Pascal Renaudineau

Je prendrai ton livre, plus impatiente que jamais. Après avoir découvert son titre et la dédicace, je monterai l’escalier, tranquillement, pour m’enfermer dans ma chambre. Il fera beau. J’ouvrirai la fenêtre en jetant un œil au cyprès qui me tient toujours compagnie. A ce moment-là, papou, je serai uniquement avec toi. Comme au premier jour. Quand je t’ai admiré pendant de si longues minutes. Des secondes gravées pour l’éternité.
Et je commencerai ma lecture. Vivante comme jamais. « Elle me dévore des yeux. Un regard intense, fixe, profond. Je la découvre enfin après des heures d’attente. Elle est dans sa couveuse, le visage collé contre la vitre, comme pour me découvrir d’encore plus près…

Enfin… J’ai tellement désiré ce moment. A m’en taper la tête contre les murs. Nous voici seuls, tous les deux, dans une vraie pièce… même si elle est minuscule. Loin du collège et de son escalier, des collègues et des élèves. Loin de Lilou et d’Elisa. L’étroitesse de notre cabine embrase nos élans. J’embrasse Adèle, touche ses lèvres, j’ai envie de la mordre. Ses seins et son sexe succombent sous l’effet de mes caresses. Ma muse s’attarde sur mon maillot de bain et enfin me l’enlève. Je n’en peux plus. L’instant tant attendu n’a jamais été aussi proche. Elle s’accroupit et embrasse mon gland. Doucement et délicatement. Mes pieds ne touchent plus terre. C’est au moment où ma délivrance s’approche qu’Adèle se relève, un peu confuse et gênée. Elle m’explique qu’elle ne peut pas aller plus loin.

"Deux étions et n'avions qu'un cœur." François Villon

J'aime les œuvres qui sentent la sueur disait Gustave Flaubert

La lecture d'un roman jette sur la vie une lumière