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4/5 (sur 21 notes)

Nationalité : Canada
Né(e) à : Saint-Flavien , 1967
Biographie :

Pascale Gingras et réside actuellement en banlieue de Québec où elle est enseignante au primaire. Quand elle n’est pas à l’école ou avec ses deux filles, Pascale Gingras adore écrire, elle a d’ailleurs commencé à 13 ans, alors qu’elle était malade et immobilisée pour l’été.

Son premier roman, Un jeu vers le soleil, a d’abord été écrit quand elle était adolescente, puis, a dormi dans un tiroir pendant une vingtaine d’années. Elle l’a alors retravaillé durant quelques années et publié, en 2006. Les prémisses de son histoire sont d’ailleurs basées sur sa vie puisque c’est un voyage au pair en Ontario, à 17 ans, qui lui a donné l’idée de départ.

Source : /www.maglecture.com
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Citations et extraits (12) Voir plus Ajouter une citation
Thierry hésite sur le pas de la porte. Tel un ours qui sort de sa tanière après de longs mois d'hibernation, il réapprend la sensation du vent sur sa peau, du soleil sur son visage, de l'odeur caractéristique de l'été à ses narines. Au lieu de se dépêcher à s'engouffrer dans la voiture, comme lors de ses rendez-vous, il prend son temps, apprivoisant l'environnement. Derrière lui, muette d'émotion, Véronique, protectrice, épie ses mouvements. Elle se tient prête à intervenir à la moindre requête du jeune homme. Une main contre le mur de la maison, il descend la marche du perron et se retrouve dans la cour. Il fait précautionneusement un pas en avant, puis deux. Il se sent comme un ballon gonflé à l'hélium dont on vient de couper le lien qui le retenait au sol.
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Aujourd’hui, maman, sais-tu seulement que je
dois aller à tes funérailles? Funérailles. Ça commence
par « fun »… Est-ce que ça te fait sourire, de là où
tu es? Je n’ai vraiment pas le goût de chercher sur
Internet, mais ça vient sûrement du latin. Une petite
racine latine qui signifie tout, sauf une partie de plaisir.
À commencer par ces vêtements que papa m’a obligé
à acheter. Crois-le ou non, c’est moi, Jeff-le-sportif,
qui porte cet affreux complet gris. C’est à cause de
toi que j’ai ça sur le dos. Me reconnais-tu ? Je tire la
langue pour toi, devant le miroir. Me vois-tu? Peux-tu
me sentir aussi? Mes cheveux sont imprégnés de
ton odeur: j’ai pris ta pommade au lieu de mon gel
habituel. Impulsivement. Tes effets personnels parsèment la maison… Tu aurais dû penser à nous
débarrasser de tout ton bric-à-brac avant d’entrer en
Extrait de la publication
phase terminale. Je n’ose pas penser à ce que ce sera
de devoir tout enlever nous-mêmes. Je ne crois pas
que papa ait le goût de s’y mettre. On n’a pas parlé
de ça encore. On n’a pas parlé de grand-chose. Je ne
sais pas quoi lui dire. Je ne sais pas ce que ça fait de
perdre une épouse; je n’ai même pas de blonde.
Est-ce que c’est pire que de perdre une mère? Je ne
le lui ai pas demandé. J’espère que tu ne comptes pas
sur moi pour l’aider… J’en suis incapable. Je me
sauve de lui. Quand je parle à papa, c’est comme si
tu hantais ses yeux ; je te vois, en lui. À chaque fois,
je manque de souffle; mon cœur se fissure.
Alors, je l’évite.
Je préfère être avec mes amis. Dans leurs yeux,
je ne vois que ma peine. C’est plus facile. Là, tout
de suite, c’est la pensée que Sébastien et Florence
seront quelque part derrière moi, pendant la cérémonie, qui m’empêche de m’effriter sur place. Ça, et
ma petite conversation à sens unique avec toi. Ça me
réconforte de te mettre les points sur les «i ». Avant
que tu meures, je t’ai ménagée, mais maintenant, tu
vas savoir ce que je pense de ce que tu nous fais subir.
Je DÉTESTE que tu sois partie.
Décédée. Morte.
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Depuis le décès brutal de sa sœur jumelle, se retrouver au sous-­sol tient du supplice. Dans la salle familiale où ils ont partagé tant de bons moments, dorment des dizaines de boîtes dans lesquelles sa mère a tout emballé après la disparition de Lydia. il en prend une, toute petite, et s’assoit dans un fauteuil en la tenant sur ses genoux, comme s’il s’agissait d’un trésor inestimable. Après quelques minutes pendant lesquelles ont défilé dans sa tête des images toutes plus bouleversantes les unes que les autres, il ouvre enfin le carton. À l’intérieur, du maquillage, des cartes d’anniversaires, des porte­-clés, des cartons d’allumettes, des bijoux… Cet ensemble disparate lui rappelle combien sa sœur attachait parfois de l’importance à de menus objets. il passe machinalement les doigts dans le fouillis de boîtiers et de perles, puis reconnaît un collier que sa sœur portait très souvent. En démêlant le tas de chaînes, il extirpe de la boîte un médaillon d’argent en forme de cœur, qu’il ouvre avec précaution. ils y sont tous les deux, elle et lui. Deux moitiés d’un tout. Deux enfants de cinq ans qui le fixent de leurs regards un peu jaunis. il a la nostalgie de ces temps plus heureux, où Lydia n’était accro qu’aux sucreries… Au cours de la dernière année, il a tout fait pour lui venir en aide, et ce, en continuant de vivre, à l’école, comme si tout allait bien. Conserver une bonne humeur apparente avait été ardu, mais rien de comparable au chagrin qui le mine depuis que Lydia n’est plus là. Comment pourra-­t-­il combler le vide qu’il ressent ? Par quoi peut-on remplacer l’amour d’une sœur ? Par qui ?
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— Tu ne vas pas porter cette guenille pour ta première journée d’école !
« Bel accueil », se dit Li Han, qui s’arrête net dans l’escalier. Elle qui descendait déjeuner sent soudain fondre son appétit.
— Je ne suis plus à la maternelle pour que tu me dictes quoi porter.
— Je me suis donné le mal de magasiner pour toi et tu…
— Je ne t’ai jamais demandé de dépenser ton argent pour des vêtements que je n’ai pas choisis !
Monique monte quelques marches et s’approche. Elle secoue à deux mains sa chevelure aux mèches blondes tout en détaillant sa fille.
— Ce jean a fait son temps : il est usé à la corde ! s’exclame­t­elle en pointant un index soigneusement manucuré vers le tissu effiloché.
— Justement ! il est hyper confortable.
— Va te changer. Je vais avoir honte si tu portes ça aujourd’hui…
Honte. Elle a vraiment dit ça !? Li Han rebrousse chemin vers sa chambre.
— N’espère surtout pas que je vais rouvrir ma garde­robe ! hurle­t­elle en claquant la porte derrière elle.
— Li Han… Chérie ! Sois raisonnable. Laisse­moi entrer ! plaide sa mère qui l’a suivie. On pourrait regarder tes vêtements ensemble.
Fermement décidée à ne pas céder, la jeune fille laisse la poignée verrouillée. Frustrée, elle ne prend même pas la peine de répondre. Dans le corridor, Monique continue de s’époumoner avec la détermination d’un négociateur dans son porte­voix.
— Je n’ai pas dit que tu étais laide dans tes vêtements, juste qu’ils ne t’avantagent pas.
Du négociateur, elle n’a que le ton… Pour la diplomatie, il faudra repasser.
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En tout cas, si elle dit que les lunettes jaunes l'ont empêchée de mijoter de sombres pensées, c'est donc qu'à un moment ou à un autre de sa vie, elle s'est plus ou moins sentie comme lui à l'heure actuelle.
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Ce n’est que lorsqu’elle émerge des ténèbres que Li Han éprouve vraiment une peur panique. Avant même qu’elle ouvre les yeux, avant même qu’elle ressente la douleur lui vriller le crâne, son coeur s’affole. On l’a ligotée!
À la lueur vacillante d’une bougie, le visage connu apparaît. Li Han ne peut pas croire qu’il l’ait attachée… Surréaliste, la scène lui semble tout droit sortie d’une télésérie policière. D’une très mauvaise télésérie.
Comble d’étrangeté, il lui sourit. Cette bonne humeur déplacée l’inquiète davantage que les liens qui la retiennent prisonnière. D’ailleurs, ses poignets, qu’elle agite discrètement, semblent avoir une certaine mobilité…
— Ma princesse, tu te réveilles déjà ? Je suis content de ne pas avoir frappé trop fort…
Elle referme les yeux. Rideau. Comme au théâtre. Si seulement elle pouvait se lever de ce vieux divan où il l’a couchée, partir en coulisses, revenir en arrière… Flashback: quelques mots échangés avec Samuel, la course en motoneige, sa tentative de fuite, le dur coup porté à sa tempe… Elle pense à l’inquiétude de son chum qui doit interroger tout le monde en cet instant précis, qui doit chercher à savoir où elle est passée.
Et avec qui…
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Quel supplice ! Écrabouillés dans les sandales à
talons qu’elle n’endure qu’en de rares événements, les orteils de Florence deviennent de plus
en plus boursouflés à chaque minute. La douleur
menace de les faire exploser. Même chose pour
sa tête… Les pensées s’y entrechoquent à qui
mieux mieux. Le regard errant sur les vitraux de
l’église, la jeune fille essaie de mettre de l’ordre
dans ses réflexions.
Peu importe comment elle évalue la situation, la même conclusion s’impose chaque fois:
malgré son envie de tout déballer, elle doit
attendre. Elle ne peut décemment annoncer à
son meilleur ami qu’elle est en amour avec lui.
Pas aujourd’hui. Pas une journée de funérailles.
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Une mère naturelle aurait­-elle le cœur de lui jeter carrément au visage qu’elle n’est rien sans beaux vêtements pour la remonter ? Elle déteste songer à ça. C’est si déstabilisant. un peu comme s’aventurer debout sur une balançoire à bascule : chaque fois que ses pensées dérivent dangereusement vers son adoption, Li Han les bloque, rebrousse chemin avant de franchir le milieu de la planche et de voir tout chavirer vers… vers quoi au juste ? Elle aime mieux ne pas savoir ce qu’elle trouverait de l’autre côté. 
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- Bien sûr que je le sais, mon numéro. C'est juste que là, j'ai l'esprit accaparé par autre chose...

Le rire franc de Zoé étend un baume sur gêne d'Antoine. La jeune fille croise les bras.

- J'ai compris. Je ne parle plus.

- Tu pourrais aussi disparaître.

Le rire qu'il commence à adorer retentir à nouveau.
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Personne ne comprend vraiment
Ce qu’exige cette vie de tourments
À tous les enfants ressemblante
Mais des riens me font différente
Qu’un moment je les ressente
Et je me sens tourner démente

Vanessa Royal
(adolescente atteinte du syndrome d’Asperger)

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