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Citations de Nadeije Laneyrie-Dagen (102)


Sur la terre elle-même, des lettres indiquaient AMERICA. Puisque l’Europe, l’Afrique et l’Asie portaient des noms féminins, les auteurs des livres avaient décidé d’appeler le monde neuf d’après Albericus, mais en féminisant son prénom ; ce qui aurait dû donner Alberica. America devait venir de la langue italienne, puisque Albericus, semblait-il, était né dans ce pays.
(page 278)
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Je t’embrasse, ma Lau. Je t’embrasse et je te souhaite tout le courage du monde. Tu peux, tu vas, tu as tout pour, être heureuse : à Blois, à Lyon, à Paris, ou ailleurs.
N’hésite pas : va où la vie et les intérêts de ton mari doivent naturellement vous conduire.
Et mange moins. Tu es belle avec ton embonpoint – mais il n’en faut pas plus.
Ta Doucine
(page 714)
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Lisandra réalisa ce à quoi elle n’avait jamais pensé. Séville était sur la mer Océane et non un port de la Méditerranée. Ça ne changeait rien à la distance et cependant elle se sentit d’un coup plus loin de l’Italie. Songeuse, elle n’écouta pas le capitaine raconter l’histoire d’un héros qui, pour faire se mêler les deux mers, aurait écarté l’Afrique et l’Europe comme s’il avait tenu des colonnes séparées.
(page 340)
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« Les îles, je les ai dessinées au temps où j’ai peint la vignette. En 1500, c’était la meilleure représentation qu’on pouvait en avoir. Je ne suis pas certain qu’on ferait mieux aujourd’hui. Celle qui a la forme d’un croissant de lune, Colón la nommait juana mais les natifs l’appellent Cubanacan. J’ai raccourci et choisi de la nommer Cuba. »
(page 234)
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Dans le bivouac et aux alentours de ce qu’on appelait le Camp d’or ou le Camp du drap d’or, tout le monde parlait politique. La petite et la grande se mêlaient : celle des coucheries royales et celle des alliances qui faisaient le destin des pays.
(page 563)
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Le marchand s’amusait. Il était donc bien vrai que le menton royal était extrêmement long… Tout Valladolid en jasait : Carlos avait un teint de lune et le bas de son visage évoquait une truelle. On prétendait que sa lèvre pendait au point qu’il en était gêné quand il voulait parler.
(page 451)
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Depuis que douze ans plus tôt à Tordesillas près de Valladolid, la Castille et le Portugal s’étaient partagé l’Océan, marquer ce qui appartenait aux deux royaumes était devenu un enjeu politique. Le traité garantissait à la Castille les terres situées à l’ouest d’une ligne arbitraire et donc la possession des îles que Colón avait découvertes. À l’époque, cela avait été célébré comme un triomphe : la reine de Castille Isabel devenait la maîtresse des terres nouvelles et le Portugal ne conservait que des immensités stériles d’eau salée. À présent, on était moins certain que le traité ait été favorable, car il était apparu que des pays, vers le sud, se trouvaient à l’est de la ligne.
(page 231)
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Comment cet homme peut-il faire ce métier ? Il sera damné, pensa Guido. Il se souvint que c’est parce qu’on finissait par haïr les bourreaux que ceux-ci, comme c’était le cas à présent, opéraient masqués.
(page 74)
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Il (Amerigo) ne reconnut pas le fléau qui allait le tuer. Il ne sut pas non plus qu’un auteur, vingt ans après sa mort, imaginerait d’appeler la maladie syphilis, d’après le nom d’un berger qui, dans des temps anciens, avait bravé les dieux et subi leur colère.
(page 389)
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Ces histoires de sorcières… Il en avait entendu tant et tant. Si un malheur survenait, il fallait trouver un coupable. Alors, c’était l’hérétique ou celui ou celle qui avait conclu un accord avec le Mal. En Espagne ou en terre d’Empire, c’était la même chose, indéfiniment : de pauvres hères souffraient ou mouraient parce que ceux qui se disaient bons chrétiens les désignaient comme leurs ennemis.
(pages 110-111)
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À voix basse, profitant de ce que le père s’était écarté, elle ajouta qu’elle avait dissimulé dans les doublures un minuscule objet : un triangle en cuivre doré, la moitié d’un sceau de Salomon, la figure en étoile qui formait le symbole des juifs. À l’inverse du père, qui disait d’oublier, elle leur recommanda :
« Ne montrez pas ces triangles. Mais si on les trouve sur vous, ils ne signifient rien. Pour vous, ils vous rappelleront qu’une part de votre vie vous avez été juifs. Quoi qu’en dise votre père, vous ne devez pas l’oublier. Et quand vous regarderez votre morceau de sceau, vous penserez à votre frère, qui possède l’autre moitié. »
(page 25)
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Quelle bêtise la guerre. […] Un commerce qui va bien est plus utile au pays que des conquêtes vite perdues.
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Ne plus avoir ses règles la soulagea : elle détestait les linges qu’il fallait fixer à une ceinture à chaque menstruation, elle haïssait de ne pouvoir sortir, incapable de faire cesser le flux qui coulait sur ses jambes. Le sang qui sortait au début de son cycle était fluide et vermillon et il était si abondant qu’elle avait chaque fois l’impression que sa vie la quittait.
(page 531)
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À côté de Guido, une femme presque jeune, moins de trente ans sans doute, portait une robe écarlate. Quand elle se penchait pour regarder la place, l’étoffe de son vêtement chantait et révélait ses seins. Il y a quelques semaines, jamais elle n’aurait osé se laisser voir ainsi, pensa Guido. Quand la main de la dame frôla la sienne sur le rebord du balcon, le garçon ressentit dans le bas de son ventre une palpitation qui le gêna et le charma en même temps.
(page 65)
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Jan Solfa avait sorti un livre de la bibliothèque et lui avait recommandé de le lire : ce qu'il contenait contredisait la conception de Ptolémée. Depuis cinq jours à présent, le soir et quelquefois dans la journée, Kossa ouvrait l'ouvrage. Il dépliait une feuille plus grande qui s'y trouvait collée, en caressait l'image, restait à la contempler avant de replier le papier. Le livre l'appelait, il le captivait comme aucun autre ouvrage ne l'avait jamais fait, et pour tout dire il lui faisait un peu peur par le secret qu'il renfermait peut-être. Quand Kossa le lisait, il revenait souvent à une page particulière et son doigt accompagnait son regard sur une certaine ligne. Il maniait le volume doucement, presque pieusement. (P. 276)
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Décidément, qui étaient ces gens-là qui prétendaient régner, qui lançaient des soldats à travers l’Europe, tuaient des paysans, brûlaient des villes pour des intérêts prétendument supérieurs, et qui ne savaient pas gouverner leurs passions ?
(page 412)
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Elle découvrait tous les gestes qu’une vraie mère apprenait au fil des premiers mois avec l’assistance d’autres femmes. Elle les saurait très vite et elle les accomplirait bien. Elle s’en faisait le serment : elle seule, désormais, s’occuperait de la petite, l’enfant n’avait que trop vu, sans doute, d’inconnues indifférentes pour qu’elle la laisse à d’autres.
(page 43)
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Les Taxis, expliqua-t-il, tissaient un réseau d’estafettes qui mailleraient l’Empire : des courriers partant à jours et heures fixes, transportant des lettres, galopant d’un poste à l’autre et passant le relais à des valets qui chevaucheraient jusqu’au poste suivant :
« Ainsi pourra fonctionner l’État sur lequel règne Karl. Si l’empereur, où qu’il se trouve ne reçoit pas les nouvelles des terres qui dépendent de lui, comment voulez-vous qu’il gouverne ? De même, s’il ne peut faire parvenir ses ordres, son pouvoir est de pure forme. Ce que les Taxis ont conçu, c’est l’outil qui lui permettra de dominer. »
(pages 634-635)
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Sur la façade de l’église paroissiale, un relief montre un docteur juif examinant une truie. En fait, il regarde son cul… Des enfants à face de pourceau, l’un avec sur la tête le bonnet pointu que les juifs doivent porter en Allemagne, boivent le lait aux mamelles de l’animal. En lettres ornées à la dorure bien entretenue, l’inscription Rabini court au-dessus de la pierre. C’est Luther, il y a longtemps, qui a fait remarquer à Joachim et Ursula la sculpture : il la trouvait à sa place à l’entrée de la maison de Dieu et elle le faisait rire.
(page 383)
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Avec l’impertinence qui lui est propre, Wilhelm a ri parce qu’une vérole qui frappe les soldats et les marins est appelée en Italie « gale française », et en Allemagne « le mal italien », Kossa a demandé ce qu’avait de particulier cette vérole, et l’autre lui a répondu qu’elle fait comme une lèpre sur la peau, qu’elle attaque les organes et finit par trouer la bouche.
(page 374)
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