L'homme est, en première instance, une feignasse de concours que des forces occultes obligent à gagner son pain à la sueur de son front.
L’homme gît, il tousse, il transpire, il gémit, il a chaud, il est brûlant, il sent la maladie. Il ne sort pas ses orteils pour qu’on les mordille, il ne lance pas de souris, il ne fait rentrer de lumière, il ne nous donne pas la cuillère à lécher. L’homme est malade et d’assis, il est passé à coucher. C’est d’un ennui profond. Ses seules attentions sont pour une petite plaquette alvéolée, de papier métal, dont il extrait avec un crissement typique des cachets qu’il avale en grimaçant. La plaquette est légère, elle fait un petit bruit quand elle tombe et elle glisse sur le sol bien mieux qu’une de leurs fausse souris. Vous l’envoyer sous le lit, sous une armoire, sous un meuble lourd. Puis vous prenez place sur un siège, aux premières loges, l’air innocent et assoupi. Que le spectacle commence. [..] Au prix de crucifiantes souffrances, il va explorer tous les dessous alentours, avec une règle, un manche à balai, le front dégoulinant, ramenant poussière. Il vous jettera alors un pitoyable regard noir avant de retourner se blottir sous les plumes. Pourtant, il ne vous déteste pas.
15- La tendresse, bordel !
Nous pouvons désormais tenir pour acquis que l'homme a assimilé que nous n'étions ni un distributeur automatique de câlins, ni un lecteur mp3 de ronrons à la demande. Toutefois, il nous arrive, dans notre majestueuse indépendance, d'avoir des gros besoins de tendresse aussi instantanés qu'impérieux. Le sexe nous étant interdit (voir chapitre "Parlons peu, parlons sexe"), il ne reste que ces substituts en matière de corps à corps. Bien que doté d'une langue (dont on a vu qu'il l'a donnait souvent au chat), l'homme ne lèche pas ou peu. Mais en lui forçant un peu la main, il peut faire maman de secours.
Y a bien trente-six sortes de chats,
Des p’tits, des gros, des angoras,
Chats de gouttières et chats siamois,
Y a qu’une télé, c’est Téléchat.
« Chalut », disait Groucha, le présentateur félin de cette émission de télé-pirate créée par les deux compères (Roland Topor et Henri Xhonneux) en 1983. Pendant trois ans, le chat au bras plâtré et sa copine autruche australienne firent le bonheur des enfants et des plus grands en donnant vie aux objets.
« Aimons-nous plus le canari que les croquettes ? Le coussin plus que le griffoir ? » (p. 8)
« Je t’aime, donc je te nomme, parce que ton identité m’est chère. » (p. 24)
Le chagrin et la tristesse ne sont le propres de l'homme, mais les larmes (et le désespoir) lui appartiennent [...] Mouillées, elles perdent toutes consistances et deviennent d'inutiles jouets un peu dégueulasses [...]brouilleur de piste l'homme peut aussi pleurer de joie. C'est la même eau qui lui coule des yeux, pas de couleur ou de saveur différente. Selon votre rapport à la chose mouillée, vous vous approcherez de lui ou au contraire, ne reviendrez que quand la fontaine oculaire sera tarie.
c est bien mais les chat ne peuvent pas lire!