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3.15/5 (sur 341 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Saïgon, Viêt Nam , le 22 Mars 1954
Biographie :

Pascale Roze est une dramaturge et romancière française.

Son père est officier de marine, sa mère d’une famille établie dans le commerce avec l’Indochine. Elle fait en France des études de Lettres et de théâtre.

De 1983 à 1993, elle travaille avec le metteur en scène Gabriel Garran au Théâtre de la Commune d'Aubervilliers et au Théâtre international de langue française, chargé de promouvoir le répertoire francophone.

Elle publie son premier livre en 1994, un recueil de nouvelles intitulé "Histoires dérangées".

En 1996, elle lutte contre la mort à la suite d'une rupture d'anévrisme.

Pascale Roze a reçu le Prix du Premier roman et le Prix Goncourt en 1996 pour son roman "Le Chasseur Zéro", l'histoire d'une obsession qui tourne à l'hallucination auditive.

Depuis, elle se consacre à sa propre écriture et à l’animation d’ateliers en milieu scolaire, professionnel, carcéral.

Jusqu'en 2010, elle a été chroniqueuse pour la littérature dans l'émission radiophonique Cosmopolitaine, présentée par Paula Jacques sur France inter.

En 1997, elle a épousé l'écrivain Claude Delarue (1944-2011) décédé des suites d'une greffe cardiaque.

site officiel : http://www.pascaleroze.fr/

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Pascale Roze nous présente son livre " La Belle Hélène" aux éditions Stock. Rentrée littéraire janvier 2020 Retrouvez le livre : https://www.mollat.com/livres/2397109/pascale-roze-la-belle-helene Notes de musique : Youtube Audio Library Visitez le site : http://www.mollat.com/ Suivez la librairie mollat sur les réseaux sociaux : Facebook : https://www.facebook.com/Librairie.mo... Twitter : https://twitter.com/LibrairieMollat Instagram : https://instagram.com/librairie_mollat/ Dailymotion : http://www.dailymotion.com/user/Libra... Vimeo : https://vimeo.com/mollat Pinterest : https://www.pinterest.com/librairiemo... Tumblr : http://mollat-bordeaux.tumblr.com/ Soundcloud: https://soundcloud.com/librairie-mollat Blogs : http://blogs.mollat.com/ Catégorie Actualités et politique Licence Licence de paternité Creative Commons (réutilisation autorisée)
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Citations et extraits (84) Voir plus Ajouter une citation
Le bonheur passe dans la vie, comme une ombre portée. On doit se souvenir longtemps de son passage. 
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INCIPIT
Richard Brautigan
Elle n’a jamais su être à l’heure. Toujours en avance. Quand, exceptionnellement, elle est en retard, elle a pu vérifier qu’une sorte d’instinct avait essayé de la prévenir qu’elle aurait mieux fait de rester chez elle. Donc, comme tous les jeudis, elle est en avance. Il fait bon, son cartable se balance au bout de son bras et elle descend la rue en inspectant les devantures des boutiques de chaussures très chères dont les talons avoisinent les dix centimètres (elle qui a un petit cartable en vieux cuir culotté, pense-t-elle chaque fois avec satisfaction). Elle se contrefiche des chaussures mais elle a besoin d’une contenance pour tenir les dix, mettons huit, minutes qui lui restent avant d’entrer. Elle pourrait se passer de ce faux but de marche, simplement aller jusqu’au boulevard Raspail puis revenir. À Paris, qui se préoccupe de savoir pourquoi vous marchez ? À Paris, on est invisible. Mais elle n’a pas grandi à Paris et elle a beau y vivre depuis qu’elle est adulte, son corps se souvient qu’à la campagne quelqu’un qui marche crève le paysage. À la campagne, vous êtes un gibier. Le boulevard s’annonce par une grande flaque de soleil que les platanes absorbent en brillant de toutes leurs feuilles. Elle vérifie l’heure, le timing est bon, demi-tour. Sourcils légèrement froncés, regard fixé sur un horizon intérieur, elle avance maintenant droit sur le trottoir. Le cartable que sa main tenait avec légèreté ne se balance plus. Le pas est lent. Elle tourne à droite, s’arrête un instant pour sortir la carte qu’elle va montrer aux vigiles, se faufile dans l’attroupement, tend la carte, ouvre son cartable (dont elle oublie en le faisant combien il est intime et chéri). Allez-y, madame. Elle remercie d’un sourire, peine à remettre sa carte dans son porte-carte, bloquant le flux, la doublure de nylon coince. Quelque chose dans son maintien se défait. Allez-y, madame, répète le vigile. Elle insiste, s’agace, renonce, jette carte et porte-carte dans le cartable. Le hall résonne comme une volière et lui donne un léger vertige. On ne rentre et ne sort que par ce hall, Vigipirate oblige. Une bombe ferait un carnage, elle y pense chaque fois. Du haut du plafond l’énorme pendule domine la foule. Le cours commence dans dix minutes. On la bouscule. Chaque fois qu’elle pénètre dans le hall, un pincement cardiaque lui rappelle qu’elle a le trac. Rien à voir avec celui épouvantable qu’elle éprouva la première fois qu’elle se rendit en prison, une prison de province avec une petite grille dans la muraille derrière laquelle quelqu’un était venu la regarder, enfermée ensuite dans une pièce dont la porte n’avait pas de poignée, non, pas de poignée, avec quatorze détenues pendant deux heures. Soyez sans crainte, avait dit le directeur, il y a un micro relié à mon bureau. Trac plus supportable toutefois que celui qui la paralysa le jour où elle dut affronter une émission télévisée, en proie à la sensation d’un évanouissement imminent. Tu étais très bien, avait dit Laurent, quand elle était rentrée à la maison. Brouhaha d’anglais et de français. Elle se fraie un chemin vers un mur. Une grande table derrière laquelle sont assis des étudiants appelant à une cause quelconque encombre l’espace. Elle atteint le mur, pose son cartable pour avoir les deux mains libres, sort carte et porte-carte et, pliée en deux vers le sol, s’applique à faire pénétrer l’un dans l’autre, se redresse. Elle n’aurait pas dû rester pliée, elle a la tête qui tourne. Cent personnes s’occuperaient d’elle si elle avait un malaise. C’est Jérôme, là-bas. Elle l’avait l’année dernière. Il ressemble à deux cent pour cent à ses amis d’enfance. Rien ne change, quoi qu’on en dise. Faux. Regarde ces visages exotiques, écoute ce brouhaha fait d’anglais autant que de français. Bientôt les cours seront tous en anglais, tu le sais. Était-ce ainsi quand tu avais leur âge ? Elle tire la colonne vertébrale vers le chignon, lâche le mur. Tu es dans un lieu formidablement ouvert, moderne, innovant, comme l’avait affirmé Macron pas encore président dans son laïus de remise des diplômes. Pourquoi dire rien ne change alors que les choses changent inexorablement ? Tu es dans un lieu formidablement ouvert, moderne, innovant. Allez, en route.
La première fois, avant de venir, elle avait choisi une tenue appropriée à la situation. La jupe, le chignon. Elle croyait s’être amusée à se déguiser. Une jouissance inconnue l’avait guidée. Elle y a depuis apporté des raffinements, un bijou dans les cheveux, des jupes étroites, parfois une ceinture. Elle aurait pu faire un autre choix. Elle aurait pu, organisant son budget, s’acheter une de ces paires de chaussures vernies et hautes qui lui auraient donner l’air d’un héron. Elle aurait pu. Elle a de grandes jambes. Elle aurait pu choisir l’allure jeune. Oui. Mais le plaisir qu’elle a éprouvé a été tel que le lendemain, bien qu’elle n’ait pas cours, elle a remis la jupe. En une année, elle a intégralement changé sa garde-robe, sa coiffure, son allure. Des amies le lui ont dit avec un soupçon de reproche dans la voix : tu te fais des chignons ? Et même une dame âgée, avec un air carrément ulcéré : tu ne devrais pas attacher tes cheveux. Ça fait vieux. C’est comme madame. Pourquoi tu dis toujours bonjour madame, merci madame, au revoir madame, c’est ostentatoire. Quoi, ostentatoire ? Qu’est-ce que j’ai d’ostentatoire ? Les vigiles disent bien merci madame. Ce n’est tout de même pas un mot réservé au prolétariat ? Ça l’agace que tous les étudiants ne lui disent pas madame. Elle ne trouve pas le culot de leur dire : vous devez me dire bonjour madame, vous devez écrire bonjour madame dans vos mails, plutôt que d’utiliser ce bonjour flottant et indéfini. Ce n’est pas parce que les journalistes à la télévision disent Pascal Perrineau bonjour, que vous ne devez pas lui dire bonjour monsieur, et me dire bonjour madame. La nuit, quand elle n’arrive pas à dormir, elle leur parle pendant des heures, elle fait cours dans son lit. Dans l’ascenseur, elle tient son petit cartable à deux mains devant elle et elle sourit à tous, solide. Elle sent son sourire sur son visage. Hier soir, elle a vu Voyage à Tokyo d’Ozu. Le père et la mère sourient tout le temps. Les enfants jamais. Ils sont dans un temps hargneux où il y a toujours quelque chose à faire, les clients, les patients, le ménage. Forcément, les parents encombrent. « Ne pas souvent et sans nécessité dire à quelqu’un ou lui écrire : je n’ai pas le temps. Et par ce moyen constamment ajourner les obligations que commandent les relations sociales, en prétextant l’urgence des affaires », Marc-Aurèle. Deuxième siècle après J.-C. En plein dans le mille ! Voilà qui serait important à aborder avec les étudiants. Elle aimerait avoir la liberté de choisir ce sur quoi travailler à chaque séance, en fonction de ce qu’elle aura glané dans la semaine. On pourrait réfléchir à Ozu et Marc-Aurèle. Elle voit déjà un cours. Mais il lui faut s’en tenir à l’étude de la nouvelle, au carcan du programme qu’elle s’est imposé à elle-même et qui a eu l’heur de convenir à la directrice de la scolarité. Elle trouvera bien le moyen de les glisser quelque part, elle ne pourra pas s’en empêcher. Quatrième étage. Passage aux toilettes pour vérifier que nul petit cheveu ne s’échappe des barrettes et resserrer son manteau. Traits tirés, elle dort mal. As-tu revêtu ta lumière ? dit-elle à son reflet, un truc que lui avait donné l’aumônier de Nanterre : se rappeler chaque matin en s’habillant cette phrase des Écritures : « Vous avez revêtu la lumière. » En même temps que la jupe (à l’époque elle portait des pantalons, par conformisme, ça ne lui allait pas), la lumière. Incroyable ce que ce conseil lui a servi. Ce prêtre était doué pour la littérature. Il savait qu’elle n’est que concrète. Elle entre dans la classe. Elle fait son entrée.
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Plutôt que de t'écrire, je préférerais des heures durant te raconter mes bonheurs de lecture, ma joie devant la fulgurante précision physique des détails que tu saisis, ma sensation d'être avec toi là-bas, ailleurs dans un univers de mythes qui a nom Russie. (...)
Mais tu n'étais pas satisfait. Tu as balayé d'un revers impérieux de la main "Anna, Guerre et Paix", trente ans de travail. Et moi, je suis née dans l'ère du soupçon. Le temps est mort, Liova, où nous aurions pu être heureux. Nous portons la nostalgie d'une écriture impossible, d'une écriture défaite.
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En hiver, la peur est solide, compacte, lourde. En été, la vie fourmille dans les fissures, l'herbe pousse, pousse. Les arbres chantent à tue-tête. Depuis ce matin, les merles sont fous. Les mots me viennent comme une eau rare et acide dans la gorge mais chacun m'apporte la nostalgie du chant fou, du chant libre, échevelé et victorieux du merle qui s'égosille en ce moment sous ma fenêtre. Je t'écris à toi, Léon Tolstoï, parce que, souvent, tu as chanté comme un merle.
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Je ne comprends toujours pas pourquoi on m'a envoyée chez ce grand-père de Troyes que nous ne connaissions pas et qui avait la réputation de n'aimer que l'armée.
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Dès le matin avant même que le soleil se lève, le chasseur se met en route. Tout habillé de noir, sa charge mortelle arrimée au ventre, il démarre.
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Avant, quand je dormais à l'étage, j'entendais le balancier de l'horloge dans le couloir, toc, toc, un, deux, un, deux, comme le pas lourd d'un voyageur, inébranlable. J'imaginais un colporteur avec son sac, un mendiant.
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Je lui ai rappelé que j'avais légué tous les livres à la municipalité puisqu'il n'en voulait pas. Je lui ai demandé s'il n'en désirait pas quelques-uns, en souvenir. Il a pris Max Jacob. Nos premiers mots d'amour. Je lui avais raconté que j'avais entendu chez les Polignac des poèmes de Max Jacob mis en musique par Poulenc. Souric et Mouric m'avait-il répondu en souriant.

"Chantez, les rainettes,
Car voici la nuit qui vient,
La nuit on les entend bien,
Crapauds et grenouilles,
Écoutez, mon merle
Et ma pie qui parle,
Écoutez, toute la journée,
Vous apprendrez à chanter."
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Vous avez ce temps, ce temps compté, pour glaner quelques renseignements personnels sur l'amour, pour augmenter le prix de la vie.
Ne traînez pas.
Qui dit qu'un jour il ne se lassera pas de courir nos chemins, le bel enfant, qu'ôtant son carquois il ne s'assoira pas au pied d'un arbre en maugréant : j'en ai marre.
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Elle allume une bougie en souvenir de Laurent. Il y a beaucoup d'ombres autour d'elle, elle ne peut plus les compter, ceux qui sont partis parce que c'était l'heure, ceux qui sont partis trop tôt. Quand même, cette chanson ,comment se fait il que quelqu'un ait chanté San Fransisco précisemment aujourd'hui juste avant qu'elle fasse cours sur Richard Brautigan ! Etait- ce un coup monté?"
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