Nathalie Loiseau

Les filles, je n'y ai longtemps rien compris. Mais alors vraiment rien.
Je n'y pouvais pas grand-chose mais je les trouvais pas intéressantes. La coquetterie, les attitudes, les amitiés exclusives, les fâcheries, je ne décodais pas très bien. Je n'en éprouvais pas de fierté, bien au contraire. (...)
Et à l'école, ça n'était pas fameux non plus. Toujours flanquée avec les garçons, les filles trouvaient ça bizarre. (...) je m'en voulais, je devais faire quelque chose de travers, mais quoi ? (...)
[Nathalie Loiseau a grandi avec un frère seulement, aucune sœur. Pendant sa brillante scolarité, elle s'ennuyait et a souvent été plus insolente que d'autres filles, dans la provocation, la confrontation ...]

Je voudrais savoir combien, parmi les femmes qui ont tracé seules leur chemin dans le monde du travail, ont connu ce trajet-là, au milieu des hommes et loin, très loin des autres femmes [comme Nathalie Loiseau dans sa jeunesse, avant de voyager énormément dans le cadre de son travail].

Et je me demande si ce n'est pas pour cela qu'elles ont parfois un peu de mal à comprendre et à aider les autres femmes (...) Ces femmes dirigeantes, elles sont bluffantes, elles sont exceptionnelles et souvent elles sont seules. Lorsqu'elles parlent des autres femmes, c'est assez théorique, assez lointain car elles en connaissent très peu.

Je ne les blâme pas, ç'aurait pu être moi.