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Critiques de Pascal Garnier (413)
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La place du mort

Décidément certains n'ont pas de chance du côté des femmes. Maman qui les quitte alors qu'il n'a que cinq ans, sa femme qui meurt dans un accident de voiture, alors qu'elle s'y trouve avec un autre mec.....mais le “certain qui n'a pas de chance” de Garnier va s'acharner sur sa malchance, voulant rattraper son destin avec la femme du mec de la voiture......eh oui, vu les conséquences, mieux vaut dans la vie, accepter les choses comme elles adviennent et passer à autre chose; c’est ce que semble nous conseiller Garnier dans ce petit roman loufoque, si j'en ai bien compris la morale 😀.....
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La Théorie du panda

Un dimanche d'octobre, en fin d'après-midi. Une gare de Bretagne, anonyme et grise, loin de la mer. C'est ici qu'atterrit Gabriel, venant d'on ne sait où, et c'est à l'hôtel du village, tenu par Madeleine, qu'il s'installe. Dès le premier soir, cherchant un endroit où dîner, la jeune femme lui conseille d'essayer le Faro, qui se trouve être plus un bistrot qu'un restaurant. L'endroit est désert, hormis, José, le patron, assis derrière le comptoir. Malheureusement, ce soir, il ne fait pas restaurant, sa femme, Marie, étant à l'hôpital. Se contentant d'un demi, Gabriel s'installe au comptoir, écoutant d'une oreille distraite le patron qui lui propose de manger avec lui, dans la cuisine. Le lendemain, l'homme revient avec une épaule d'agneau qu'il décide de cuisiner pour José. De fil en aiguille, Gabriel s'immisce dans la vie de ce village. Madeleine, qui ne lui cache pas son attirance, José, qu'il écoute ou encore Rita et Marco, ce couple junkie un peu paumé à qui il vient en aide. Mais qui est véritablement cet "ange" tombé du ciel ?



C'est dans une petite ville de Bretagne que Gabriel a posé ses valises. D'où vient-il ? Que cherche-t-il ? Tout semble glisser sur cet homme singulier, presque indifférent à ce qui l'entoure. Il écoute et parle peu. Autour de lui, que ce soit Madeleine, José, Rita ou Marco, tous semblent attirer par lui. Pascal Garnier tisse une galerie de personnages plus ou moins paumés et solitaires. Madeleine qui s'ennuie dans la vie et rêve d'une île ensoleillée, Marco et Rita, un couple désargenté qui joue à "je t'aime moi non plus", José, désarmé par la maladie de sa femme ou encore Gabriel dont le passé troublant et lourd de secret, peu à peu, se dessine sous la plume de l'auteur. Un petit monde fragile, gris, tout comme ce ciel breton. Un petit roman noir, troublant et, comme souvent avec l'auteur, imprévisible. Une plume à la fois sombre, piquante et non dénuée d'un certain humour.
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L'A26

C'est par le trou de la serrure que Yolande, cloitrée chez elle depuis des années, regarde le peu de vie qui s'anime dans la rue, le ramassage scolaire ou encore le boucher. Tondue à la Libération, sa vie se résume à ses souvenirs, ses rancoeurs et une certaine folie qui la guette. Heureusement que Bernard, son frère, la cinquantaine, veille sur elle jour et nuit. Jusque là employé à la SNCF, son cancer qui le grignote de jour en jour l'oblige malheureusement à se mettre en congé maladie. Ses jours lui sont comptés. Alors, puisque la mort se joue de lui, Bernard, brusquement, décide de jouer aussi avec elle...



Un frère et une sœur unis dans la misère et la folie, des histoires d'amour ratées, une maladie qui ronge, un cafetier alcoolique et violent, des femmes qui disparaissent étrangement... Que ce court roman de Pascal Garnier est noir et presque inquiétant ! Nulle once de lueur dans ce coin du Nord, près du chantier de l'A26. Des personnages désespérants, désarmés et misérables, une ambiance très sombre et suffocante, une violence omniprésente, un humour terriblement grinçant... De par son écriture ciselée et sans fioritures, Pascal Garnier nous immerge sans concession dans un monde glauque et pernicieux.

Impitoyable !
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Trop près du bord

Eliette, veuve d'une soixantaine d'années, vit seule dans sa maison ardéchoise depuis que son mari, Charles, avec qui elle a partagé pendant près de quarante ans un amour sans tache, est décédé d'un cancer foudroyant. Bien qu'elle essaie d'occuper ses journées entre le jardin, les visites des enfants qui se raréfient, les voisins, Rose et Paul Jaubert, à qui elle rend visite régulièrement ou son petit tour de marché, Eliette s'ennuie. Un quotidien morne qui va bientôt être chamboulé par la rencontre d'Étienne, un homme qu'elle a croisé sur la route alors qu'une des roues de sa voiturette était crevée. L'ayant aidée à réparer et le voyant lui aussi en panne de voiture, elle se propose de l'emmener chez elle afin qu'il puisse appeler un taxi. Eliette ne sait pas encore qu'elle vient de faire rentrer le loup dans la bergerie...



Ça commençait pourtant si bien pour cette chère Eliette... Enfin un homme dans sa vie, tel un prince charmant qui allait illuminer pour un temps sa vie triste et morne... C'était sans compter que le prince charmant n'existe pas... surtout à pied ! Son quotidien va bien vite tourner au drame, entre la fille d'Étienne, fantasque et déjantée, qui débarque sans prévenir et la mort brutale du fils du voisin. Pascal Garnier traite, de son oeil malin et avec un brin d'humour noir, différents thèmes tels que le chagrin, la folie humaine, la sexualité du troisième âge ou encore l'homosexualité. Tout va très vite dans ce court roman, les événements aussi tragiques que singuliers s'enchainent pour nous aspirer dans une spirale effroyable. À s'approcher trop près du bord, chacun risque bien de basculer. Pascal Garnier fouille avec cynisme l'âme humaine dans ce qu'elle a de plus cru et dépeint des personnages qui, peu à peu, vont se dévoiler sous leur vrai jour. Un roman cruel et noir porté par une écriture efficace...
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La place du mort

Parce que son père voulait se débarrasser, lors d'une brocante, de quelques vieilleries stockées dans son grenier, Fabien a passé le week-end chez lui, laissant sa femme, Sylvie, seule à Paris. À son retour, il retrouve l'appartement vide, supposant que cette dernière avait dû aller au cinéma avec Laure, son amie. Quand il enclenche son répondeur, il apprend soudainement que Sylvie est morte dans un accident de voiture, du côté de Dijon. Mais que faisait-elle là-bas ? À quarante ans bien tassés, le voilà veuf. À l'hôpital de Dijon, il apprend que sa femme n'était pas seule et que l'homme qui conduisait est également décédé. En plus d'être veuf, le voilà cocu. Épaulé par son ami, Gilles, qui lui propose de venir habiter chez lui, Fabien reprend peu à peu ses esprits, une bien étrange idée en tête...



L'on fait connaissance, dans ce roman noir, de Fabien, tout fraîchement cocu et veuf. Fabien, qui à 40 ans passés, mène une vie paisible, un peu terne et sans surprise avec Sylvie qui, elle, visiblement, lui en cachait une. Remis bien vite de toutes ses émotions, Fabien va élaborer un bien curieux scénario : prendre la place du mort, autrement dit aller conquérir la femme de l'amant de sa femme ! Évidemment, avec Pascal Garnier, l'on peut s'attendre à tout mais surtout pas à une happy end. L'auteur nous offre un roman bien sombre, un brin tragique et grinçant dans lequel Fabien, un homme velléitaire, inconsistant et hésitant, va tenter de ne pas sombrer, pris dans les mailles du filet. Teinté d'humour noir, ironique, enlevé et cocasse, ce petit roman, au style incisif et aux formules bien réparties, ne manque pas de rebondissements.
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Comment va la douleur ?

Il est temps pour Simon Marechall, spécialiste en dératisation et extinction des nuisibles, rats, souris, pigeons, puces, cafards..., de raccrocher. Un dernier contrat à honorer et l'homme veut tirer sa révérence... définitivement. Pour ce faire, il a besoin de l'aide de Bernard, un grand gaillard amputé de deux doigts, un brin benêt et naïf.

C'est à Vals-les-bains que Simon, vieillissant et malade, rencontre par hasard Bernard, venu rendre visite à sa maman, Anaïs, qui végète dans une sorte de boutique, en compagnie de son meilleur ami, le Négrita. Les deux hommes sympathisent aussitôt, Simon étant touché par la naïveté touchante du jeune homme. Il l'engage alors pour deux jours en tant que chauffeur pour le conduire au Cap d'Agde, où il doit effectuer une ultime mission...





Simon et Bernard, deux personnes que rien ne semblait réunir. Un sexagénaire blasé, cynique, malade et au métier qui demande beaucoup de sang-froid et un benêt de 22 ans qui prend la vie comme elle vient. Leur petite escapade vers le sud va prendre une tournure inattendue. Sur leur route, ils croiseront Fiona, une jeune maman célibataire, et la petite Violette, deux âmes aussi blessées et égarées qu'eux. Pascal Garnier nous entraine dans une sorte de road-movie déjanté et noir, à la fois cynique et jouissif en compagnie de Simon et Bernard, deux héros modestes cabossés et malmenés par la vie. Deux hommes très attachants et fragiles, les femmes n'étant pas en reste comme Anaïs, dont la vie trépidante prête à sourire, Fiona qui reste collée à leurs basques ou encore Rose, cette taxidermiste belge. Un roman aux dialogues percutants et savoureux, à la plume incisive et à l'humour teinté de noir.
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Le chemin de sable

Sa mère encore partie quelques jours voir son père en prison, à Melun, Vincent doit s'occuper de ses trois petits frères, collés à l'écran du téléviseur. Ça l'arrange bien étant donné qu'il a rendez-vous avec son meilleur ami, Sélim, pour discuter de tout et de rien, en bas de la cité. Les deux amis rêvent d'un ailleurs, loin de Petite-Synthe. Alors, lorsqu'un chauffeur laisse sa voiture tourner devant la station-service, les deux amis, aussitôt, grimpent dedans. Direction la côte, près de Boulogne, où vit, dans un blockhaus, Raymond, l'oncle sculpteur excentrique de Vincent. Malheureusement, un accident survient et Sélim meurt. Réfugié chez tonton, l'adolescent se remet difficilement de cette tragique épreuve. Raymond se met alors en tête d'initier Vincent à son art. Reprenant goût à la vie, s'attelant avec plaisir à la sculpture, cotôyant la population locale, il fait la rencontre d'une jeune fille, Véronique, qui termine tout juste ses vacances. Alors qu'elle repart vers Saint-Jean de Luz, l'adolescent se promet d'aller la voir. Et quoi de plus simple que d'y aller par la plage...





Le chemin de sable, c'est celui qui relie Boulogne à Saint-Jean de Luz. C'est celui qu'empruntera, durant des mois, le jeune Vincent. Sur sa route, passant par Deauville, l'île de Batz ou encore Saint Nazaire, il fera la rencontre de bon nombre de personnes, aussi bien attachantes, excentriques qu'émouvantes, à la fois fortes et fragiles. Que ce soit Raymond, Alice, Célestine, Mme Loïc, Jacky, Medhi, Mado ou encore Maryse, toutes resteront gravées dans son coeur, il en est certain. Parce que des rencontres comme ça, elles sont précieuses. Elles lui apporteront grandeur et réconfort. Dans ce roman initiatique, Pascal Garnier, de par ses mots à la fois sensibles et généreux, tisse une galerie de personnages inoubliables et dépeint des situations parfois magiques. Un road-movie, intelligent, tendre et touchant, à savourer les pieds dans le sable et la tête dans les étoiles...
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Traqués

Une caravane sur des parpaings de ciment, c'est là que vit la famille Bouin. Du moins, ce qu'il en reste.... Les parents passant le plus clair de leur temps en prison, Nono et Gérard, respectivement 12 et 7 ans, sont bien obligés de se démerder. Du cassoulet en boîte quand ce n'est pas de la choucroute, des bobards racontés à l'assistante sociale pour qu'elle leur foute la paix, des p'tits vols à droite à gauche, et les gamins arrivent à s'en sortir bon an mal an. Il faut dire que Nono, lui, ne tient absolument pas à aller dans un quelconque foyer. Mais voilà qu'après un petit détour obligé par la case École, les deux frangins n'ont pu s'empêcher de saccager toute la classe. Évidemment, la gendarmerie n'a eu aucun mal à trouver les forfaitaires. Aussi Nono et Gérard ont-ils été obligés de se cacher. C'est là qu'ils ont rencontré Vanessa, une gamine aussi paumée qu'eux...





De cette caravane sur parpaings à cette petite maison au bord de la mer, il n'y avait qu'un pas que Nono et Gérard ont franchi de concert. Délaissés par leurs parents, abandonnés et livrés à eux-mêmes, ces deux gamins, débrouillards, déterminés à ne pas se laisser dicter leur loi et à vivre une vie indépendante, vont peu à peu effleurer le bonheur. Passant de l'ombre à la lumière, ce roman, auréolé du Prix polar jeunesse, met sur le devant de la scène ces trois enfants courageux, volontaires et guidés par l'espoir d'un ailleurs bien meilleur. Pascal Garnier, de par son regard tendre sur ces frères, son écriture vive et ses dialogues percutants, nous plonge dans une ambiance à la fois grave et légère, pleine de vie et d'espoir...
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L'A26

Ratiboisée à la libération, Yolande vit depuis recluse dans sa maison, une véritable souricière...

Elle passe son temps à regarder le monde extérieur par ce qu'elle appelle selon son humeur le "nombril" ou " le trou du cul du monde". le spectacle se résume souvent à l'arrivée de la camionnette du gros con de boucher ou du car de ramassage scolaire.

Bernard, son frère, employé de la SNCF, la cinquantaine pas bien portante, veille tendrement sur sa soeur...

D'autant que le chantier de l'autoroute A26 à proximité ramène son lot de désolation et depuis peu des découvertes macabres...



L'A26, le premier roman noir de Pascal Garnier annonce la couleur :

Il dépeint le portrait d'un patelin du nord au passé peu glorieux qui se moque bien du sort et du malheur des autres. La vie n'y est pas folichonne : l'ennui , les occupations stériles, les ragots, la jalousie, les rancunes...

Et toute la bêtise du monde concentrée dans l'unique bar du coin, tenu par un patron qui dépasse l'entendement...

Sans compter le sacrifice de Bernard un peu ermite pris entre les pattes du crabe, les pinces de sa frangine, les rails de la SNCF et les gravats de l'autoroute.



Un tableau bien sombre nuancé par une touche poétique, son humour et sa tendresse pour ses personnages désespérés.



L'A26, un court roman noir, allumez vos pleins phares !

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Comment va la douleur ?

Troquons donc notre coutumier «comment ça va?» pour un «comment va ta douleur?» que les africains affectionnent. Original troc comme entrée en la matière où il est bien question de douleur dans ce roman.

Tout d’abord, Simon qui n’est plus tout jeune, plus en grande forme non plus et qui a passé sa vie à l’extermination des nuisibles. Chacun est ici libre d’imaginer dans quel camps se trouvent ces nuisibles... Simon est cynique, froid, désenchanté, en fin de vie en somme.

Anais ensuite, la mère de Bernard, plus vraiment jeune ni belle, un brin démente, esseulée dans sa solitude et qui cuve au Negrita à toute heure. Faut bien noyer son chagrin.

Voici Fiona, jeune mère célibataire de la toute petite Violaine, orpheline et complètement paumée.



Simon a une dernière mission à accomplir avant sa retraite. Il a besoin d’un chauffeur pour le conduire à bon port et c’est ainsi que Bernard pointe le bout de son nez. Bernard, l’estropié de la main, est ce type qui « avait un don pour la vie, un peu comme ces nouveau-nés qu’on retrouve vivants dans une poubelle ».

Certains le trouveront benêt et simplet, moi je l’ai trouvé attendrissant et d’une sincérité à fleur de peau.



Tout ce petit monde finira par se rencontrer. Pas toujours évident de cohabiter ensemble entre jeunes et vieux surtout quand la mort rôde pas loin et que pour des jeunes ça pue, la mort.



Pascal Garnier brosse un portrait cinglant de la vieillesse, de la mort, de la jeunesse, des cabossés où certains s’en sortent mieux que d’autres... Un zeste d’humour noir, une pincée de poésie, un reflet étourdissant de la vie, voici ce qui signe ce roman soigné et percutant.
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Lune captive dans un oeil mort

Les Conviviales... La brochure vantait moult avantages : le soleil à longueur d'année, un club-house, une piscine, un gardien-régisseur, de la tranquillité, des maisons de plain-pied pour plus d'accessibilité... Comme des vacances toute l'année ! Odette s'est aussitôt enthousiasmée, Martial a cédé. Le marché conclu en à peine un mois et voilà ce jeune couple de retraités installé dans cette résidence. Pour ce qui est de la tranquillité et de la sécurité, ils n'ont rien à craindre, étant les premiers résidents et le gardien, un certain monsieur Flesh, veillant au grain. Des résidents impatients d'accueillir de nouveaux voisins car, il faut bien se l'avouer, ils s'emmerdent un peu. Pour ce qui est du temps, Martial déprimerait presque à voir toute cette pluie tomber depuis plusieurs jours.

Enfin arrive le mois de mars, ses quelques rayons de soleil et les Node... Maxime et Marlène. De nouveaux voisins avec qui le couple sympathise aussitôt. Léa, une femme assez mystérieuse, viendra, peu de temps après, s'installer. Une ambiance pour le moins étrange et pesante s'installe alors...





Bienvenue aux Conviviales... Dans cette résidence pour jeunes retraités, l'on fait la connaissance de personnages hauts en couleur, que ce soit Maxime et son sourire ultra-bright, la taciturne Léa, l'énigmatique et presque terrifiant monsieur Flesh et une animatrice blasée. Des personnages qui se dévoilent petit à petit, des blessures et des peurs qui se font jour. Pascal Garnier nous offre un huis-clos oppressant où les caméras de surveillance scrutent les moindres faits et gestes de ces résidents coupés du monde. Après les sourires jusqu'aux oreilles, les embrassades chaleureuses, les apéros dinatoires et les discussions animées, s'ensuivent des regards en coin, des messes basses, une ambiance plombante et paranoïaque. L'auteur décortique, non sans un certain humour, l'âme et les relations humaines. Un roman saisissant, acide, cynique et malin, un style direct et maîtrisé et des dialogues aux petits oignons...
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Flux

Un château au milieu d'un parc, un fleuve en contrebas... Un endroit idyllique pour vivre si ce n'est que ce château est en fait un hôpital psychiatrique. Et c'est ici qu'atterrit Marco, orphelin quasi aveugle chaussé de lunettes à triple foyer. Les balades aux bras de Mireille, l'infirmière, les visites éclairs de sa sœur et son beau-frère tous les 36 du mois, les repas au réfectoire, les longs après-midis emplis de silence rythment son quotidien. Un quotidien auquel s'entremêlent ses souvenirs d'antan... Sa femme, un ticket de loto, une maison digne des plus beaux catalogues, un lavotomatic, un chien à roulettes qui pue, un révolver...



C'est au cœur de ce château que les souvenirs de Marco affluent, que son passé tourmenté ressurgit. Peu à peu, l'on comprend pourquoi et comment il est arrivé ici et dans cet état. Avec ce roman noir, Pascal Garnier nous plonge dans une ambiance sombre et mélancolique où se côtoient des personnages cabossés, meurtris, ou encore manipulateurs, cyniques, parfois gentils. Entre passé et présent, entre réalité et fiction, entre amour et haine, entre douceur et violence, la vie bouscule et chahute tous ces personnages hauts en couleurs. Bourré d'humour noir mais aussi de tendresse, de scènes drôles ou décalées, ce roman, servi par une plume pertinente, met en avant l'âme les relations humaines, aussi basses et médiocres soient-elles...

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Vue imprenable sur l'autre

Une séparation dans un décor de carte postale, une dispute de divorcés, une absente qui se fait attendre, d'éternelles vacances à Bidart, un tueur à gage et son apprenti, une mort en enfance, un hold-up qui fait des étincelles ou encore deux amis dans une chambre d'hôtel new-yorkaise...



Et encore d'autres nouvelles que nous offre Pascal Garnier dans ce recueil. Des situations incongrues, étonnantes, piquantes, subtiles ou parfois plus légères. Des personnages hauts en couleurs, cyniques, harassés, résignés, stupides ou cruels. De Paris à New-York en passant par Bidart ou Marbella, l'auteur, de sa plume corrosive, incisive et teintée d'humour noir, dépeint de manière percutante et pertinente une société désenchantée, accablée et manquant de repère. À la fois tendres et insolentes, ces douze nouvelles se picorent à l'envi.
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Cartons

Brice déménage, quitte Lyon

pour s'installer dans un petit un village de la Drôme

dans une grande baraque qui croule sous les cartons

qu'il déballe au fil de ses besoins...

et tourne en rond en attendant le retour de sa compagne Emma, une journaliste partie en reportage à l'autre bout du monde

jusqu'à sa rencontre avec Blanche, une excentrique, dernière d'une grande famille...



Comme dans ses autres romans, Trop près du bord, Les insulaires ou Flux,

Cartons, roman noir posthume de Pascal Garnier paru en 2012, deux ans après la mort de l'auteur continue d'éclairer ceux qui fuient comme un seau percé ou qui se recroquevillent comme ici dans leur coquille...de cartons.

L'auteur doué d'un humour noir ravageur, est un grand styliste, un écrivain de la marge, champion des citations poétiques improbables "Une fleur artificielle dans un verre à dents" et des réflexions philosophiques à couper le souffle : 'A quoi bon prendre des raccourcis pour arriver nulle part ?'.

Cartons..presque plein dans le mille.

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Lune captive dans un oeil mort

Bienvenue à la résidence Les Conviviales

Une résidence ultra sécurisée dans le sud de la France, le soleil...et l'ennui toute l'année.

C'est là qu' Odette et Martial ont décidé de poser les premiers leurs valises

rejoints très vite par un autre couple Marlène et Maxime

puis Léa une femme seule que l'on dit veuve...

Pour assurer leur sécurité, un vigile bourru et pour mettre l'ambiance dans cette branlante équipe Nadine, la pétillante animatrice du nouveau club senior qui va rallumer... leurs braises.



D'une plume acide, Pascal Garnier signe là un huis clos des plus cinglants et déjantés dans une maison de retraite de haut standing.



Une belle retraite dorée au soleil du midi, c'est ce que vantent les agences.

Mais tout ne va pas se dérouler paisiblement

Au fur et à mesure les personnages se précisent,

les langues se délient, les comportement se délitent

et composent une palette basse en couleurs

avec leurs travers et leurs peurs

y'en a qui chopent la mouche presque qu'à tout les coups, qui planent , prennent des râteaux, mangent des gâteaux hallucinants, pètent les plombs, portent des chaussettes avec des sandales, perdent peu à peu la boule, radotent ou encore sont allergiques aux chats ou aux étrangers...

Forcément ce mélange explosif ne peut que mal finir...



Lune captive dans un œil mort, un roman noir...super convivial

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La Théorie du panda

Vous tenez un bar/resto dans une petite ville. La cuisine est gerée par votre épouse qui se trouve en ce moment à l'hosto,et les gosses chez la grand-mère. Donc ce soir pas de resto... Un inconnu rapplique pour boire un verre, veut manger, vous finissez par partager votre propre repas...jusqu'ici rien de méchant...mais l'inconnu rapplique le lendemain soir,avec une épaule d'agneau,et voudrait le cuisiner pour vous deux,dans votre cuisine.... Cet homme aime faire la cuisine à des personnes à peine rencontrées , chez eux......qu'en pensez-vous? Ca vous étonne ?! Eh bien, ça étonne aussi les concernés.... Ca c'était l'apéro.....



Qui est ce type nommé Gabriel? Ce "Saint Panda" qui ouvre les bras à tout le monde ? D'où vient-il? Pourquoi est-il là? Que cache-t-il?......autant de questions sans réponses. L'auteur en disséminant des paragraphes en italiques ici et là , nous lance des indices, dévoilant peu à peu son passé.....et la fin est aussi noire qu'inattendue....



Garnier écrit avec beaucoup de finesse et nous régale avec un humour déroutant.

C'était mon premier Garnier. Je remercie lehane-fan,dont la critique m'a fait craquer.....et je ne le regrette pas du tout !

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Les insulaires

Elle l'aura fait chier jusqu'au bout ! Mourir à Versailles, juste avant les fêtes de Noël, par -17°C, sa mère n'aura pas trouvé mieux pour l'emmerder. Bien obligé de quitter sa côte d'Azur, de laisser sa femme s'occuper seule de la parfumerie, Olivier remonte vers les lieux de son enfance... Des lieux qu'il n'est pas prêt de quitter. Avec ce froid glacial, on meurt beaucoup...

Roland, SDF, squatte à droite à gauche. Cherche des plans plus ou moins foireux pour s'en sortir : se faire passer pour un aveugle en vendant des petits Mickey en porte-clé sur le réseau SNCF ou, de saison, faire le Père Noël. Errant dans la ville après s'être fait virer, il va croiser la route de Rodolphe...

Rodolphe, lui, est aveugle de naissance. Cela ne l'empêche pas d'aller admirer Le Radeau de la méduse. Impatient déjà de retrouver sa sœur, Jeanne, qui s'occupe beaucoup de lui. Elle ne sait pas encore que le fils de la voisine qui vient de mourir est une très vieille connaissance...



Rien n'est jamais simple avec Pascal Garnier. Bien au contraire... Une mère décédée dont il faut s'occuper des funérailles, un fils ancien alcoolique repenti, un aveugle obèse cynique et acariâtre, un SDF encombrant, une amie d'enfance retrouvée après 25 ans de séparation et un lourd secret partagé. Telle est cette galerie de personnages qui va se retrouver autour d'un festin de Noël. Évidemment, avec Pascal Garnier, on est bien loin des cotillons et des pétards. Quoique... Ce roman, sombre, original, à l'atmosphère tendue et oppressante, fait la part belle à des personnages hors du commun, cabossés, écorchés, à la dérive, et à des situations aussi rocambolesques qu'improbables. L'écriture, cynique et ciselée, sied parfaitement à ce roman noir et mordant.
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Lune captive dans un oeil mort

Changer de vie , là,  juste avant de mourir.



Oublier qu'on va bientôt décrépir - et se payer un nouveau départ , là,  juste avant le dentier, juste avant les protheses auditives,  juste avant le syndrome frontal, juste avant le grand plongeon dans le néant..



Les couples Sudre et Node - déjà, je rigole: ne manquent que les Oste et les Eueste...- ont acheté,  fort cher, le droit à la tranquillité, à la sécurité et au loisir à perpétuité dans une seniorerie  de luxe, avec piscine, gardien et animatrice dédiés, quelque part au soleil et au bord de la mer.



 Bizarre, quand même, on ne se bouscule pas au portillon électrifié de leur petit paradis ...



Qu'importe si l'animatrice est portée sur le pétard à quatre feuilles.Qu'importe  si le gardien a plus de points communs avec un pitbull qu'avec un être humain.



La piscine est si bleue, et les invitations des Node-Sudre  arrivent si bien à  meubler le vide intersidéral de leur nouvelle vie.



Qu'importe si Odette Sudre chasse obstinément  des mouches que personne d'autre ne voit. Qu'importe si les Node trimbalent le piano d'un fils prodige bien mystérieux qui ne vient jamais les voir.Qu'importe si le doux monsieur Sudre n'est peut-être pas le gros nounours indolent qu'il paraît être.



Une " nouvelle"  va venir! Les imaginations vont bon train. Surtout celles des messieurs...



L'arrivée d'une cinquième pensionnaire, encore bien jeune, bien élégante, bien appétissante, et même pas veuve, va tout bouleverser.



Le paradis pour 3eme âge va se muer en enfer.



Tonique, caustique, cash et trash.



 Exactement ce qu'il me fallait, chère Michelle- alias Nameless, si tu me lis! Bonne pioche, cette lune captive dans un oeil mort! Merci à toi! J'en rigole encore, et c'est bon d'en rire quand on a entendu claquer les mâchoires du piège tout près de ses chevilles!
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La Théorie du panda

Pascal Garnier : connais pas.

Panda : connais trop. Une certaine Goya ayant, dans une autre vie, oeuvré en ce sens. D'ailleurs, si quelqu'un avait des nouvelles de Pandi histoire de rassurer tous ses proches...



Lorsque Gabriel débarque dans cette charmante petite bourgade bretonne nimbée d'un fin crachin typiquement local et persistant, rien ne prédispose le lecteur à un tel scénario.



Doté du même prénom que l'archange alors considéré comme le messager de Dieu, cet énigmatique personnage, sans passé ni futur, n'aura de cesse d'aimanter tous les cabossés de la vie alentour avant de leur concocter de bons petits plats, une fois les présentations de rigueur effectuées.

Gabriel sait écouter, soulager à sa manière et donc se rendre indispensable.

Mais contrairement au héraut du créateur, cet étonnant voyageur n'a vraiment rien d'un saint et pourrait bien cacher quelque funeste secret en sa besace.



Roman noir, ce Panda l'est assurément. Cherchez pas d'hypothétiques tâches blanches, elles ont été depuis belles lurette ingérées puis recrachées par les ténèbres environnantes.

Il faut juste prendre le parti pris de se laisser porter par la plume lancinante d'un auteur atypique dressant ici le portrait d'un homme meurtri par un terrible secret aux conséquences lourdes de sens.

On aimera ou on détestera mais il ne sera pas dit que cette théorie aura eu un goût tiédasse en bouche.



Déstabilisant, déroutant, troublant, nombreux sont les adjectifs à même de le définir mais fascinant est encore, à mes yeux, celui que le caractérise le mieux.
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Cartons

Des cartons, il y en avait partout autour de lui. Tant qu'il lui était difficile de se déplacer dans cette maison qui, déjà, ne lui appartenait plus. Quelle idée il a eu avec Emma de déménager ! Mais sa bien-aimée, journaliste de par le monde, de 20 ans sa cadette, aura su le convaincre de s'installer à la campagne, de quitter Lyon pour s'installer dans le petit village de Saint-Joseph. En attendant son retour, d'Égypte cette fois-ci, Brice, lui, attend les Déménageurs Bretons. Ces derniers, une fois arrivés, se révèlent extrêmement efficaces. En quelques heures, les cartons sont entassés dans le camion puis entassés, le plus souvent dans le garage de la nouvelle maison. Une montagne cartonnée que Brice décidera de laisser en l'état, préférant attendre le retour d'Emma pour s'y atteler. Sauf que la jeune femme tarde à revenir, n'ayant même pas donné signe de vie depuis plusieurs jours...





Mais qu'a donc bien pu lui passer par la tête, à Brice, illustrateur pour enfants, de venir s'installer dans cette maison isolée et beaucoup trop grande pour son couple ? D'autant qu'Emma, elle, qui voyage partout dans le monde, n'y sera pas beaucoup. D'ailleurs, même si Brice garde bon espoir de la revoir, son retour tarde... Tarde tant qu'il se morfond, piétine, squatte le garage et fait la rencontre d'illustres personnages, notamment Blanche, tout de blanc vêtue. Publié à titre posthume, ce roman de Pascal Garnier fait parfois dans le mystère, l'absurde, le drame, le malaise et la noirceur. De sa plume ciselée, poétique et caustique, il dépeint avec force des personnages hauts en couleurs, des âmes errantes et seules, et dessine une ambiance de plus en plus tendue et troublante. Entre humour et désespoir, ce roman, évoquant le deuil, la solitude et l'amitié, se révèle tout aussi bouleversant que sombre.
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