Citations de Nathalie Le Gendre (68)
Ce qui touche le cœur se grave dans la mémoire.
- Tu dois ressentir ce que tu joues. J'ai envie de couleurs, de vie, d'amour, de haine... [.......]
- Lis la [la partition], déchiffre la, et vois ce qu'elle t'évoque, ce qu'elle provoque ne toi, les images qui te viennent. [.......]
- Nourris ta musique. Donne lui la vie. Une fois que tu sauras faire cela, la partition la plus complexe sera un jeu d'enfant. Invente-lui une histoire, puise dans les émotions et retransmets-nous le tout. A quoi peut bien servir la perfection seule ?
" Mille cœurs qui battent à l'unisson.
Deux mille mains qui se lèvent pour vous applaudir.
Mille corps qui exultent.
Autant de paires d'yeux braqués sur vous. "
[citation d'ouverture]
Oui, Julie a raison, j'ai une frousse monstrueuse. Cette peur atroce qui vous déchire le ventre alors que vous vous retrouvez face à des dizaines de paires d'yeux qui vous jugent ou vous admirent. Jusqu'à présent, seuls mes parents et mon frère ont pu m'entendre.
Je prends ma tête entre les mains.
Pourquoi je suis incapable de m'afficher ainsi ?
À l'entrée du tipi d'A'yu, Stenatliha s'arrêta de nouveau. Subitement, elle se mit à trembler. C'était ainsi avant chaque vision. Elle se laissa tomber à genoux sur la terre sèche, d'où s'élevèrent des nuages de poussière d'or, et secoua la tête comme pour chasser un mauvais rêve.
Le chaman, qui sortait à cet instant de sa tente, la découvrit à quatre pattes sur le sol.
- Encore une vision... murmura-t-il en l'aidant à se relever.
Il la conduisit à l'intérieur du tipi où il régnait une douce chaleur et le parfum du foin d'odeur, la plante sacrée des hommes-médecines qui purifiait l'air et éloignait les mauvais esprits.
Tout en l'allongeant sur sa couche, il se demanda pourquoi le Grand Esprit autorisait cette jeune fille de dix-sept ans à avoir des visions. Pourquoi lui permettait-il de connaître la médecine aussi bien que lui ? une fille ne pouvais pas devenir chaman. Cette faveur n'était accordée qu'aux hommes ! Seulement, Stenatliha ne faisait rien comme les autres femmes.
Passe ton bac d'abord. Qui n'a pas entendu cette phrase ? Comme si ce diplôme allait nous ouvrir toutes les portes et faire de nous des travailleurs à temps plein jusqu'à la retraite. Dire qu'il faut même ce bout de papier pour faire des ménages... ou plutôt pour devenir des agents de surface. C'est drôle, pourtant les femmes font le ménage depuis des lustres, elles s'y connaissent, sont efficaces...
Tu es une jeune fille très impressionnante, tu sais. Pleine d'assurance. Tu dégages une grande force et je t'admire pour cela. Seulement...parfois... il te suffit juste d'un regard pour décourager le plus hardi.
Fred donne la mesure et le son explose dans mon crâne. [.......] Des frissons grignotent ma peau jusqu'à la racine de mes cheveux. La musique traverse mes veines, éclate dans mon cœur, pétille sous mon crâne. Je me sens légère. J'ai envie de pleurer. De joie. Je suis dans mon élément. Mes pieds battent la mesure. Mes doigts pianotent sur mes cuisses.
Solo de batterie.
Je ferme les yeux.
Je suis à la place de Fred.
Mes bras battent l'air en rythme.
Ma tête s'accorde à leurs mouvements, de bas en haut.
Je vibre de tout mon être.
Désertez pendant quelques années la citadelle, abandonnez quelques mois le canon ou la mitrailleuse dans la prairie, et bientôt l'herbe et la ronce auront envahi la pierre, la rouille rongé l'acier dur.
L'Automate ouvre la bouche, puis la referme. Il donne l'impression de chercher une émotion. Mais elle ne vient pas. Comment être triste et pleurer une personne dont on n'a aucun souvenir ?
Le décor
Le bouton rouge... Je dois appuyer sur le bouton rouge...
2030. L'humanité est engagée dans un conflit sans fin dans lequel les armes les plus radicales sont utilisées : chimiques, bactériologiques, nucléaires. Dix ans de guerres, de souffrances, d'abominations. Durant toutes ces années, les cerveaux les plus vicieux ont été mis à l'épreuve pour élaborer, aveuglément, des plans fous, des solutions finales dans le but de déterminer un vainqueur...
Une seule issue est possible...
La main se soulève lentement, hésitante... Puis se crispe, déterminée, comme les serres d'un vautour. L'index se détend subitement et effleure d'une caresse mortelle le bouton rouge... Encore un bref instant d'incertitude, mais à quoi bon ? Et le doigt enfonce la touche couleur de sang...
Adieu...
Vomi par les satellites tueurs, un déluge de feu s'abat sur l'humanité.
Alors, dans un dernier sursaut, la Terre pousse un mugissement terrible. Un bruit assourdissant s'intensifie, perce les ténèbres et la brume des cendres humaines.
Elle, que les humains appelaient Gaïa, la Terre-Mère, sent gronder en son sein la révolte. Elle, qui a enfanté les premiers êtres, nourri leurs enfants tout en acceptant leurs faiblesses, leur égoïsme, décide de ne pas se laisser anéantir. Elle, qui a tant supporté pendant des siècles, refuse de se laisser impunément brûler vive sans réagir !
Mutilée, Gaïa souffre, rage, hurle...
Avec une force inouïe, elle se rebelle. Elle gonfle ses poumons, elle tonne, son sang jaillit des volcans, provoquant tremblements de terre, raz-de-marée, cyclones.
Prenant le pas sur la colère, la douleur se propage. Gaïa pleure toutes les larmes de son corps et engendre des océans dans lesquels s'abîment les continents. Elle s'arrête juste à temps pour ne pas sombrer dans son propre chagrin, dans sa propre furie, et fait naître du fluide de ses entrailles les contours d'un continent destiné à ses enfants survivants... s'il y en a.
Tel un grain de poussière illuminé flottant dans l'océan des larmes de Gaïa, une bulle de vie se dirige au gré du vent, de la mer et de ses courants, vers ce petit bout de terre vierge et sauvage...
Les sept clans qui composaient le peuple K’awil possédaient chacun une spécialité, mais chaque membre devait être polyvalent, tout particulièrement les hommes qui évoluaient dans cette société matrilinéaire. Dès qu’ils s’unissaient, ils intégraient le clan de leur épouse et devaient donc s’adapter à n’importe quel foyer.
Neï trotta sur la corniche qui séparait les maisons troglodytiques du vide, puis descendit jusqu’à la petite cascade qui dévalait vers un arbre tordu dont les racines baignaient dans une piscine naturelle. Là, elle s’aspergea la nuque, se frotta les bras, les mains, les pieds – sa peau très mate luisait sous le soleil déjà puissant -, puis lissa ses cheveux vers l’arrière. Elle n’avait qu’une hâte : achever la dernière étape de l’Argynnis, le rite du papillon, qui lui permettrait d’entrer dans le monde des adultes, et ne plus avoir à enrouler sa chevelure sur sa tête en une savante coiffure. Cet ultime rite s’appelait l’imago.
Pendant des années, l'esprit de la Terre à dit aux hommes : "Arrête, j'ai mal, ne me blesse pas."
Mais les hommes ont continué. Comment l'esprit de cette terre meurtrie pourrait-il aimer l'homme, maintenant ?
Depuis son arrivée dans C-T/4, c'était la première fois qu'il se retrouvait à l'air libre. La lumière du soleil l'aveugla un instant. Mosa ferma les yeux et frissonna de plaisir en sentant un léger souffle de tiède lui effleurer la peau, parfumé par l'odeur de l'herbe fraîchement coupée. Lorsqu'il rouvrit les yeux, sa déception fut intense. Oh, il se trouvait bien dehors, il y avait de vrais arbres, seulement ils portaient la marque de l'homme blanc : tout était rectiligne, quadrillé, taillé. Aucune fleur sauvage, aucun insecte bourdonnant, aucun oiseau dans cette "nature" asservie, comme écrasée par les hautes tours dont les sommets grattaient le ciel de traine. Mosa eut un instant de vertige.
– Nourris ta musique. Donne-lui vie. Une fois que tu sauras faire cela, la partition la plus complexe sera un jeu d'enfant. Invente-lui une histoire, puise dans les émotions et retransmets-nous le tout.
"La mémoire du passé n'est pas faite pour se souvenir du passé, elle est faite pour prévenir le futur. La mémoire est un instrument de prédiction."
Alain Berthoz
《La Mère Nature est toute-puissante, ayant pour elle l'éternité. (...) Désertez pendant quelques années la citadelle, abandonnez quelques mois le canon ou la mitrailleuse dans la prairie, et bientôt l'herbe et la ronce auront envahi la pierre, la rouille rongé l'acier dur.
Bien des fois, jadis, de vastes solitudes ont été peuplées de villes puissantes. Il n'en reste plus aujourd'hui que des ruines et les ruines elles-mêmes finissent par se confondre avec la terre éternellement vierge.
Qu'importe les hommes qui passent ? L'Esprit n'a qu'à souffler sur eux et ils ne seront plus ! Alors les fils de la Terre reprendront possession de la Terre. Et les temps passés redeviendront nouveaux !》
Les Inspirés de la GHOST DANCE
Nourris ta musique.Donne-lui vie.Une fois que tu sauras faire cela,la partition la plus complexe sera un jeu d'enfant.
Je ne sors pas, je ne lui réclame rien, même pas des fringues de marque, je ne bois pas, je ne fume pas, je ne me drogue pas, j'ai toujours été respectueuse, mais ce n'est jamais assez pour elle. Il lui en faut plus. Toujours plus. Etre comme elle, à son image, penser pareil, agir pareil, respirer au même moment, ressentir les mêmes émotions au même moment. N'être que son clône ou son reflet finalement.
Elle n'avait qu'une hâte : achever la dernière étape de l'Argynnis, le rite du papillon, qui lui permettrait d'entrer dans le monde des adultes, et ne plus avoir à enrouler sa chevelure sur sa tête en une savante coiffure. Cet ultime rite s'appelait l'imago.