Dans le temps, on descendait au café du coin prendre un sandwich avec un petit noir et on se sentait chez soi. Ça marchait surtout si on ne quittait jamais son patelin natal. Mais dès qu’on déménageait dans la ville voisine, on devenait le point de mire de tout le monde quand on passait la porte, et l’assiette garnie spéciale n’avait plus le même contenu ni la même saveur. Pour peu qu’on se déplace deux ou trois fois dans sa vie, on finissait par ne plus se sentir nulle part chez soi.