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Critiques de Nicolas Barral (228)
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Sur un air de Fado

Une plongée dans une histoire portugaise sous la dictature de Salazar...



Depuis mon enfance, j'entendais mes parents évoquer cette période difficile de l'histoire du Portugal où ils ont vécu. Alors quand j'ai vu que ce roman graphique traitait de ce sujet en particulier, j'ai eu très envie de le découvrir.



Nous sommes en 1968 à Lisbonne, alors que le Portugal vit sous le joug du régime fasciste depuis 40 ans.

Le récit met en scène Fernando Pais, un médecin quadragénaire à l'esprit émancipé. Celui-ci exprime notamment cette liberté en savourant diverses relations charnelles.

Mais le lourd contexte du pays est toujours bien présent puisque le médecin compte parmi ses patients des fonctionnaires du siège de la police politique.

C'est en se rendant un jour sur les lieux, qu'une rencontre fortuite avec un gamin rebelle le mènera vers des chemins qu'il ne soupçonnait pas.



L'histoire est repartie en huit chapitres, chacun composé d'une vingtaine de planches.

Par moments, des séquences aux tons sépia viennent s'incruster dans le décor pour raconter le passé de Fernando.

J'ai trouvé ce personnage sympathique, drôle et attachant.

Au début, j'avais imaginé une simple histoire d'amitié entre le gamin et le médecin. Mais l'auteur nous entraîne bien plus loin puisque leur rencontre n'est que le point de départ vers un long cheminement.



Nicolas Barral retranscrit parfaitement la situation de l'époque en dénonçant les méthodes employées par le régime, en particulier les pratiques répressives de la P.I.D.E (polícia internacional e de defesa do estado).

Cependant, l'auteur ne tombe pas dans les excès de la tyrannie. Au contraire, j'ai trouvé qu'il gardait une trame assez optimiste sur la durée, en faisant même allusion à la future révolution des Oeillets.

Malgré certains passages violents et réalistes mais nécessaires à l'intrigue, au fil des pages, on tend vers l'espoir d'un renouveau démocratique.



J'ai beaucoup aimé les dessins qui illustrent des décors typiques comme le quartier de l'Alfama et ses chanteurs de fado, les paysages ensoleillés en bordure du Tage, le fameux tramway 28 du vieux Lisbonne, ou plus amusant, l'emblématique bouteille de Gatão sur la table... un tas d'éléments qui nous font voyager le temps d'une histoire.



À découvrir !



Un grand merci à Babelio et aux éditions Dargaud, en particulier à Delphine pour son gentil mot lors de l'envoi de ce livre.
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Sur un air de Fado

Quel beau livre! Un voyage durant les années de la dictature salazariste au Portugal par le trait et la plume d’un auteur espagnol. Il n’y a pas beaucoup de livres sur la période avant et après le 25 avril, mais ce livre est une petite perle.La façon dont le livre est fait est particulière, avec des flash-backs au point précis de la lecture de l’histoire. Un trait précis, avec des personnages bien définis dans les différents âges, des scénarios bien étudiés et qui nous transportent dans les années 50-60 du XXe siècle.

L’histoire suit la vie d’un médecin, Fernando Pais, qui est engagé pour s’occuper des prisonniers torturés par la PIDE. Dans le livre, nous voyons que les choix qu’il a pris font partie de ce qu’il a vécu depuis l’enfance. Tôt ou tard, il devra agir au lieu de simplement observer.

Une très belle découverte, je suis totalement conquise.
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Le guide mondial des records

Paul Baron travaille pour le Guide Mondial des Records. Pour se rendre à son travail, il se fait toujours alpaguer par son voisin de palier qui veut lui montrer les nouveaux tours de son chien. Arrivé à son poste de travail, il trie le tas de courrier qui s'amoncelle sur son bureau et épluche ses mails. La plupart contient des tentatives de record plus absurdes les unes que les autres. À la cantine, il se plaint auprès de ses collègues de l'attribution des secteurs. Il en a marre des records humains ou animaliers et de décevoir les gens dès qu'un record n'est pas homologué. Après une visite chez un agriculteur, dépité, qui finira par détruire son chou de 59 kg (à 2 kg du record mondial), il reçoit un mail pour le moins étrange : un homme lui informe qu'il tuera toutes les crapules croisées sur sa route afin de rendre ce monde moins injuste et de figurer sur le Guide Mondial des Records...





Dans ce Guide Mondial des Records, il y est question, évidemment, de records tels que le plus gros chou du monde, la voix qui brise le verre ou encore le 100 m nage libre par une centenaire, mais aussi de l'absurdité des records, de ces hommes en quête de reconnaissance ou de célébrité et des moyens pour y arriver. Paul Baron va en faire l'amère expérience avec cet homme qui veut commettre le plus d'homicides de crapules. Un événement qui va le chambouler. Tonino Benacquista nous offre un album loufoque et original, qui aurait mérité un peu plus de profondeur et de suspense, dans lequel il dépeint une société amère. Graphiquement, le trait de Nicolas Barral est simple mais efficace.
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Sur un air de Fado

L’histoire démarre sur un beau paysage, lumineux et plein de douceur : Estoril, le 3 août 1968, Salazar lit son journal face à la mer. On lui annonce l’arrivée de la pédicure, il s’assoit en continuant à lire et la chaise casse, il tombe… AVC ? quoi qu’il en soit, il est obligé d’abandonner le pouvoir.



Tout le monde en parle, et cela s’agite au siège de la tristement célèbre P.I.D.E. (Policia Internacional & Defesa do Estado) alias police d’état…



Le docteur Fernando Pais est en train de s’y rendre, comme tous les matins, pour soigner l’inspecteur ; lorsqu’il arrive sur les lieux des gamins sont en train de mettre le feu à une crotte de chien plié dans un journal et le plus téméraire sonne… le doutor lui sauve la mise, temporairement. Dans le bureau, on plaisante sur l’accident de chaise du dictateur, alors que d’autres interrogent de manière musclée, comme il se doit, un jeune homme.



Le docteur retourne à son cabinet et une de ses maîtresses lui faisant faux bond décide d’aller « prendre une cuite » avec son ami, dans l’Alfama. Et tous les deux vont parler du passé, de l’époque où ils étaient étudiants, de Marisa, communiste qui deviendra l’épouse du docteur, alors que lui vient d’une famille ayant pignon sur rue donc penchant plus de côté de la droite. Il n’est pas très bien accueilli par les amis de Marisa…



Il sera rappelé pour examiner un détenu, en fait on lui demande de le remettre sur pied pour que les policiers puissent continuer à le torturer… Il subit des pressions mais sa rencontre avec Joao, et surtout la famille de celui-ci lui fait prendre conscience peu à peu de sa passivité.



La guerre d’Angola se dessine, en toile de fond comme le fado.



J’ai aimé l’histoire du docteur Fernando Pais, l’ambiance de Lisbonne, cette ville magnifique, que l’on parcourt dans cette BD et l’architecture est très bien représentée sur les planches. Le tramway est un des personnages, certains quartiers tel l’Alfama avec ses ruelles en pente qui descendent vers l’estuaire du Tage… Les couleurs sont belles et elles varient en fonction de évènements, des moments joyeux ou sinistres…



On croise Horacio Lobo Antunes qui deviendra plus tard un écrivain et psychiatre connu, qui n’est autre ici que l’ami de Pais auquel il confie un manuscrit « L’enfant et la baleine » pour qu’il lui donne son avis. Antunes va être censuré par la dictature, tant pour ses écrits que pour son homosexualité. Entre parenthèses, on attend toujours le prix Nobel…



On rencontre aussi un homme, dans le train, qui s’appelle… Perreira comme le journaliste spécialisé dans les nécrologies, du beau roman d’Antonio Tabucchi, « Perreira prétend » qui parcourt la ville en avalant des tonnes de citronnade.



Nicolas Barral évoque aussi la torture, et fait un clin d’œil à Fernando Pessoa : un des prisonniers finit par donner des noms, qui sont en fait les pseudonymes du l’écrivain. On sent l’amour que l’auteur porte à Lisbonne et au Portugal qui est le pays de sa femme.



J’aime bien le portugais, ses sonorités, et Nicolas Barral l’utilise avec des expressions, ou les titres des chapitres par exemple.



On a de très belles images dans les tons gris bleu de la baleine dans le port puis au-dessus de Lisbonne, sous la forme d’un rêve de Fernando Pais qui s’est endormi sur le manuscrit…



Un grand merci à NetGalley et aux éditions qui m’ont permis de découvrir ce roman graphique et son auteur. Mais, je tiens à préciser que la version numérique ne convenant pas j’ai préféré l’acheter, pour profiter des couleurs, pour revenir en arrière… Lire une BD sur un ordinateur enlève beaucoup de plaisir et en plus c’est très inconfortable…



#Surunairdefado #NetGalleyFrance

coup de cœur donc


Lien : https://leslivresdeve.wordpr..
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Sur un air de Fado

Le livre s'ouvre sur la chute, de sa chaise, à la renverse de Salazar. Il ne s'en remettra pas.

La P.I.D.E , la tristement célèbre police d'état, est en pleine effervescence quand le docteur Fernando Pais arrive dans les locaux de cette dernière afin d'y soigner un policier.

Le docteur sauve un jeune garçon, fautif d'une plaisanterie de mauvais goût, d'une correction par les gens de la police.

Nous sommes en 1968 et le Portugal vit depuis quarante ans sous le joug du dictateur et de ses sbires.

Au travers de la vie passive et quelquefois délurée du bon docteur Pais le lecteur assiste à l'ambiance délétère du pays mais aussi aux événements que le docteur vit ou a, par le biais de retours en arrière, vécu.



Je n'ai pas trop apprécié cet album, souvent dérangeant, parfois difficile du fait d'expressions portugaises non traduites ou de mon fait à ne pas chercher à comprendre ce qui se disait. Quand ça ne passe pas, ça ne passe pas.

L'album n'est pas sans qualité graphiques, le crayon est solide, les personnages sont bien rendus et plutôt agréables à suivre. Les couleurs savent être riches, lumineuses et parfois, en fonction de l'ambiance, être plus nuancées, plus foncées, alternant le bistre, le jaune et l'orange. Je pourrais même dire que la lecture est facile et que les pages se tournent aisément, certes, mais au bout du compte le (les) personnage(s) ne m'a (ont) pas convaincu.








Lien : https://www.babelio.com/livr..
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Les cobayes

Le M2 C2 T, un nouvel anxiolytique, vient de voir le jour. Même s'il n'a pas encore de nom, l'équipe scientifique veut commencer à le tester. Et pour cela, il lui faut des cobayes. Souhaitant recruter des personnes vierges de tout protocole, une annonce est publiée dans un journal dans lequel le laboratoire pharmaceutique propose 3500€ contre 21 jours d'enfermement. Et ce sont des dizaines de personnes qui se présentent à l'entretien. Finalement, ne seront retenues que trois d'entre elles: Daniel, Romain et Moïra. Mais ces trois-là, en manque d'argent, n'ont pas dit toute la vérité les concernant lors du dernier entretien. Le premier, poursuivi par les huissiers, a mentionné une compression du personnel pour justifier ses licenciements à répétition alors que ceux-ci sont dus à des troubles de la mémoire. Le second n'a pas dit qu'il prenait des médicaments pour soigner des troubles de l'érection. Quant à la jeune femme, dont le père est un artiste indien reconnu, elle s'est présentée comme étudiante aux Beaux-Arts alors qu'elle a échoué à tous les examens d'entrée. Le docteur Mirmont les informe ensuite du protocole qu'ils devront suivre, la prise régulière de ce nouveau médicament ainsi que les conditions de confinement à savoir l'interdiction de sortir de l'hôpital durant 21 jours. Une fois le document daté et signé par chacun d'eux, leur vie va inévitablement changer et pas forcément comme ils le croyaient...



Tonino Benacquista nous fait visiter les locaux d'un laboratoire pharmaceutique et nous offre une vision bien amère de ce monde si particulier dans lequel toute personne en manque d'argent ou looser qui veut se refaire voit ici une occasion en or. Mais, les conditions du protocole médical doivent être bien respectées pour de bons résultats or ces trois-là n'ont visiblement que faire de leur mise en garde et semblent prendre à la légère cette expérience. Chacun réagira alors différemment au médicament. Ce one-shot, mi-thriller mi-comédie, est véritablement bien ficelé, avec un scénario au découpage entraînant. Les rebondissements s'enchaînent et la fin ouvre des possibilités. Les personnages sont étoffés et riches. Le dessin réaliste aux couleurs sombres colle parfaitement à cette ambiance tragique.



Ceci est un médicament, faire bien attention à la posologie! Je ne suis pas responsable des effets indésirables et secondaires. Si les symptômes persistent, voir avec Monsieur Benacquista...



Les cobayes... des volontaires?
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Sur un air de Fado

Depuis quelques temps, je découvre le format BD qui permet d’aborder des thématiques de plus en plus travaillées, notamment ici avec un hommage au Portugal et à son histoire.



L’histoire débute à Lisbonne, été 1968, avec la chute physique de Salazar, prémices de sa chute réelle, puisqu’il est contraint de renoncer au pouvoir suite à un AVC. Il décédera 2 ans plus tard. Salazar met en place l’Estado novo (l’État nouveau), un régime autoritaire, conservateur, catholique et nationaliste. L’État nouveau est anti-communiste sans pour autant développer un régime Fasciste.



L’auteur met en scène certains acteurs de cette dictature, tout en mettant en avant les opposants au pouvoir en place.



Fernando Pais, médecin, ferme les yeux sur ce qui l’entoure tout en profitant de la douceur de vivre que lui procure Lisbonne, mais sa rencontre avec un gamin, graine de révolutionnaire, le fait sortir de sa rêverie et son cœur balance, chavire entre acceptation et refus d’un régime qui a conditionné son désarroi et son acceptation. Son indécision palpable, au point parfois de se demander s’il n’est pas un des acteurs principaux, vole peu à peu en éclat et le mène à la conquête de son courage, mais aussi de la prise en main de sa vie.



Les sentiments sont assez bien présents, la retranscription des sentiments, indécisions ou révolte est bien présente et palpable, avec une pointe de cynisme qui permet certainement de naviguer et se protéger d’une situation qui déplaît.



La culture, la langue portugaise, sont un mystère pour moi, pourtant, je ressors de ma lecture avec le sentiment d’avoir fait une excursion dans Lisbonne, grâce aux nombreuses expressions portugaises, que l’auteur parsème dans le récit : « Bon dia Doutor », « Viva a liberdade », « Bem Vindo a casa Senhora Pais », « Deus, por quê o meu filho ? », on ne s’y trompe pas, on est bien au Portugal ! C’est franchement bien construit, avec l’aspect historique bien présent, des planches très visuelles et des personnages attachants.



Le récit fleure bon le Portugal, avec certaines scènes romantiques, l’aspect dramatique de l’Histoire est bien présent, tout au long du récit, comme une épée de Damoclès qui viendrait fondre sur toute tentative de contestation. L’opposition est tuée dans l’œuf, sans lui laisser la possibilité de voir le jour, malgré une pointe de lassitude des partisans.



L’album est facile à lire, les dessins se suffisant à eux-mêmes, notamment avec certaines planches dépourvues de bulles… Apportant une certaine intimité, entre le lecteur, les personnages et l’Histoire. L’auteur se contentant de raconter des tranches de vie, sans jamais chercher à démontrer qui a tort ou raison, se centrant que l’évolution du personnage et la découverte de son passé apportant un éclairage qui maintient l’intérêt.
Lien : https://julitlesmots.com/202..
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Sur un air de Fado

Lisbonne. Été 1968. Fernando Pais, médecin établi, ferme les yeux sur la réalité quotidienne de la dictature pour goûter à la douceur de vivre. À l’instar de l’illustration de couverture, il déambule devant le décor d’une ville omniprésente, ignorant les ombres qui ne font que l’effleurer. S’il a définitivement rompu avec les fréquentions de sa jeunesse militante dont on découvrira petit à petit les détails, ce passé refait surface et surtout ne s’efface pas. La rencontre fortuite avec João un enfant espiègle et révolté dont il prend la défense contre un agent en faction devant le siège de la PIDE, la police politique, où il est venu visiter un patient, va soudain le sortir de son indifférence et de son confort, le confronter à tout ce qu’il fuit, le contraindre à prendre parti.



Le climat de ces années de terreur est parfaitement bien rendu, par petites touches discrètes, des détails qui contribuent à imposer une ambiance : les guerres coloniales sont présentes en toile de fond, évocation de souvenirs de ceux qui ont « servi », soldats en permission, l’emprisonnement arbitraire pour s’être trouvé au mauvais moment au mauvais endroit, la surveillance permanente des moindres suspects et de tous leurs contacts, la défiance constante, l’habitude générale de discuter avec son voisin dans les transports en commun en mettant la main devant sa bouche pour éviter qu’on puisse lire sur ses lèvres, l’humour comme système de défense (les maçons n’ont pas seulement construit les plus beaux murs, ils les ont aussi équipé d’oreilles).

La réalité de la torture est évoquée par les réflexions des tortionnaires surprises par le docteur lors de sa visite quotidienne au siège de la PIDE, ou des « clients » qu’il lui arrive d’examiner, en passant.



Si l’amour constitue le moteur principal à ses engagements, plutôt que de réelles et profondes convictions politique, Fernando Pais est toutefois un personnage très complexe, loin d’être simplement un salaud qui devient un héros. Barral réussit une exploration fine et subtile, loin de tout manichéisme, des motivations de nos actions. Son traitement des clairs-obscurs, de la lumière tamisée par les feuillages, des ambiances nocturnes, des scènes du passé, est plutôt réussi et contribue à la tension dramatique.



article complet sur le blog :
Lien : https://bibliothequefahrenhe..
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Sur un air de Fado

Belle découverte du Portugal sous la dictature du général Salazar , j’ai lu beaucoup de romans ayant trait à la période franquiste en Espagne mais ne connaissait rien à l’Estado Novo le régime fasciste portugais .

Nous faisons la connaissance d’un médecin de Lisbonne qui essaye d’éviter le plus possible le lourd climat politique , son passé va ressurgir lors de la rencontre avec un gamin effronté qui crie ´ A bas Salazar! Viva la liberdade !

Une histoire de familles où deux frères vont prendre des directions différentes , des décisions qui déchirent les familles , malgré tout le lien entre les deux frères restera inébranlable.

Je vous recommande fortement cette très belle BD de l’auteur Nicolas Barral dont j’avais déjà lu Mon pépé est un fantôme, cette BD est un hommage au pays de sa femme .

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Sur un air de Fado

"Sur un Air de Fado" est un témoignage de ce que pouvait être le quotidien sous la dictature de Salazar, à la fin des années 1960 et rien que pour cela, c'est une B.D. à lire.



En revanche, les dessins ne m'ont pas vraiment séduite à cause des traits noirs trop marqués, en particulier sur les visages, ce qui les durcit fortement.



Et puis le personnage principal ne donne pas tellement envie de le suivre les yeux fermés. Ni franchement favorable au régime en place, ni fermement opposé à la dictature, il cherche juste à mener sa petite vie aussi tranquillement que possible... jusqu'à ce qu'il tombe amoureux et épouse une jeune militante très engagée, ce qui finira par leur attirer des ennuis.

Des années plus tard, l’histoire semble se répéter pour le médecin...



L'histoire est vraiment intéressante même si le "héros" n'est pas très attachant...

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Les aventures de Philip et Francis, Tome 1 ..

Menaces sur l' empire, inaugurait la série des pastiches "officiels" des célèbres Blake et Mortimer.

Le détournement des héros de bande dessinées originaux est quelque-chose de salutaire et d'enthousiasmant pour une série qui perdure après la disparition de son créateur.

La couverture de l'album, donnerait le change à un acheteur distrait: Elle reprend exactement le visuel des vrais albums de Blake et Mortimer: Bandeau et vignette en haut, et police de caractères du titre.

Ces ersatz des personnages-fétiches d' Edgard-Pierre Jacobs, appuient sur les aspects parfois démodés des originaux... C'est gentiment moqueur et absurde, sans tomber dans le graveleux... avec un récit bien construit.

Ce pastiche très réussis eussent pus et dus donner de salutaires idées aux gardiens du temple et héritiers d'un certain reporter à la houppe en manque de nouvelles aventures et de fantaisie.
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Le guide mondial des records

Paul Baron est comblé puisqu'il taffe pour le prestigieux GMR !

Mazette, le Guide Mondial des Records me clamerez-vous, tout de go, les yeux avides emplis d'une jalousie bien légitime.

M'oui, sauf que non.

Il en ras le chou de 60 kg, le Paul, de se farcir des records à la con au risque de passer pour le salopard de service en cas de non homologation.

Jour après jour, les demandes les plus farfelues défilent, chacun voulant laisser son infime empreinte dans l'histoire insignifiante de l'humanité.

Blasé, c'est un mail très particulier qui allait réveiller notre traqueur de records sur les rotules.

Un mystérieux quidam se faisait fort de rentrer dans le GMR au titre de plus grand exterminateur de parasites humains que la terre ait jamais nourrie.



Cette BD n'étant pas sans rappeler Les Convoyeurs Attendent avec un Poelvoorde en père obsédé par le record de fermeture de porte de son fiston, elle y apporte sa petite touche d'originalité en y adjoignant une enquête policière des plus originales dans son traitement.

Un graphisme classique du plus bel effet, une humanité touchante dans ce qu'elle a de vain, voire de futile et c'est un récit fort agréable que l'on se plait à découvrir, le sourire régulièrement de sortie au regard de tous ces athlètes du superflu n'aspirant finalement qu'à une seule chose, la reconnaissance à tout prix.



Bon moment
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Sur un air de Fado

Nous sommes en 1968, sous la dictature d'Antonio Salazar, qui , même vieillissant n'est pas encore prêt à lâcher son joug sur le Portugal et ses colonies (Angola, Mozambique et Cap Vert).



A ce moment-là, Fernando Pais, médecin généraliste bien installé à Lisbonne refuse de s'occuper de politique. Toutefois, certains évènements dramatiques qui ne peuvent le laisser indifférent l'amène à faire un retour dans ses souvenirs de jeunesse où il avait fréquenté des révolutionnaires communistes sans pour autant embrasser leurs opinion ou leur cause. Malgré son attitude "attentiste" ou de neutralité, difficile de ne pas être révulsé par les pratiques de la police qui se sent investie de tout pouvoir et qui va jusqu'à utiliser la torture.



C'est un sujet assez peu courant que celui de cette dictature, peut-être à cause de la "discrétion" de son dictateur, pourtant, il n'a pas été plus humaniste que les autres. C'est donc cela qui m'a amené vers cette bande dessinée aux couleurs chaleureuses, et dans les tons sépias pour les souvenirs.

La distance affichée par le personnage principal incite le lecteur à découvrir avec un oeil "candide" ce régime et de se faire sa propre opinion. En effet, il n'y est pas question d'oppression à tout rompre ni d'enfermement insupportable, mais juste de situations du quotidien affectées par la banale horreur de ce régime lorsqu'il a vous a ligne de mire : arrestation arbitraire, dénonciation, opprobre des citoyens empressés de s'éloigner de vous pour ne pas avoir l'air d'être sympathisant, etc.

Je ne dirai pas que j'y ai appris des choses, mais il faut reconnaître les mérites de cette oeuvre qui permettra sans aucun doute à des personnes moins informées de découvrir ce triste épisode de l'histoire portugaise.
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Sur un air de Fado

Nous sommes en 1968, au Portugal.

Le dictateur Salazar, au pouvoir

depuis 40 ans, a encore de beaux jours devant lui.

Pour la révolution des œillets,

il faudra encore attendre 6 ans.

Dans les prisons bondées,

les tortures sont pratiquées

pour faire parler de supposés opposants.



Fernando Pais est médecin .

Il vient d'une famille de partisans salazaristes.

Par amour, pour une belle contestataire,

il s'engage dans une action ..

Mais, la Police, toujours informée de tout,

intervient et les conduit à la Pide..pour

interrogatoire et plus....si silence.



Je vous laisse avec le Dr Pais...

Quelques années ont passé,

une jeune et jolie révolutionnaire

souhaite elle aussi le recruter...



Le dessin est très "années 60 "

les portraits magnifiques de vérité..

Le texte est efficace, il rend compte de ces années

où les portugais se penchent pour se parler

derrière leur main ,comme des enfants

tenus par la prudence ,harponnés par la peur.









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Sur un air de Fado

Vieillissant mais toujours aussi charismatique que dans sa jeunesse, Fernando, docteur dans le Portugal de Salazar parcourt les rues de Lisbonne d'un rendez-vous à l'autre le sourire aux lèvres; il semble décidé à ne pas prendre la vie trop sérieusement malgré la dictature et l'intimation au silence. On est en 1968 et Salazar vient d'être victime d'une chute... de chaise.

Ainsi Fernando virevolte-t-il, entre la PIDE, police sous Salazar, s'occupant des opposants au régime de manière peu orthodoxe, et la famille du jeune Joao qu'il vient de rencontrer, luttant contre la dictature. Qui est-il vraiment? De quel côté se range-t-il lui qui soigne l'un des tortionnaires de la PIDE tout en ayant été mariée à une activiste?

Ecrit et dessiné comme un film noir des années 60, sobre, efficace et gardant le mystère bien gardé, c'est une bande dessinée très accrocheuse en plus d'être un vrai régal pour les yeux. Chaque personnage paraît suspect, comme cela devait être le cas à cette époque.

J'ai pris beaucoup de plaisir à lire cette bande dessinée, à suivre le beau doutor énigmatique et à essayer de saisir les enjeux de cette période l'histoire portugaise que je connais finalement assez peu.
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Sur un air de Fado

En 1968, Fernando, aussi appelé « doutor » en référence à son métier de médecin, est parfois appelé au siège de la police portugaise pour y soigner des prisonniers malmenés. Antonio de Oliveiro Salazar (1889-1970) est au pouvoir depuis 1932, et ses opposants politiques subissent une féroce répression.

Comme de nombreux Portugais, Fernando a dû composer avec ce régime dictatorial. Tous ne l'ont pas fait de la même manière, certains l'ont servi avec zèle, par conviction et/ou intérêt et/ou lâcheté, tandis que d'autres ont résisté, à leur façon, parfois en risquant leur vie et celle de leurs proches.



Le graphisme et les coloris sont agréables, et l'histoire de Fernando est un prétexte pour raconter ces sombres années de l'Histoire du Portugal.



• jury Cézam BD 2022

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Sur un air de Fado

Je remercie les éditions Dargaud pour l'envoi, via net galley, de la bande dessinée : Sur un air de Fado de Nicolas Barral.

Portugal, 1968. La dictature de Salazar dure depuis quarante ans mais le médecin Fernando Pais ne s'en préoccupe plus depuis un événement malheureux survenu dans sa jeunesse.

Il commence néanmoins à se poser des questions sur ce régime totalitaire lorsqu'il est assimilé à un ennemi par un garçon révolutionnaire.

Sur un air de Fado est une plongée dans l'histoire portugaise sous la dictature de Salazar.

Ne connaissant pas du tout cette période, j'ai trouvé cette bande dessinée passionnante.

Il est important de bien suivre car nous avons de nombreux flash-back nous ramenant dans la jeunesse de Fernando. J'ai beaucoup aimé découvrir cet homme, qui m'a intrigué dès le début.

Les dessins et la colorisation sont très réussis, y compris les traits, précis.

C'est parfois violent mais c'est nécessaire pour plus de réalisme.

Sur un air de fado est une bonne bande dessinée, qui m'a appris des choses sur cette période et m'a donné, pourquoi pas, envie d'en apprendre plus.

Ma note : quatre étoiles.
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Les aventures de Philip et Francis, tome 2 ..

Philip et Francis, avatars facétieux des très sérieux Blake et Mortimer, récidivent!

Cette fois, les auteurs-pasticheurs recyclent Le piège diabolique en le rendant...machiavélique.

Philip, dans ce récit complètement déjanté et jouissif, n'est plus seul à tomber dans le piège puisqu'il y emmène le brave Francis.

Ce coup-là, ce n'est plus un voyage dans le temps mais une plongée dans une autre dimension londonienne!.. avec "triple-deck" et taximen aveugles, of course et by jove!

Et même si ce second opus des aventures de Philip et Francis (trade mark) est un cran au-dessous du premier tome, il ne m'a pas du tout été désagréable à lire. Et le dessin est toujours aussi soigné.
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Sur un air de Fado

Portugal, 1968, Salazar est toujours président ( pour quelques mois encore car après un AVC, il quittera le pouvoir) et le pays vit encore et toujours sous un régime de dictature avec des policiers et des enlèvements à chaque coin de rue.



L'auteur nous fait vivre cette Histoire sur plusieurs chapitres qui reprennent les différents épisodes de la vie des personnages principaux, mais aussi celle de quelques révolutionnaires, d' un médecin, de policiers et d' anonymes qui font tout pout changer la situation de leur pays.



Le temps n'est pas encore venu pour faire bouger les choses et certains devront quitter le Portugal pour sauver leur vie.
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Rubrique Abracadabra

Cet album est un hommage à la Rubrique-à-Brac, œuvre emblématique de Marcel Gotlib, qui a marqué l’histoire de la bande dessinée. Pour cet hommage, un casting de rêve est réuni dans cet album : Zep, Berbérian, Léandri, Tardi, Belkrouf, Maëster, Dupuy, Binet, Boucq, Jannin, Mourier, Arleston, Barral, Chauzy, Mandryka, Goossens, Christin, Blutch, Lindingre, Tonino Benacquista, Bilal, Lefred Thouron, Antoine de Caunes, Jean-Yves Ferri, Margerin, Tronchet, Solé, Édika, Larcenet, Mézières, Guarnido, Julien/CDM, Ptiluc et Dal.

Chacun, dans son style, reprend quelques principes utilisés dans la Rubrique-à-Brac, quelques idées, quelques personnages. Le résultat est assez décevant, en tentant de s’accaparer le style du maître, la plupart s’y cassent les dents.

Dupuy & Berberian avec la girafe, et Blutch avec le matou matheux, reprennent et détournent un histoire de Gotlib et s’en sortent nettement mieux, ainsi que Solé, avec la morale finale sous forme de jeux de mots comme dans le tome 5 où quelques histoires avaient été scénarisées par Gotlib et dessinées par d’autre auteurs.

Manu Larcenet m’a vraiment fait rire, toujours très drôle, mais c’est du Manu Larcenet.

Le reste est assez moyen, en essayant de faire du Gotlib, ils ne parviennent pas à être drôle, même Binet et Goossens déçoivent, certains se plantent carrément, venant d'auteurs que j'admire d'habitude, c'est presque gênant.

Bref, un hommage raté et vraiment une grosse déception.
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Correspondances artistiques (1)

D'une Joconde à l'autre, séparément et chacun à sa manière à des dates différentes, deux artistes français ont célébré Mona Lisa en chanson (indice : Aigle et tête de choux) :

Serge Gainsbourg et Léo Ferré
Léo Ferré et Anne Sylvestre
Barbara et Serge Gainsbourg

10 questions
264 lecteurs ont répondu
Thèmes : peinture , musique , histoire de l'art , Instruments de musique , musiciens , art , artiste , symphonie , mer , Japonisme , impressionnisme , sécession viennoise , Abstraction , Côte d'Azur (France) , romantisme , pointillisme , symbolisme , Pique-niques , joconde , leonard de vinci , renaissance , culture généraleCréer un quiz sur cet auteur

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