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4.31/5 (sur 27 notes)

Biographie :

Nic Sirkis vit à Paris. Prof des écoles, elle a publié des textes en vers ou en prose dans les revues Étoiles d'encre, Sorcières, Voyelles, Types - Paroles d'hommes, La nouvelle proue, Mémoire future sur le fil, éd. de l'a&a, bacchanales etc. Elle a aussi étudié le Théâtre à la fac Paris8 Vincennes et réalisé un Master 2 développant le concept de « Sérendipité »


Source : salon livre Paris
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Nic Sirkis a brillamment défendu son roman "Attention !" publié au Chèvre-feuille étoilée pour lequel elle est arrivée seconde avec seulement 6 points de moins que la lauréate Nathalie Peyrebonne - Rêve général (Phébus)

Citations et extraits (40) Voir plus Ajouter une citation
Il éteignit son transistor. Comment faisaient les gens pour supporter cette litanie quotidienne ? Estéban avait observé les visages des présentateurs des journaux télévisés. Ils enchaînaient, sourire aux lèvres, les annonces de catastrophes, d’escroqueries, de famine, de massacres, donnant la parole aux envoyés spéciaux sur le terrain pour des « compléments d’enquête » ou à des spécialistes en économie qui justifiaient des politiques absurdes, et reprenaient l’antenne, toujours sourire aux lèvres, pour passer à l’horreur suivante.
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" La maison est le lieu par excellence où couver le sentiment universel d'abandon, de peur de la chute, de perte de repères. Elle est un repaire où tous les ermites cherchent bernardement leur coquille.
Le sentiment d'abandon, cette flaque récurrente, fait soupirer nos épaules et efface notre capacité à rêver.
Le désespoir qui s'installe alors, c'est la pensée qu'avant hier sera toujours plus beau qu'après-demain.
Inutile d'aller vers l'avant quand l'obsédante nostalgie d'un passé magnifié nous taraude comme le membre absent des amputés continue à les empêcher de vivre. "
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Je viens de lire un livre – pas beau et pas bien écrit d’ailleurs – sur les îles Marquises, mais bien navrant lorsqu’il raconte l’extermination de toute une tribu d’indigènes – anthropophages dans ce sens que, disons une fois par mois, on mangeait un individu – qu’est-ce que ça fait ! Les blancs très chrétiens, etc., pour mettre fin à cette barbarie (?) réellement peu féroce, n’ont pas trouvé mieux que d’exterminer et la tribu des indigènes anthropophages et la tribu dans laquelle la première guerroyait (pour se procurer ainsi, de part et d’autre, les personnes de guerre mangeables nécessaires). Ensuite, on a annexé les deux îles, qui sont devenues d’un lugubre !!! Ces races tatouées, ces nègres, ces indiens, tout, tout, tout disparaît ou se vicie. Et l’affreux blanc avec sa bouteille d’alcool, son porte-monnaie et sa vérole, quand donc l’aura-t-on assez vu ? L’affreux blanc avec son hypocrisie, son avarice et sa stérilité. Et ces sauvages étaient si doux et amoureux !
Mai 1988, Arles Lettre à Émile Bernard
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Nic Sirkis
Au début du livre, je ne voyais pas trop en quoi le fait de relater une abomination ritualisée allait pouvoir être le propos d'un roman contemporain. Je me suis alors laissé embarquée par la plume de Nic avec curiosité et plaisir. La lecture de ce livre m'a entraînée dans un univers de souvenirs plus ou moins heureux, tout en me confirmant dans mes toutes premiers actes de rébellion. Les liens tissés par Nic entre ces pratiques abominables et notre société sont à la fois perspicaces et poétiques, je ne peux donc que vous inviter à en découvrir le pourquoi du comment.
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... il n'y a que le compositeur qui joue ses propres compositions.
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Des sentiments ambivalents envahissaient son champ de conscience. Des bouffées de joie, à l’évocation de tous ces lieux qui étaient les siens ; mais parallèlement, il se sentait dépossédé, dans la partie la plus intime de son être, un peu comme le Petit Prince découvrant les millions de roses à son arrivée sur la Terre, lui qui croyait la sienne unique au monde…
Comme la torche de la tour Eiffel écrasait dans sa centrifugeuse les fenêtres de sa maison rue Didot, Yann eut l’impression que la fresque de sa jeunesse était balayée par un immense phare.
Un phare braquant une lumière crue sur la terre et les flots de son enfance, les courants de pensées de sa vie.
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L'énorme ambassadeur me fait signe d'entrer. On dirait que son ventre va exploser sous sa chemise au-dessous de sa ceinture, entre les lignes parallèles des bretelles qui soutiennent son pantalon. Une fois que je lui ai exposé le but de ma venue, il me demande l'air impassible :
- S'agit-il d'une visite à but touristique, familiale, ou professionnelle?
Je reconnais le français rythmé des Slaves aux consonnes qui roulent.
- Touristique.
Il me regarde avec le sourire amusé du gros chat jouant de la patoche avec un mulot... avec moi, la musaraigne qui craint que trop en dire sur les antécédents familiaux complique les formalités pour obtenir un visa.
Après tout, Déni, qu'y a-t-il à craindre ? souffle une voix au fond de moi. J'explique alors à ce monsieur (...) qu'à vrai dire mon grand-père paternel est né en Moldavie et que, voyageant dans le pays voisin, j'ai envie de faire le détour pour visiter Kichinev, mais... je n'ai plus de famille là-bas, c'est juste "touristique".
Le sourire de l'ambassadeur s'épanouit.
- Voilà, Madame, les mots que j'attendais, dit-il, jovial. ce n'est pas à un vieux singe qu'on apprend à faire la grimace ou, comme on dit au pays de votre grand-père, on ne vend pas plus de concombres à un jardinier qu'on n'apprend à parler à un vieux perroquet. Avec vos "vacances touristiques", vous jouez à l'oisillon qui donne la becquée à son père, mais sachez qu'une Bezounovsky qui part en Moldavie, c'est une Bezounovsky qui va au pays. Votre nom est aussi courant là-bas que Martin ou Durand ici...
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La culpabilité engluait le débat de tous côtés et la barque se mit à gîter, à tanguer et prit l'eau avec la décision finale et mutuellement consentie de revoir l'équipage de l'embarcation. Il y eut peu de cris à bord, il n'y eut pas de haine, seulement une lassitude, sorte de cri inassouvi dans la nuit, comme la traînée bleuâtre d'un cirrus dans le soir tombant. Il n'y avait pas eu de mariage, et n'y eut pas de nécessité de divorce.
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Hier, j’ai peint quelques études où on voit la cathédrale. Néanmoins je préfère peindre les yeux des hommes que les cathédrales, car dans les yeux, il y a quelque chose qu’il n’y a pas dans les cathédrales, même si elles sont majestueuses et qu’elles en imposent, l’âme d’un homme, même si c’est un pauvre gueux ou une fille des rues, est plus intéressante à mes
yeux.
Anvers, Décembre 1885
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Un froufroutement sur la gouttière agita le silence et s’insinua lentement dans le champ de conscience de Yann Orion qui remontait en vagues sinueuses des confins profonds de sa nuit. Les rêves s’écartèrent, estompant en cercles excentriques autour de sa mémoire les impressions lunaires, comme les ronds qui s’éloignent en ondes autour du point de chute du galet jeté dans l’étang. Une clarté opalescente baignait la chambre mansardée d’une lueur matinale. Les rectangles des affiches de théâtre, de concerts et de galeries de peinture que Yann avait fait encadrer dessinaient un patchwork d’ombre et de lumière sur la blancheur des murs frottés à la chaux. Sur le tapis afghan, grenat et lie de vin, Guevara, droit comme un pape sur ses fessiers, le considérait en silence. Les rétines verticales de son regard jaune, telles deux iris immobiles dressés dans le jardin au tout petit matin.
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