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Critiques de Paul Bourget (27)
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Voyageuses

C'est toujours un plaisir de lire et relire des nouvelles, genre littéraire davantage pratiqué dans le monde anglo-saxon qui exige de la concision et un art consommé de l'intrigue.



Ces Voyageuses sont six femmes que Paul Bourget a croisé lors de ses voyages à la fin du XIX siècle en Toscane, en Provence, en Grèce, en Amérique du Nord, en Suisse et en Irlande. de la paysanne dévouée à son vieux curé, à l'aristocrate, de l'épouse fidèle à la courtisane, chacune incarne un type social, un caractère, dans un contexte où l'inattendu brise brutalement les convenances et révèle l'individu sans fard.



Rédigé d'une plume classique et élégante, ces nouvelles peignent un art de vivre disparu avec les guerres mondiales et la fin de la civilisation rurale. Un décor plus proche de Flaubert et Maupassant que de Dickens.



Paul Bourget décrit avec talent les paysages et dessine d'un trait les silhouettes et leurs caractères, puis noue l'intrigue et la conclut en laissant le lecteur en déduire la morale, parfois venimeuse, souvent bienveillante, car « c'est bon quelquefois de se prouver à soi même que l'on vaut mieux que sa vie ».
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Les Deux Soeurs





Paul Bourget fait partie de ces romanciers prolifiques du XIXème siècle, fréquentant les salons parisiens, complètement ignoré de nos jours.



Ce court roman à thèse Les Deux Sœurs met en scène un trio amoureux. Il aborde le mariage, le veuvage, la fidélité, l’adultère, la passion amoureuse.

L’auteur est moralisateur, les actes des différents personnages sont analysés au regard de la morale. Le point de vue, très traditionnaliste et replacé dans le contexte, était très répandu à cette époque.



J’ai personnellement apprécié le style de Paul Bourget, le contenu du roman et spécialement la fin sont très prévisibles.





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Les Deux Aveux

Cette nouvelle de Paul Bourget, auteur reconnu et apprécié du début du XXe siècle, a gardé toute son actualité sur le plan tant sociétal que juridique. Un vol de billets de banque a été commis chez un notaire et le coupable semble vite trouvé, le clerc du notaire ayant avoué le méfait dans un accès de délire dans un état fiévreux. Le notaire s’adresse à son ami juge d’instruction afin de faire arrêter le coupable présumé. Mais le juge d’instruction a des doutes sur la culpabilité du clerc, ce malgré ses aveux.

Je laisse aux lecteurs le privilège de découvrir la suite de cette nouvelle, qui excelle moins par son intrigue que par les questions diverses qu’elle soulève. L’on reproche souvent aux nouvelles de manquer de profondeur, mais Les deux aveux de Paul Bourget soulève des questions essentielles qui ont éveillé mon intérêt pour cette nouvelle datant de 1920. Certains éléments d’ordre juridique de l’intrigue m’ont aussi un peu rappelé l’excellent roman « La petite menteuse », écrit un siècle plus tard.
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L'Écuyère

Roman d'amour.

En 1902, à Paris. le comte de Maligny s'éprend d'une jolie écuyère anglaise, Hilda Campbell. le père est maquignon, vendeur de chevaux de race, essentiellement pour la chasse à courre. Sa fille Hilda, 22 ans, est dresseuse et démonstratrice avec son cousin John Corbin.

De Maligny est un coureur, mais il semble sérieusement épris de cette jeune fille. Quand il annonce ses fiançailles, c'est un déclassement social, et il annonce par lettre la rupture de fiançailles, car sa vieille mère en a fait une syncope.

Cependant, Hilda apprend que six mois plus tard, notre coureur de jupons s'affiche avec deux femmes.

.

Ma note est un peu sévère, car

Les histoires d'A

Les histoires d'amour

Les histoires d'amour finissent mal

Les histoires d'amour finissent mal en général.

.

Et puis je sors de ma zone de confort. Ce livre était dans ma PAL depuis 2015 ; je l'ai acheté car sa couverture est d'origine, édition 1921, Plon-Nourrit, plus belle que celle affichée ici. Il fait partie de mes 80 livres de 100 ans et plus.

Paul Bourget, de l'Académie Française, joue au psychologue ; il semble bien y arriver, se mettant tour à tour dans la tête des personnages.

Mais des volte-face,

des jalousies,

des calomnies,

des jeux de dames,

des jeux des âmes,

c'est pas trop mon truc :)
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Les Deux Soeurs

Une vraie purge ce roman ! De la morale du début à la fin avec une glorification des sacrifices de la femme vertueuse, unique statut autorisé à une femme respectable ! Sans oublier le pardon suite à la confession de la sœur envieuse à la sœur pleine de bons sentiments !



Après avoir lu le CV de l’auteur je ne suis pas plus étonnée que ça de la tournure de sa plume, réac au possible ! Jane Austen aurait fait un petit bijou de ce sujet !



Deux étoiles pour la tournure des phrases et l'usage de conjugaisons oubliées.



Challenge Féminin 2022/2023

Challenge Riquiqui 2023

Lecture Thématique Juillet/Août 2023 : Français
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Le Disciple

Paul Bourget, pour qui la postérité a été sans concessions, a cependant bénéficié de 1880 à 1930 d'une réputation littéraire égale à celles de France (Anatole) ou de Zola (Emile). Bourget fut dans la première partie de sa vie un disciple d’Hyppolite Taine, éminent idéologue du positivisme athée, lui aussi il faut bien dire un peu oublié. La seconde partie de sa carrière fut au contraire à l’opposé de cette idéologie scientiste et matérialiste. Devenant catholique convaincu, il sera fermement antidreyfusard et finira sa carrière bien à droite, se rapprochant de Maurras et autres joyeux bougres.



« Le disciple » est l’œuvre majeure de ce romancier aujourd’hui délaissé. Il condamne les idées de Taine qui, selon lui, conduisent au fanatisme, à l’endoctrinement, au meurtre ou au suicide. Prenant exemple sur l’affaire Chambige, fameux fait divers qui défraya la chronique à la fin du 19ème siècle, ce livre raconte comment un jeune étudiant, disciple d’un penseur en vogue, Adrien Sixte, cherche à abuser d’une jeune fille de bonne famille, pour la forcer ensuite au suicide en manipulant ses sentiments. Sixte verra alors ses convictions vaciller sous le poids de la culpabilité.



Pour Bourget, l’influence des philosophes, des maîtres à penser, est tellement forte, qu’elle conduit des êtres fragiles à commettre au nom de ces idéologies les pires des crimes. Pour combattre ce scientisme très en vogue à l’époque, il faut donc se rassembler sur ces fondamentaux : religion, patrie, spiritualité. Bourget condamne l’excès de lecture (sic !) qui pervertit la jeunesse et l’éloigne des chemins spirituels. Il en souligne la dangerosité en l’associant aux suicides de couples romantiques, qui faisaient fureur dans une certaine partie de l’intelligentsia d’alors.



Il est curieux de remarquer à quel point ce type d’arguments garde tout son sens actuellement, si on remplace par exemple « livre » par « internet » ou « jeu video ». En cela, Bourget est l’archétype du conservateur idéologue, qui subsiste de génération en génération. Reste un très bon roman, bien construit, au style agréable faisant parfois penser à Balzac, dont Bourget se disait fervent. A (re)découvrir.
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Les Deux Soeurs

Lire Les deux soeurs de Paul Bourget, c'est se plonger dans l'ambiance de la bourgeoisie française du 19ème siècle, à une époque où le Mariage était une valeur à part entière.



Madeleine et Agathe sont soeurs mais sont extrêmement différentes: l'une est douce, affectueuse, honnête et loyale, tandis que l'autre est plus ambitieuse, égoïste et souvent torturée par la jalousie.

En souhaitant le meilleur pour sa soeur, pourtant peu sympathique, Madeleine s'embarque dans une "aventure amoureuse" qui va mettre son coeur et ses sentiments à rude épreuve...



Lu d'une traite au cours d'un voyage en train, je reconnais que cette histoire et les sentiments qui y sont décrits ont un petit côté désuet qui n'en font pas un roman à la dimension universelle.

Cependant, si l'on admet le contexte de l'époque, j'ai trouvé très agréable et assez prenante cette description des relations difficiles entre les deux soeurs et des méandres tortueux empruntés par les personnages et leurs états d'âme pour aboutir au dénouement final!...



Au final, un très bon moment de lecture, qui m'a un peu replongée dans l'ambiance de mes rêves de Prince Charmant de ma jeune adolescence, dans lesquels des valeurs comme la droiture, la générosité et la loyauté n'admettaient aucune nuance, ni compromis!...
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Les Deux Soeurs

J'ai un avis mitigé sur ce livre numérique téléchargé gratuitement, choisit pour son titre « Les deux soeurs » qui m'a touchée puisque j'ai également une soeur. La comparaison s'arrête là.

Je découvre l'auteur, Paul Bourget, catholique et réactionnaire de droite que je n'aurai pas lu si j'avais pris connaissance de son parcours avant cette lecture. Mais je vais être franche sur le livre de celui qui a occupé le fauteuil De Voltaire à l'académie française jusqu'en 1935.

Le thème de ce roman psychologique est la passion coupable et la soumission des femmes aux conventions. C'est un beau sujet qui montre malheureusement que l'adultère n'est pas concevable pour les femmes qui évoluent dans le monde bourgeois.

Agathe de Méris est déjà veuve à trente ans. Alors, sa soeur cadette, Madeleine Liébaut, s'est mis en tête de lui trouver un mari pour qu'elle ne reste pas seule. Elles sont riches, se ressemblent physiquement mais leurs caractères sont opposés, autant l'aînée est taciturne autant la plus jeune aime la vie.

Quand Madeleine croise en Suisse le Commandant Louis Brissonnet présenté par le Baron Favelles elle est sous le charme. Seulement voilà, le charme est si grand qu'elle en tombe amoureuse. Elle se l'interdit et le présente à sa soeur qui va succomber également. Pour autant, le jeune officier a du mal à se déclarer et Madeleine cache ses sentiments honteux à Agathe.

J'adore les mélos d'autant plus que l'écriture vieillotte de l'auteur donne un côté rétro à cette histoire, avec l'utilisation de l'imparfait du subjonctif par exemple « Je lui demandai si elle pensait qu'il vous plût et que vous lui plussiez… ».

Mais ce qui m'a gênée c'est la description des sacrifiés volontaires : le soldat et la femme honnête. Les propos sont ceux de colonialistes endurcies avec un officier qui s'intéresse plus aux lions en Afrique qu'aux africains à combattre et ceux de phallocrates avec des portraits de femmes qui doivent restées honnêtes en mettant la fidélité conjugale au-dessus de l'amour.

Personnellement, j'aurai aimé que les deux soeurs amoureuses du même homme se lâchent un peu plus.





Challenge Coeur d'artichaut 2022

Challenge Riquiqui 2022

Challenge XIXème siècle 2022

Challenge XXème siècle 2022

Challenge ABC 2022/2023

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Laurence Albani

Un bon roman, très bien écrit.

Je déplore néanmoins la dichotomie des personnages principaux et la naïveté du récit. Néanmoins, cette époque historique est intéressante car les mœurs provinciales, plus tout à fait du siècle précédent mais pas encore du siècle nouveau, montrent vraiment la transition fulgurante qui s'est opérée à cette époque du début du 20ème siècle.
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Cruelle énigme

Cruelle énigme, mère de nos résilience de nos instants de vie.

Pensées, réflexions et analyses de ces méandres au mystères si profonds.
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L'Irréparable - Deuxième Amour - Profils Perdus

Qui lit encore Paul Bourget ? L’écriture est toujours d’une grande élégance, sans affèterie ni niaiserie, comme certains ont pu le lui reprocher. J’aime particulièrement cette douceur dans les évocations de ces portraits de femmes rencontrées qui sont des profils perdus, évanescents, évoqués avec une nostalgie charmant elle-même accompagnée de réflexions tout à la fois philosophiques et psychologiques émanant du narrateur,

J’ai plaisir à découvrir ces écrivains disparus et oubliés, qui décrivaient si naturellement les paysages, les visages et les attitudes. Tout un monde aujourd'hui évanoui.

Grand nombre d’écrivains contemporains feraient bien de prendre exemple sur nos auteurs récemment disparus. Leurs histoires et descriptions souvent pauvres ou proches du vulgaire voire de l’obscène, auraient en effet beaucoup à gagner en s’élevant au-dessus d’une mode stupide (voire un diktat) qui fait mélanger tous les styles dans un seul roman.
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Le Disciple

Chaque livre à sa personnalité. Comme pour les humains, la première impression que l'on peut avoir d'un livre est basée sur l'apparence physique. Une collection se démarque par des caractéristiques génériques qui se déclinent ensuite en plusieurs variantes. Ainsi en est-il des livres de poche. Chacun sait que le "Livre de Poche" est apparu le 9 février 1953 à l'initiative d'Henri Filipacchi et édité par la Librairie générale française. Je ne vais pas faire un historique, mais rappeler simplement que l'idée est ancienne et remonte au XVIIe siècle avec les livres de colportage.



Je me souviens d'un reportage retrouvé récemment sur le site de l'INA ou un étudiant interviewé considérait que cette initiative du livre de poche était critiquable, car cela permettait à des personnes n'ayant pas la culture nécessaire de lire des oeuvres qui d'ordinaire étaient réservée à une certaine élite : "Cela fait lire un tas de gens qui n'avait pas besoin de lire... on leur a fait délaisser 'Nous deux' ou 'La vie en fleur' et d'un seul coup ils se sont retrouvés avec Sartre dans les mains, ce qui leur a donné une sorte de prétention intellectuelle qu'ils n'avaient pas avant". En d'autres termes, cet aristocrate de la lecture, pensait qu'il n'était pas donné à tout le monde de goûter à sa juste valeur, les grands auteurs et la crainte était que maintenant chacun se serait senti autorisé à porter un jugement sur des concepts mal assimilés. On est bien loin aujourd'hui d'un tel raisonnement, et je pense que cet étudiant qui doit avoir maintenant dans les soixante-dix ans ou plus a, depuis, changé d'avis et c'est heureux. le livre de poche est un moyen de démocratiser la lecture en rendant accessible au plus grand nombre des ouvrages qui étaient jusque-là imprimés dans des éditions coûteuses et encombrantes. Editions conçues pour remplir les massives bibliothèques des appartements haussmanniens mais inaptes à trouver une place sur les chétives étagères IKEA du sous-prolétariat impécunieux (mais non moins férus de littérature). le livre de poche, grâce à son format réduit et son poids plume a pu s'insérer dans les espaces réduits où vivent généralement les personnes de condition modeste.



 Ainsi, on peut éprouver plus ou moins de sympathie à l'égard d'un livre comme envers un humain. Les livres de poche se distinguent immédiatement par leur format, mais aussi par les couleurs des couvertures et leurs illustrations souvent attrayantes. À une certaine époque même la tranche était colorée, en vert, rouge ou jaune. Plusieurs piles de ces poches versicolores, posés du côté de la tranche, forment un tableau cubiste du plus bel effet. Il faut signaler aussi la légèreté, la maniabilité et la souplesse de ces petits livres dont l'épaisseur supplée parfois au manque de surface.



 Et s'il est vrai que les premières éditions des grands classiques étaient livrées nues, dépouillées de commentaires, il en est tout autrement aujourd'hui concernant la collection "Les classiques de poche" dans laquelle est édité le livre que je viens de lire "Le disciple" de Paul Bourget (1852-1935). le roman est précédé de plus de trente-deux pages d'introduction ainsi que d'une note précisant le contexte de la publication de l'oeuvre. En fin de volume, un dossier de trente-cinq pages contient des extraits des correspondances de Paul Bourget, des textes d'Anatole France et de Taine à propos de l'oeuvre. Tous ces compléments (ainsi que de nombreuses notes de bas de page) permettent au lecteur d'approfondir sa compréhension de l'ouvrage.



 L'histoire est celle d'Adrien Sixte, éminent professeur de philosophie, dont la vie est perturbée par une convocation chez le juge à propos du meurtre d'une jeune femme perpétré par l'un de ses anciens élèves, Robert Greslou. de sa prison, ce jeune homme rédige une confession à l'intention de son maître à penser. En lisant ce texte, le professeur découvre l'influence néfaste de son enseignement sur l'équilibre mental de son disciple dont la sensibilité exacerbée a peu à peu évoluée vers un romantisme morbide. La mère de Robert Greslou, convaincue de l'innocence de son fils, sollicite le professeur pour que celui-ci vienne plaider sa cause au tribunal. Adrien Sixte est forcé de reconnaître que "…le caractère de Robert Greslou, déjà dangereux par nature, avait rencontré, dans ses doctrines à lui, comme un terrain où se développer dans le sens de ses pires instincts…" (extrait de la page 303). Écrivain chef de file de sa génération, académicien, Paul Bourget, nationaliste, royaliste et catholique est aujourd'hui oublié, mais son roman "Le disciple" qui ouvre un débat sur la responsabilité morale de l'écrivain et plus largement des intellectuelles est encore lu de nos jours. Il s'agit d'un roman à thèse, ou l'influence De Balzac, que Bourget admirait, est partout présente par ses références à des philosophes, à des auteurs comme Rabelais, à des généralités prenant à témoin le lecteur comme par exemple "Preque tous les cloîtres ne sont-ils pas bâtis dans des endroits qui permettent d'embrasser par le regard une grande quantité d'espace" (page 62). le style est purement celui des grands écrivains du XIXe siècle ce qui explique sans doute en partie la désaffection des lecteurs d'aujourd'hui et en particuliers des plus jeunes, pour son oeuvre. Pourtant cet auteur mériterait une plus grande place tant son écriture est belle, précise et riche, ponctuée de très fines observations et d'analyses psychologiques étaillées. Bourget se veut docteur en sciences sociales et tente, par le prétexte du roman (toutefois inspiré par des faits réels : le procès Chambige), d'énoncer ses propres théories sur les mécanismes psychologiques de la passion. C'est sans doute influencé par son père Justin Bourget, agrégé de mathématiques, qu'il prétend mettre en équation le sentiment amoureux. Ce besoin d'exprimer des idées peut parfois perturber le lecteur et le détourner d'une histoire qui est par ailleurs parfaitement racontée et non dénuée de suspense. Un roman complexe, mais servi par une langue d'une grande élégance rédigé à une époque où les écrivains avaient lu tout Shakespeare, Balzac et Stendhal avant l'âge de dix ans.



 Merci livre de poche, toi qui a introduit chez moi de si nombreux auteurs d'une disponibilité sans faille pour me conter, au creux de l'oreille, à toute heure du jour ou de la nuit, les aventures épiques de leurs personnages et à travers eux leurs plus belles et nobles pensées. Je rêve d'un monde ou les étagères des buralistes et les tablettes des bistrots seraient garnies de livres de poche, on verrait le soir, à une heure tardive, en sortir de riants jeunes hommes, ivres de littérature, les yeux remplis de rêves.



Bibliographie :



"Le Disciple", Paul Bourget, Les classiques de Poche (2010), 378 pages.



"Dictionnaire des littératures de langue française", article "Paul Bourget "par M.O. Germain, Bordas (1987).
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La Terre promise

Il faut probablement lire ce roman deux fois pour en apprécier pleinement toute la saveur. En effet, s'il est remarquablement écrit, il est également d'une lenteur peu commune. Et ce n'est pas un mal puisqu'on ne s'ennuie jamais sous cette plume magistrale mais on ne peut s’empêcher parfois de trépigner pour savoir ce qui va arriver aux personnages.



En effet, les personnages sont attachants, nuancés et superbement décrits. Les tumultes sentimentaux qui les habitent sont couchés sur papier avec une justesse que j'ai rarement rencontrée en littérature.

Je me suis trouvée très légèrement déçue par la fin, tout en étant persuadée qu'aucune autre fin n'était véritablement plausible avec les éléments mis en place par l'auteur. Il nous faut accepter que cette histoire n'est pas un roman, c'est une tranche de vie dont on ne connaît pas toutes les chutes.



Bref, une excellente découverte qu'ont été ce roman et surtout cet auteur. Aux amateurs de belles lettres et de récits lents et romantiques (au sens littéraire du terme), je vous recommande chaudement ce livre.
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L'étape

La gloire, le succès sont souvent éphémères : Paul Bourget en est l'exemple parfait. Mentor de toute une génération au début du XXème siècle, la postérité n'a guère retenu son oeuvre et cela se comprend à la lecture de ce roman à thèse bien écrit mais particulièrement ennuyeux. Ouvrage intéressant tout de même car il permet de se replonger dans la mentalité d'une partie de la France de 1900. Aujourd'hui, certains oublient que la France n'est pas née en 1789, qu'elle a été une monarchie et qu'elle a des racines chrétiennes. Paul Bourget lui voudrait nier la Révolution, "ses faux dogmes", "sa manie égalitaire". Tout son roman est écrit pour démontrer (je cite) "l'infériorité morale de la république face au christianisme", ce qui le rend aujourd'hui (mais aussi à l'époque) caricatural. Les bons, ceux qui sont dans le Vrai sont les personnages catholiques et conservateurs. Les autres, à l'image de Joseph Monneron, professeur athée, anticlérical et républicain sont au mieux naïfs et dans l'erreur ( la conscience seule ne peut rendre un homme bon, il lui faut une éducation religieuse pour Bourget), au pire des faussaires, des escrocs, des manipulateurs. La famille de Joseph Monneron qui a connu une ascension sociale trop rapide qui l'a coupée de ses racines paysannes (en cause l'Ecole de la République !) part à vau l'eau. Le brave homme croit en l'Homme, en sa conscience, en la bonté, à la libre pensée, s'intéresse aux questions sociales, aux idéaux de 1789 quand son ancien camarade d'école Victor Ferrand est dans le Vrai, élevant sa fille la pure Brigitte dans la Tradition, la religion catholique. Un des fils de Joseph Monneron, Jean tombe amoureux de cette jeune fille mais son père ne peut la "donner" qu'à un catholique pratiquant sincère.

A noter qu'on ne peut pour Bourget être et catholique et républicain (des personnages du roman sont là pour le démontrer).
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Le Disciple

[Roman audio, lu par Christine Sétrin]

Je me retrouve toute chamboulée à l'écoute de ce roman que j'ai dévoré en une journée. Tout m'y a semblé absolument remarquable et bouleversant si bien que je crois tenir là un nouveau candidat à emmener sur une île déserte...



L'écriture, d'abord, y est splendide. Sans être lourde, elle est intense, juste et soutenue. Le style est superbe d'un bout à l'autre du roman et supporte sans difficulté cette histoire complexe et les descriptions très longues d'états d'âme intérieurs qui seraient rasoirs dans n'importe quel autre ouvrage.



L'histoire est complexe, je l'ai dit. Plusieurs récits sont enchâssés dans une trame principale et de nombreux personnages très détaillés et complets y évoluent sans aucune fatigue ou confusion pour le lecteur.

Mais surtout, l'histoire sert de support au développement de théories psychologiques et philosophiques parfois contradictoires défendues par ses personnages et aussi par la morale de l'histoire. Du point de vue du fond, donc, on se retrouve également face à un enchâssement complexe et riche. Quelle chance, quelle nourriture intellectuelle exquise et rare!



Enfin, la lecture par Christine Sétrin y est impeccable, sobre et tout à fait bien appropriée. (disponible gratuitement et légalement sur le site litteratureaudio.com)



Ce roman, malheureusement complètement inconnu, devrait figurer aux côtés des plus grands noms de la littérature du 19ème siècle. En tout cas, je vous recommande énergiquement sa découverte!
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Un crime d'amour

[Roman audio, lu par Daniel Luttringer]

Cet auteur méconnu a une fois encore produit une très belle et intéressante description des sentiments humain dans un style soutenu que j'apprécie. Le thème de l'adultère et la perdition qui n'est pas traité pour la première fois dans les ouvrages de P. Bourget, se développe ici sous un autre angle.



Néanmoins, si ce n'est l'intérêt psychologique, historique (et biographique), j'ai trouvé ce livre assez long et un peu rasoir. Les personnages, trop caricaturaux, dichotomiques et trop peu nuancés, y animent un pathos lourd et qui manque parfois de crédibilité.



La lecture par Daniel Luttringer est excellente et irréprochable. Elle est disponible gratuitement et légalement sur litteratureaudio.com.
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Le danseur mondain

[Roman audio, lu par René Depasse pour le site litteratureaudio.com]

Un bon récit qui, malgré ses boulevards narratifs, a quand même réussi à me surprendre, à la fin. Les personnages sont simples et sobres, tous nuancés et justes, mais parfois trop peu développés. De même pour l'écriture que j'ai trouvée sobre, efficace. Mais son absence d'envol m'a un peu déçue.



Au cours du récit, il n'y a que de petits détails qui nous montrent qu'on a quitté le 19ème siècle : une jupe courte, l'usage d'une automobile ou d'un téléphone. Mais les personnages comme l'auteur se révèlent profondément marqués par la guerre et on le découvre au fil du récit.

Historiquement c'est assez intéressant, du coup.



La lecture par René Depasse est irréprochable et très agréable dès qu'on passe au-dessus de son accent un peu particulier.
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Les Deux Aveux

Paul Bourget est un écrivain né en 1852, mort en 1935 qui fût membre de l'Académie française.



Réputé pour ses analyses de mœurs et analyses expérimentales, il est également l'auteur de nombreux poèmes, pièces de théâtre et essais.



Mais ce que l'on sait moins, c'est que Paul Bourget a également écrit des nouvelles policières comme le démontre la nouvelle « Les deux aveux », publiée en son temps dans le magazine « Lecture pour Tous » du mois de juillet 1920.



Paul Bourget nous livre là, une nouvelle policière dans laquelle le crime est résolu dès le début. Un notaire laisse de l'argent dans son tiroir le temps de raccompagner dehors son client, son second clerc vient déposer des papiers dans le bureau. Quand le notaire recompte l'argent, il manque deux billets. Le second clerc ne se rend pas à son travail le lendemain pour cause de maladie et, en plus, il avoue le vol durant son sommeil agité... Pourtant, si tout accuse le jeune homme, le juge d'instruction ne semble pas totalement convaincu et va se laisser guider par son instinct.



Paul Bourget profite de cette situation « policière » pour introduire d'autres notions, plus proches des écrits pour lequel il est réputé, des questionnements psychologiques, et même juridiques. Un innocent peut-il confesser le crime d'un autre dans un état fiévreux ? Toute confession est-elle preuve de culpabilité ?



Pingré va tout mettre en œuvre pour tenter de répondre à ces questions.



La nouvelle « Les deux aveux » de Paul Bourget a été diffusée dans le journal « Lecture pour Tous » de juillet 1920.
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Le Disciple

Ce roman de Paul BOURGET, un auteur que je n'avais encore jamais lu, est un magnifique livre, écrit avec une plume de grande qualité, et doté d'une intrigue qui laisse à réfléchir à l'impact que peut avoir un maître sur son disciple (d'où le titre), fût-ce un maître à distance. Le philosophe, Adrien SIXTE est ce maître, et Robert GRESLOU en est le disciple, tous deux sont des intellectuels à un tel degré qu'ils vivent dans le seul objectif d'étudier les comprtements. Mais une histoire de sentiments va soudain apporter le trouble dans ces deux esprits.

C'est, je l'ai dit, écrit par un maître de la langue française, mais l'intrigue n'en a pas moins d'importance.

Passionnant.

A lire absolument.
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Le danseur mondain

J'entretiens un rapport particulier avec ce livre. Je l'ai trouvé abandonné et abîmé en centre ville, pages imprimées dans les années 1920. Je ne connaissais pas l'auteur. La couverture abîmée me permettait à peine de découvrir son nom, Paul Bourget, et celui de son œuvre : "Le danseur mondain".



Cet ouvrage fût très agréable à lire : le style n'est pas lourd, les descriptions ne sont pas longues, et l'histoire est intéressante, avec juste assez de rebondissements pour qu'on ne s'ennuie pas.



En bref, je recommande le Danseur mondain, et irais de moi-même découvrir ce que Paul Bourget a écrit ailleurs.
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