« En les découvrant, je compris pourquoi les Beaux-Arts avaient choisi de les garder. « Splendides » ne rendait pas encore justice à ces peintures. Je reconnus deux portraits de Natalia, l’un de plain-pied, l’autre du buste et du visage. Les couleurs étaient admirables, vibrantes, profondes et subtiles sans jamais se révéler agressives. Le rendu des tissus et de la peau était à couper le souffle. Je dus me retenir de toucher le tableau, pour caresser le satin de la robe et le velours du fauteuil. Quant à la figure, Louis avait su capter l’intensité du regard, l’expression délicate des traits. Je me trouvais devant un chef-d’œuvre.
Mais passé le premier émerveillement, une sourde angoisse commença à m’étreindre. »
« Ils avaient attendu le milieu de la nuit. L’heure obscure où dort l’honnête homme. Ils étaient deux. Des amateurs, des occasionnels. Ils s’y étaient repris plusieurs fois pour forcer la serrure. Avec un fracas à réveiller tout l’immeuble. Heureusement pour eux, ici, personne ne se mêlait des affaires des voisins. Ce qui les frappa tout de suite, à l’entrée de l’appartement, ce fut l’odeur. Une puanteur de charogne leur sauta aux narines.
L’odeur, et le froid. Il faisait plus froid qu’au-dehors, dans la nuit de décembre.
L’odeur en aurait fait reculer d’autres, mais ils ne voulaient pas repartir bredouilles. Ils avaient le cœur bien accroché. »
Cependant, le jeune couple les ignorait, vivant égoïstement comme tous ceux qui s'aiment et croient que le monde n'existe plus au-delà de leurs bras.
na na na, face de lune, na na na , un voile noir, un voile blanc, na na na, face de lune
Ils mettaient un tréma sur l' "a" de "théâtre" ! Quelle barbarie !