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Critiques de Milena Agus (657)
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Mon voisin - Comme une funambule

Mon voisin suivi de Comme une funambule - Milena Agus - Nouvelles - Éditions Liana Levi Piccolo - Lu en mai 2021



Un petit mot sur l'autrice, Milena Agus, cette inconnue sarde, enthousiasme le public français en 2007 avec "Mal de pierres". le succès se propage en Italie et lui confère la notoriété dans la trentaine de pays où elle est aujourd'hui traduite. En 2008 elle publie "Battement d'ailes", en 2010 "Quand le requin dort, en 2012 "La Comtesse de Ricotta" et en 2015 "Prends garde"



Mon voisin est traduit par Françoise Brun et Comme une funambule est traduit par Dominique Vittoz



La photo de couverture est de Denis Hoch, une superbe photo dans des tons bleutés et verts représentant des branches d'olivier.



Mon voisin



La Sardaigne, le village de Cagliari, la chaleur écrasante, une maison de l'autre côté du mur, un jardin, un appartement dont le balcon jouxte le mur.



Dans l'appartement, une femme, belle, et son petit garçon de deux ans, muet



Dans la maison, un homme, le voisin, et son petit garçon, plus âgé que le bambin de l'appartement.



Le décor et les personnages sont plantés.

Nous ne connaîtrons pas leurs noms ni leurs prénoms.

C'est simplement "le père et son fils" et "la maman et son fils"



Une rencontre improbable entre ces quatre personnages, la maman est la narratrice.



Elle, ne songeant qu'au suicide parfait, parfait dans le sens où il passerait pour un accident.



Lui, ne songeant qu'à survivre aux multiples maladies qu'il a peur d'attraper.



Deux enfants totalement différents, l'un, petit bonhomme qui à 2 ans ne parle pas ni ne marche. L'autre, gamin hyperactif, envahissant, sans gêne, un feu follet.



Ce petit monde va se croiser, se rencontrer, se parler, s'échanger leurs pensées. le petit garçon va-t-il parler et marcher ? Que va-t-il se passer dans ce couple étrange ? La maman va-t-elle mettre son projet à exécution ?



Cette courte nouvelle dans laquelle Milena Agus raconte ces 4 êtres en recherche d'amour, ces 4 êtres avec leurs fragilités, chacun d'entre eux plongés dans leurs doux délires avec une plume haute en couleur, où l'humour côtoie la tendresse, la sensualité, le chagrin, le tout se mêlant pour en faire une histoire de tous les jours sous la chaleur de la Sardaigne.



J'ai franchement aimé me balader dans le monde entre rêve et réalité de Milena Agus.



Comme une funambule



Milena Agus nous confie d'une manière tout à fait sincère et en toute simplicité son avis sur ses talents d'écrivaine, sur son impatience dans l'écriture, sur sa préférence pour les nouvelles, sur la gratitude qu'elle a envers ceux qui s'intéressent à elle, sur son rapport avec l'argent, sur sa timidité, sur le succès qui ne l'intéresse pas, quelle n'attend pas.



Milena Agus ouvre son coeur aux lecteurs-trices, ce qui me l'a rendue très sympathique de par l'honnêteté de ses propos désarmants.



J'ai vraiment aimé ce moment intime avec Milena Agus.



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Une saison douce

C'est une étrange fable que nous conte Milena Agus dans Une saison douce. Un huis clos se déroulant dans un petit village sinistré de Sardaigne, avec un arrière-plan de fantômes. Les ombres mouvantes, qui se déplacent en silence comme derrière un écran de fond de scène, sont les « envahisseurs », des Subsahariens, de ceux qu'on nomme habituellement les migrants. Seuls quelques-uns passeront de l'autre côté et deviendront, un tant soit peu, protagonistes de cette histoire. D'eux, on ne saura pas grand-chose. Sauf exception, telle cette jeune femme, violée sur le chemin, qui donne naissance à un enfant métis. Mais cela reste aimable, au détour d'une phrase. Elle a subi des coups durs mais reste gaie, nous dit-on. Comme un autre Noir, qui s'occupe du jardin. Il a été séparé de ses enfants. Il les cherchera dès que ce sera possible. La narratrice doute qu'il les retrouve un jour. de cette dernière, comme des autres villageoises, on ne sait pas grand-chose non plus, c'est un magma indifférencié d'où émergent à peine quelques têtes.

Il y a le « nous » des femmes du village, qui se décident à aider ceux qui ont été posés là, il y a le « eux », indifférencié, des envahisseurs. Et entre les deux groupes, se trouvent les « humanitaires », ceux qui ont les contours les plus nets ; ceux qui se meuvent individuellement, avec leurs émotions et leurs rêves, dans ce brouillard essentialisé. Les histoires qui vont se croiser ici sont celles qui adviennent entre ces derniers. Ou entre les villageoises et eux, dans un temps suspendu qui réveille ces femmes que leurs enfants, partis depuis longtemps, ne viennent plus voir. Tandis que quelque part, en zone limitrophe, se meuvent des « Blancs » hybrides, un homme syrien que les femmes sardes trouvent « beau comme Omar Sharif » – il s'exprime, son corps est animé, sa compagne existe dans son prolongement –, ainsi que son neveu et un gosse arabe rétif, et la jeune Noire à l'enfant. Ces six-là, contrairement aux autres, ont des prénoms. Puis il y a les « autres », ceux qui rejettent, qui sabotent le jardin et voudraient bouter dehors les envahisseurs, dont on ne sait rien.

(...)

Les choses se tissent donc entre Sardes. Ceux qui vivent dans le village et les humanitaires qui s'occupent des migrants. On pourrait le croire, en tout cas. Mais, finalement, se tisse-t-il vraiment quelque chose ? Quand lesdits envahisseurs, transbahutés comme des ballots, seront transférés, les humanitaires partiront avec eux. Que feront alors les villageoises, prises dans ce même magma, à peine plus différencié, ce même abandon ? Celles dont on apprend au détour d'une phrase que leurs maris préfèrent les belles africaines ? Redeviendront-elles des « ombres les unes pour les autres » ?

« L'arrivée des envahisseurs nous avait changées : nous avions besoin d'horizons plus vastes et les collines alentour, malgré leurs courbes douces, nous firent soudain l'effet de murailles. »

Oui, Milena Angus signe une étrange fable. Et on se dit en refermant le livre qu'il faut que les humains aient la mémoire bien courte pour que les habitants de la Sardaigne, île qui a vu se succéder tant d'oppresseurs et de tyrans au cours des siècles, qui a subi tant de razzias, de saccages et de massacres, pour que les gens de France et d'Europe qui, croyait-on, gardaient souvenance du bruit des bottes nazies, de la terreur et des camps de la mort, en viennent à laisser mourir femmes, hommes, enfants en mer et nommer envahisseurs des survivants qui demandent le statut de réfugiés.



Kits Hilaire pour Double Marge
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Mal de pierres

Sardaigne, années 40. À 30 ans, elle n'était toujours pas mariée. Non pas que les soupirants manquaient à l'appel, bien au contraire. Mais la plupart espaçait leur rendez-vous avant de disparaître. Aussi, lorsqu'en mai 1943, se présenta cet homme de plus de quarante ans, récemment veuf et travaillant aux salines de Casteddu, elle n'eut d'autre choix que de l'épouser, poussée par ses parents. Et ce, malgré le peu d'amour qu'il y avait entre eux. Lui fréquentait régulièrement les maisons closes. Aussi, afin d'économiser un peu son argent, elle lui proposa de faire les prestations. Malheureusement, quelques années plus tard, des coliques néphrétiques la firent souffrir atrocement, mettant à mal toute grossesse. Une souffrance telle qu'en 1950, les médecins lui prescrivirent une cure sur le Continent. C'est là qu'elle rencontrera le Rescapé...



La narratrice de ce roman n'est autre que la petite-fille à qui cette femme racontera, des années plus tard, son passé. La guerre, l'histoire de la Sardaigne et de l'Italie, son mariage, son mal de pierres et sa rencontre avec le Rescapé. Un mal de pierres qui s'apparente, certes, aux calculs rénaux mais aussi au sens plus large, au manque d'amour, au manque d'être aimé. L'on ressent aussitôt chez cette femme une certaine fragilité, certains pensaient qu'elle était folle. Au cœur de la Sardaigne, sous un soleil plombant, Milena Agus nous offre une histoire d'une grande sensualité, un roman empli de tendresse et de poésie, élégant et étonnant de par cette fin inattendue. Par le biais de cette petite-fille qui déroule petit à petit la vie de sa grand-mère, l'on découvre combien cette histoire d'amour, brève mais intense, aura compté pour elle. L'auteur dépeint une femme à la fois forte et fragile, complexe, lumineuse, plus que jamais libre et aimant l'Amour. Un petit roman émouvant servi par une écriture sobre et poétique.



À noter que ce roman a été adapté pour le cinéma par Nicole Garcia avec Marion Cotillard et Louis Garrel.
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Mal de pierres

Milena Agus écrit pour raconter « la vie, pitoyable et comique, misérable et merveilleuse, sans mièvrerie et avec ironie »

C’est exactement de cela qu’il s’agit dans ce « Mal de pierres ».



La narratrice parle de sa grand-mère, la fantasque, celle qui souffre d’une étrange maladie : elle n’arrive pas à être aimée, alors qu’elle est si belle, si sensuelle, et elle en souffre. Elle se taillade les bras, s’arrache les cheveux, s’enferme dans le poulailler. Elle refuse d’être comme les autres, de réagir comme ces femmes de Sardaigne de l’après-guerre qui acceptent leur sort. Elle veut vivre, aimer, être aimée. Elle écrit des lettres enflammées à ces hommes qu’elle croise et à qui elle fait peur.

Elle se mariera à un homme qu’elle n’aime pas et qui ne l’aime pas (dit-elle) mais pour qui elle effectuera des « prestations sexuelles » telles que faisaient pour lui les prostituées d’une maison close qu’il fréquentait assidûment. Ainsi, au moins, il épargnera son argent pour acheter son tabac...

Mais cette maladie de manque d’amour n’est pas la seule maladie dont elle souffre ; son mal de pierres lui arrache des larmes et lui cisaille les reins. « Grâce » à ces impitoyables pierres aux reins, elle effectuera une cure sur « le Continent » où elle rencontrera enfin l’amour, dont peut-être son enfant est le fruit.



Enfin...c’est ce que la narratrice pense. C’est ce qu’elle a peut-être inventé. Car celle-ci aime écrire et chacun sait qu’écrire, c’est mêler le réel au fantasme...

Fraicheur, humour, pathétique se mêlent dans la narration d’une vie, ou plutôt d’une famille à travers une femme.

Mais la vie d’une Sardaigne d’après 40-45 grouille aussi dans ces pages. Ces maisons, ces rues, ces voisines qui épient, cette cuisine, ces travaux ménagers. Ces hommes qui rentrent du travail, s’asseyent et fument.

La mer, toujours là, si proche et si lointaine, calme et bleue.

La musique aussi, dite « classique », où se noient plusieurs personnages.



Poids des traditions et révolte à travers la folie ou du moins ce que les autres appellent la folie.

Milena Agus sème le doute et récolte la tendresse.

Une tendresse qui reste, longtemps après que la dernière page se soit refermée.

Oui, je souris en écrivant ces lignes.

L’auteure a donc bien réussi à atteindre son but...

« La vie, pitoyable et merveilleuse, racontée sans mièvrerie et avec ironie ». Exactement.

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Mal de pierres

J'ai eu beaucoup d'émotions en lisant ce livre.

La narratrice raconte la vie de ses grands parents et particulièrement celle de sa grand mère qui est considérée comme une personne ayant un petit brin de folie.

La difficulté d'aimer et d'être aimé est au centre de ce petit livre teinté de mélancolie, de tristesse et parfois même quelques touches de cruauté.

Je me suis laissé embarquer par l'histoire d'amour entre la grand mère et le Rescapé... et ai été séduite tout simplement par ce petit voyage en Sardaigne.
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Mal de pierres

Comme tous les fiancés qui avaient filé, les enfants avaient fui son ventre après qu'elle s'était mariée. Un grand malheur que celle-ci attribuait à son esprit qu'elle pensait dérangé. En fait, le problème venait plus sûrement de ses calculs rénaux. Un mal de pierres si douloureux qu'une cure fut nécessaire. Loin de son époux, qu'elle respectait sans l'aimer, naquit alors pour un curiste un amour aussi incontinent et furtif qu'inoubliable. Après quoi l'enfant inespéré vint au monde.



Poétique et mystérieux est ce récit d'une petite fille à l'écoute des secrets de sa grand-mère sarde, une femme libre qui n'ayant pu se forcer à aimer a trouvé le chemin de l'amour. Un cheminement amoureux sensuel et lumineux que la narratrice ne découvrira vraiment qu'après la disparition de son aïeule. Mais est-ce là toute la vérité ? Pouvons-nous tout connaître des autres quand on sait qu’il revient à chacun de vivre ou d’imaginer l'amour ?



" Grand-mère pensait que c'était à cause de la mer, et du ciel bleu, et de l'immensité qu'on voyait du haut des remparts, dans le mistral, tout était si infini qu'on ne pouvait pas s'arrêter à sa petite vie. "



Challenge MULTI-DÉFIS 2020
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Mal de pierres

Très souvent gardée pas sa grand-mère, la narratrice de ce roman emprunt de douceur, de poésie et de mystère raconte son aïeule, sa famille et les amours de cette grand-mère avec qui elle semble avoir tissé des liens et vécu quelque chose de très fort.



Elle décrit sans aucun jugement la vie de celle qui ne se sentait pas aimée, que les prétendant abandonnaient et que des parents voulurent « caser » à tout prix et marièrent contre son gré avec un homme certes bon et doux, mais pour lequel elle ne ressentait pas de sentiment amoureux. Certainement différente des autres semble-t-il, elle rencontra le grand amour au cours d’une cure pour soigner ce « mal de pierres » qui la terrassait.



Elle raconte par le détail, une vie de femme en Sardaigne d’après-guerre, une vie de femme à part puisque qualifiée de « folle », sans doute dépressive, peut-être parce qu’on lui demandait d’emprunter les chemins qu’on lui avait tracés, et qu’elle subissait cette pression de la communauté.



Elle raconte son autre grand-mère, femme rigide dont le passé explique sa relation avec son entourage…



Elle raconte ses origines et son identité, éléments si importants dans la vie d’une personne. Elle se fait le témoin d’événements adoucis par le souvenir. Elle y met son amour, son humour, sa naïveté, ses questions.



Un beau récit aux senteurs de Sardaigne, avec pour témoins les pierres des maisons, les fleurs qui ornent les balcons, offrant le bonheur d’une lecture ou l’on se sent bien. Elle raconte ses origines et son identité, éléments si importants dans la vie d’une personne. Elle se fait le témoin d’événements adoucis par le souvenir. Elle y met son amour, son humour, sa naïveté, ses questions.



Un bel écrit qui vous laisse un goût de soleil, de chaleur, de douceur.


Lien : https://1001ptitgateau.blogs..
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Quand le requin dort

Un papa toujours en voyage, seul, jamais sans sa femme, coureur de jupons. Une maman artiste-peintre, mélancolique et anorexique, qui va se réfugier sur les hauteurs de l'immeuble, là où elle a créé un petit jardin. Un frère collé à son piano à longueur de journée, ayant pour seul ami Bach ou Beethoven. Une tante, très jolie, de ces femmes sur lesquelles les hommes se retournent, à la recherche d'un mari. Une famille un brin extravagante et farfelue au coeur de laquelle évolue la narratrice. Une jeune femme, âgée de 18 ans, qui entretient une relation sadomasochiste avec Lui, un homme marié. Une famille sarde fantasque. Des amours, des fêlures, des blessures, des sourires. Une vie entre ombre et lumière dans les rues de Cagliari...





Ce premier roman de Milena Agus nous plonge au coeur de la Sardaigne, au sein d'une famille pour le moins originale. Entre une maman peintre et dépressive, un papa jamais là qui s'intéresse plus au malheur du monde qu'à celui de sa propre famille, une tante qui cherche l'amour, une grand-mère qui tente de gérer tout ça et cette toute jeune femme qui entretient des relations osées avec un homme marié, qui doit passer le bac mais préfère se balader dans les ruelles de Cagliari au volant de sa Vespa. Une jeune femme qui se raconte et raconte, sans indulgence ni concession, avec tendresse et violence à la fois, les turpitudes de l'amour, la vie, la mort ou encore Dieu. L'on plonge dans une ambiance étrange, à la fois triste, douce, insouciante ou audacieuse. Les chapitres courts s'enchaînent, livrant ici et là quelques instants volés. 
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Terres promises

« Nous venons au monde comme si c'était une terre promise, et puis... » et puis chacun selon son caractère trouve une forme de félicité, ou pas. Ainsi Felicita, en dépit de sa rondeur, d'un fiancé fuyant ou de la maladie, aime la vie. Elle ne tient pas de sa mère, une éternelle insatisfaite que Raffaele, son mari, tente en vain d'ouvrir au monde et à des joies simples mais vraies. De cette mère triste et de sa grand-mère sévère Felicita ne s'en préoccupe pas. Comme son fils Gregorio, dont la terre promise est la musique à l'exclusion de l'argent, la réussite, la reconnaissance, elle est persuadée que la bienveillance (pas la providence) est la clé de tout. Alors en Sardaigne, à Milan ou New York son amour et respect de la nature des autres et de soi, qu'on imagine être ceux de Milena Argus, sont une magnifique leçon de vie.

« J’aime Montale à cause de la divine indifférence. S’il y en a un que je ne supporte pas, c’est Manzoni, lui et sa divine providence... »



Challenge MULTI-DÉFIS 2020
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Mal de pierres

Ce livre, très court, se lit comme on déambule pieds nus sur une plage de galets, vous savez, ces petites pierres chauffées par le soleil, toute blanches, toute lisses ... en apparence.



La narratrice, très proche de sa grand-mère Sarde, et pour ainsi dire élevée par elle, raconte les souvenirs et les rêves qu'elle lui a confiés. Cette grand-mère si belle, si entière, si singulière aussi pour son époque, est à la recherche de l'amour absolu, le vrai, celui qui exalte. Elle se considère elle-même comme un peu folle et ne peut concevoir la vie sans connaitre le grand amour. Elle se résigne à se marier à un homme qu'elle n'aime pas. C'est finalement lors d'une cure, pour soigner ses coliques néphrétiques, ce mal de pierres qui la ronge et l'empêche d'avoir des enfants, qu'elle le rencontrera... "[...] grand-mère disait toujours que sa vie se partageait en deux: avant et après sa cure, comme si l'eau grâce à laquelle elle avait éliminé ses calculs s'était révélée miraculeuse à tous les niveaux."



Le style est un peu déconcertant au début, mais l'écriture sobre et feutrée nous enveloppe sans en avoir l'air. Comme des confidences chuchotées au creux de l'oreille, nous découvrons par petites touches la grand-mère, et les personnages qui gravitent autour d'elle : le grand père, les parents, les tantes de la narratrice, les voisines, le Rescapé... des personnages d'ombres et de lumières, tellement attachants avec leurs lignes de fêlures. Nous flânons alors à leurs cotés dans la Sardaigne des années quarante, cinquante, son quotidien, ses traditions.



Mensonges et vérités s'emboitent avec malice comme des poupées russes pour nous livrer une histoire de famille où se mêle mal d'amour et folie douce. Mention spéciale pour la fin qui est vraiment étonnante. En photographie, c'est ce que j'appellerais une lumineuse profondeur de champ. Bref, j'ai beaucoup aimé ce récit plein de tendresse. Je n'ai pas pu m'empêcher de le refermer avec un sourire sur le coin des lèvres.
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Mal de pierres

Une jeune femme en Sardaigne, avant la guerre, attend désespérément l’amour. Elle est belle, mais fantasque, voir dérangée. Elle écrit dans un petit carnet, en cachette. Elle y glisse ses rêves, elle laisse toute la liberté à son imagination.



Sa petite-fille, la narratrice, très attachée à sa grand-mère, va récolter ses souvenirs de jeunesse.

Mais, sait-on jamais tout de quelqu'un, aussi proche soit-il ?



Cette femme, pas si folle qu’on le croit, pour qui l’amour doit être magique, va apporter à sa vie routinière et insatisfaisante le brin de folie qui lui manque. Il faut bien faire passer ce mal de pierres ; ce mal d’amour, transformer la réalité, la faire passer du médiocre, du misérable, au merveilleux.



On se plonge avec plaisir dans ce décor de Sardaigne, dans cette histoire surprenante, sensuelle, poétique et magique. Petit livre qui nous invite à flâner au fil de pages, à savourer. Si on se presse, on pourrait ne pas saisir tout le sens et la magie qui se dégagent. Malgré tout, on est bien surpris à la fin.



Non , elle n’est pas dérangée, elle met juste un peu de musique dans cette vie trop bien rangée à son goût.



« Il ne faut pas introduire de l'ordre dans les choses mais seconder la confusion universelle et lui jouer de la musique. »



« Car au fond, en amour, il s’agit peut-être au bout du compte de se fier à la magie, on ne peut pas dire qu’on puisse trouver une règle, quelque chose à suivre pour que tout se passe bien. »

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Battement d'ailes

J'ai passé une heure délicieuse dans la maison de Madame, en Sardaigne, grâce au récit pétillant de sa jeune voisine âgée de quatorze ans. le soleil brûle la peau, il faut prendre des chemins escarpés pour arriver chez elle mais les tomates du jardin ont un vrai goût de tomate.

C'est en bordure de mer, au coeur d'un paysage encore préservé que Madame a ouvert des chambres d'hôtes, refusant catégoriquement de vendre sa propriété, préférant vivre chichement dans un cadre idyllique. Elle s'habille avec d'étonnantes robes cousues main, elle est fantasque, généreuse, amoureuse de plusieurs hommes et se livre à d'étranges rites magiques mais elle est malheureuse car personne ne veut l'épouser. C'est une femme sexuellement libérée mais elle est le jouet des hommes et son insatiable quête du bonheur semble bien vaine...

Le grand-père de l'adolescente qui raconte est sans doute son meilleur ami, mais sa famille connaît bien des soucis. Son gendre, ruiné, est parti et sa femme est alité, incapable de bouger.

Le style de Milena Agus est alerte, son roman est plein de délicatesse et de fantaisie, les chapitres courts s'enchainent, passant de la drôlerie à la tristesse avec élégance. Elle aborde avec légèreté des sujets graves, on pense un peu à l'univers des romans de Véronique Ovaldé. L'amour, l'attachement, le désir sont au coeur de ce court roman sensuel.

Un beau portrait de femme…



















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Mal de pierres

Sardaigne, trois générations de femmes.



Il y a la grand-mère, née dans les années 20, considérée comme folle à l'époque, parce que trop décalée, inadaptée à la vie dans laquelle elle aurait dû trouver sa place, trop passionnée pour convaincre les candidats au mariage, effrayés, encombrés par ce tempérament aussi ardent. En réalité, une femme dépressive, parce que née trop tôt et/ou au mauvais endroit. Presque vieille fille, elle finit par se marier avec un homme plus âgé, veuf, qui en l'épousant éteint sa dette envers cette belle-famille qui l'a recueilli alors qu'il était réfugié de guerre. Un mariage sans amour romantique mais avec de l'amour charnel, qui n'aboutit pourtant à aucune grossesse, la faute sans doute à ce « mal de pierres », c'est-à-dire des calculs rénaux.

Envoyée en cure thermale, elle y rencontre le Rescapé, estropié de guerre, une rencontre qui la marque à vie.

Et neuf mois après son retour de cure, un fils naît, enfin, inespéré.



Puis il y a la petite-fille qui, une fois adulte, nous raconte l'histoire de cette grand-mère, et nous parle un peu d'elle-même.



Entre les deux, il y a la mère, qui a épousé le fils quasi-miraculeux devenu pianiste célèbre. La narratrice nous en parle un peu également, de son père aussi, avant de remonter une génération et d'évoquer la grand-mère maternelle.



Voilà une semaine que j'ai terminé ce court roman, et je m'aperçois que je n'ai presque rien retenu de ces personnages secondaires. le début du roman est centré sur l'histoire de la grand-mère paternelle et, malgré les flash-back et le manque de repères temporels, l'ensemble tient plutôt bien la route. Mais ensuite, à mesure que d'autres personnages interviennent, la trame s'effiloche, le récit se distend, on ne comprend plus toujours qui parle de quoi et à quel moment. La construction devient brouillonne, la narration confuse et précipitée, pour ne pas dire bâclée. On sent bien l'énergie que l'auteure a voulu mettre dans son récit, mais elle est mal maîtrisée, et le thème de la femme mal dans sa vie n'est pas assez exploité, de même que les portraits des autres femmes, qui ne sont qu'ébauchés.



Autant de défauts qui m'ont gâché la lecture de ce roman, qui aurait pu être autrement puissant et touchant.
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Battement d'ailes

Racontée par une fillette de 14 ans, cette histoire a des côtés comiques, légers, magiques et vrais.

Tout se passe en Sardaigne que l'auteure décrit avec talent, les descriptions de la nature y sont merveilleuses

"Madame", le personnage principal, n'est plus très jeune; elle possède une propriété en bord de mer convoitée par des investisseurs qui aimeraient transformer ce morceau de paradis terrestre en un village touristique. Elle se refuse toutefois à la vendre.

Madame a de nombreux amants, aucun ne l'aime véritablement, elle est maltraitée par tous, et ne trouvera que tard une personne qui l'aimera vraiment et l'appellera par son prénom.

Une brochette de personnages, parfois bizarres, très souvent attachants apparaît dans ce récit.

Raconté par une jeune adolescente, ce livre n'a rien d'un livre pour enfants.... Les scènes de sexe sont nombreuses, peuvent être crues mais sont toujours décrites avec une certaine candeur.

Tout est baigné de magie et d'un brin de folie.

J'ai aimé ce livre, et l'ai lu quelques années plus tard en italien.



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Mon voisin

Des odeurs de citrons charriées par le vent s’engouffrent dans les ruelles écrasées par le soleil de l’après-midi. Je déambule entre deux ombres, ombre de moi-même, en direction de la plage. Le regard perdu dans mes pensées, celles qui te font dire que ta place n’est pas ici, celles qui te proposent d’en finir de la plus belle des manières, en toute discrétion. Un air de trompette s’évapore d’une fenêtre, la suavité de Paolo Fresu, un air marin, un air de Sardaigne. La voisine y apparaît, à demi-dénudée, un gros sein qui prend l’air chaud du vent. Je la regarde, son sourire, la longueur de ses cheveux qui habillerait presque sa nudité. La chaleur écrasante toujours, la sueur perlante, je continue mon chemin avec mes tristes pensées, la mine solitaire n’écoutant que le vent se distiller entre les notes de Paolo. D’ailleurs ou justement, une nouvelle pensée s’aventure entre les habituelles, je repense à son album mystique « Mare Nostrum », la voisine a de sublimes écoutes en plus de sublimes courbes.



D’ailleurs ou justement, la question est là, celle qui accapare de longues heures de silence, comment organiser son départ… Comment faire d’un acte voulu et réfléchi le suicide parfait, celui qui consiste à faire croire aux autres que ce n’est qu’un accident, histoire de ne pas peiner, histoire de ne pas dire aux proches que vous n’aviez tout simplement plus envie…



La chaleur s’estompe légèrement, un dernier verre sous les oliviers, la nuit se fait, les ombres s’agrandissent sous le regard dévoilé de la lune. Une lumière à sa fenêtre qui s’allume, je me retourne vers elle, et la vois, l’observe, la mémorise comme on mémorise un sourire intimidant, un souvenir éternel. Et si un sourire ou une lune pouvait arriver à faire changer les plus tristes pensées, comme des ondes sensuelles.
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Terres promises

Qu'est- ce - que la terre promise?

C'est à cette leçon de philosophie que nous convie ce livre surprenant , pas facile à critiquer.........

Les personnages imaginés par l'auteur, au sein de cette saga familiale décalée, portés par une héroïne Félicita, fille de Rafaele , de retour en Sardaigne juste après la guerre , pour qui la terre promise se situe sur le Continent .

Mais une fois là- bas, sa jeune épouse Esther , la mère de Félicita, a le mal du pays, elle qui était pourtant si pressée d'en partir ........elle ne cessait de dire " Mais comment peut- on vivre dans un endroit pareil ?"

Alors la famille y retourne .

Félicita, elle, s'adapte aux coutumes locales et s'initie avec le même bonheur au sexe, pour elle , c'était une chose magnifique ("elle se disait que , somme toute, ça valait vraiment la peine d'être venue au monde!" ) , et au ......communisme .

De ses amours naîtra Gregorio , drôle de petit bonhomme formidable, décalé, différent qui trouvera son bonheur dans la musique .......

Au fil des ans et de rencontres multiples, tous les personnages avanceront dans leur vie imparfaite , toujours en quête du bonheur, persuadés qu'ailleurs l'herbe est plus verte .........

L'un rêve d'une princesse, l'autre épouse une fille qui ne lui convient pas, d'autres tombent en pâmoison devant un inconnu aux yeux tristes.

Sérénité, bienveillance, résistance pacifique, espoir: c'est ce qui anime ces "Béats Pacifiques ", comme la bouleversante Félicita , qui cache son cancer sous des rubans de couleur vive et chantonne en étendant son linge ........

La romancière met en avant des personnes franchement décalées et différentes, elle fait sourire, rêver. Du malheur elle parvient à rendre cette chaîne humaine solide et inoubliable , sauf que ces perdants chroniques réussissent à enchanter même si je trouve que les personnages ne sont pas assez travaillés !

Pour l'auteur, "La terre promise n'existe pas, c'est un leurre", il faut savoir faire son bonheur de petites choses et la bienveillance est la meilleure résistance à la bêtise !

Un souffle, une formidable leçon d'optimisme qu'elle appelle " de la stratégie pacifique " .

J'ai eu du mal à démêler la fantaisie et les larmes , la liberté et le côté magique, singulier , merveilleux , de cette fiction , une leçon de vie , une philosophie pratique , un conte ?

Difficile à dire ! Traduit de l'italien par Mariane Faurobert , aux éditions Liana Levi .

J'avais lu "Mal de Pierres " en 20O7.

Bien sûr , ce n'est que mon avis .
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Mal de pierres

Au centre de cette histoire, il y a une jeune femme aux cheveux incroyablement noirs et magnifiques, une jeune sarde, que la rumeur dit perturbée. Est-ce parce qu’un jour, elle a décidé de couper sauvagement ses cheveux comme une folle hystérique l’aurait fait avec une paire de ciseaux rouillée ? Est-ce parce qu’elle a les avant-bras couverts de cicatrices qu’elle s’est infligée elle-même ? Est-ce parce qu’une fois elle s’est jetée au fond du puits familiale ? Toujours est-il que cette belle sarde apparait comme dérangée mais surtout profondément triste et malheureuse. Triste d’attendre ses prétendants qui ne vinrent jamais au-delà du second rendez-vous. Malheureuse parce que personne ne comprend sa poésie et tout le monde décrie ses poèmes passionnées comme l’œuvre du Démon, car en ce temps-là tout ce qui sort de la norme est habité par le Diable.



Autour de cette histoire, il y a la Sardaigne, une terre magnifique et sauvage qui n’est en rien comparable avec le pays, l’Italie et ses grandes villes Milan ou Gênes. Dans les années 40, juste après-guerre, l’Italie tente de se reconstruire après les bombardements alliés et les massacres nazis. Une Italie qui panse ses plaies d’après-guerre et qui raconte une étrange histoire d’amour, proche de la folie.



Milena Agus a construit avec son « Mal de pierres » un magnifique roman d’amour, à la fois passionnée et étrange, perdu dans les terres profondes de la Sardaigne. Il y a de l’amour, de la tristesse, de l’émotion et de la chaleur humaine ; par moments drôle, par d’autres tendu, une pointe sexuelle venue épicer cette histoire d’une presque folle aux abords d’un gouffre dans lequel elle a plongé sans pouvoir remonter à l’air libre…
Lien : http://leranchsansnom.free.f..
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Battement d'ailes

Dans un petit coin de paradis :

"Notre position est 39°9’ au nord de l’équateur et 9°34’ à l’est du méridien de Greenwich. Ici, le ciel est transparent, la mer couleur saphir et lapis-lazuli, les falaises de granit or et argent, la végétation riche d’odeurs. Sur la colline, dans les lopins de terre arrachés au maquis qu ’on cultive entre leurs murets de pierre sèche, le printemps resplendit du blanc des fleurs d’amandiers, l’été du rouge des tomates et l’hiver de l’éclat des citrons. "

se débat une famille, cherchant le bonheur, malgré leurs blessures.

Ils sont ruinés, mais ils ont un trésor, cet endroit, qui n'a pas de prix.



Malgré tout, il n'est pas facile d'être heureux. Madame ne sait que souffrir, tout donner sans rien recevoir en retour. Elle recherche le bonheur mais, si elle le trouve, elle aura bien trop peur de le perdre. C'est une lourde responsabilité le bonheur. Être malheureux est parfois plus facile.



C'est un très beau roman qui met de la douceur sur les blessures de la vie.

On ne s'apitoie pas. La vision du monde du grand-père donne une grande bouffée d'optimisme à cette histoire. Madame est le symbole de " l'homme futur ", avec sa volonté farouche de ne pas vendre sa maison d'hôtes aux promoteurs immobiliers. Préserver ce qui est beau, car cette beauté agit comme un baume sur leurs blessures, que l'on sent profondes, malgré l'écriture poétique et douce qui les recouvre.

C'est une belle réflexion sur le bonheur, l'envie d'être aimé, les difficultés d'exister.

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Mon voisin

Cette courte histoire m'a interpellée par son ambivalence. Milena Agus a choisi d'aborder des thèmes graves que sont le suicide et la maladie sur un ton très léger.

Comment dire ?

Séduction ? Deux voisin, voisine monoparentaux se rencontrent et l'alchimie (les) opère.

Attraction terrestre ? Deux forces faibles convergent et évitent « le point de non-retour ».

Une nouvelle à l'italienne simplement puissante.
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Une saison douce

« Le fait est que les humains sont sans doute ainsi faits : toujours en mouvement. » D'un côté une vague de migrants venus tout droit d'Afrique, débarqués dans un village sarde perdu au fin fond du Campidano. De l'autre une vague de désertion qui les a précédés, la descendance des habitants de ce même village partis voir ailleurs si l'existence valait mieux le coup d'y être vécue. Parfait se dit-on alors, dans une logique de vase communicant : voilà de quoi compenser les uns, voilà de quoi satisfaire les autres. Sauf que la nature humaine encline à se déplacer n'est pas tout aussi apte à accepter la différence, ni s'adapter à l'imprévu :

- Les locaux âgés sont mal embouchés. Encore accrochés à l'espoir du retour des leurs, ils accueillent à leur manière butée cette horde de migrants avec leurs humanitaires, tous venus d'on ne sait où, vite qualifiés d'envahisseurs

- Les migrants quant à eux n'envisageaient pas vraiment l'Europe à l'image de ce village décrépi, vieillissant et sclérosé. Encore moins par l'entremise de la Ruine qui leur a été allouée, le temps de trouver autre chose.

D'autres dynamiques se mettront alors en place. Un mouvement d'attraction et de compassion tout d'abord, d'un groupe de « sardes campidanaises d’heureuse et pipelette nature », enfin débarrassées de leur rejet initial, mais aussi un mouvement de repli sur soi et de rejet définitif pour les Autres, ces maris fermés, ces villageois irrémédiablement obtus aux migrants comme aux humanitaires qui les accompagnent. Le village est désormais divisé, même si les liens se créent par ailleurs. Des liens palpitants, le savoir-faire de l'autrice parvenant à nous faire aimer ses personnages à travers leurs aspérités, en donnant du relief à cette humanité en souffrance. Avec Miléna Agus, personne ne semble épargné, mais personne n'est délaissé non plus. Le ton déployé, impertinent et drôle, donne toute la saveur à ce récit vu de l'intérieur, avec une narratrice et son « nous » pour évoquer l'action de ces villageoises aidantes, un judicieux point de vue au service de ces femmes libres, drôles, exubérantes, insolentes et fières, en plus d'être actives : « Nous avions au moins une bonne raison de vivre : nous rendre utiles à ceux qui avaient eu encore moins de chance que nous. Mais que pouvions-nous faire ? Nous avons un dicton, nous les Sardes : « Commence par sauver tes brebis, tu penseras au reste plus tard. » »



N'empêche, sans avoir la prétention de résoudre le douloureux sujet des migrants, ce roman aux contours vaguement utopiques s'attife par moments de la panoplie du sauveur, de par les idées d'échanges mises en place, la dynamique humaine qui s'y instaure, tout en prenant les richesses là où elles se trouvent, c'est à dire pas forcément où l'on croit. Une chouette bouffée d'oxygène, vitaminée de rires et de tendresse bougonne.







« Toujours en rêve, le Professeur, en dévisageant Lorena, lui disait : « Et pourtant, qu’est-ce que tu me fais bander. Tu me fais bander à mort. Mais tu n’affoles pas mon cœur. »

Lorena manquait défaillir, mais le rêve prenait fin avant qu’ils ne passent à l’acte. »

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Songe à la douceur

Dans le chapitre 1, quelle question revient souvent dans les pensées d'Eugène ?

Est-ce qu'elle l'aime ?
Est-ce qu'il couche avec elle ?
A-t-elle un copain ?

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Thème : Songe à la douceur de Clémentine BeauvaisCréer un quiz sur cet auteur

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