Comment gouter le vin ? introduction, explications et techniques par Olivier Magny, O Château
En matière d'immobilier, le parisien se contente de ce qu'il peut. Et c'est heureux. Car si tous les parisiens habitaient là où ils le souhaitaient vraiment,
l'île Saint Louis aurait sans doute sombré.
- Gastronomie : après les États-Unis, le deuxième pays le plus rentable au monde pour le McDonald's Corporation est la France. La jeunesse du pays, adepte de sandwiches, de pizzas, de hamburgers et de kébabs, sombre chaque jour davantage vers l'empoisonnement, l'obésité et l'oubli de son patrimoine culinaire.
- Vin : la France est le seul pays au monde ou la consommation de vin est en baisse constante depuis vingt ans. On dit que les français boivent moins mais mieux. Un coup d’œil aux chiffres met cette idée reçue en perspective : en France le budget moyen dépensé par bouteille est inférieur a 4 euros. Le budget annuel vin pour un ménage est de moins de 200 euros. De toutes les catégories d'age, ce sont les jeunes qui en France boivent le moins de vin. 37% des jeunes adultes déclarent aimer le vin, mais 92% avouent lui préférer la bière ou les sodas.
Il en va du vin comme de la litterature, sa beauté insondable ne peut se révéler que dans le temps. Le vin est rétif a la culture de l’immédiateté. Il faut avoir fréquenté le médiocre pour déceler le bon. Dans le vin, l’émotion a un prix : celui de la patience.
Trois critères conditionnent la coolitude à Paris : posséder un iPhone, porter des Converse et manger des sushis.
Si le vin est musique, le sol est le compositeur, et l’œnologue, le chef d'orchestre. Pour que le concert soit superbe, il faut que ce dernier ait une relation intime avec la composition, mais il faut aussi que la maison de disque ne lui demande pas que son interprétation de Beethoven rappelle un rap de Snoop Dogg, simplement parce que c'est "ce que les gens aiment maintenant"
Parlez Parisien : "Non mais putain… c'est pas possible, bordel !"
Ayant grandi à Paris, le sol était pour moi un concept assez lointain : probablement ce que le bitume recouvrait ; cette terre avec laquelle, enfant, on se salit. L'étude du vin m'a appris qu'il y avait une différence importante entre de la terre et du sol : la terre est au sol ce que le zombie est à l'être humain. Le sol est plein de vie tandis que la terre en est dénuée.
A la seconde où le non-Parisien prend le volant, il devient les deux derniers chiffres de sa plaque d’immatriculation. Son être se réduit. Immédiatement, il devient « un 78 », « le 42 », ou « un 29 »… (…) Paris est 75. Les autres départements sentent la boue ou la dépression. (…) Il est de notoriété publique à Paris que le Parisien conduit mieux que tous les autres Français. Il vit à Paris après tout.
Au bout du compte, connaître l’origine des autres automobilistes l’aide à anticiper les défauts de conduite afférents à ladite origine. Il sait bien qu’il ne sera à l’abri du danger que lorsqu’il ne sera entouré que de 75.
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J’ai retrouvé dans ma bibliothèque un livre anti-déprime, très bien écrit et très drôle : « dessine-moi un Parisien »d’ Olivier Magny @editions1018
Beaucoup d’auto-dérision mais aussi de tendresse, un vrai régal !
Ci-dessous quelques passages parmi les très nombreux que j’ai aimés.
Les glaces Berthillon
(…) « C'est là l'un des seuls moments où le Parisien se comporte exactement comme un touriste. Il s'en ravit, se promenant, le cœur léger, le temps d'une glace. La glace Berthillon a sur l'âme des vertus rédemptrices.
Il est une forme de fierté à acheter une glace Berthillon.
Cet achat, pour modique qu'il soit, rend le Parisien tout à la fois très sophistiqué, très distingué, très ancré et très riche. Chaque fois qu'il s'arrêtera prendre une glace chez Berthillon, le Parisien partagera la nouvelle
autour de lui, une semaine durant. « On s'est arrêtés chez Berthillon.» Boum. One point. »
Le caramel au beurre salé
(…) Le sucré porte en lui toutes les afflictions de la décadence. Il est couvrant et riche, sensuel et affriolant, séduisant et goguenard. Il convient donc de se méfier du sucré. Le consommer toujours avec modération. Juste assez pour que l'ombre inquiétante de la décadence ne vienne cacher la tendre éclaircie gourmande.
Dans ce tiraillement silencieux entre le bien et le mal, le Parisien a trouvé dans le caramel au beurre salé un allié de valeur. Il est sucré à n'en plus pouvoir, diaboliquement doux, mais dans ce cocon de douceur perverse résonne un adjectif salvateur : salé. Railleur et irrévérent. Obéissant et rebelle. Une pincée de sel généreuse rend le caramel acceptable pour le Parisien. »
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L'ouverture du tournoi de Roland-Garros est sans conteste l'une des meilleures nouvelles de l'année parisienne. Il annonce le printemps triomphant, verdoyant et séducteur.