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Critiques de Patrick Eudeline (44)
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Les panthères grises

Patrick Eudeline - Les Panthères grises - 2017 : Il y a quelques années alors que je voulais me débarrasser de ma collection de rock'n'folk devenue encombrante, un type insista pour m'acheter tous les numéros édités depuis 1992 afin de découper les articles de son journaliste préféré à qui il vouait une véritable dévotion. Ce complétiste reparti de chez moi avec deux valises pleines de magazines et l'air de Bourvil dans « La traversée de Paris ». L'objet de son admiration était vous l'aurez deviné Patrick Eudeline et les 300 euros que me rapporta la transaction firent pour la première fois monter dans mon estime ce critique dont j'avais jusqu'à présent presque toujours ignoré les articles.



La deuxième fois ou le personnage se manifesta à moi se fut sur les réseaux sociaux où loin de l'image bobo-isante et parisianiste que j'avais de lui, je découvris un homme simple capable d'intervenir sur le profil d'illustres inconnus (le miens en l'occurrence) pour éclairer de ses connaissances des débats acharnés sur le rock et ses dommages collatéraux.



« Les panthères grises » sera ma troisième raison d'estimer cet homme et même de devenir sur le tard un de ses fans tant ce livre mérite d'être loué comme il l'est à juste raison par l'intelligentsia underground. Méfiant pourtant devant cette avalanche de critiques dithyrambiques car l'homme trimbale un aréopage de fans hardcores prêt à l'encenser même s'il se contentait d'écrire la composition des gâteaux sur un paquet de Pépito, je décidais quand même d'acheter son ouvrage (au moins vingt ans que je n'avais pas acquis un livre neuf) alléché par le sujet et la hype qui l'accompagnait. Bien m'en a pris, j'ai lu les 170 pages en trois heures avec le même plaisir que lorsque adolescent je dévorais les «Lucien» de Franck Margerin. Ce monde est le miens et même si je ne partage pas leurs constats sur la société actuelle (du moins pas avec la même virulence), j'ai été touché par Guy et Didier qui comme des chevaliers de la table ronde déchus continuent de chercher à travers le rock le Graal de l'éternel jeunesse.



Ce livre qui se veut être celui des illusions perdues est avant tout une formidable galerie de portraits décrivant avec une justesse jubilatoire des gens ordinaires mais au combien attachants. Les musiciens bien sûr mais aussi Mado la tenancière de bouge, Nadire l'ancienne petite frappe du milieu ou Patrick l'insoumis désemparé par la société du ni/ni en construction et qui au comble de l'amertume balancera son prochain comme aux plus belles heures vichyssoises. Tous ces personnages prennent vie sous la plume acérée d'un écrivain qui visiblement les aime comme des parcelles de sa propre vie. Sans spoiler (comme le dirait cette jeunesse tant décriée) l'histoire mine de rien règle un des faits divers les plus pathétique de ces dernières années mettant en scène une icône du vide hollywoodien et sa breloquerie prétentieuse.



Il parait qu'il est difficile de vieillir pour un rocker, Patrick Eudeline prouve que non seulement c'est possible mais qu'en plus on peut le faire avec un panache et une verve magnifiques.
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Les panthères grises

A plus de 60 piges, Guy le gratteux, Bebel le batteur et Didier le bassiste

ont un peu changé de look et d'allure...

Quelques soucis matériels et sentimentaux en sus, mais encore la pêche,

ils veulent ressusciter leur ancien groupe de rock à l'occasion du mariage du petit fils de Guy, Enzo,

un jeune qui aime plutôt la soupe robomix qu'on lui sert sur le web...

Au détour d'un rade coté Pigalle, ils vont rencontrer Nadir, leur nouvel impresario...

Patrick Eudeline et Virginie Despentes ont un univers en commun,

le rock, le véritable et le sens du rythme  balancés de quelques bons riffs rock'n'roll...

En moins de 200 pages mais à  moins de 200 à l'heure,

sans langue de bois Eudeline trouve les mots pour parler du monde qui part qui en sucette

des conflits des anciens et des modernes,

des rêves des hippies et des geeks,

de politique et de galère,

des quartiers parigots et de ses anciens bistrots, bars en formica disparus du paysage...

et des  nouveaux héros d'aujourd'hui, cuistots sortis tout droit  de la télé réalité ..

Tout est bien balancé à la régie, mon seul bémol si c'en est un

est que je reste un peu sur ma faim.  Comme sur un bon vieux 45tour,

j'aurais aimé une suite en plusieurs volumes dans la vieille veine des vieux fourneaux de Lupano.

Alors siouplait Patrick Eudeline, un autre épisode avec encore plus de bruits !

Les panthères grises...des bêtes sauvages qui ont encore de très beaux restes !



Je remercie Babélio, Masse critique et Les Editions de la Martinière pour cette rentrée littéraire sous le signe du bon vieux rock'n'roll.
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Les panthères grises

****

Guy, Didier, Bébel, Patrick, Nadire... Le temps est passé et ces hommes ont vieilli... De notre monde moderne, ils ne comprennent rien, n'acceptent rien et n'en démordent pas : tout part en cacahuète !!! Pourtant, il faut bien vivre ailleurs que dans le passé. Alors quand une petite étincelle jaillit, même dangereuse, même farfelue, ils la saisissent tous...

Un roman court, drôle, tendre et bien écrit... Que demander de plus en cette rentrée littéraire !! Patrick Eudeline nous offre des personnages attachants, des grands pères comme on en connaît tous, qui nous parlent du temps d'avant, qui nous soutiennent que c'était mieux à leur époque, qui nous jurent qu'on ne sait plus vivre et s'amuser. Des hommes pour qui vieillir est parfois synonime de solitude et d'ennui et qui portent sur notre monde un regard triste. Mais qui croient encore en la puissance des rêves...
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Bowie, l'autre histoire

« Il y avait un Bowie en moi. Comme en tous ceux qui l'ont un jour aimé. Et c'était cela, dont la mort était inacceptable. » (p. 6) À l'instar de millions de fans, Patrick Eudeline a été bouleversé par le décès de David Bowie. Dans son texte, il revient sur l'histoire de ce monument du rock. La biographie est faite d'anecdotes et de références historiques et artistiques et elle mobilise une liste impressionnante de noms. L'auteur souligne les errements artistiques et privés de l'artiste, mais selon un parti pris qui me semble étrange, voire racoleur : il semble dire que Bowie est mort avant le 10 janvier 2016, en se perdant dans des albums commerciaux et en reniant ce qu'il était. Pour moi, David Bowie a passé son existence et sa carrière à réinventer l'essence de son art, parfois en s'engageant dans des voies tortueuses ou des impasses, mais sans jamais se renier. Il a fait feu de toutes ses expériences, jusqu'à son tout dernier album, pour créer une œuvre unique dont je ne méprise aucune production, musicale, théâtrale ou encore cinématographique. « On a tous un Bowie en nous. Ou plusieurs. » (p. 15)



Peut-être n'ai-je pas compris le point de vue de Patrick Eudeline. Je reste en tout cas circonspecte devant l'aigreur qui semble sourdre de cette biographie qui se voudrait différente, mais que je trouve seulement vainement amère. Sans doute suis-je biaisée par que c'est la première biographie de David Bowier que j'ai lue, mais je préfère me référer au texte écrit par Jérôme Soligny.
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Soucoupes violentes

Ceci, n'est pas vraiment une critique mais le point de départ d'une réflexion sur la "paralysie du sommeil" dont il est question dans ce -très bon, quoique trop léger- roman de Patrick Eudeline :



« Il fallait qu'il hurle. Oui, qu'il hurle et que ce soit ce cri qui le réveille. (…) Ce n'était qu'un rêve et c'était encore pire : un de ces songes éveillés, un rêve lucide, avec plein de niveaux de conscience, apnées terribles encastrées et successives, anneau de Moebius de bad trip psychédélique.(…) Ils étaient parvenus au pied de son lit. Et, soudain, il les sentit s'effondrer sur lui, comme ces incubes de légende qui vous étouffent dans votre sommeil. Douloureusement. Un poids sur le coeur et le plexus, qui le paralysait. Comme s'ils allaient l'étrangler. Non, c'était plus subtil : ils l'enchâssaient. Et lui devenait, dans sa terreur, comme une de ses statues de pierre ou de sel, à jamais tétanisées dans un cri final. Alors, oui, il lui fallait hurler. Pour ranimer son corps. Hurler à s'en dézinguer la mâchoire. »



C'est par ces mots que commence le roman « Soucoupes Violentes » de Patrick Eudeline. Je ne sais ce que les lecteurs ont compris de ces lignes en les lisant ici ou, il y a quelques années, directement dans le roman d'Eudeline. Je ne sais ce que tout cela évoque en vous et s'il est question ici d'un simple rêve un peu particulier ou d'une touche fantastique introduisant le récit. Les Succubes et autres Incubes évoqués sont des démons dont l'étymologie remonte jusqu'aux premiers siècles de la civilisation mésopotamienne. le roman s'intitule « Soucoupes violentes » et traite d'un gourou plus ou moins autoproclamé. Facile, donc, de ranger le livre dans la grande bibliothèque des littératures de l'imaginaire et de lire ces lignes avec l'insouciance qui accompagne généralement ce genre de lecture.



Mais, j'ai eu un choc violent, moi, en lisant ce paragraphe il y a 5 ou 6 ans. J'ai lu et j'ai relu ces lignes, ces trois ou quatre lignes, une journée entière. Pour la première fois depuis que j'étais victime de ce que je connaitrais plus tard sous le nom de Sleep Paralysis (SP), j'avais une trace tangible que je n'avais pas perdu la tête, quelques mois plus tôt, lorsque j'eu la sensation, une nuit, d'être violement paralysé dans mon sommeil par une force inconnue. Cette expérience a commencé en plein milieu d'une nuit anodine par une vision terrifiante alors que, réveillé par le son d'une musique étrange qui semblait envahir toute ma chambre, je levais la tête pour savoir d'où elle pouvait bien venir. J'ai voulu me lever mais je n'ai pas pu. J'étais bloqué dans mon lit, cloué à mon matelas. Quelqu'un ou quelque chose appuyait de toutes ses forces sur ma poitrine. Impossible de lever mes bras, que j'agitais pourtant vainement en l'air. Puis je me suis reveillé. Une seconde fois. Dans mon monde, cette-fois ci, un monde où mes deux chats dormaient sur mon lit. Précisons tout de suite que je ne crois pas aux démons. Je me bats tous les jours avec l'idée et le concept de Dieu et de diable mais je ne crois pas tout à fait aux démons. Une nuit, puis quelques autres plus tard j'ai été persuadé de les voir, ou plutôt, de les sentir autour de moi. Cet article en est l'histoire, mais je ne crois pas à l'existence des démons.

La suite, if you dare, sur le blog ci-dessous.

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Bowie, l'autre histoire

Un intermède, une parenthèse, une recréation entre deux lectures plus ambitieuses (Jaenada et Céline en l’occurrence) telle était ma motivation pour entreprendre l’ouverture de ce court ouvrage consacré à Bowie (que j'adore) dont je me demandais, au titre, quelle pouvait bien être ‘l'autre histoire’.

C’est celle de l’auteur en fait, c’est la nécrologie qu'il rédige en apprenant la mort de l’icône du glam-rock, mêlant, ça et là, quelques jets de biographie succincte avec son propre ressenti de musicien examinant de l’œuvre du maître.



Libre à lui de préférer ‘Pin ups' à ‘Heroes’ (très généralement c'est l'inverse), de considérer ‘Aladdin sane' comme étant l’acmé de la production Bowienne (plutôt d'accord), d’estimer mort le rock dès la fin des seventies (exit Bono et U2) , tous les goûts sont dans la nature et les siens, on le sot, sont bien tranchés (dans l'art)



Plus que comme un livre à part entière (et à 100 000 années-lumière du travail de Jérôme Soligny qui, avec ‘Rainbow man’ éclaire de façon quasi définitive la vie et l'œuvre du créateur de Ziggy), cet ouvrage est à prendre comme un long article très personnel de feu ‘Best' ou de 'Rock&folk’, un instantané déclenché par une information primordiale pour un rock-critique à laquelle on veut participer en y mettant son propre grain de sel (de l’île de ré 🎵)



Ni incontournable (loin de là) ni à jeter aux gémonies (tout également), ces quelques pages peuvent permettre de s'approcher de Bowie pour s'en faire une idée quitte à approfondir la démarche si l’intérêt est au rendez-vous.



Avantage : se lit très (très) vite !

 

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Anoushka 79

« Anoushka remonte sa manche, elle plie son bras. le sang remonte dans la pompe. Anoushka soupire à peine, et puis enlève vite la ceinture de son bras »

Puis parti, pouff…parti au septième ciel et disparue de la surface de Paris.

Après une période difficile, Simon prend son courage à deux mains et décide de chercher Anoushka dans tout Paris ; un Paris post punk.

Et Simon n'abandonne pas si facilement que ça. Il s'accroche.

Mais où es-tu Anoushka ? Dans une piquerie ? Montre-toi !

Sid Vicious, chanteur des Sex Pistols, venait de mourir. L'année 1979 sonne le glas de la musique punk...



Lire la suite sur le lien indiqué ci dessous


Lien : https://lajoiedeslivres.wixs..
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Rue des Martyrs

Malgré mes a priori « Rue des martyrs » a été je dois l’avouer une agréable surprise.



Je n’ai pas apprécié la première partie du roman, la description de cette jeunesse des années 60 aux codes hermétiques et ringards dans laquelle je ne me suis absolument pas reconnu.



Je n’ai également pas compris pourquoi aucune référence musicale au heavy metal des années 70/80 puis au grunge des années 90 n’était évoquée.



Puis Eudeline est parvenu à m’émouvoir par cette nostalgie d’un passé à jamais envolé, par la perte d’une jeunesse par essence fragile et volatile puis enfin par la fin tragique d’un homme rongé par la maladie.



On comprend alors mieux la terrible solitude du vieux rocker survivant des années de défonce qui a vu la plupart de ses amis et amours disparaître dans le néant.



A ce titre, le passage ou les deux anciens amis se disputent une jeune et belle stagiaire de vingt ans se révèle un monument de pathétisme.



J’ai trouvé très pertinentes les réflexions sur l’évolution de la société vampirisée par Internet et les réseaux sociaux miroirs factices donnant l’illusion de ne pas être seul avec tous ces amis virtuels qu’on ne voit finalement jamais.



Malgré ces critiques on pourra remarquer que c’est assez ironiquement la montée en puissance de sites comme Youtube, Bide et Musique, Wikipedia, grands explorateurs du passé de chanteur has been de Jérôme qui ont provoqué son retour à la vie active.



La preuve en est donc qu’une fois qu’on a compris qu’Internet ne rend pas plus intelligent les gens, l’outil peut s’avérer formidable.



Au final même si on peut souvent être agacé par le coté ancien combattant et par le parisianisme d’Eudeline, sa « Rue des Martyrs » s’est révélée un roman élégant, intelligent et surtout touchant car écrit par une âme meurtrie.
Lien : https://lediscoursdharnois.b..
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Les panthères grises

Sentiment mitigé pour ce livre qui retrace une époque que je n'ai pas connue et qui fait œuvre de peinture sociologique mais un sentiment de "c'était mieux avant" gâche, à mon avis, le plaisir de la lecture.
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Bowie, l'autre histoire

Grosse… énorme déception en lisant ce livre. Certes au début, j’étais plutôt contente et l’introduction d’Eudeline est bien écrite, j’ai apprécié. Mais la suite va de mal en pis et lorsque j’ai fermé le livre, j’étais dans un état d’énervement assez avancé. Pourquoi ?



Eudeline aime-t-il vraiment Bowie ? C’est à se demander. Alors je suis bien d’accord qu’être fan ne veut pas dire être aveugle (ou sourd), on a bien le droit de critiquer ce que font les gens (ce blog et tant d’autres n’auraient pas lieu d’être sinon), mais dire qu’un « costume » est « moche ». Désolée mais ça ne passe pas de mon côté. Une critique ne vaut que si elle est argumentée, encore plus si elle est mauvaise.

Critiques sur critiques. Non seulement de Bowie entre Ziggy et The Next Day. Mais également de tout un tas d’artistes et autres personnages qui ont contribué à l’oeuvre de Bowie (ou pas). Et je ne parle même pas des artistes pris pour comparaison. A ce niveau là, c’est même plus de la critique, c’est du music shaming à mes yeux et j’ai horreur de ça. On a bien le droit de ne pas être touché par la musique d’untel, dire qu’il fait de la merde c’est autre chose, c’est irrespectueux. Être humain, c’est aussi respecter les goûts des autres (couleur de peau, religion, orientation sexuelle, genre, tout ça aussi, c’est la MEME chose). Et même si on s’y connait en histoire du rock, pour moi un jugement personnel ne suffit pas à appuyer le fait que ce quelqu’un dit ou fait soit de la merde.

Mon petit coeur d’historienne a subi un gros choc en ne voyant AUCUNE page répertoriant les sources (écrites ou orales) sur lesquelles Patrick Eudeline s’est appuyé pour écrire son texte. Voir l’histoire de Bowie autrement, je suis tout à fait d’accord. Mais, en tant que lectrice, j’ai le droit d’être informée que les informations ne sortent pas du cul d’une poule. Faut pas pousser mémé dans les orties aussi. Une étude, quelque soit le point de vue, doit présenter SES SOURCES. Et là, ajouté à ces critiques incessantes, désolée mais ce n’est pas possible....https://pauseearlgreyblog.wordpress.com/2016/06/22/bowie-lautre-histoire-patrick-eudeline-top-ou-flop/
Lien : https://pauseearlgreyblog.wo..
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Les panthères grises

Un livre qui commence par "Didier pour la centième fois de l'après-midi reprenait la même ligne de basse." ne peut être qu'excellent. Et effectivement, j'ai adoré le nouveau roman de Patrick Eudeline "Les Panthères grises".



Déjà, Eudeline, avec sa tête de junkie dandy, a une distinction à la Iggy Pop. D'autant plus qu'il est rocker et guitariste et qu'il a écrit sur le rock dans Best puis dans Rock'n Folk. Alors côté musique c'est que du plaisir. En plus il est copain avec Virginie Despentes qui l'a poussé à écrire son premier roman "Ce siècle aura ta peau". Elle a bien fait car il est assez doué.



Dans "Les Panthères grises" (couleur des cheveux obligent) le personnage principal s'appelle Guy et lui ressemble un peu. Il est à la retraite et a du temps. Vieillissant, il a envie de réformer son groupe de rock de jeunesse, les Moonshiners.

Il reprend sa guitare et s'achète du matos pour jouer au mariage de son petit-fils Enzo, avec ses potes Bebel et Didier. Guy regarde le monde d'aujourd'hui avec une nostalgie heureuse ; cette époque où les artistes ne sont ni écrivains ni musiciens mais des stars fabriqués pour le business comme les chefs étoilés des émissions de télé.

Enzo le petit-fils va avoir comme seul objectif d'acheter une maison et un barbecue Weber. Alors quand il pousse son grand-père à lui donner de l'argent trouvant scandaleux qu'à son âge avancé il le dépense dans une guitare, ça pourrait être triste. Mais ça ne l'est pas. C'est même très drôle par moments d'autant plus que l'ancien va dire merde à la jeunesse.

Et quand les vieux rockers ont décidé de ne pas se laisser faire ça donne un livre drôle et émouvant.

Les vétérans lillois, Guy et son copain Didier, le bassiste en déprime, vont fuguer à Paris et participer par hasard à un vol de bijoux. Ils se prennent au jeu immoral et en sont très contents car c'est tout bénef. Eudeline aurait été inspiré par le vol récent de Kim Kardashian. Et c'est vrai que l'actualité est présente dans ce roman réaliste qui a l'avantage de dresser un portrait sociologique des générations Macron avec un regard acerbe et tendre.



Ce livre m'a été offert par les éditions De La Martinière dans le cadre d'une opération masse critique et je les remercie de tout cœur.





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Anoushka 79

Avec Anoushka 79 publié aux éditions Le Passage, Patrick Eudeline, auteur, chanteur punk et critique chez Rock & Folk nous emmène à la fin des années 70 dans un Paris en pleine métamorphose, à la recherche d'Anoushka, jeune punkette destroy disparue. Si ce court roman m'a tout de suite tapé dans l’œil c'est parce que je souhaitais y retrouver une histoire d'écorchés, de jeunes punks désabusés et la subversivité d'un bouquin de Virginie Despentes que j'affectionne tant.

Paris, 1979. Simon est le fils d'un acteur célèbre, on le reconnait à sa gueule. À seulement 20 ans, il a déjà perdu gout à tout, il passe ses journées à trouver un moyen d'avoir son fix du jour et à chercher Anoushka, une jeune femme avec qui il passe du temps parfois mais qu'il ne connait pas si bien. La punkette a disparu et Simon remonte le jeu de piste à travers la capitale pour la retrouver et savoir ce qui lui est arrivé. Une enquête désorganisée, troublée par des rencontres peu recommandables et une plongée dans un quotidien de violences et de drogues.



Si l'histoire est fictive, elle reste ancrée dans un passé réel qu'arrive à nous retranscrire l'auteur grâce à ses propres souvenirs de cette époque. À travers son écriture soignée, qui diffère de celle de Virginie Despentes plus trash et crue, il arrive à nous faire ressentir l'atmosphère de cette époque de la fin des années 70. Eudeline ayant été leader du groupe de punk français Asphalt Jungle, il a vécu cette vie, fréquenté les lieux cités et connus certains personnages de l'histoire. D'ailleurs, Eudeline lui-même est un des personnages de l'histoire, on l'entraperçois dans quelques scènes de même que le controversé Roman Polanski qui a droit à sa scène en compagnie d'une ado de 16 ans. (Cette inclusion me laisse personnellement perplexe. Eudeline nous balance deux trois phrases sur Polanski et ses prétendus "regrets" vis à vis d'actes qu'il aurait commis sous l'influence des drogues. Des phrases sans approfondissement ni incidence dans l'histoire et qui donnent une impression de gratuité inutile agaçante. Mais c'est le seul détail qui m'a dérangée.) La présence d'Eudeline lui-même donne une autre saveur au roman, comme s'il racontait finalement la vie de quelqu'un qu'il aurait pu connaitre à cette époque, inscrivant le récit fictif dans une réalité passée. Ainsi, on a une sensation d'authenticité et d'honnêteté puisque l'auteur n'en fait pas trop. Pas question de rajouter du dramatique car la réalité à cette époque chez les jeunes punks c'était juste ça, un shoot, un concert par ci par là, et rien de bien méchant pour révolutionner la société. Juste des jeunes qui zonaient.



Simon part donc enquêter pour retrouver Anoushka et pour cela, il va nous emmener à travers tout Paris, celui de la fin des années 70. Et finalement pour Simon, Paris est la seule chose qu'il aime vraiment, et ça se ressent. Il s'en rend compte au fil de ses déambulations et déplore les changements en train de survenir dans ce paysage urbain qui lui était familier. Car les années 80 annoncent de gros chamboulements, une volonté de moderniser la ville, de démolir ce passé pour construire autre chose. De nombreux bâtiments sont rasés, détruits, pour y construire à la place des ZAC et des parcs. C'est la fin d'une ère et le début d'une uniformisation des villes où on va perdre ces endroits qui faisaient le charme et la singularité de certains quartiers de Paris. Pour nous restituer l'ambiance parisienne post-punk on se balade alors dans des salles de concerts mythiques, le Gibus, le Rose Bonbon, dans les quartiers de Pigalle, Montparnasse ou encore Belleville. Pour qui vit loin de Paris, cette facette du roman peux à la fois toucher ou garder le lecteur à distance. Car même si l'auteur arrive parfaitement à retranscrire avec sa poésie punk, l'atmosphère authentique de ce Paris qui n'existe plus, on peux aussi se sentir aussi un peu perdu entre tous ces lieux, ces références musicales précises et ses mots d'argots.



À première vue, l'histoire d'Anoushka 79 pourrait être le point de départ d'une romance fleur bleue, pleine de de bons sentiments et on pourrait presque s'attendre à un message typique de l'amour qui survit à tout ou qui guérit ces punks paumés et désabusés d'une vie de décadence. Mais il n'en est rien, heureusement. L'auteur ne cherche pas à moraliser quoi que ce soit ni à faire passer un quelconque message, en dehors du fait qu'il pense que cette ère du punk est terminée. Simon ne connait pas vraiment Anoushka. Ils couchent ensemble, elle vient le voir pour se droguer mais elle n'a jamais parlé d'elle-même. Tout ce qu'il sait, c'est qu'elle se drogue, vole et se prostitue parfois. C'est une jeune femme libre qui n'a peur de rien et qui fait ce que bon lui semble, même si cela n'est pas sans danger. Simon va s'imaginer qui lui est arrivé les pires trucs et véritablement s'inquiéter pour elle, ce que personne d'autre ne semble faire et ce, sans parler d'amour. Anoushka n'apparait quasiment pas dans le roman, c'est Simon qui est au centre du récit. Simon qui malgré sa vie merdique essaie de faire quelque chose de bien pour une fois. Mais autour de lui, c'est le chaos. Les personnages ont la vie dure dans ce roman, ils sont entourés par la violence, les overdoses et la mort. Fidèle à elle-même, la police n'en a pas grand chose à cirer des marginaux et fait son travail n'importe comment, ce qui n'étonne personne. En résumé, pas de guimauve dans cette histoire, ni de happy ending, mais ce réalisme sale et brut tant appréciable qui permet au roman de sortir du lot et de marquer son lecteur.



Anoushka 79 est un court roman qui réussi à dépeindre la fin d'une époque, celle du Punk dans un Paris, lui aussi en pleine mutation. Avec ses personnages désabusés et ses références à la musique contestataire, Patrick Eudeline réussit à accrocher le lecteur dès le début pour une virée authentique dans ses souvenirs d'ancien leader de groupe punk.

Merci aux éditions Le Passage et à la masse critique Babélio pour cette belle découverte !
Lien : http://pugoscope.fr/4644-ano..
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Vénéneuse

Un écrivain remarquable, tout en émotions, en nuances. Une fois le livre refermé, on ne peut s'empêcher de penser que, forcément, un homme d'une telle sensibilité ne pouvait que se faire prendre aux filets de cette sublime bipolaire. Dés les premières lignes on pressent le danger, le risque lié à cette folie latente. Et on tremble par avance même si on attend, on espère cette histoire, cette passion ravageuse qui va se vivre là.

On a peur mais on en redemande ... forcément, une écriture pareille ... fuselée comme les jambes de la belle nîmoise.

Cette fille, Camille, va tenter de fuir une mère castratrice, fuir une famille qui l'enferme, la paralyse aux anxiolytiques et autres psychotropes en tous genres.

Et lui, en héros, éros, essaiera de la sauver, des autres, d'elle-même, rejetant parfois l'idée de la folie d'un revers de manche "dandysmatique". Elle l'attirera telles les sirènes qui, en chantant, rendaient fous les marins d'Ulysse.

Elle l'entraînera vers le fond comme souvent les bipolaires, tellement vivants, charismatiques en diable.

Il va donc être irrémédiablement attiré par sa beauté autant que par cette folie qui fait d'elle une personne irrésistible... au point de se perdre lui même en elle.



Des scènes parfois d'une grande violence que l'on prend de plein fouet même si l'on pouvait anticiper, même si l'on savait par avance que le désastre était imminent, que la souffrance monterait crescendo.

Un roman qui m'a bouleversé,

qui restera gravé, tatoué dans ma mémoire

comme ces cadenas en forme de coeur

qu'ils portent maintenant

sur leurs deux poignets.

"Un tatouage brut, presque carcéral.

Comme un sceau.

Nous nous appartenions désormais.

C'était gravé dans notre chair

et c'est Camille qui en avait décidé ainsi."

Camille, sa Vénus, sa bardot ...
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Anoushka 79

Je remercie Babelio et les éditions Le Passage pour ce livre reçu dans le cadre de l'opération Masse Critique.

J'ai volontairement choisi ce livre pour des raisons personnelles. Raisons qui sont bousculées et bousculantes. Parce qu'a priori sans cet attrait idiosyncratique (si je peux dire), ce livre ne m'aurait sans doute pas motivé plus que ça, et serait sans doute resté sur l'étagère de la bibliothèque...

C'est une histoire de jeunesse, pleine d'idéal, pleine de déceptions, de rêves brisés, de mollesses et de faiblesses. Un jeune privilégié, des jeunes pour certains privilégiés qui n'ont aucun combat à mener, et vivent au final n'importe comment...

Description d'un Paris Punk-désabusé de la fin des 70's probablement assez juste, décrite par l'auteur qui parle de son vécu, on sent qu'il connaît. Plutôt un bon point.

L'histoire par contre n'est pas extraordinairement fine, il y a quelques rebondissements qui font page-turner, mais au final ça ne me semble pas décoller. Je suis resté sur place, à quai.

Je ne vais pas en dire plus parce que sinon vous risquez de perdre le côté suspens qui a quand même son importance. Même si, selon moi, le point fort de ce livre est la part sociologique et culturelle du récit.

Et si celui-ci se veut être un angle particulier et spécifique, le livre parvient quand même à atteindre une forme d'universalité. Et ceci le sauve.

La jacquette entourant le livre est certes "originale" mais, elle non plus, ne m'a pas fait rêver. Le demi-ton sur le demi-ton...

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Bowie, l'autre histoire

Sans être un spécialiste, j'aime Bowie. Au-delà de sa musique, de ses looks, de ses manières, j'aime ce qu'il raconte de notre époque. Sans être un spécialiste, j'aime Eudeline. Au-delà de son look, de ses manières, de ce qu'il raconte de notre époque, j'aime sa plume. Surtout.

Lu d'une traite en une heure (en écoutant successivement les albums Low puis Earthling), on n'y apprend pas grand chose qu'on ne sache déjà sur l'artiste. Tout a déjà été dit, mais pas avec cette lucidité, cet à-propos, ce ton tranché. Les parties les plus intéressantes concernent les débuts et les fins (oui David Bowie a connu plusieurs fins, la première en 1984, la dernière en 2016). Sans doute le coeur de l'affaire est-il plus rabâché et, à l'écoute de tant de pépites discographiques, nécessairement panégyrique, donc moins palpitants d'un point de vue littéraire (même s'il l'est bien plus d'un point de vue musical).
Lien : https://www.tristan-pichard...
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Bowie, l'autre histoire

Un peu déçu. Si l'on a droit à de très belles pages consacrées à "Lazarus" et à "Pin ups" j'ai trouvé le livre un peu superficiel. Et puis quelques erreurs sont impardonnables ( "Reality" n'est pas le premier album sans "Reeve" (!) Gabrels, "Where are we now?" n'est PAS un inédit issu de la compile "nothing has changed"...) ce qui met sérieusement en doute la crédibilité du bouquin. Dommage j'attendais beaucoup mieux d'Eudeline.
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Rue des Martyrs

Le rockumentaire dont on rêve, un archétype de l'artiste to be, il veut être une star, il ne le sera pas vraiment, quoique ... Des sixties au eighties, un ensemble de poncifsvpour un bouquin au final assez entendu et attendu. Mais en fait, on dérive avec Jérôme, on le suit avec plaisir. Si on aime la musique, à lire en priorité aux bibliographies surannées de superstars sur le déclin.
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Anoushka 79

Que l'on aime ou pas Patrick Eudeline force est de reconnaitre que c'est un conteur extraordinaire . J'aime son écriture toujours réaliste mais jamais vulgaire , j'aime sa vision des seventies parce qu’à 99 % c'est mes souvenirs qui resurgissent sous sa plume et "Anoushka 79" est une pure merveille . À sa lecture je me suis revu jeune punk totalement incontrôlable battant les pavés à Bruxelles , Barbès ou Amsterdam parce qu’à l'époque , sans internet , on voyageait beaucoup . Je me suis reconnu dans quelques traits de caractère de ses personnages et leurs pratiques avec l'alcool coulant à flot mais heureusement pour moi beaucoup moins de dope et une pensée pour les amis qui sont restés en chemin .L'intrigue policière n'est qu'un prétexte pour dresser un chant d'amour à une époque et surtout un Paris à jamais disparu . Un grand cru que je vais m'empresser de relire pour bien en saisir toutes les subtilités et revivre par procuration mes années folles .
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Ce siècle aura ta peau

Je tends l'autre veine !



C'est sans aucune prétention que je dis avoir lu une quantité incroyable de livres tout au long de ma vie.

Au final, peuvent être classés parmi plusieurs catégories.



Il y a ceux qui sont tombés dans l'oubli, reste le titre pour certains d'entre eux, voire un vague souvenir du sujet abordé, mais rien de plus.



Il y ceux dont on se souvient mieux, des pages qui collent à la mémoire et qui tiendront sans doute jusqu'au bout de la route, mais on ne les relira pas pour autant.



Il y en a d'autre qui vous ont marqué, sans doute avez-vous comme moi suivi certains auteurs grâce à un ouvrage. On retiendra parfois plusieurs titres, d'autres fois un seul ("Hygiène de l'Assassin", d'Amélie Nothomb, par exemple pourrait à mon sens définir à lui seul la carrière de l'auteure, avec "Les Catilinaires" tout de même, mais le reste est transparent.



Et puis il a les déferlantes, les œuvres qui restent gravées dans la tête, dont on parle, que l'on connaît presque par cœur à force de relectures fragmentaires ou totales, compulsives. On aime les offrir, juste pour partager ce qu'on y a trouvé. A chaque fois qu'on replonge dedans, on y trouve de nouvelles choses, le recul offre parfois des visions prophétique. On passe du rire au larme, de l'émotion à la terreur. Une fois qu'on en sort, on ne sait plus quoi lire d'autre, on a un moment de vide total.

Ces livres sont rares, des perles, des joyaux : "Ce Siècle aura ta peau" fait indéniablement partie de cette catégorie. Il est à classer avec "Flash ou le grand Voyage" de Charles Duchaussois, "Drugstore Cowboy" de James Fogle, "Tideland" de Mitch Cullin, "Confessions d'un mangeur d'opium" de Nick Toshes, "Le Festin nu" de William Burroughs, "Jours tranquilles à Clichy" d'Henry Miller, "Dynamique du Chaos" de Ghislain Gilberti, "La Faux soyeuse" d'Eric Maravellias, la trilogie "Vernon Subutex" de Virginie Despentes, L'Extension du domaine de la Lutte" de Michel Houellebeq...

Je pourrais en citer bien d'autre mais l'essentiel est dit : "Ce Siècle aura ta peau" de Patrick Eudeline, édité par Florent Massot en 1997 (quelle putain de belle époque !) trouve sa place en tête de liste parmi ces livres dont on parlera encore dans cent ans.

Parce que les écrivains actuels oublient une chose lorsqu'ils pensent graver leur nom dans le marbre de l'immortalité, même si leurs bouquins sont distrayant, voir très bon, on les oubliera. Ceux d'Eudeline, et celui-ci tout particulièrement, est un monument inébranlable.
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La Malle

Vuitton a longtemps été, simplement, un malletier. Je dis cela parce que Marc Jacobs en a fait une marque de mode, chose qui devrait continuer sous la houlette de Nicolas Ghesquière, récemment désigné pour lui succéder. Bref, un malletier. Qui conçoit et réalise donc des malles - certes, de légende. Jusque là, rien d’extraordinaire, un malletier qui conçoit des malles.



En fait, si, parce que ce qui nous concerne ici sur un blog culture, c’est que Gaston-Louis Vuitton, qui fut certainement un curieux personnage, a durant sa vie fait œuvre de collectionneur d’informations concernant son idée fixe : les malles, oui - forcément. Il rassembla, à la manière d’un documentaliste avisé, coupures de presse, anecdotes, relations avec les clients les plus extravagants… À la façon d’un documentaliste consciencieux aussi, parce que Gaston-Louis n’oubliait pas de noter noms des journaux, dates de publication et de ranger par thème : malles égarées, malles sanglantes - faut-il être passionné !



Tout ceci est actuellement conservé dans les archives de la maison de luxe à Asnières. Et des archives qui dorment, c’est tout de même dommage. Pour s’en saisir, Vuitton a eu la très bonne idée d’inviter onze écrivains fort différents à s’inspirer d’un de ces témoignages pour écrire leur propre histoire de malle.

Sur le principe, j’ai trouvé que c’était là une très bonne idée : il y a toujours quelque chose de passionnant à voir comment des sensibilités artistiques fort différentes les unes des autres traitent un exercice de style.

Et c’est une grande réussite, pour cette raison-même, et puis aussi parce que, comme moi, vous serez peut-être surpris d’apprécier plus que de coutume des écrivains que vous aimez à l’ordinaire modérément - et inversement, c’est la force de ce que peut révéler la commande : un changement dans le mode opératoire de l’écrivain. Il y a aussi ceux que vous n’aimez pas, et qu’ils narrent une histoire de malle ou une autre de leur totale pure invention n’y changera évidemment rien.



Pour ma part, je dois avouer avoir été ravie comme une enfant par deux contributions : celle de David Foenkinos, qui choisit de mettre en scène le célèbre magicien Houdini, défié par Georges Vuitton à la Belle époque, et celle de Yann Moix, échange épistolaire hilarant entre Georges-Gaston Vuitton et Monsieur Prince, qui tente de lui extorquer des malles à l’oeil, pour satisfaire son patron - qui n’est autre que Sacha Guitry.

La nouvelle de Virginie Despentes m’a évidemment plu, même si je n’ai guère été étonnée de la trouver au rayon des malles sanglantes - j’aurais aimé qu’elle choisisse autre chose, mais sans doute valait-il mieux qu’elle reste sur les terrains terribles sur lesquels elle excelle.



Quelques déceptions, incarnées par un teddy bear terriblement prévisible d’Éliette Abécassis, et une Sophie Joconde de Patrick Eudeline que j’ai trouvé un peu ampoulée.



Prenant racine dans des archives que l’on devine incroyablement fournies, mais s’en détachant pour proposer des textes de tout genre, la palette des récits de nos contemporains réécrivant l’histoire de Vuitton par un petit bout de serrure de malle surprend et amuse - quand elle n'effraie pas...
Lien : http://www.vivelaroseetlelil..
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