Il y a une unité dialectique profonde entre les positions politiques de Le Corbusier et son oeuvre. (Marc Perelman)
Le recours à la végétalisation est un autre artifice pour emballer de vertu les projets contemporains les moins écologiques : on camoufle ainsi le béton des tours, présentées comme des immeubles-forêts.
L'architecture d’aujourd'hui, issue d'opérations numériques, est désormais complexe, multiforme et très technicisée : elle ne compose plus avec l'espace public existant, elle le méprise, par expression brutale de l'ego de son auteur. L'architecture d'aujourd'hui ne fabrique pas d'espace public, elle produit des espaces résiduels, rapidement vandalisés, autour d'un objet isolé et fétichisé.
L’originalité de Le Corbusier, s’il fallait en trouver une, est d’en être totalement dépourvu : c’est un imposteur qui pille les traits de modernité propre à son époque et un compilateur habile.
Comme son prédécesseur Andy Warhol, cet artiste chinois est un habile publicitaire, qui revendique : "tout est art. Tout est politique." Ce qui lui permet de faire à peu près n'importe quoi, n’importe où et n'importe quand.
L'architecture d'aujourd'hui ne fabrique pas d'espace public, elle produit des espaces résiduels, rapidement vandalisés, autour d'un objet isolé et fétichisé. Son irruption dans la ville historique, volontairement en rupture avec le bâti existant, prétend entre autres "réveiller le site", affirme Manuelle Gautrand - rejoignant ainsi, par sa provocation assumée, l'attitude de la plupart des artistes contemporains.
L'évolution urbaine des pays émergents n'a rien à envier aux pays riches, dont elle s'inspire jusqu'à la caricature des modèles déjà obsolètes qu'ils ont échoué à développer. S'y pratique un urbanisme du prince (Mohammed ben Salmane, Abdel Fattah al-Sissi, Xi Jinping, la junte birmane) ou d'initiative capitaliste privée (Inde, Malaisie, péninsule arabique) qui toutes prétendent rendre viable leurs villes nouvelles grâce aux techniques numériques. [...] ces neo-villes plus ou moins menées à bien (ou plutôt à mal) sont imaginées par des cabinets d'architecte déconnectés des réalités locales et choisis en fonction de leur prestige international, jamais de leurs savoir-faire. Enfin, dans les rares projets qui ont abouti, on constate que s'y perpétue une stricte ségrégation entre autochtones et migrants.
Les grands ensembles, produits dans l’indifférences de leur environnement, sont le froid résultat de planificateurs qui ont perdu tout sens commun.