Il est parfois difficile de ne pas éprouver de répulsion pour certains êtres qui, animés par un mélange de lâcheté et de sadisme, s’en prennent aux enfants, aux handicapés, aux personnes âgées. J’ai connu en Île-de-France des équipes de gitans qui attaquaient les vieillards à leur domicile, les torturaient pour leur faire avouer où ils cachaient leurs économies, violaient des femmes de quatre-vingts ans et massacraient leurs victimes sans pitié. Peu à peu, ces individus ont été mis hors d’état de nuire. Mais pour combien de temps ?
Dans ce pays si beau, si attachant, tout est fait pour dérouter celui qui vient d’ailleurs : les traditions, la division en clans, cette philosophie méditerranéenne qui place ses propres valeurs au-dessus de tout et ne les remet jamais en question.
Mais les phénomènes que l’on considérait avec indulgence comme une « composante de la personnalité corse » sont devenus depuis un quart de siècle un problème que la République n’a pas su résoudre. Peu à peu, l’île a glissé vers la remise en cause de la légalité républicaine, vers une dérive mi-mafieuse mi-terroriste que beaucoup ont vue venir mais que personne n’a su ou voulu enrayer.
Aux yeux de ces enfants, le véritable modèle, c’est le caïd local, le dealer, et la véritable éducation, celle de la rue : le mensonge cultivé comme un art, les règlements de comptes, l’économie parallèle de la drogue.
On voit ainsi apparaître une génération de délinquants de plus en plus jeunes, n’ayant aucune notion du bien et du mal et vivant dans un monde virtuel où ils transposent les images de la télévision. Plongés dès leurs premières années dans une ambiance de violence et d’agressivité, ils y ont recours spontanément et sans limite.
Dans un commissariat, on a affaire au quotidien des petites gens, à toutes les difficultés qui les assaillent, à leur souffrance, à cette constante humiliation qui caractérise leur vie.
L’épilogue de cette affaire ne fut pas celui que nous attendions. Les membres du commando furent certes inculpés par le magistrat instructeur et écroués. Mais, au cours des mois qui suivirent, ils furent remis en liberté les uns après les autres.