Dans un silence de Satie, on ne sait jamais quand la prochaine note tombera, ni laquelle ce sera. Malgré tous nos savoirs, et peut-être un peu à cause d’eux, nous l’attendons là où elle n’arrivera pas. Nous pensons compléter en esprit les phrases musicales, mais nous nous trompons. La note attendue arrive toujours à côté, plus haut, plus bas, en retard ou en avance. On dirait que l’artiste se moque de nous; je préfère croire qu’il nous taquine, et que ce jeu n’est possible, justement, que parce que l’auditeur a une certaine expérience de la musique.
Il ne faut pas prendre au sérieux des paroles prononcés à la légère ni déplorer la légèreté des propos tenus à l'heure de la pause. Peu de gens, dans le fond, se forcent tout le temps. Même pas les intellectuels.
«Tu es un gars intelligent, toi.» Et cette idée à la fois la surprenait et confirmait ce que tous deux pensaient: il n'existe pas de corrélation entre l'intelligence et la place qu'on occupe dans la société.
Marc et Mylène ne s'étaient pas mariés. Personne ne le faisait à l'époque et Marc était bien content de s'épargner ce trouble et cette dépense, sans compter les effusions publiques forcément gênantes. Les jeunes maintenant se marient, paraît-il, et même sa fille y pense, parfois trouvant dommage de «se priver d'un si beau moment». À la limite, faire un party, oui, ils auraient pu, mais il n'était pas question de passer à travers ces scènes - la demande, les voeux, les danses, etc - qui nous forcent à nous donner en spectacle.
Ce que l'on appelle la littérature québécoise est le fait d'une Manitobaine, d'une Acadienne et de deux lesbiennes expatriées. Du côté des hommes, il y a le fou, les suicidés, l'homme invisible et le fils à sa maman. Ensemble, ils ont produit le Grand Discours Québécois
Je sais que plus personne ne veut rien savoir. J'ai vu diminuer les ressources consacrées aux arts, aux archives, à la recherche, à l'enseignement… Je constate : l'avenir qu'on nous prépare aura lieu sans nous. Bientôt, nous ne servirons plus à rien.