de moins en moins le patriarcat paysan. L'exode rural au cours du siècle finit par les toucher plus que les hommes, qui ne trouvent plus de compagnes. La différence très accentuée des rôles sexuels ne s'inscrit pas nécessairement dans l'espace. Encore qu'à l'église, à la foire, dans les assemblées de village, au saloir, aux champs, la place des sexes soit fortement marquée. Les rôles féminins, telles qu'Yvonne Verdier, dans son enquête "Façons de dire, façons de faire" (1978) les a vus fonctionner à Minot, un village de Bourgogne resté très traditionnel, sont liés à la vie, au sang, à la reproduction. La couturière initie les jeunes filles, l'hiver de leurs quinze ans, aux soins du linge et du ménage. La femme-qui-aide, confidente des corps, s'occupe de la naissance et de la mort. La laveuse connaît les secrets des familles et ceux du village à travers les draps. Rumeurs et ragots circulent au lavoir, dont on redoute le contrôle sur les réputations. Le regard, la parole, les geste importent ici plus que l'organisation spatiale. C'est par la confection commune du trousseau que la mère transmet à sa fille des savoirs tant publics que privés.
-Dans les villages de Provence, on peut pourtant bien circonscrire des espaces féminins et masculins définis.
-Certes. Mais dans ces villages touchés par la modernité démocratique s'instaure justement une discrimination sexuelle plus forte autour de la politique. Les femmes se retient des "chambrettes" (chambres, chambrées) provençales, comme leurs soeurs anglaises des inns et des pubs à la même époque, lorsque s'accroit la politisation de ces cellules de la convention mériodionale, au XIXème siècle. C'est dire que la parole et sa circulation comptent plus que l'espace matériel. C'est elle qui modèle la sphère publique, qui tisse l'opinion publique.
Commenter  J’apprécie          10
-Y avait-il pour les femmes une manière de circuler sur la chaussée?
-Bien sûr. Balzac, dans "La femme comme il faut" (1840), dépeint avec ironie le corset de ses obligations, les heures convenables pour ses sorties, les endroits à éviter, les gestes à proscrire. Une jeune fille, surtout, qui, dans les milieux aisés, doit marcher posément, sans élever la voix ni les yeux au risque de croiser le regard d'un homme. La femme mariée est plus libre, et, plus encore, la femme "d'un certain âge", dépourvue d'attrait sexuel, sa déambulation importe moins.
De même pour la femme du peuple, la plus "publique" de toutes. Au XIXème siècle, en raison des conditions de logement, plus que médiocres, l'intérieur ouvrier représente peu de chose et les gens du peuple ont tendance à vivre dehors. Les femmes, surtout, que leurs tâches poussent vers l'extérieur : dans les cours, sur les marchés, pour y trouver des vivres à meilleur prix, y vendre elles-mêmes quelque produit soldé ; dans les rues pour chercher l'eau des fontaines, se rendre au lavoir : faire des courses qui leur rapportent quelques sous, livrer le pain, le lait, le linge, le produit de leur travail à domicile... Pour ces éternelles glaneuses, la ville est une forêt où braconner sa vie, un espace de parcours où leur fonction d'échange se révèle essentielle. Leur ingéniosité est la justification de leur liberté.
-Et les femmes que l'on voit assises sur les marches, sur les chaises ou sur les trottoirs, comme on en observe encore à Marseille?
-Cet espace liminaire prolonge la maison. Les femmes du peuple en usent sans vergogne, prenant le frais devant chez elles. Elles discutent avec leurs voisines tout en cousant ou en tricotant, tandis que les hommes "descendent" en ville et vont au café. Une bourgeoise osera tout juste se mettre au balcon, couverte de préférence, et mieux, en famille. Car cette avancée de la maison dans la rue, faite pour la monstration publique, ne sied guère aux femmes. Thème d'innombrables tableaux, la "femme à sa fenêtre" se tient, rêveuse, à l'intérieur de la maison, comme défendue par elle. Ainsi l'usage de ses espaces minuscules et leur représentation indiquent-ils l'importance du seuil, qui, tel une frontière, sépare public et privé.
Commenter  J’apprécie          00
-Vieux commandement sans cesse réactivé : une femme doit d'abord s'habiller en femme. En France, une ordonnance impériale interdit le port de la culotte. Peintre de plein air, Rosa Bonheur dut solliciter une autorisation formelle de la préfecture de police.
-Les femmes ne doivent pas davantage fumer en public, ce que pourtant certaines faisaient couramment aux XVIIème et XVIIIème siècles, si l'on en croit les documents de cette époque. L'usage du tabac se masculinise aux XVIIème et XIXème siècles. Et, une fois se plus, George Sand fit scandale avec ses cigares et sa pipe. C'est avec l'arrivée de la cigarette anglaise ou américaine, fumée en privé puis aux terrasses des cafés, grâce notamment au fume-cigarette, accessoire de l'élégance des années 1930, que les femmes recommencèrent à fumer. Elles en firent même un signe de leur émancipation, comme, à la même époque, de se couper les cheveux.
Commenter  J’apprécie          00
-C'est-à dire que l'homme boit et mange et que la femme grignote.
-Les pratiques alimentaires sont en effet sexuées. Les hommes ont, en tout cas, leur sociabilité propre où jeu, sport et politique tiennent une place de choix. Cercles et cafés en France, clubs et pubs en Grande-Bretagne les réunissent. De ces lieux les femmes sont exclues à la mesure de leur politisation supposée. En Grande-Bretagne, le chartisme, mouvement ouvrier des années 1820-1840, à progressivement chassé les femmes des inns (tavernes) qu'elles fréquentaient auparavant. En France, le café a résisté plus longtemps et davantage dans les milieux ruraux-en Bretagne, par exemple- qu'en zone urbaine et industrielle- dans le Nord ou à Paris.
Commenter  J’apprécie          00

Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Michelle Perrot (826)Voir plus

Quiz Voir plus

Les mouvements et courants littéraires français

Courant poétique formé par un groupe de sept poètes dont le nom est emprunté à une constellation de sept étoiles (1549-1560).

La Grande Ourse
La Pleiade
la Couronne boréale
Le Zodiaque

10 questions
695 lecteurs ont répondu
Thèmes : littérature , mouvements , franceCréer un quiz sur cet auteur
¤¤

{* *} .._..