L’interrogateur (d’une de ces dix questions métaphysiques) pourra mourir sans que ces questions reçoivent de réponse de l’Ainsi-Allé. C’est tout comme si, ô Mâlunkyâputta, un homme ayant été blessé par une flèche fortement empoisonnée, ses amis et ses proches parents amenaient un médecin chirurgien, et que l’homme blessé disait : « Je ne laisserai pas retirer cette flèche avant de savoir qui m’a blessé : est-ce un kshatriya (un aristocrate) ou un brahmane ou un vaishya (un artisan) ou un shudra (un serviteur) ? » Puis il dirait : « Je ne laisserai pas retirer cette flèche avant de savoir qui m’a blessé : quel est son nom ? Quelle est sa famille ? » Puis il dirait : « Je ne laisserai pas retirer cette flèche avant de savoir qui m’a blessé : s’il est petit, grand ou de taille moyenne ? » Puis il dirait : « Je ne laisserai pas retirer cette flèche avant de savoir qui m’a blessé : est-il noir, brun ou de couleur or ? » Puis il dirait : « Je ne laisserai pas retirer cette flèche avant de savoir d’où vient cet homme qui m’a blessé : de quel village ou de quelle ville ou de quelle cité vient-il ? »
Puis il dirait : « Je ne laisserai pas retirer cette flèche avant de savoir de quelle sorte d’arc on a tiré sur moi : était-ce une arbalète ou un autre arc ? » Puis il dirait : « Je ne laisserai pas retirer cette flèche avant de savoir quelle sorte de corde a-t-elle été employée sur l’arc : était-elle en coton ou en roseau, en tendon, en chanvre ou en écorce ? » Puis il dirait : « Je ne laisserai pas retirer cette flèche avant de savoir de quelle manière était faite sa pointe : était-elle en fer ou d’une autre manière ? » Puis il dirait : « Je ne laisserai pas retirer cette flèche avant de savoir quelles plumes ont été employées pour la flèche : étaient-ce des plumes de vautour, de héron, de paon ou d’un autre oiseau ? » Puis il dirait : « Je ne laisserai pas retirer cette flèche avant de savoir si c’était une flèche ordinaire ou autre sorte de flèche ? »
Ô Mâlunkyâputta, cet homme mourrait sans obtenir de réponses pour ses questions.
C'est comme si un homme se promenant dans la forêt ou dans la jungle, trouvait une ancienne voie, une ancienne route suivie par les gens d'autrefois. Supposons qu'en suivant cette ancienne voie, il rencontre une ancienne cité, une ancienne ville royale, habitée par les gens d'autrefois, entourée de jardins, de bosquets, d'étangs, de fondation, de remparts, un lieu agréable. Supposons que ce promeneur informe le roi ou ses ministres de sa découverte et demande que la ville soit restaurée. Lorsque la ville est rétablie, au bout de quelques temps, elle est prospère, florissante, pleine de monde et étendue. De même, ô moines, j'ai vu une voie ancienne, une ancienne route, parcourue par les Éveillés parfaits d'autrefois. Quelle est cette voie ancienne, cette roue ancienne parcourue par les Éveillés parfaits d'autrefois ? C'est cette Noble Voie Octuple, à savoir : la vue juste, la pensée juste, la parole juste, l'action Juste, les moyens d'existence juste, l'effort juste, l'attention et la concentration juste.
Lorsqu'il voit une forme matérielle aux moyens de ses yeux, il en saisit ni les apparences générales ni les détails, car en conséquence de ce que l'organe de l'oeil demeure non maîtrisé, des choses mauvaises et inefficaces (pāpaka akusalā dhamma), une convoitise (abhijjhā)et une frustration (domanassa) peuvent se produire ; il demeure alors avec l'organe de l'oeil maîtrisé. Il contrôle l'organe de l'oeil et il parvient à maîtriser son organe de l'oeil.
Ce livre n’a pas pour but de prouver qu’il y a une ou plusieurs vies après la mort, mais se propose simplement de montrer comment le phénomène de redevenir est expliqué dans le bouddhisme des textes canoniques. C’est sur ce fondement doctrinal que les bouddhistes croient en principe, que l’existence de l’être individuel ne s’arrête pas à la mort.
Pourtant, il y a une différence entre cette explication du bouddhisme pâli et certaines idées des bouddhistes appartenant aux autres traditions. Par exemple, le bouddhisme pâli ne permet pas de croire qu’il y a des personnes saintes, ou des anges qui viennent pour aider le mourant afin de le guider vers une meilleure renaissance. Dans le bouddhisme pâli, la mort de l’être et sa renaissance sont expliquées en terme de flux des phénomènes mentaux et physiques. En effet, les textes de ce bouddhisme-là nous permettent de voir comment les êtres naissent, agissent, vivent, meurent et renaissent, sans aucun phénomène mystique.
Pour celui qui a atteint la cessation complète, il n’y a plus de redevenir ni de renaissance. Le terme mort n’est jamais employé pour désigner la fin de vie d’un Arahant ni d’un bouddha ni d’un bouddha solitaire. En outre, la notion « entièrement éteint » est aussi employée pour qualifier l’état mental d’un Bouddha, d’un Bouddha solitaire et d’un arahant.
Parinibbâna : la cessation complète, l’extinction complète et définitive; la fin totale de la série des existences; le terme employé pour désigner la fin de la vie des Bouddhas, des Bouddhas solitaire et des Arahants. Pour celui qui a atteint la cessation complète, il n’y a plus de redevenir ni de renaissance. Le terme mort n’est jamais employé pour désigner la fin de vie d’un Arahant ni d’un bouddha ni d’un bouddha solitaire. En outre, la notion « entièrement éteint » est aussi employée pour qualifier l’état mental d’un Bouddha, d’un Bouddha solitaire et d’un arahant.
« Ne me regardez pas, mais plutôt regardez la Doctrine. »
« Après mon départ, c’est la Doctrine qui sera votre maître. »
" Celui qui regarde la Doctrine me voit. »
Le dernier voyage du Bouddha montre "l’évolution socio-religieuse qui se produit chez les bouddhistes pendant deux siècles depuis la disparition du Bouddha."
Les derniers jours du Bouddha et ses ultimes paroles sont rapportés dans le texte intitulé Maha-Parinibbana-sutta/ qui est le plus long récite du canon canonique. Le Mahâ-Parinibbâna-sutta rapporte les étapes finales de ses déplacements. Il se divise en six chapitres.
Le Nibbâna ou Nirvâna, moins complet « est « l’extinction » de toute souillure mentale; l’absence des cinq agrégats d’appropriation; « l’extinction » de dukkha; le summum bonum du bouddhisme."