ce fut sans doute la période la plus heureuse de mon existence, un bonheur où j'allais sans dieu, sans diable, sans une quelconque croyance capable d'expédier mon esprit dans un vieux labyrinthe ; rien d'autre que de temps en temps le surgissement de l'angoisse, l'aigu passage d'une nausée, le faste d'un beau malaise, mais ils ne me procuraient plus aucun affolement, juste la sensation d'un immense commencement : un lieu inaugural où je pourrais enfin dans une conscience dénudée, très rêche, solitaire à l'extrême et solidaire autant, bâtir tout ce que je pouvais être.