Tôt ou tard, les joueurs finissent par comprendre que la sagesse d'un jeu se trouve dans ses échanges plutôt que dans sa conclusion. L'essentiel n'est ni de gagner, ni de perdre, l'essentiel est de devenir meilleur...et de grandir.
A bien des égards, la vie est une lutte entre le hasard et la maîtrise. Les êtres vivants s'efforcent de survivre et de prospérer dans un environnement dont les règles ne sont pas toujours connues. Le jeu peut être envisagé comme une métaphore de cette lutte, un microcosme où les joueurs s'efforcent également de survivre et de prospérer. Un des plaisirs du jeu tient au fait que le joueur a la sensation d'avoir une véritable incidence sur son destin, ce qui n'est pas toujours évident dans la vie, surtout au point de vue historique.
Le jeu est dans l'être. C'est une disposition particulière de l'esprit, une posture existentielle, un certain rapport au monde. Ne peut jouer que celui qui veut bien s'y prêter. Il faut d'abord accepter de jouer, se plier au cadre du jeu, à sa règle. Le jeu n'existe que par l'acceptation volontaire d'une contrainte. Pourtant quiconque est forcé de jouer ne joue plus. De ce paradoxe naît l'attitude ludique.