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4.06/5 (sur 16 notes)

Nationalité : Pays-Bas
Né(e) : 1976
Biographie :

D'origine espagnole, Miquel Bulnes est chercheur en médecine et écrivain.

Il travaille à la Faculté de médecine de l'Université d'Utrecht en tant que microbiologiste.

Le Sang dans nos veines (Het bloed in onze aderen, 2011) est son premier roman traduit en français.

site de l'auteur:
http://www.miquelbulnes.nl/

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Citations et extraits (17) Voir plus Ajouter une citation
Quiconque pense que l'enfer est un lieu sous terre, où les diables entourés de flammes vous harcèlent de leurs pics, n'a manifestement jamais passé un été dans le Rif.
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Il y a deux façons de quitter Melilla: embaumé ou accusé.
Dicton populaire espagnol en 1923.
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[...] ... - "Nous n'avons donc rien qui puisse nous mettre sur la piste du meurtrier ?" demande le commandant Santamaría.

Il bâille. Il est cinq heures du matin et il n'est qu'à moitié réveillé. Il y a une heure, il a été brusquement tiré d'un rêve sur ses jours de gloire en Afrique. Il se frotte la cuisse et le genou droit. Le matin, la douleur reste supportable mais, quand vient le soir, la marche devient pénible.

L'agent rabat en arrière la pèlerine de son uniforme gris et secoue la tête.

- "Non, commandant, pas pour l'instant."

Augusto préfère se faire appeler "commandant" plutôt que "commissaire", son poste actuel auprès des Services de Sûreté madrilènes. Il se sent avant tout militaire et regrette de ne plus pouvoir porter l'uniforme quand il est en service ; à présent, il est en costume trois-pièces.

- "Qui nous a prévenus ?" demande-t-il.

- "Le concierge. Il a entendu les coups de feu."

Le casque doublé de feutre de l'agent a un peu glissé ; il le redresse et en fixe la mentonnière.

Le bordel est situé dans le quartier de Lavapiés, au premier étage d'un immeuble qui en compte quatre. D'après le concierge, l'appartement appartient à une certaine Mme Loyola, mais la dame en question est introuvable. Au milieu de la pièce de quatre mètres sur quatre où gît la victime se dresse un lit à baldaquin ; dans un coin, derrière un paravent, une cuvette remplie d'eau est posée sur un guéridon. La fenêtre, qui donne sur le patio, est ouverte. L'homme dans le lit à baldaquin a reçu plusieurs balles tirées à bout portant dans la tête et son visage, qui a éclaté, ne ressemble plus à rien. Sur une chaise à côté du lit, les vêtements de la victime sont soigneusement pliés : un costume bleu à fines rayures blanches, une chemise blanche présentant quelques taches de sang, une cravate bleue, des chaussures noires, des chaussettes noires.

Santamaría prend le pantalon et en tâte les poches : un trousseau de clefs. Dans la poche intérieure de la veste, il trouve une liasse de billets de banque et un petit mot rédigé à la main :

"ALGDGADU

Je voudrais rappeler par la présente que je tiens à récupérer ma collection de recueils de poésie française. Je ne t'importunerai plus à ce sujet, mais mon épouse insiste pour les récupérer. (Elle veut les relire avec sa sœur.)

Si tu voulais bien les apporter lors de la prochaine réunion, je te serais très reconnaissant.

Mes sincères salutations.

José María" ... [...]
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Les femmes des Rifains ne ressemblent en rien aux femmes arabes ou aux femmes des Berbères dans l’Ouest. Elles ne portent pas de voile, elles sont rudes, ont une force phénoménale et leurs maris ont toutes les peines du monde à les dominer
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Il est humain de céder à la tentation, dit le prêtre. Cette faute est pardonnable, surtout quand on la commet sans en être averti ou y être préparé. Mais comment pardonner un péché commis délibérément ? Un péché prémédité ? Réveillez-vous ! Hommes : vous devez prendre vos responsabilités, songez à votre vie, songez à vos familles. Et femmes : vous devez accepter vos devoirs en tant qu’épouses. Empêchez vos maris de passer des soirées oiseuses dans un café comme celui d’en face. Retenez-les à la maison. Protégez-les des conséquences désastreuses de l’alcool et d’un faux prophétisme !
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Le lieutenant espère avoir une fille, qu’il veut appeler Carmen, du nom de sa mère décédée. Les fils ne donnent que du chagrin, il le sait. Son frère aîné est mort lors des émeutes à Barcelone et son frère cadet a succombé au typhus. Il y en a aussi un troisième, dont on ne parle jamais. Les deux sœurs d’Amores sont les seules à apporter un peu de consolation, de chaleur et de distraction à son père sur ses vieux jours. Elles lui préparent ses repas, lui font la lecture et l’aident à administrer son vignoble
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[...] ... Des coups de feu. Trois Berbères - l'un d'eux un agent déserteur [= regular d'origine arabe ou berbère mais musulman engagé volontairement dans les troupes espagnoles] - ont ouvertéle feu sur les Espagnols.

Santamaría soulève le lieutenant et l'entraîne avec lui dans un fossé. Amores se laisse tomber sur le ventre.

- "Lève-toi," lui ordonne Santamaría. "Charge ton fusil et tire !

- Je ne peux pas ..."

Santamaría saisit Amores par le col de son uniforme et le hisse vers le haut.

- "Je vous en supplie, capitaine," implore le lieutenant. "J'ai trop mal.

- La douleur est un cadeau," dit Santamaría. "Quand on souffre, on a conscience que l'on est en vie."

Il le redresse encore plus brutalement.

- "Tu dois chérir ta douleur !"

Il prend de l'autre main la mâchoire d'Emilio, l'oblige à regarder les Berbères au-dessus du fossé et dit :

- "Il faut partager la douleur."

Il lève le pistolet et tire.

Amores charge son fusil et tire sur les Berbères, qui entretemps se sont dissimulés. Les premiers coups de feu semblent tirés complètement au hasard.

Le dernier produit un autre son. Etouffé.

Augusto Santamaría jette un regard de côté. Le corps de son lieutenant gît, inanimé, sur le sol, la tête dans une mare de sang. Le dernier tir n'était pas dirigé contre les Berbères.

Emilio Amores est mort. ... [...]
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… la plupart des guerres se gagnent en appliquant la stratégie et la tactique adaptées, associées à des connaissances et à une bonne communication. Souvent aussi grâce à la supériorité en nombre ou à l’avance technologique. Parfois la diplomatie et les moyens financiers, ou l’emploi judicieux de la terreur et du fanatisme, peuvent faire la différence.
Pour autant que je sache, une guerre ne s’est encore jamais gagnée grâce au seul enthousiasme des commandants…
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[...] ... Extrait de la Correspondance du Colonel Augusto Santamaría del Valle


... depuis un nombre incalculable de générations, notre famille lutte pour notre patrie, nos ancêtres donnent leur vie pour la gloire de l'Espagne. Aussi loin que remontent mes souvenirs, nous avons tous été militaires : mon père s'est battu à Cuba, mon grand-père a commandé ses troupes aux Philippines, mon arrière-grand-père a jugulé les révoltes carlistes, son père a libéré notre pays du joug français et je ne crois pas me tromper en affirmant que notre arbre généalogique remonte jusqu'aux nobles qui, au VIIème siècle, sous le roi Pélage, ont arrêté l'invasion des Maures dans la péninsule. Telle est notre mission. Telle est notre nature. Tel est le sang qui coule dans nos veines.

Essayez de ressentir ce que je ressens ... ... [...]
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Melilla, en revanche, était une honte pour notre royaume, la ville tenait de Sodome et Gomorrhe, les expéditions étaient dominées par les membres de la junte du général Silvestre (paix à son âme), un homme animé par l’ambition, qui devait son poste à ses manœuvres politiques plutôt que militaires.
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