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3.6/5 (sur 2709 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Ivanovo, Russie , le 18/07/1900
Mort(e) à : Paris , le 19/10/1999
Biographie :

Fervente lectrice depuis son enfance, Nathalie Sarraute découvre, dans les années vingt-cinq, Proust, Joyce et Virginia Woolf, qui bouleversent sa conception du roman. En 1932, elle écrit les premiers textes de Tropismes, publié en 1939, et dès lors se consacre entièrement à l'écriture, loin de tout milieu littéraire, dans un isolement et une incompréhension presque totale pendant près de vingt-cinq ans. L'Ère du soupçon (1956), textes fondateurs du Nouveau Roman, et Le Planétarium (1959) marquent sa consécration dans le monde entier. Sarraute, née Nathalie (Natacha) Tcherniak, est une écrivaine française d'origine russe. Elle est la mère de Claude Sarraute, journaliste, romancière et comédienne.

Née dans une famille de la bourgeoisie juive, aisée et cultivée, la jeune Nathalie quitte la Russie pour un temps et vient à Paris avec sa mère, après le divorce de ses parents. Elle retourne en Russie, à Saint-Pétersbourg, avec sa mère et le nouveau mari de celle-ci. Ilyanova Tcherniak, le père de Nathalie, qui connaît des difficultés en Russie du fait de ses opinions politiques, est contraint d'émigrer à Paris.

La jeune Nathalie grandit avec Véra, la seconde femme de son père, et a une éducation cosmopolite. Elle devient ensuite avocate. Elle entame également une carrière de juriste internationale. En 1925, elle épouse Raymond Sarraute.

Parallèlement, elle découvre la littérature du XXe siècle, spécialement Proust, Joyce et Woolf, qui bouleversent sa conception du roman. En 1932, elle écrit "Tropismes" qui sera publié en 1939 et salué par Jean-Paul Sartre et Max Jacob.

En 1941, Sarraute est radiée par deux fois du barreau, à la suite des lois anti-juives, et se consacre alors à la littérature. En 1947, Jean-Paul Sartre écrit la préface de "Portrait d'un inconnu", qui sera publié un an après. Ce n'est qu'avec "Martereau" (1953) qu'elle commence à connaître le succès.

En 1964, elle reçoit le Prix international de littérature pour son roman "Les Fruits d'Or". Parallèlement à son oeuvre romanesque, elle commence à écrire pour le théâtre, à l'invitation d'une radio allemande. Elle réalise un film "Portrait de Nathalie Sarraute", avec Nathalie Sarraute, Juliet Berto et Erika Kralik, sélectionné dans "Perspectives du cinéma français", Festival de Cannes, 1978.

Pour Nathalie Sarraute, écrire c’est toujours déformer. Déformer, parce que le réel ne peut être retranscrit tel qu’il est ; déformer, parce que l’écriture objective n’existe pas ; déformer
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Je regardais les espaliers en fleurs le long du petit mur de briques roses, les arbres fleuris, la pelouse d’un vert étincelant jonchée de pâquerettes, de pétales blancs et roses, le ciel, bien sûr, était bleu, et l’air semblait vibrer légèrement… et à ce moment-là, c’est venu… quelque chose d’unique… qui ne reviendra plus jamais de cette façon, une sensation d’une telle violence qu’encore maintenant, après tant de temps écoulé, quand, amoindrie, en partie effacée elle me revient, j’éprouve… mais quoi ? quel mot peut s’en saisir ? pas le mot à tout dire : "bonheur", qui se présente le premier, non, pas lui… "félicité", "exaltation", sont trop laids, qu’ils n’y touchent pas… et "extase"… comme devant ce mot ce qui est là se rétracte… "Joie", oui, peut-être… ce petit mot modeste, tout simple, peut effleurer sans grand danger… mais il n’est pas capable de recueillir ce qui m’emplit, me déborde, s’épand, va se perdre, se fondre dans les briques roses, les espaliers en fleurs, la pelouse, les pétales roses et blancs, l’air qui vibre parcouru de tremblements à peine perceptibles, d’ondes… des ondes de vie, de vie tout court, quel autre mot ?… de vie à l’état pur, aucune menace sur elle, aucun mélange, elle atteint tout à coup l’intensité la plus grande qu’elle puisse jamais atteindre… jamais plus cette sorte d’intensité-là, pour rien, parce que c’est là, parce que je suis dans cela, dans le petit mur rose, les fleurs des espaliers, des arbres, la pelouse, l’air qui vibre… je suis en eux sans rien de plus, rien qui ne soit à eux, rien à moi.
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A moi aussi un sort a été jeté, je suis envoûtée, je suis enfermée ici avec eux, dans ce roman, il m’est impossible d’en sortir…
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"C'est de la timidité. On va dire ça. Il faut le répéter. Il est timide. C'est merveilleux, comme ça rassure. Quels calmants, ces mots si précis, ces définitions. On cherche, on se débat, on s'agite, et tout à coup tout rentre dans l'ordre."
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Nathalie Sarraute
On a pas encore découvert de langage qui pourrait exprimer d'un seul coup ce qu'on perçoit en un clin d'oeil.
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Je dévale en courant, en me roulant dans l’herbe rase et drue parsemée de petites fleurs des montagnes jusqu’à l’Isère qui scintille au bas des prairies, entre les grands arbres… […] je regarde le ciel comme je ne l’ai jamais regardé… je me fonds en lui, je n’ai pas de limites, pas de fin.
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"On n'a pas encore découvert ce langage qui pourrait exprimer d'un seul coup ce qu'on perçoit en un clin d'oeil." ”
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Et elles parlaient, parlaient toujours, répétant les mêmes choses, les retournant, puis les retournant encore, d'un côté puis de l'autre, les pétrissant, les pétrissant, roulant sans cesse entre leurs doigts cette matière ingrate et pauvre qu'elles avaient extraites de leur vie (ce qu'elles appelaient "la vie", leur domaine), la pétrissant, l'étirant, la roulant jusqu'à ce quelle ne forme plus entre leurs doigts qu'un petit tas, une petite boulette grise.
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De temps à autre seulement, quand il était trop fatigué, sur leur conseil, il se permettait de partir seul faire un petit voyage. Et là-bas, quand il se promenait à la tombée du jour dans les ruelles recueillies sous la neige, pleines de douce indulgence, il frôlait de ses mains les briques rouges et blanches des maisons et, se collant au mur, de biais, craignant d’être indiscret, il regardait à travers une vitre claire, dans une chambre au rez-de-chaussée où l’on avait posé devant la fenêtre des pots de plantes vertes sur des soucoupes de porcelaine, et d’où, chauds, pleins, lourds d’une mystérieuse densité, des objets lui jetaient une parcelle – à lui aussi, bien qu’il fût inconnu et étranger – de leur rayonnement ; où un coin de table, la porte d’un buffet, la paille d’une chaise sortaient de la pénombre et consentaient à devenir pour lui, miséricordieusement pour lui aussi, puisqu’il se tenait là et attendait, un petit morceau de son enfance.
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Voici enfin le moment attendu où je peux étaler le volume sur mon lit, l'ouvrir à l'endroit où j'ai été forcée d'abandonner... je m'y jette, je tombe... impossible de me laisser arrêter, retenir par les mots, par leur sens, leur aspect, par le déroulement des phrases, un courant invisible m'entraîne avec ceux à qui de tout mon être imparfait mais avide de perfection je suis attachée, à eux qui sont la bonté, la beauté, la grâce, la noblesse, la pureté, le courage mêmes... je dois avec eux affronter des désastres, courir d'atroces dangers, lutter au bord de précipices, recevoir dans le dos des coups de poignard, être séquestrée, maltraitée par d'affreuses mégères, menacée d'être perdue à jamais... et chaque fois, quand nous sommes tout au bout de ce que je peux endurer, quand il n'y a plus le moindre espoir, plus la plus légère possibilité, la plus fragile vraisemblance... cela nous arrive... un courage insensé, la noblesse, l'intelligence parviennent juste à temps à nous sauver..
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Quelquefois le cri aigu des cigales, dans la prairie pétrifiée de soleil et comme morte, provoque cette sensation de froid, de solitude, d’abandon dans un univers hostile où quelque chose d’angoissant se prépare.
Étendu dans l’herbe torride, on reste sans bouger, on épie, on attend.
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