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3.91/5 (sur 22 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Bar-sur-Aube , le 05/03/1966
Biographie :

Enseignant, essayiste et poète, Olivier Barbarant a passé son enfance en Champagne.
Etudes en banlieue parisienne à partir de 13 ans, bac en 1983 et classes préparatoires au lycée Henri IV, avant l’agrégation de lettres modernes en 1989. Thèse sur Aragon, dont il deviendra un des spécialistes reconnus.
En 1992, il publie son premier livre, des poèmes, Parquets du ciel, chez Champ Vallon qui restera son éditeur.
Il a dirigé la publication de l’œuvre poétique de Louis Aragon dans la Pléiade.
Olivier Barbarant publie en février 2019, « Un grand instant », chez son éditeur Champ Vallon.




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Avec douze écrivains de l'Anthologie Avec Anne le Pape (violon) & Johanne Mathaly (violoncelle) Avec Anna Ayanoglou, Jean d'Amérique, Camille Bloomfield & Maïss Alrim Karfou, Cyril Dion, Pierre Guénard, Lisette Lombé, Antoine Mouton, Arthur Navellou, Suzanne Rault-Balet, Jacques Rebotier, Stéphanie Vovor, Laurence Vielle. Cette anthologie du Printemps des Poètes 2023 proposent 111 poètes contemporains et des textes pour la plupart inédits. La plus jeune a 20 ans à peine, le plus âgé était centenaire. Tous partagent notre quotidien autour de la thématique corrosive des frontières. Leurs écrits sont d'une diversité et d'une richesse stimulantes. Ils offrent un large panorama de la poésie de notre époque. Avec notamment des textes de Dominique Ané, Olivier Barbarant, Rim Battal, Tahar Ben Jelloun, Zéno Bianu, William Cliff, Cécile Coulon, Charlélie Couture, Jean D'amérique, Michel Deguy, Pauline Delabroy-Allard, Guy Goffette, Michelle Grangaud, Simon Johannin, Charles Juliet, Abdellatif Laâbi, Hervé le Tellier, Jean Portante, Jacques Roubaud, Eugène Savitzkaya, Laura Vazquez, Jean-Pierre Verheggen, Antoine Wauters… Mesure du temps La fenêtre qui donne sur les quais n'arrête pas le cours de l'eau pas plus que la lumière n'arrête la main qui ferme les rideaux Tout juste si parfois du mur un peu de plâtre se détache un pétale touche le guéridon Il arrive aussi qu'un homme laisse tomber son corps sans réveiller personne Guy Goffette – Ces mots traversent les frontières, 111 poètes d'aujourd'hui Lumière par Iris Feix, son par Lenny Szpira

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SEPTEMBRE

Était-ce un reste de rêve confus?
Ce matin je me suis levé comme écrasé de souvenirs
Des tours d'acier des centres commerciaux
pleins de la mélancolie moderne des banlieues
Créteil Soleil La Belle Épine Les Quatre Temps
et leurs verrières barrées de pluie

La correspondante espagnole haute deux fois comme moi jetant un regard plein de soleil sur le déluge
et mes parents jeunes alors nous emmenant au cinéma

Je suis l'aîné de ce qu'ils furent et dans seize ans j'aurai
passé l'âge auquel tous deux disparurent
cela n'a pas de sens
on m'avait voué à mourir jeune et je finirais plus vieux qu'eux
dix ans depuis dix ans
de cendres à descendre
et c'est la vie sans eux qui m'aura fait vieillir

Les souvenirs sont des morceaux cela tremble et s'entrechoque
Ma mère en robe noire sous notre cerisier
Mon père traversant la salle des thèses raide et intimidé
une bouteille d'Évian à la main pour me verser un verre d'eau
ou bien leurs nuques depuis la banquette arrière de la voiture pour lui châtain pour elle variant selon les saisons
et la douceur de glisser ensemble dans la nuit du périphérique

Comme une Troie défaite dont on a rasé les remparts
Il ne reste de nous qu'une avenue glissant sans fin vers un ciel gris
Et de la main je maintiens maladroitement sur ma face
Un masque d'adulte qui glisse

Depuis dix ans quelles nouvelles
Vos petits-fils ont grandi
De ce que vous portiez l'effondrement s'est poursuivi
L'époque est morose et tragique
Comme insensé ce matin le long sanglot sur la fenêtre :

D'un automne l'autre
Je recouds des pluies.
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2012

Recette pour fondre en larmes :

À chaque bonheur imminent
Succès ou fête ou premiers pas
Sorties d'école soleils naissants
Ou choses vues ou paysages

Penser aux morts qui n'auront pas
Pu partager le bref spectacle

J'y joue beaucoup cette année-là
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J'avais souhaité bien autre chose que le poème dans les livres
Je l'imaginais dans la vie et n'ai pas tout à fait rompu avec ce rêve-là
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Quand je sortis de l'hôpital
Un odieux soleil m'accueillit
Faisait injure un jour égal
Sur les arbres de Montsouris

Surplombant un monde inchangé
Un ciel de paille et de lumière
Peignait un Paris arrangé
Je venais de perdre ma mère

Il n'y a rien qui rende fou
Comme le calme en plein malheur
Sans un sanglot subir debout
Une apocalypse intérieure

La méchanceté du réel
Consiste à compter pour néant
La tragédie quand pêle-mêle
Le matin chasse les perdants

Rien ne s'en voit la pelleteuse
Pousse du menton les gisants
L'aube n'est pas moins soleilleuse
Ça ne gêne pas les passants

Ce fut une étrange torture
L'impression d'un dédoublement
Pourtant qu'éviter les voitures
Jusqu'à la Porte d'Orléans

Un moi faux filait à grands pas
Entre le tram et les façades
L'autre gardait entre ses doigts
L'affreux verdict d'une main froide

J'avais versé toute une nuit
Des mots tièdes sur cette glace
Un murmure aussitôt détruit
Un babil d'amour à voix basse

Pour tout écho un écran vert
Décomptait un cœur qui lâchait
À court parfois de faits divers
Lançant un prénom j'espérais

Que par magie la mort régresse
On a dit l'amour plus fort qu'elle
Mièvre fable quand disparaissent
Les battements artificiels
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Olivier Barbarant
Dans un monde qu'on crucifie
reste l'amour de ce qui tremble

Comme si la vie partout menacée
trouvait refuge dans la chair

Arbre ou fruit ou velours humain
soie des pétales ou des paupières

Tout ce qui vit réclame enfin
sa fraternité de souffrance

Pitié pour tout ce qui palpite
Tambour d'un torse nu ou prairie sous la pluie

Fugitives statues de muscle ou de feuillage
corps qui passez
quelle tendresse j'ai pour vous

( poème in" Ces instants de grâce dans l'éternité ")
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ODE AUX FONTAINES


Il y eut les soirs de novembre le bar sordide
Les pleurs à rechercher la compagnie des yeux
Simplement des poings et des yeux interchangeables
Pour que la mort ne se voie pas trop

Il y eut sous le ciel picard
Notre première aurore le gris soudain plus beau
Que de sourires dans nos brumes le bouquet plus grand que
 moi je le traînais
Sur l’asphalte d’immenses roses comme ferait un balayeur
Le cœur battait vraiment pour la première fois j’allais à ta
 rencontre
Et je jetais dans les pétales sans le savoir la poussière de mes
 propres pas

Depuis j’énumère et ce sont des rêves à peine
Tout a fané et tout demeure Presque on aurait honte à le dire
Tant est simple dans les fontaines
L’inventaire des eaux glacées.

p.67
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ODE À CE QUI RESTE DE L'ENFANCE


Il fait froid et gris aujourd'hui l'argent du jour lentement se
 love aux carreaux
Je me demande ce que j'ajoute à la terrible nudité des choses
J'aimerais parler quelquefois comme on déshabille la vie
Comme on ôte au poisson sa panoplie d'écailles comme on
 retire le velours d'un fruit
Écrire à cru sans plus rien de moi-même qui s'entortille à
 l'évidente platitude
À la brutalité de la lumière sans le vouloir que chaque fois
 j'adoucis…

p.68
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CHANT DE LA PORTE SAINT-MARTIN

Pièces vides
Fauteuils où dorment des fantômes
Où ne s'asseyent plus que des souvenirs

Il n'est pas possible que rien ne soit changé
Le broc à eau inamovible sur la table de la cuisine
Les journaux pêle-mêle dans le bac à revues
Tout me toise
Tout conspire à prétendre à votre nullité
Votre départ comptant pour rien devant
Le dur dédain des choses

J'ai beau écrire que le jour n'a plus le droit de renaître ni de lancer
Sa main pâle et livide à l'arête des toits
Que les vitrines des cafés n'ont plus lieu d'être quand vos reflets n'y passent plus
Les deux portes de pierre noire et jaune enjambant les boulevards
Ne cessent pourtant pas d'y jouer les écluses
De minute en minute arrêtant ou laissant s'écouler
Tantôt le serpentement monstrueux de la circulation
Tantôt les feux des phares qui s'y écrasent à rythme régulier
Chaque vague y jetant l'ordinaire tumulte de moteurs relancés ou force crissements de freins

À mi-chemin des deux arches sales le bureau de tabac vit sa vie
Des foules se forment qui tard s'émiettent
Devant la bouche du métro des géants africains invitent les passantes à se rendre
Dans l'un des nombreux salons de coiffure poussés un peu partout

Une nuit criarde faite de néons roses vante des mots absurdes Le Plomb du Cantal La Botte d'Italie Le Banquet du Bosphore
À croire que seule demeure
De notre déchirure une géographie devenue insensée

Le ciel indifférent où charbonne la nuit
Le soir griffé de voitures
Se reproduisent

Quoi que je fasse le présent grouille dont vous n'êtes plus.

(Poème écrit pour ses parents, morts à huit mois d'intervalle)
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Coronaballade

Je n'ai jamais tant vu d'azur
Qu'en ces semaines prisonnières
Tandis qu'en mes jours ordinaires
Paris le découpe en lanières
Aux ciseaux gris de ses toitures

S'invente en avril un été
Quand l'interminable dimanche
Offre à nos regards confinés
Un bras de soleil dans les branches
De mon petit jardin carré

Hormis le ciel toute aventure
Ne nous vient plus que des écrans
S'y succèdent des figurants
Qui pontifient et doctement
Versent leur horrible parlure

( début )
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Olivier Barbarant
Aujourd’hui le monde entier est sur ma table, entre la tasse sale
et les restes d’un croissant. Il faut pour lire
ou pour écrire ou tout simplement pour penser
résister à la tentation de savoir ce qu’ont déclaré le président américain,
une agence d’évaluation (évidemment indépendante)
ou une association de consommateurs
condamnant le dernier scandale alimentaire ou pharmaceutique ; et à plus tard
repousser le nettoyage des courriels (deux réunions, une esthéticienne de Mulhouse prodigieusement décolletée proposant ce qui s’appelle une amitié numérique)
si bien que le silence est de plus en plus difficile à bâtir,
que seul le front penché sur l’ivoire inchangé des pages peut le favoriser. Le calme
est devenu un combat, la durée un effort.
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