Le Dernier Royaume - Morgan Rhodes - CANADA
Si j'avais toujours eu du mal à garder un boulot, quand je menais une vie normale, c'était parce que j'étais soi-disant « insubordonnée ». J'aimais agir à ma guise, quitte à ne pas suivre les règles à la lettre. Cela avait tendance à irriter la hiérarchie, peu importaient ses méthodes de direction. Il faut croire que personne n'aimait les esprits libres. Quand j'avais une idée en tête, il m'était impossible de l'oublier. Même si elle était merdique.
(dixit Jillian).
La mort projetait une longue ombre sur les terres désertiques de Paelsia.
Les humains sont toujours obsédés par l'amour, mais c'est une émotion très instable. Si vous aviez vécu aussi longtemps que moi, votre point de vue serait plus pragmatique. Savoir que tout change en permanence facilite la prise de décision. Rien n'est immuable, ni les partenariats, ni les amitiés, ni les amants, ni même la famille.
(dixit Matthias le roi vampire).
J'avais besoin de sentir son corps contre le mien, de le sentir en moi. C'était un désir éperdu que je ne pouvais pas...
Soudain, ce sentiment s'évanouit comme si on venait de m'asperger d'eau glacée.
- Bref, vous voyez où je veux en venir ? s'enquit-il, une lueur espiègle dans ses yeux gris.
(Le pouvoir de persuasion des vampires fait vraiment tout croire...).
Puis, d'un seul coup, ce fut comme si je n'avais plus peur de rien. Mon corps se détendit. La panique s'envola, et un étrange sentiment de paix remplaça la terreur glacée.
- C'est gentil de ta part de lui faciliter les choses, commenta Matthias.
- Je ne veux pas qu'elle ait peur de moi.
- La peur est un outil.
La voix caverneuse de Declan était redevenue atone. Il avait retrouvé la maîtrise qui lui avait fait défaut auparavant. Entretenir une relation avec lui, c'était comme gérer une personne bipolaire. Tout était noir ou blanc, sans nuances de gris. Et il pouvait passer de l'un à l'autre en une fraction de seconde.
- Je ne vois toujours pas ce qu'il y a de drôle.
- C'est quand on a le moins de raisons de se réjouir qu'il faut rire à gorge déployée.
Il se prenait pour Confucius, ma parole.
(Jill et Matthias).
Je n'arrivais toujours pas à croire à la rapidité avec laquelle j'étais passée de la haine au désir. Je n'avais pas l'habitude d'être aussi directe, mais il ne m'avait pas laissé le choix. Et j'étais d'avis que lorsqu'on veut quelque chose, il ne faut pas hésiter à y aller à fond – surtout que l'objet de mon désir ne s'était pas fait prier.
- Sauf que maintenant vous voulez boire mon sang ?
- Je ne veux pas boire votre sang, Jill, répliqua-t-il en se concentrant de nouveau sur la route devant nous. Je veux arracher tous vos vêtements et vous prendre pendant que vous hurlerez mon prénom. Ca fait une grosse différence.
Ainsi les dhampires bénéficiaient des mêmes pouvoirs de guérison que les vampire mais, contrairement à ceux-ci, ils n'avaient pas la chance de pouvoir effacer les traces de leurs combats. Chaque cicatrice leur rappelait la souffrance qu'ils avaient éprouvée. Je trouvais cela plutôt injuste.