Le mont Koya appartient dans sa quasi-totalité à la secte bouddhiste Shingon. Son fondateur, le moine Kukai y éleva le premier temple en 816. Au cours des siècles suivants, près de 1000 temples furent construits, mais la plupart ont aujourd'hui disparu, détruits par des incendies.
Situé sur un plateau entouré de huit sommets composés de forêts de cryptomères centenaires, Koyasan regroupe encore plus de 100 temples dont le Kongobu-ji, temple mère qui gère le culte Shingon sur tout l'archipel.
Ne pas dire la vérité n'est pas considéré, au Japon, comme une attitude hypocrite. On estime au contraire que c'est faire preuve de faiblesse que de déballer à tout propos son honne (ce que l'on pense au fond de son coeur), la vertu commandant plutôt de s'en tenir au tatemae (la façade) afin de préserver le lien social. Cette duplicité de la pensée peut aller très loin car le tatemae n'est pas réservé aux seuls étrangers : il arrive très souvent qu'on ne dise pas la vérité ( ou toute la vérité) à son épouse ou à un ai si l'on estime que cela pourrait mettre en danger l'harmonie de la relation.
[...} Curieusement, et ce n'est pas le moindre des paradoxes, les Japonais considèrent la "sincérité" comme la valeur suprême. Celle-ci renvoie, en effet, à l'exigence de pureté du shintoïsme, et cette sorte de candeur avec laquelle Sagawa se justifie touche, au fond, beaucoup plus ses compatriotes que ne les horrifie l'acte commis.
Car, pour les Japonais, la "sincérité" n'est pas synonyme de vérité. Elle ne s'applique pas, comme les Occidentaux, au moi individuel, mais au moi social, au moi dans sa relation au groupe. Pour les samouraïs, la sincérité, c'était d'abord le dévouement au seigneur et donc le respect du code et de l'âme japonais bien plus que la vérité des sentiments. Mais ceux qui, comme Sagawa, n'appartiennent à aucun groupe, à aucun clan, ne sont pas tenus d'en respecter les codes. Ce sont les ronin des temps modernes : ces soldats sans maître, condamnés à errer indéfiniment jusqu'à la mort.
La gare de Shibuya
Cette gare est d'une telle complexité que l'on peut tourner en rond pendant des heures avant de trouver la bonne sortie. Autant en prendre son parti et visiter cette "ville dans la ville". Près de 700 000 voyageurs la fréquentent chaque jours. Six lignes de métro et de chemin de fer s'enchevêtrent dans un joyeux tremblement de vitres.