Avec les autrices et auteurs Charlotte Bousquet (Âmes libres, Scrinéo), Nadia Coste (Mystère, le roman, La Martinières jeunesse) et Jean-Baptiste de Panafieu (Extinction, le crépuscule des espèces, Delachaux et Niestlé Dargaud). Présenté par Willy Richert avec Yalda Heidari.
Avec la participation de la classe de 3eD du collège Amédée Laplace de Créteil.
Et avec la participation d'Anaïs, Ariel, Chaïma, Dayann, Djibril, Elya, Julia, Lydia, Simine, Yasmina et Zoé du collège Sólveig Anspach de Montreuil pour « Nous ? le feuilleton ».
Penser un Nous qui embrasse tout ce qui vit, un Nous qui parle, qui rugit, qui s'enracine. Penser avec urgence le Nous comme un tout où toutes les espèces ont le droit de cité.
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Il ne fait pas bon pour deux versions d'une seule personne de se retrouver dans la même époque
- Tu sais, me dit l'infirmière, de toute ma carrière, je n'ai vu aucun super-pouvoir ni aucune prothèse bionique donner une force surhumaine à quelqu'un. Par contre, j'ai vu beaucoup de personnes formidables accomplir de grandes choses. Même si la vie ne leur avait pas donné dix doigts et dix orteils.
"Etre fedeylin, c'est accepter"
Un excès de prudence l'empêcha de se précipiter dehors comme la première fois. Il tendit une main vers l'extérieur, soulagé que personne n'observe son expérimentation. Dès que le soleil toucha le bout de ses doigts, un crépitement monta de sa peau qui noircit à vue d'oeil. Vaïn ramena la main vers lui.
Ce n'était pas le feu. C'est le soleil. Il y a un problème avec le soleil. [...]
L'aube, qu'il avait attendue comme une promesse de renouveau, lui sembla soudain inaccessible.
La méditation est le fondement de la concentration. Et la concentration l'élément principal du vol
"Un ami ne remplace pas un frère, mais il aide à supporte son absence et à accepter le destin."
Lorsque la génération de la grand-mère de Malou – née aux alentours des années 2000 – avait atteint l’âge d’avoir des enfants, l’échec massif des grossesses naturelles avait conduit les couples à recourir systématiquement à la procréation médicalement assistée, jusqu’à ce que celle-ci devienne inefficace à son tour. Plusieurs courants de pensée s’étaient alors exprimés : certains pour accepter cette régulation de la population imposée par la nature, d’autres pour dénoncer l’effet de la pollution sur la fertilité humaine, sans oublier les religieux, qui parlaient de châtiment divin et de fin du monde.
- Pourquoi il t'appelle l'Angliche ? T'as pas vraiment l'air anglais.
- Ça doit être à cause de mon prénom. Je m'appelle Brett.
Le lutin-lapin tendit une main pour un salut formel.
- Moi, c'est Youri.
Brett hausse un sourcil en lui rendant sa poignée de main.
- T'es russe ?
- Non.
Les deux garçons éclatèrent de rire. La tension retomba.
- Alors, Youri, pourquoi tes parents t'ont infligé ça ?
- Mon père a toujours rêvé d'être cosmonaute. Comme Youri Gagarine. Et toi ?
- Ma mère est fan de Roger Moore.
Vaïn se redressa en ramassant les deux parties du crâne. Il tenta de les rassembler pour reformer une dernière fois le visage du seul ami qui l'avait accompagné pendant ses siècles d'errance. Mais la voix du crâne s'était tue sans pouvoir lui dire au revoir.
Son vrai père ne changera pas. Ayrton le sait au fond de lui. Ce n’est même pas la peine d’essayer. Il était déjà un peu maniaque avant, maintenant qu’il est au chômage, c’est devenu maladif. Sa mère ne l’a pas encore compris, ou alors elle ne veut pas l’admettre. Elle dit qu’il lui faut du temps… Ayrton a l’impression qu’au contraire, il faut agir au plus vite avant que ça n’empire et qu’il les enferme tous les deux dans une bulle stérile.
Il se dégourdit les doigts, prêt à dessiner.
« Je vais créer quelqu’un d’autre. Un héros pour moi, et maman. »
Le papa qu’il n’a pas. Même si celui-ci est en papier.