"Deux jambes, deux pieds, mon il" de Monique Enckell.
Spectacle jeune public dès 6 ans.
C'est le soir de Noël, des tam-tams battent dans la nuit.
Un homme vit dans la rue.
Sur le trottoir, il a dessiné une maison avec vue sur la nuit.
La concierge, gardienne des lieux, veille à ce que rien ne vienne troubler la tranquillité des habitants. Elle lui ordonne de déguerpir. Il fait le mort. Comme cest bizarre! Il rétrécit !
Même le Brigadier de gendarmerie naura pas raison de lui.
Fatigué de lutter, ce petit homme est sur le point de renoncer. Alors que voici un magicien, un ambassadeur-musicien venu de loin pour le saluer.
Mais qui est cette demoiselle qui danse sur les toits ? Un ange, une fée qui de sa voix douce, lui redonnera goût à la vie.
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Pas de deux pas de trois.
Je touche le ciel du bout des doigts.
Lune ! Demi-Lune ! Où est l'amour ?
Lune ! Demi-Lune ! Où est celui qui m'embrassera ?
Quelle nuit ? Quelle jour il viendra ?
Mon coeur, à qui le donner ? Je n'ai pas trouvé.
Bol de riz. Bol de lait.
Crotte de mouche. Trogne de pain.
Pépin de pomme. Pomme d'api.
Tapis rouge. Tarte tatin.
Estomac en compote.
Ris de veau. Langue de boeuf.
Croque tes doigts. Tes dix doigts.
Ras le bol. Rien mangé.
Rien du tout. Poignée de clous.
Le désert est inhumain mais il est infinie liberté.
D'où vient-il celui-là ?
Sa maison est-elle en papier ?
Non, elle est déchirée.
Pas de vraie maison. Pas de vrai travail.
Pas de papa. Pas de maman. Pas de samedi.
Pas de dimanche. Pas d'enfants.
Rien, jamais, ne sera plus harmonieux plus complet que ce grand vide de lumière, cette douceur de néant qui s'enfonce sous les pieds, cette pluie de sable qui se moule au corps, sablier du soir, éternel sablier. Le bourdonnement de la terre et du ciel s'est ensablé. Le temps s'est arrêté sur la dune. Une file de points en suspension, c'est un convoi de chameaux qui rentre au campement. Un point qui grossit, c'est un enfant sur son âne, une touffe de jonc, une pierre. Des étoiles à la pierre, un grain de sable multiplié est une immensité.
Les nouveaux voyageurs ingénieurs explorateurs chargés de missions interprètes géologues et surtout entrepreneurs sont... Chinois. - Et ils seraient musulmans si l'Islam avait digéré le porc, m'explique en riant mon voisin Algérien et historien. Les Chinois se sont emparés du désert mais les Algériens n'ont pas perdu leur humour.
L'homme impérieux n'assassine pour l'instant que la douleur mais un jour de colère il peut tuer les trompeurs écraseurs voleurs d'âmes et de vies; il a connu la prison l'humiliation, il a ses accointances, il passe les frontières plus ou moins surveillées, il résiste, il est granit réfractaire il en a la couleur la dureté; chassé poursuivi, il a de la girafe, le mimétique mystère, il se cache se perd en son pays, le Niger.
Mraïer, rose le matin mauve à midi rouge le soir, est géométrique et plate. L'architecture se cloître ; l'ardeur du soleil et le regard des hommes sont ses pires intrus. Les murs ont remplacé les tentures, la maison en boue a remplacé la maison en laine, le campement s'est solidifié, l'horizon s'est fermé.
C'est le monde des femmes raconté par Fati, le monde des mères qui commandent les fils petits coqs vengeurs sur les épouses et les soeurs. C'est le monde des hommes qui relèvent la tête dehors et la baissent passée l'entrée de la maison.
Où est le Bédouin ? Le Bédouin n'est plus ni dans la réalité ni dans les mémoires. Seuls les palmiers, qui se dressent hauts et fiers, pourraient raconter leur Histoire avant qu'elle ne soit occultée, éclipsée. L'hier est demain.