La vision est réputée médiocre et arrive en dernière position des cinq sens. Suspectant un danger, le sanglier est contraint de déplacer l'ensemble du corps et se présente souvent de biais, restant immobile quelques secondes avant de pivoter de nouveau ou d'avancer de quelques pas par curiosité. Les mirettes semblent petites dans la masse imposante de la hure : cependant leur taille et leur forme sont similaires à l'oeil humain mais le sanglier ne dispose pas d'un grand champ binoculaire. Il aurait une meilleure vision des objets rapprochés que des éloignés. la perception visuelle crépusculaire et nocturne semble à l'inverse très performantes à en juger par les déplacements sans bruit dans les milieux les plus sombres. A l'inverse, de jour, le sanglier percevrait très mal le rouge et confondrait le noir et le bleu, ainsi que le blanc et le jaune. En revanche il décèle à la perfection le mouvement. Meynhardt fait cependant état de la grande inquiétude des animaux qu'il côtoyait régulièrement lorsqu'il portait un pull rougeâtre.
L'odorat est, avec l'ouïe, le sens le plus développé. Dès que des émanations suspectent flottent dans l'air, le sanglier tourne la tête, suivie du corps, dans le sens du vent et tente de localiser l'odeur intrigante. Les fosses nasales sont fortement développées à l'intérieur du crâne et la zone olfactive est très richement pourvue de terminaisons sensorielles, ce qui lui donne des possibilités nettement supérieures à celles d'un chien entraîné. L'animal est par exemple capable de déceler l'odeur humaine à plus de 300 m et passe le plus clair de son temps à rechercher sa nourriture enfouie à plusieurs centimètres sous terre.