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Critiques de Nella Larsen (18)
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Clair-obscur

Clair-obscur, choisi pour sa couverture, s'est avéré être un trésor de finesse et de sensibilité. Publié en 1929 par une Américaine à l'incroyable parcours, Nella Larsen, il a été récemment sorti des limbes littéraires par les Cultural Studies. Son titre original, Passing, n'évoque pas grand chose aux Européens que nous sommes. Et pourtant, nous le connaissons. Le passing consiste à être considéré d'après son apparence comme le membre d'un groupe social autre que le sien. C'est Gabriel de George Sand, héroïne vêtue en garçon, c'est Tom Ripley de Patricia Highsmith qui rêve d'une existence privilégiée…

Dans Clair-obscur, c'est du passing racial dont il est question. Cette forme de « passage », on l'a vu au cinéma quand Yvonne de Carlo dans L'esclave libre, apprend que sa mère était noire et se retrouve dépossédée de ses biens puis vendue comme esclave, ou quand Jennifer Beals dans Le diable en robe bleue, est recherchée par Denzel Washington. Le passing symbolise sur grand écran ou dans des oeuvres littéraires moins confidentielles comme La tache de Roth ou Desirée's baby de Kate Chopin, l'obsession de la notion de race chez les Américains.

A travers le parcours de deux femmes afro-américaines originaires de quartiers sud de Chicago, à la fin des années 20, l'auteure Nella Larsen, née d'une mère danoise et d'un père caribéen va donner au passing racial sa dimension la plus absurde et la plus schizophrénique. La force du roman, sa puissance d'évocation proviennent sans doute des origines de l'auteure, née dans une époque où le métissage n'est pas une richesse mais un fardeau, par son expérience en tant que femme, ni blanche, ni noire, qui se doit de trouver une place dans une société qui ne tolère pas la nuance.

Irène Redfield et Claire Kendry étaient amies d'enfance. Leurs points communs, être toutes deux d'une grande beauté et avoir une peau très claire, assez pour pouvoir « franchir la ligne », celle des barrières raciales, et passer pour des méditerranéennes. Elles se sont perdues de vue et quand elles ses retrouvent par hasard à l'âge adulte, elles réalisent qu'elles ont emprunté des voies très différentes. Irène Redfield, très impliquée dans la communauté noire, a épousé un homme « trop foncé pour passer » et a eu deux enfants. Son amie Claire a bâti sa vie sur un mensonge. Elle a épousé un blanc raciste qui ignore tout des origines de sa femme dont elle a eu une fille. La question du passing est centrale au début de leurs retrouvailles -« Elle voulait s'enquérir de ce jeu dangereux du « passage », cette rupture avec tout ce qui vous était vous était familier et amical pour courir sa chance dans un autre cadre, pas tout à fait inconnu, peut-être, mais certainement pas tout à fait amical. Que faisait-on, par exemple, de ses origines et de son milieu, comment se présentait-on? Et que ressentait-on quand on cotôyait d'autres nègres? » Clair-obscur dépeint de manière magistrale l'absurdité d'une société basée sur l'apparence, la paranoïa de personnages vivant dans la crainte d'être découverts. Les lignes consacrées à la grossesse d'une des protagonistes, terrifiée à l'idée de donner naissance à un bébé foncé qui trahirait les origines de sa mère sont d'une grande force.

Mais Clair-obscur est aussi un beau roman sur l'amitié féminine, la dualité, la gémellité invasive, intrusive. L'oeuvre monte en puissance à mesure que l'une des héroïnes s'impose dans la vie de l'autre, se lie à sa famille, à son mari. Quand l'une devient le double triomphant de l'autre, la peur, le sentiment de dépossession, distillent leur poison. Nella Larsen a dressé le portrait d'une femme des années 20 incroyablement libre, qui transgresse à la fois les règles raciales et les règles sociales, une héroïne d'une incroyable modernité, qui nous pousse à nous interroger sur les notions d'identité , de liberté, de sexualité. La préface de Laure Murat, passionnante, nous permet de mieux connaître Nella Larsen, qui embrassa la profession d'infirmière, à défaut de pouvoir, à cause de sa couleur, exercer une autre profession et qui rédigea des nouvelles et deux romans, Clair-obscur et Sables mouvants.
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Clair-obscur

C'etait Mollymon qui, il y de cela quelques mois, avait attire mon attention sur ce livre. Clair-obscur. Passing, le titre original, est peut-etre difficile a traduire. Le clair-obscur fait ressortir la lumiere de tons obscurs. Et le passing, ici, c'est faire passer des tons obscurs pour de plus clairs. Cacher les tons obscurs, les decolorer. Et il ne s'agit pas de peinture, de tableaux, mais de personnes. Des personnes qui veulent se faire passer pour quelqu'un d'autre. Pour quelqu'un d’une autre race. Des americains noirs (dois-je dire de couleur?) qui profitent d'un teint decolore pour se faire passer pour blancs (dois-je dire des sans couleur? Le politicly correct me tourneboule).



L’Amerique. Les annees 20 du siecle dernier. L'auteure y met en scene deux amies, noires mais claires de teint toutes deux. L'une est mariee a un noir et assume son appartenance raciale, bien qu'en douce elle aime s'attabler dans des cafes interdits aux noirs. L'autre se fait carrement passer pour blanche et s'est meme mariee a un raciste invetere. Elles se retrouvent par hasard apres des annees d'eloignement. Et le recit s'organise autour de leurs differences, de leur vecu contraste, de leur rencontre renouvelee, ou s'entremelent attraction et antagonisme. Cela donne un texte d’une grande profondeur, pas simpliste pour un sou. Il nous confronte a la realite de la segregation raciale du moment (um moment qui se continue encore) sans avoir recours a ses plus horribles deviations. Il nous fait voir, a travers l’evolution psychologique des personnages, les conflits internes qui en decoulent, les peurs face aux contenances affichees, aux apparences. Les tiraillements qui en fin de compte engendreront un drame en fin de livre.



Mais ce n'est pas qu'un recit sur l'occultation d’identite et ses consequences. C'est aussi une histoire de rivalite entre femmes, entre une qui se veut, qui se croit, sensee, prudente et reflechie, responsable, et une impulsive, qui veut croquer la vie a chaque instant. Elles s'attirent et par cela meme deviennent irrepressiblement une menace l'une pour l'autre. La tension entre elles croit, jusqu’au drame. Et quand celui-ci arrive le lecteur ne sait plus qui des deux emporte sa sympathie, qui est la plus acharnee a sauver ses facades, qui projette les plus fausses apparences.



J'ai trouve que c'est un roman tres abouti. Un superbe drame sur l'identite mais aussi sur le desir. De superbes portraits de femmes qui essaient de survivre dans une jungle sociale, ainsi que dans celle qu'elles se sont elles-memes creee. Un petit classique qui date de presque un siecle, d'une auteure noire, precurseure et un peu oubliee.

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Clair-obscur

Elles ne se sont pas vues depuis douze ans lorsque leurs routes se croisent de nouveau, durant un séjour à Chicago, la ville dans laquelle elles ont grandie. Depuis, Claire Kendry s’est métamorphosée en magnifique blonde à la peau ivoire et à la beauté hypnotique, tandis qu’Irène Redfield est devenue une mère de famille mondaine à la vie bien rangée.





La première s’est coupée de ses racines, épousant un Blanc raciste et lui cachant ses origines noires tandis que la seconde fait partie de l’intelligentsia de la culture afro-américaine, vivant à Harlem avec mari et enfants. Seul point commun entre ses deux femmes aux choix de vie bien différents, cette couleur de peau particulièrement claire qui leur permet de se faire passer pour blanches aux yeux des autres… Un avantage dans un pays en pleine ségrégation, mais aussi un fardeau pour Claire qui souhaite renouer avec un monde qu’elle a banni de sa vie…





Publié en 1929 aux Etats-Unis, « Clair-obscur » est devenu un classique de la littérature américaine qui raconte, dans une mise en scène tragique, un phénomène fréquent dans une société où la mixité est nombreuse : le « passing ». Cela consiste, pour un individu de couleur, à se faire passer pour ce qu’il n’est pas en réalité et à masquer ses véritables origines.





Construit à l’image d’une pièce de théâtre en quatre actes, composés chacun de quatre scènes, le roman s’organise autour de ces deux personnages féminins que tout semble opposer. Il s’ouvre sur des retrouvailles particulièrement intenses, qui laissent entrevoir toute l'ambiguïté de la relation qui unit Claire et Irène. Une amitié faite d’attraction, de fascination mais aussi de rancœur et de dégoût et qui n’aura de cesse de pencher d’un côté et de l’autre jusqu’à l’apothéose finale…





A l’image de Claire, l’écriture de Nella Larsen exerce un envoûtement quasi hypnotique sur le lecteur. Le langage est tantôt précieux et âpre, tantôt sensuel et poétique et nous plonge dans ses méandres avec une efficacité redoutable qui rend le texte difficile à lâcher ! Claire, sous des dehors légers et frivoles, est un personnage complexe et borderline, jouant en permanence avec le danger, excitée par le risque que son secret soit découvert. Sa présence instaure, dès le début, une tension qui ne cesse de croître et laisse présager le pire…





Si l’amour, l’amitié et la jalousie sont au cœur du roman, ils n’empêchent pas néanmoins l’auteur de parler des problématiques de son époque telles que le racisme, la ségrégation et l’attachement aux racines. Un texte magnifiquement orchestré, à la fois brillant, hypnotique et dérangeant, qui laisse la porte ouverte à l’interprétation…





A souligner la préface de Laure Murat que j’ai trouvée particulièrement intéressante et qui apporte une explication pertinente à la compréhension du texte. A lire de préférence après le texte si vous ne voulez pas gâcher le plaisir de la lecture par des révélations malvenues!





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Clair-obscur

Sous la forme d'une tragédie, Clair-obscur nous parle de l'identité raciale, de l'appartenance quoique pas toujours de l'adhésion à cette race qui nous est désignée. Ainsi en va-t-il en Amérique où une goutte de sang noir vous qualifie comme Noir(e)... ou plutôt "Nègre" puisque ce roman est écrit en 1929 et que c'est ainsi qu'on parlait encore des Afro-américains...



Pour faire résonance à cette thématique, Nella Larsen nous parle du passing... ou lorsque que les Noir(e)s très clair(e)s de peau pouvaient se faire passer pour Blanc(he)s... avec à la clé certaines facilités, certes, mais aussi de grands dangers.



Irène aurait pu passer pour Blanche mais a choisi son camp. Au contraire de Claire qui a épousé un Blanc qui ignore qu'elle est en réalité Noire...

Mais le danger ne vient pas toujours d'où l'on croit.



Un drame qui est aussi un portrait sociétal avec des réflexions intéressantes et quelques moments forts... Une lecture certes pas inoubliable mais plutôt agréable.
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Clair-obscur

…ou du titre anglais Passing, plus parlant, et que nous pouvons traduire par "passée blanche", expression du patois créole de Louisiane au XIXème désignant quiconque d'ascendance africaine passait pour une personne de race blanche, en raison de la clarté de sa peau et de la légèreté des caractères négroïdes.



Nella Larsen publie ce roman en 1929, enfin traduit à ce jour.

L'histoire confronte deux femmes qui paraissent "blanche", assumant ou pas leurs origines africaines. L'une vit sereinement dans sa communauté noire quand l'autre tait cette "tare" à un mari Blanc.

Un huis-clos étouffant qui parle de racisme, de secrets, de jalousie, où le drame se noue au fil des pages, et qui cristallise la difficile reconnaissance de l'identité noire aux États Unis.



Nelly Larsen née de père noir et de mère blanche a dû faire face à la difficulté de ce métissage dans l'Amérique ségrégationniste du début du 20ème siècle. Son roman connait un immense succès dans une époque où les mouvements d'émancipation s'affirment dans une société encore très conservatrice, et où commence à émerger une réflexion sur l'identité raciale.

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Clair-obscur

Irène et Claire, des femmes de "couleur" natives d'Harlem, se retrouvent par hasard après s'être perdues de vue pendant des années. A la loterie des couleurs de peau chacune s'est vu attribuer une carnation de peau suffisamment claire pour pouvoir se faire passer pour des femmes blanches. Ce stratagème, largement répandu pendant les années de ségrégation raciale, Irene l'utile occasionnellement afin profiter d'endroits interdits aux noirs. Par contre, Claire a choisi de passer définitivement "la ligne de couleur" en cachant ses origines métisses à tout le monde, y compris à son mari qui hait les noirs. Mais Claire aspire à une reconnexion avec sa communauté d'origine et va séduire Irène pour arriver à ses fins….



Au delà d'une fascinante histoire d'amitié vénéneuse, merveilleusement bien observée dans toutes ses subtilités, Clair obscur pose la question essentielle de ce que signifie d'appartenir à une race et de la pertinence de ce concept, apparemment dénué de fondement scientifique, appliqué aux humains. Dans sa préface Laure Murat précise, à propos de la traduction, qu'en français le mot "race" ne véhicule pas les mêmes images et postulats historiques qu'aux USA mais elle ne développe pas le sujet. C'est dommage.

Bien que paru en 1929 ce texte reste d'une stupéfiante modernité car même si la ségrégation n'existe plus, la couleur de peau reste toujours source de discrimination, voire de haine.
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Clair-obscur

En même temps que son adaptation est visible sur Netfix, Jai Lu réédite le roman éponyme de Nella Larsen publié en 1929

Publié en 1929 aux Etats-Unis, « Clair-obscur » est devenu un classique de la littérature américaine qui raconte, dans une mise en scène tragique, un phénomène fréquent dans une société où la mixité est nombreuse : le « passing ». Cela consiste, pour un individu de couleur, à se faire passer pour ce qu'il n'est pas en réalité et à masquer ses véritables origines. Le roman peut se voir comme une fable ambiguë, personnelle et pertinente sur le racisme, l’identité, la sororité



Clair Obscur s'avère in fine une chronique délicate et pleine de sensibilité


Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Clair-obscur

La limite ; La frontière la ligne. La séparation la coupure, la blessure... jusqu’au déchirement.

« The passing ». Pratique de transgression identitaire. Le roman de Nella Larsen bien que paru pour la première fois aux USA en 1929 reste contemporain. L’ombre serait le mensonge et la lumière la vérité. Est-ce si simple, est-ce si facile de traverser, de sortir de l’ombre, de se mettre ou se voir mettre en lumière ? Faut-il choisir ? Et si l’on doit ou l’on veut choisir , est il admissible, tolérable, pour celleux qui sont de « l’autre côté » de n’y voir aucune traîtrise, aucune lâcheté ? Où se situe l’intolérance ? A se tenir entre l’ombre et la lumière ne marche-t-on pas au bord d’un précipice, sur le fil d’une lame ? Être, paraître, se reconnaître, s’identifier...de quoi sommes nous composés ? A vouloir diviser, on soustrait. C’est une méchante mécanique mentale. Mais la communauté protège, parfois expose, parfois rejette. Qui peut dire pour l‘autre la place qu’il lui faut adopter, accepter, refuser ? Qui en a le droit ? Faut-il toujours choisir son côté ? Voilà donc réunis dans ce roman une multitude de questions identitaires. Identités de classe, de race, de genre, et même de religion. Ce roman peut nous permettre d’élargir, de nourrir notre réflexion.



Astrid Shriqui Garain



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Sables mouvants

Ce livre est un cri, un playdoyer pour la reconnaissance de sa propre race au travers de l'histoire d'Helga Crane, une jeune métis issue d'un père noir, américain et d'une mère blanche, danoise et elle est mal dans cette peau teintée de blanc et de noir qui font d'elle ce qu'elle est dans son humanité, de femme. Mais dans ces années 20 aux Etats-Unis, la ségrégation contre les noirs fait rage et trouver sa place pour Helga est difficile à vivre, douloureux jusqu'à la révolte intérieure. Elle ne sait plus où elle en est, elle est partagée entre sa vie américaine où le rejet subsiste et au Danemark où elle est acceptée comme elle est. Déchirement entre ses racines et plus symboliquement, entre les origines paternelles et maternelles dans ce qu'ils sont. Un beau roman poignant pour une écriture pleine de charme, magistrale dans ce qu'elle décrit et dans le portrait bouleversant d'une quète identitaire jusqu'à la perte de sens de vie.
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Clair-obscur

C'est par le beau film diffusé par Netflix que j'ai découvert cette histoire et l'autrice, Nella Larsen. Par cette lecture, j'ai découvert le "Passing", phénomène qui amène des personnes à devenir des personnes ne faisant pas partie du groupe social dont elles sont issues, que ce soit l'ethnie, la classe sociale. Ici, c'est l'histoire de retrouvailles entre deux amies d'enfance devenues adultes et qui sont noires. L'une d'elle, Irène, est mariée, mère de famille et a une vie heureuse et aisée, elle assume sa qualité de femme de couleur. L'autre femme est Claire, également mariée et mère de famille, aisée mais qui se fait passer une femme blanche de par sa couleur de peau claire, sa chevelure blonde sous l'aveugle déni de son mari, blanc et raciste. Ce livre nous relate cette nouvelle amitié avec ce "passing" qui interpelle Irène et qui plonge Claire dans une vie de mensonge et qui aspire à redevenir noire. Deux amies qui sont unies par une grande amitié semée d'affection, de troubles, de questionnement et de peur. Un roman très bien écrit, puissant et terriblement émouvant. Je recommande.
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Clair-obscur

Un court roman qui n'en demeure pas moins très riche, j'ai beaucoup apprécié ma lecture et la complexité des rapports entre les personnages, les problématiques évoquées... Beaucoup de sujets sont traités : le sentiment d'appartenance à une communauté, le racisme, les difficultés propres aux personnes métisses, ce choix d'une appartenance, ect. Un roman qui mérite vraiment d'être plus connu, servi par une plume très agréable.
Lien : https://mytraveltothemoon.wo..
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Clair-obscur

Enfin édité en France, Clair obscur est un roman incontournable que tous se devraient avoir lu, ne serait-ce que pour son contexte historique méconnu qu’est le « passing ». « Passer », c’était se faire passer pour blanc(he) alors que l’on avait des origines africaines aux Etats-Unis. Il faut se souvenir du contexte ségrégationniste de l’époque : transports en communs différents, restaurants séparés, quartiers blancs, admission dans les écoles, etc. Il était donc beaucoup plus facile de vivre quand la couleur de notre peau pouvait passer pour blanche. Le problème, évidemment, était de ne pas se faire prendre, car cela pouvait avoir des conséquences graves, le racisme était très présent à l’époque et nombre de familles n’aurait jamais supporté avoir « un noir » dans la famille…
Lien : http://avideslectures.over-b..
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Clair-obscur

Pour un texte rédigé dans les 20', je l'ai trouvé d'une grande modernité.

Ce n'est pas l'histoire en elle-même qui m'a séduite dans cette lecture; mais plutôt la puissance du texte de Nella LARSEN ainsi que ses qualités d'écriture.

Le vocabulaire est d'une grande richesse.

Avec des phrases courtes et des mots toujours justes, l'auteure parvient avec une grande habileté à décrire les protagonistes de cette histoire et leurs sentiments.

Nella LARSEN a pris le parti de narrer les retrouvailles de 2 jeunes femmes du point de vue de l'une d'entre elle : Irène, issue de la bonne société de Harlem qui accepte son statut de femme noire.

Face à elle : Claire, qu'elle n'a pas vu depuis plus de 10 ans, qui a fait le choix de se faire passer pour une femme blanche mais qui aspire à retrouver des personnes de sa communauté.

La joie de ces retrouvailles va rapidement laisser place à un malaise grandissant dans la vie "bien rangée" d'Irène, jusqu'au dénouement brutal qui intervient dans les toutes dernières lignes de la toute dernière page du livre.

Le jeu d'ombre et de lumière, de noirceur et de blancheur, entre ces 2 femmes est très bien mené.

Il aurait été intéressant que l'auteure rédige un livre jumeau, avec la vision de Claire.

Le récit est précédé d'une longue préface qui donne beaucoup d'informations sur la pratique du "passing" et la vie de Nella LARSEN (très intéressante sur ces 2 aspects); mais que je déconseille de lire dans son intégralité avant de lire le récit , sous peine d'être influencé par le point de vue de sa rédactrice.

Jolie lecture.
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Clair-obscur

J’avais déjà appréhendé, dans l’excellent livre de Britt Bennet, l’histoire de ces femmes noires tellement pâles qu’elles pouvaient se faire passer pour des blanches. Cette fois, cette histoire écrite dans les années 1920 et par une femme métisse m’a donné un nouvel éclairage sur ces afro-américain(e)s qui, pour s’intégrer à la société blanche, tentent d’oublier leurs racines pour se fondre dans la masse. Un sujet très intéressant développé de façon intelligente

par l’auteure. La subtilité des sentiments des différents protagonistes y est décortiquée et développée de façon magistrale.
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Clair-obscur

Un livre publié aux États-Unis, en 1929 (Passing), traduit pour la première fois en français. Deux amies d’enfance se retrouvent à l’âge adulte. Elles sont toutes deux noires, mais ont la peau pâle et « passent » pour des blanches.

Dès les premières pages, j'ai été captivé. L’auteure a créé une atmosphère très particulière, à la fois légère et intense. Tout n’est pas dit. Elle laisse de la place à l’imagination du lecteur.

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Sables mouvants

Sur les recommandations de l’éditrice de La Cheminante, je me suis plongé dans « Sables Mouvants ».

Une histoire écrite dans les années 20 sur la question raciale aux États-Unis. Un style direct et sans fioriture, en partie autobiographique.

Ce qui ressort tient autant de la rancoeur que du questionnement de l’attitude des noirs dans une société profondément divisée et ségréguée. Si les 18 premiers chapitres s’enchaînent presque naturellement, la suite est assez déroutante et surprenante surtout au regard de la personnalité de Helga Crane.

Je vais sans doute lire son deuxième roman …
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Clair-obscur

“Clair-obscur” est un livre court, captivant, surprenant et intéressant notamment pour les thèmes qu’il aborde ainsi que pour le style d’écriture de Nella Larsen. L’amitié, la haine raciale, le colorisme et le danger que représente le “passing” dans une époque où l’Amérique ségrégationniste est implacable sont des thèmes qui y sont parfaitement bien retranscrits. J’étais également révoltée par les propos racistes, le rejet et l’humiliation subies par les personnes noires dans cette histoire.

J’ai passé un bon moment à lire ce récit , ma lecture était fluide, et agréable.
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Clair-obscur

Un incontournable dont la fin est trouble, et troublante.
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