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Critiques de Paul Cleave (861)
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Sans un bruit

Zach Murdoch, sept ans, est un petit garçon difficile, dont les troubles du comportement en font souvent voir des vertes et des pas mûres à ses parents, Lisa et Cameron, auteurs célèbres de polars écrits à quatre mains. Au terme d’une journée particulièrement éprouvante passée avec son père à une fête foraine, le gamin menace d’ailleurs de fuguer. Lorsque le lendemain matin au réveil, les parents découvrent la chambre vide et la fenêtre ouverte, la police de Christchurch est très vite appelée en renfort. Fugue, enlèvement… ou un couple d’écrivains à succès recherchant la publicité en élaborant un crime parfait ?



Avec « Sans un bruit », Paul Cleave nous plonge dans un thriller psychologique particulièrement prenant. Proposant des chapitres courts qui alternent l’évolution de l’enquête officielle, narrée à la troisième personne, avec les pensées de ce père qui partage ses angoisses et ses doutes à la première personne, l’auteur néo-zélandais s’amuse à nous mener en bateau, tout en nous gardant au plus près de ses personnages.



Multipliant les indices troublants, l’auteur laisse progressivement le doute s’installer, tout en démontrant les conséquences parfois désastreuses de la médiatisation et des réseaux sociaux sur une telle affaire. Une vidéo filmée lors d’une fête foraine, combinée avec des premiers soupçons qui se portent inévitablement sur les parents (surtout lorsque ceux-ci ont pour métier d’élaborer des crimes parfaits), et l’opinion publique ne met que très peu de temps à s’enflammer. Ajoutez à cela un père dont le comportement a souvent tendance à ajouter de l’huile sur le feu et le personnage principal du roman se retrouve très vite malmené, voire condamné avant l’heure.



Étant déjà grand fan de Paul Cleave (« Intuitions », « Ne fais confiance à personne », « Cauchemar »), j’ai de nouveau été scotché par ce roman noir, de la première à la dernière page. Allant même jusqu’à s’autoriser la révélation d’une partie du dénouement de l’enquête dès le prologue, l’auteur néo-zélandais parvient tout de même à entretenir le suspense en multipliant les rebondissements et les fausses pistes tout au long de ce thriller addictif et difficile à lâcher.
Lien : https://brusselsboy.wordpres..
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Un employé modèle

Ha, ce bon vieux Joe Middelton ! Mine de rien, avec son balai à franges et son seau, sa belle combinaison de travail, il passerait presque inaperçu dans les locaux de la police. Homme de ménage "retardé" comme il aime le faire croire, Joe-le-lent partage sa vie entre son boulot, ses poissons rouges Cornichon et Jéhovah, sa collègue Sally qui, en bonne chrétienne, se croit dans l'obligation d'aider ce pauvre Joe parce qu'il lui rappelle son frère et sa maman qui le harcèle plus qu'autre chose et insiste toujours pour qu'il vienne manger chez elle son fameux pain de viande. Mais derrière ce petit bonhomme se cache le Boucher de Christchurch, serial-killer qui compte déjà un joli tableau de chasse à son actif. Pas peu fier de ses exploits, et heureusement, parce que c'est là sa seule distraction. Mais, voilà qu'une ombre se profile au tableau. En effet, un meurtre vient d'être commis et la police le met sur son dos ! Lui, pauvre innocent qui a bien du mal à en croire ses oreilles ! Chacun ses meurtres et Joe ne tient pas plus que ça à endosser celui des autres ! Il se met alors à la recherche de cet autre assassin qui a pitoyablement essayé de le copier. Même s'il est bien placé pour surveiller toutes les enquêtes en cours, la tâche va s'avérer un peu plus compliquée qu'il ne l'aurait pensée...



Au vu de la quatrième de couverture, je m'attendais à une autre histoire de serial-killer comme on aurait pu déjà en lire mais là, pour le coup, j'ai été bluffée ! Je ne m'attendais pas à une histoire aussi alambiquée, tortueuse et à un scénario vraiment original et captivant de bout en bout. de multiples rebondissements et de nouveaux personnages viennent ici et là redonner un coup de fouet pour repartir de plus belle. On ne s'ennuie pas une minute. Cleave, bien malgré lui, a réussi à nous le rendre sympathique et nous offre toute une panoplie de personnages tous plus ou moins loufoques, un brin déjantés ou complètement barrés, pour notre plus grand plaisir. D'une écriture cinglante, directe et prenante, Paul Cleave a su renouveler le modèle du genre et c'est tant mieux !



Un employé modèle... dans son domaine, il est parfait !
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Sans un bruit

Je vous l'avais dit dans ma dernière critique , mon séjour en Suède , prés du Cercle Polaire m'ayant quelque peu perturbé , c'est vers la Nouvelle Zélande que je me suis dirigé , espérant trouver au pays des redoutables All Black , un peu de sérénité .Pour tout vous dire ,j'avais envie de rencontrer un couple d'écrivains célèbres , Cameron et Lisa Murdoch demeurant à Christchurch et c'est d'un pas tranquille que je me suis dirigé vers leur demeure , non pour les déranger mais pour voir si leur cadre de vie pouvait être une source d'inspiration pour leurs remarquables écrits et , éventuellement , les apercevoir " en vrai ".Pour trouver leur maison ce jour - là , rien de plus facile : plusieurs dizaines de personnes contenues difficilement par les forces de l'ordre battaient le pavé devant chez eux , le tout sous l'oeil des caméras de la presse locale et ...nationale gesticulaient , hurlaient , brandissant des pancartes dont je ne saurais dire si elles étaient hostiles ou non ...La barrière de la langue m'empêchant d'en savoir plus , le simple renseignement que je pus récupérer fut qu'il y avait une histoire d'enfant ,en fugue ou enlevé , je n'ai pas compris , et un " See with mister Cleave " conclut rapidement ce dialogue de sourd . "But who is mister Cleave ? " Vous ne connaissiez pas ? Oh , moi non plus , mais ça , c'était avant de faire sa connaissance et de lire " Sans un bruit " car je vous le certifie , maintenant , il " est dans le fichier " , comme on dit .Et je me permets de vous conseiller trés vivement son thriller noir . Préparez - vous à avancer à toute allure , scotchés que vous serez par cette ténébreuse histoire , pleine de rebondissements aussi surprenants qu' inattendus .Les chapitres courts donnent un rythme endiablé à ce qui semble , au départ , un simple fait divers et qui vire au(x) drame(s) , des drames si nombreux , si étranges , si mystérieux qu'ils vont nous sembler sortir d'un autre monde , à la limite du fantastique .Quant à l'étude des personnages , elle va surtout se focaliser sur Cameron Murdoch et graviter autour de lui , à tel point que comme on passe " du rire aux larmes " , on va sans cesse osciller entre innocence ou culpabilité .

La traduction me semble efficace et les dialogues donnent encore plus de force à cette cascade d'évènements . Ne pensez pas souffler , ne pensez pas pouvoir récupérer , fumer une cigarette ou boire une " petite "bière , vous serez vite rappelé à l'ordre par ce " petit quelque chose " que tous , lecteurs et lectrices avons en nous et qui nous tient à sa merci .

Allez , pas un mot de plus , les amis et amies , je vous laisse , moi , je reprends l'avion pour les Appalaches , il paraît que , là - bas , je trouverai calme et sérénité .Je l'espère car , vraiment , ces derniers temps ......Bon , aprés , quand on veut lire des " romans noirs ", faut pas se plaindre , hein ? A bientôt .
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Un employé modèle

Un modèle de thriller ? Pas loin...

Joe Middleton est agent d'entretien chez les flics de Christchurch . Pratique lorsque l'on se sent l'âme d'un Ted Bundy en puissance . Prendre ses infos à la source histoire de constater l'inefficacité notoire de ses employeurs tout en se faisant passer pour le benêt de service . Pas si con le Joe !

Sa vie , outre sa passion dévorante pour le crime de masse qui pourrait lui valoir une petite tape sur les doigts s'il se faisait griller par la patrouille , s'apparente à un long jour sans pain . Chiante serait le qualificatif s'en rapprochant le plus .

Deux poissons rouges , cornichon et Jéhovah , comme plus fidèles compagnons . Waoouuuh , sortez les cotillons .

Une mère collante qu'il aime autant qu'il déteste et qui ne manque jamais de le rabaisser lors de leurs si mémorables repas hebdomadaires du lundi . Wizzzzz , des confettis comme s'il en pleuvait .

Une collègue de travail , Sally , à qui il rappelle de douloureux souvenirs au point de la titiller légèrement au niveau du ventricule . Chabadabada , chabadabada...

Bref , tout est sous contrôle excepté ces crimes qu'on lui impute et qu'il n'a pas commis .

Eradiquer , ok , mais chacun ses victimes et les vaches seront bien gardées !

Joe enquête histoire d'ajouter une nouvelle unité à son compteur...



Difficile de ne pas faire le parallèle avec Dexter . Une jaquette totalement raccord . Un gentil garçon trimant dur chez ceux qui désirent le plus au monde l'alpaguer . A défaut d'être totalement originale , l'histoire , telle un méchant piège à loup , vous capture pour ne vous libérer qu'à la toute fin .

Au crédit de l'auteur , une ironie mordante et un humour 100 % arabica . Ça tombe bien , je les aime serrés...Cleave use de trop rares fulgurances pour faire dans le convenu , le balisé et c'est là son seul petit défaut notoire . Il a , cependant , su intelligemment se renouveler et relancer la machine en transformant le chasseur en proie pour le plus grand plaisir des sado-masochistes – cf romantique scène du parc avec Mélissa qu'est pas vraiment métisse d'Ibiza .

Intrigant et enlevé , ce thriller , sans révolutionner le genre , tire très largement son épingle du jeu...de dupes .

La petite déception de derrière les fagots , un final en eau de boudin qu'est même pas créole et ça , c'est moche...



Un employé modèle : promotion Kemper s'il vous plaît , Céline Dion étant hors catégorie...
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Un prisonnier modèle

je m'appelle Joe

Tout le monde aime Joe

Je suis Joe l'optimiste et personne ne résiste à Joe. Aucune femme que j'ai massacré n'affirmera le contraire.

Je suis en prison depuis un an aprés avoir raté mon suicide. Mon procés débute bientôt; mon avocat dit que je vais prendre perpétuité et peut être pire. Ils veulent rétablir la peine de mort

rien que pour Joe.

Mais les gens aiment bien Joe, ils le verront bien au procés que je ne me souviens de rien: moi je suis Joe le gentil. Il faut qu'ils se dépèchent de me libérer car mes pulsions me reprennent, ils ne vont quand même pas m'empêcher d'assouvir mes besoins: tout le monde aime Joe.



Cynique, amoral, trés politiquement incorrect, grotesque voire ubuesque, les codes du polar volent en éclat avec une violence jubilatoire.

Le monstre " Joe" renvoie chacun des protagonistes à ses propres monstres: les victimes deviennent bourreaux, un ex flic aide un faux médium a découvrir un vrai corps, une tueuse est amoureuse et Joe aime beaucoup les romans d'amour



Seul petit point noir ( si j'ose dire) ce livre a le défaut de certaines comédies: entre une succession de scènes jubilatoires et un final haletant, les passages de transition sont parfois longs, surtout au début du livre.



Je remercie babelio et les éditions Sonatine pour ce trés bon moment de lecture
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Un employé modèle

Certains, comme moi au pif, pour passer le temps ou se détendre après le boulot prennent un bouquin ou se font une soirée entre potes. Mouais, d'une banalité sans nom. Mais grâce à Paul Cleave, un nouvel angle de détente m'apparaît subitement. Son héros, Joe Middleton, beaucoup plus original, fait du "shopping", cherche une femme isolée pour s'adonner aux joies du sexe sans consentement et cerise sur le pompon du gâteau, la charcute un peu, beaucoup ou à la folie selon l'envie du moment. Chouette idée, j'y avais pas pensé.



La police est donc sur les dents à courir après le Boucher de Christchurch introuvable, et pourtant à portée de menottes. Car Joe est là, tous les jours, aux côtés des inspecteurs. Malin comme pas deux ni trois, il s'est fait embaucher au poste de police comme agent d'entretien, dans le rôle du demeuré pour s'attirer leurs confidences et mieux suivre l'avancée de l'enquête. Sauf qu'un des meurtres qu'on lui attribue n'est pas de lui. Pas juste ça. Et faut pas rigoler avec la justice. Donc dommage pour le copieur, fallait pas jouer avec Joe qui mettra tout en oeuvre pour débusquer ce ptit joueur et pourquoi pas lui coller ses cadavres sur le dos. Ça c'est la justice m'sieurs dames. 



La force de ce thriller pas comme les autres consiste à nous immerger totalement dans la vie de ce héros pas comme les autres. Tout est vu par l'oeil analytique de Joe, et retranscrit à la première personne. Et quelle jubilation! D'un cynisme à toute épreuve et au tempérament aussi froid que la lame de son couteau, on arrive à se bidonner des pires horreurs commises par Joe, et pire on en redemande... Ce type est un violeur, un tueur impassible, sans remords, un génie de la manipulation, mais tellement habile et à l'humour ravageur qu'on espère presque qu'il ne se fera pas attraper. Inquiétant ça, non..?

Plutôt redoutable talent de Paul Cleave, auteur que je découvre grace à zurG (en verlan gardons l'anonymat, c'est important l'anonymat) que je remercie chaudement au passage👍.



Paul Cleave surprend par tant de maîtrise pour un premier roman, tissant patiemment sa monstrueuse toile qui prendra son lecteur au piège. Il nous fait pénétrer dans l'intimité et l'univers macabre de Joe. Et quelle intimité..! On vit avec Joe. On supporte la mère de Joe. On souffre avec Joe. On rit, on pleure avec Joe. On compatit avec Joe. On tue avec Joe.

Ajoutons quelques personnages féminins secondaires aux profils travaillés et solides (la mère envahissante, Sally la collègue compatissante, Melissa la mystérieuse), des quiproquos jouissifs, et deux poissons rouges pour la touche émotionnelle, et la sauce est prise.

Fascinant. Exaltant. Intrigant. Brillant.



Joe (ou Cleave je ne sais plus) m'a séduite le bougre, et entrainée dans sa spirale de l'horreur. Hâte de lire la suite des aventures de ce type.

Mais du héros ou de l'auteur, lequel est le plus diabolique finalement?

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Intuitions

Intuitions ? Un roman austral. Inouï, non ?



Un roman où surgit sang, mort, pas toujours ragoutant. Paul n'a pas voulu sortir du circuit original du roman noir.



Un roman aux coups d'Trafalgar à foison, on vit la fascination du hasard brouillant la construction.



Un roman proposant confusions, contradictions, trop pour saisir jusqu'au bout.



Un roman-disparitions, non moins qu'ici… Troublant, isn't it ?



Pour finir, je voulais m'ssayr à un xrcic particulir : il paraît qu quand on nlv crtains lttrs d'un txt, il rst n'anmoins facilmnt lisibl pour la plupart des gns. Je voulais v'rifir si c''tait l cas avc ctt lttr si ssntill, l « ». Si c'st n fft l cas, j m dis qu j'aurais pris bin moins d tmps n utilisant c stratagm qu'n m crusant la crvll pour trouvr des mots sans … Vous n trouvz pas ? Donnz moi votre avis n tout cas.

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La collection

Il y en a qui collectionnent des timbres, des figurines, des montres, des tableaux, et d'autres collectionnent des serial killers.

Original me diriez-vous ?



L'écriture de Paul Cleave est originale et insolente. Elle est drôlement efficace bien évidemment, très efficace car même les non-amateurs de thrillers pourraient se réconcilier avec le genre grâce à son humour noir grinçant et corrosif.



Sans atteindre la complexité et la densité de Un employé modèle, mais bâti sous les mêmes ressorts, La collection est un thriller glacé, cru et addictif.



Cerise saignante sur ce gâteau amer d'épouvante : les hasards et rebondissements qui donnent du rythme tout au long du récit.





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Cauchemar

Des admirateurs , il en a , des détracteurs aussi . De qui je parle ? De ce flic , Noah , prêt à tout ( mais vraiment tout ) pour faire triompher la loi et secourir les " bons " contre les " méchants " ? Oui , bien entendu , mais aussi de son " alter ego " ,Paul Cleave , l'auteur . Certains vous diront qu'il est génial , d'autres diront que ses livres sont trop violents ....ce qui , sans doute , et très justement , fait que ses écrits peuvent perturber des gens pour qui la violence est ...vraiment insupportable .Parce que, n'ayons pas peur de le dire , ce roman est violent , tant par les forfaits commis que par les moyens utilisés pour laisser " force à la loi " .Tout cela pour dire que , parmi les lecteurs , certains auront forcément un rejet viscéral de ce roman et qu'on peut les comprendre . Noah , flic puis barman dans ce roman n'hésite devant rien pour parvenir à ses fins . Tout lui est possible . La violence est " un outil " pour obtenir la " vérité " . Sa justice n'a rien d'orthodoxe et ne s'embarrasse donc d'aucune règle. C'est immoral , mais efficace et ça donne une histoire de " haute volée " , une sorte de mouvement perpétuel qui fait que l'on tourne les pages avec une avidité obsessionnelle. Ça cogne , ça tire , ça se poursuit , ça frôle la mort , ça meurt ,en permanence , sans que ces faits ne suscitent jamais la moindre intervention des instances normalement compétentes . On a l'impression d'être dans une sorte de monde parallèle dans lequel ne s'agitent qu'une grosse poignée de personnages tous concernés par l'intrigue . le " monde normal " n'existe pas tant , les lieux , le contexte , les faits sont comme " isolés " du reste , un monde où, finalement , tout est permis , échappe à toute règle sociale .C'est cette sorte de monde à part qui rend possible toutes les dérives et ...exagérations . Noah , c'est un justicier malgré lui , une sorte d'anti - héros condamné à vivre dans une sorte de no man's land , ni d'un côté , ni de l'autre , un homme qui navigue en permanence entre les deux .... affublé cependant d'une étiquette qui le " plaque " dans un statut pas forcément sympathique . Un " robot " invincible à qui " on " aurait donné la force , les armes , pour vaincre les maux de ce monde et résoudre des énigmes impossibles , ce en toute impunité.

L'intrigue est solide et bien menée, ça avance vite , avec ce qu'il faut de dialogues , de fausses pistes , de suspense , un régal pour ceux et celles qui adhèrent à ce genre littéraire. Je ne suis pas forcément un " amateur " de scènes violentes mais j'ai aimé car les choses sont ici claires et assumées, sans concession .Point de tergiversations , il y a les méchants et ...les autres , les..je ne sais comment dire ...Un monde à part , je vous dis ....Finalement moins hypocrite que " le vrai " , moins " subtil " , plus " brut de décoffrage " , un monde dans lequel , en y pénétrant , on sait pourquoi on y " met les pieds " , on sait aussi qu'à la fin , on...qu'à chaque page , on peut passer de vie à trépas et ce , sans autre forme de procès.

Géniales , du reste , les toutes dernières lignes ... N'allez pas les découvrir pour assouvir votre curiosité , il est nécessaire d'avoir lu avant ..Et oui , on ne " divulgache " rien!

Allez , " stop ou encore ?"

Encore ? Très bien . Alors , bienvenue à Acacia Pines et ...fixez bien votre gilet pare- balles . Vous entendez des cris de douleur dès le panneau d'entrée de ville franchi ?.Ben , oui , c'est comme ça , ici et si vous hésitez , vous pouvez faire un pas en arrière et fuir . Personne ne vous en tiendra rigueur .
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Un employé modèle

Mais … Mais Joe qu'est-ce que t'as fait ? Pourquoi t'as dessoudé toutes ces femmes ?

Ok … Ok tu as une enfance une peu difficile avec une mère autorit … D'accord Joe d'accord c'est ta mère après tout, elle est juste un peu envahissante mais c'est une mère comme plein d'autres et elle te fait des super pâté de viande. C'est ton père alors qui t'as traumatisé ?…Non, non OK on n’en parle pas. Y a tout de même quelque chose Joe, c'est pas normal ton comportement ? T'as pas de petite amie Joe, t'es pas gay par hasard ?

Regarde tu pourrais sortir avec Sally, elle t'aime bien Sally, elle te prépare des sandwiches, te demande si elle peut te raccompagner, c'est une crème Joe … OK elle est un peu lente mais bon c'est pas facile pour elle non plus avec son frère et tout ça.

Paul m'avait déjà raconté ton histoire il y a huit ans. Mais j'avoue je l'avais complètement oublié, j'en ai entendu tellement d'autres que petit à petit, celle-ci, neurone après neurone elle a fini par lâcher-prise. C'est en allant à la bibliothèque que la personne de permanence m'a reparlé de toi, ça me disait bien quelque chose mais je suis un peu comme tes deux poissons rouge, oui oui je sais il y a une ordure qui les as tué, et bien je suis un peu comme eux j'ai une mémoire de cinq minutes. Elle avait les yeux qui pétillaient lorsqu'elle m'a raconté tes exploits. Sûr c'est une admiratrice. Les gens te respectent Joe, t'es pas obligé de faire tout ça.

Cette fois-ci promis ton histoire je ne l'oublierai pas, surtout le premier chapitre ou j'ai connu la terreur et le trente-huitième ou tu m'as fait bien rire avec l'histoire de ta mère à genoux dans la douche et ... Ok Ok je ne le crie pas sur les toits ça a dû être tellement humiliant pour toi ...

Je propagerai la nouvelle de bouche à oreille, que ton réseau d'admirateurs/trices augmente petit à petit.

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Ne fais confiance à personne

Et là, c'est le drame.



Mais qu'elle était lumineuse cette idée de faire d'un écrivain de polar touché par Alzheimer un potentiel tueur en série.

Mais qu'il était looong ce récit voulant trop jouer sur la corde raide et ne faisant que jouer avec mes nerfs.



L'idée de base était géniale.

Elle s'est diluée dans un développement abscons entretenant, certes, un doute légitime et durable mais n'offrant aucune aspérité susceptible d'aiguiller mon flair légendaire. J'adore me faire balader. Je goûte moins l'effort lorsqu'il semble sans fin.

Je suis patient mais j'ai mes limites, elles furent atteintes page 359 (quand même) où tergiversations, flottement, incertitude, tâtonnement et soupçons se taillaient encore la part du lion.

Si les cent derniers feuillets furent d'un tout autre calibre, si si, faut bien le reconnaître, le fait d'avoir anticiper un final ultra prévisible n'a pas vraiment rehausser une humeur déjà au moche fixe.



Ne Fais Confiance à Personne, bien moins à Paul Cleave, du coup, de par le fait, conséquemment...
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Un employé modèle

C'est décidé, je refuse de mettre les pieds en Nouvelle-Zélande ! Caryl Férey me l'avait fait rayer de mes futures destinations, Cleave a entériné le tout. C'est le syndicat d'initiative et l'office du tourisme qui doivent être content...



La Nouvelle-Zélande est peut-être la terre des moutons et des hobbits, mais je doute que cela soit celle de la tranquillité parce que la ville de Christchurch est connue pour son boucher... Pas celui qui vous découpe de bons morceaux de beefsteak, non, non, celui qui vous découpe, vous tue, vous torture... et plus si affinités.



Le boucher, c'est comme si le gentil Forest Gump se transformait tout à coup en Hannibal Lecter... Comme si le sérial-killer Hannibal se comportait, le jour, comme Forrest Gump.



Docteur Forrest et Mister Lecter ? Oui, quasi, sauf que notre Joe n'est pas un attardé, mais il joue bien le rôle !



Originalité ? Joe Middleton, le "boucher de Christchurch" (mais chut, personne le sait, sauf vous et lui) vous parle de sa vie, vous le suivez dans ses crimes, dans sa manière de mener tout le monde par le bout du nez en jouant à l'attardé mental qui passe ses journées à nettoyer les locaux de la police.



Joe contrôle tout, absolument tout de sa vie... Il a une mère un peu castratrice, mais pour le reste, il n'est pas devenu sérial-killer à cause de ses parents. Il nous répète même qu'il a de l'humanité.



Dès le départ, j'ai été happée par le récit, bien au chaud dans les pensées de notre Joe, je l'ai suivi dans ses meurtres, dans son travail et j'avoue, que oui, j'ai éprouvé de la sympathie pour Joe.



Pourtant, il ne tue pas des criminels comme Dexter, mais des femmes.



Jusqu’au jour où un meurtre est commis sur le même mode opératoire que les siens mais il sait bien que ce n'est pas lui…



Contrarié, il décide de mener sa propre enquête et c'est là que l'on se rend compte qu'il est plus malin que les flics. Le récit prend une autre tournure, avant de changer encore de cap avec l'arrivée d'un nouveau personnage.



Oui, l'auteur nous rend Joe sympathique, la narration est agréable à lire, les pages défilent parce que nous aussi, on veut savoir QUI a tué cette femme. De plus, il y a des touches d'humour noir et grinçant qui m'ont fait sourire plusieurs fois (ok, très, très souvent, j'adore !).



Un seul passage m'a glacé les sangs : les hommes qui l'ont lu comprendront à quoi je veux faire allusion... J'avais mal pour Joe, bien que je sois une femme.



Ce qui m'a plu, en dehors du fait que notre homme joue les attardés mentaux à la perfection, se fondant dans les couloirs tout en gardant le contrôle sur les flics, c'est son côté machiavélique durant son enquête, son intelligence et la manière dont il se joue d'une autre personne.



La fin est magnifique... Je n'en dirai pas plus, mais elle a une morale aussi et cette leçon vaut bien un fromage, comme l'aurait dit Maître Corbeau.



Mon seul regret est de ne pas avoir eu plus de détails sur la scène que Joe avait surprise dans la douche de son père et j'aurais aimé avoir confirmation que le coupable qu'il a démasqué est bien le coupable... parce que de ce côté là, il manque quelques petites lignes de plus...



Pour le reste, dévoré en deux jours et demi à vitesse grand V ! Génialissime.


Lien : http://the-cannibal-lecteur...
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Un père idéal

Edward Hunter mène une petite vie tranquille. Il est marié avec Jodie et a une petite fille adorable, Sam. Ils sont comptables tous les deux et le moins que l'on puisse dire, c'est que tout semble aller pour le mieux. C'est bientôt les vacances scolaires et Noël approche à grand pas. Mais, Edward traîne avec lui un sacré passé. En effet, son père n'est autre que Jack Hunter, le célèbre tueur en série qui a massacré 11 prostituées durant 25 ans, et tout ça en cachant bien son jeu à tout le monde et jouant à merveille le bon père de famille. Il a été arrêté lorsque Edward avait 9 ans et depuis sa vie a basculé. Sa mère est devenue alcoolique et est morte un an après l'arrestation de son père et sa soeur s'est droguée puis prostituée avant de mourir d'une overdose. Un lourd passé qu'il essaie d'assumer tant bien que mal, n'ayant eu aucun contact avec son père depuis ce temps-là. le jeune couple a l'intention d'acquérir une nouvelle maison dans un quartier tranquille, pour rendre leur vie un peu meilleure, Christchurch devenant une ville assez mal famée par endroit. Ils ont ainsi rendez-vous à la banque afin d'obtenir un prêt. Alors qu'ils attendent patiemment leur tour, 6 braqueurs font irruption dans l'établissement, réclamant l'argent dans les coffres. le vigile se fait assommer et le directeur de la banque essayant d'intervenir se fait tuer aussitôt. Ces derniers veulent prendre une jeune employée en otage mais bizarrement, Edward s'interpose, leur suggérant de partir avec l'argent. Ayant mal pris cette interruption, l'un d'eux attrape Jodie, l'emmène avec lui vers le fourgon pendant que les autres mettent les sacs pleins d'argent dans la camionnette. Edward hurle de la lâcher et c'est effectivement ce que fait son kidnappeur, mais en lui tirant une balle dans le dos. La jeune femme s'effondre sous ses yeux et meurt sur le coup tandis que les braqueurs s'enfuient. Et c'est ainsi que le petit monde d'Edward vient de s'écrouler. L'inspecteur Schroder est dépêché sur les lieux du drame. Très vite, Edward est pris de remords, de révolte et de vengeance, voyant en plus que l'enquête n'avance pas très vite. Quelle n'est pas sa surprise d'apprendre que son père veut le voir. Que lui veut-il après toutes ces années ? Et quelle est cette voix intérieure qu'il semble entendre lui dicter sa conduite ?



Dès les premières pages, le ton est donné: pas un moment de répit pour notre héros bien sympathique et ce n'est que le début des festivités ! Entre son père sérial-killer qui se permet de lui donner des leçons, sa petite voix intérieure qui le somme de se venger, Edward va finalement se demander si, effectivement, il existe bien le gêne du tueur en série. Paul Cleave, après m'avoir bluffée avec son employé modèle, revient ici en grande forme. Pas un temps mort dans ce polar, l'on va de rebondissements en rebondissements, en en apprenant plus sur Edward et sa famille. Avec une première partie plus calme où l'on retrouve Edward en pleins questionnements, on enchaîne bien vite sur la vengeance proprement dite. Pas d'état d'âme, la colère est bien là et Paul Cleave a réussi à captiver le lecteur l'entraîner avec lui dans cette course-poursuite. L'auteur nous offre ainsi un véritable roman noir et terriblement sombre, dans une ville qui l'est tout autant, aux personnages bien fouillés, haletant au possible et terriblement prenant, nous surprenant ainsi jusqu'aux toutes dernières pages.



Un père idéal... et redoutable !
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Sans un bruit

Comment ne pas s’émouvoir dès le premier chapitre, alors qu’un enfant a disparu. Un gamin dont les troubles du comportement mettent à rude épreuve la patience de ses parents. Il avait pourtant prévenu, à la suite d’une après midi un peu tendu, « je vais partir » ce à quoi son père avait répondu sur un ton léger pour désamorcer une crise, en lui donnant des conseils pour mener à bien son projet. Alors lorsque le lendemain au réveil, les parents découvrent la chambre vide et la fenêtre ouverte, c’est le début du cauchemar.



Le père est le narrateur privilégié et les chapitres où il nous confie ses angoisses et les avances de sa propre enquête, alternent avec l’enquête officielle, menée par une jeune femme qui malgré sa perspicacité et son professionnalisme ne manquera pas de tomber dans quelques pièges.



On partage avec le père les terribles moments de torture mentale, liés à l’ignorance de ce qu’est devenu l’enfant.



Toute cette première partie monte aussi les conséquences désastreuses de la médiatisation de l’affaire, les prises de parti sans argument fiables, l’émulation de la foule réclamant vengeance, au point de provoquer de nouveaux drames. D’autant que les parents sont auteurs de polars, donc immédiatement étiquetés comme détenteurs d’un savoir-faire criminel efficace.



Et puis, alors que l’affaire semble résolue, le lecteur se pose une question fondamentale : à quoi vont être consacrées les deux cents pages restantes ?



Excellent roman noir, très addictif, et difficile à lâcher.



496 pages Sonatine 3 novembre

Traducteur (Anglais) : Fabrice pointeau

#Sansunbruit #NetGalleyFrance


Lien : https://kittylamouette.blogs..
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Ne fais confiance à personne



Roman à la construction très habile, Ne le dis à personne alterne les chapitres passé / présent avec un même narrateur. La subtilité et l'originalité comparé aux autres romans présentant cette structure, c'est que ...

Que ...

Bah merde. Qu'est-ce que je voulais écrire ?

Excusez-moi mais gros trou noir là. De quoi je suis en train de parler ?

Bon, réfléchissons.

Je suis sur un site qui s'appelle Babelio, j'ai ouvert un onglet "ajouter une critique", et je suis sur la page d'un roman de Paul Cleave. Logiquement, c'est que j'ai deux ou trois bricoles à raconter à son sujet.

Sauf que je n'ai plus la moindre idée des thèmes abordés dans le roman, et encore moins de son histoire.

C'est pourtant probablement le dernier livre que j'ai lu. Juste après ...

Tiens c'est vraiment étrange et guère rassurant. Le dernier bouquin que je me souviens avoir eu entre les mains c'est Oui-oui et la voiture jaune.

Et j'avais sept ans.

On dirait que mes souvenirs jouent à saute-mouton, tout se mélange un peu dans ma tête.

"Les souvenirs fluctuent, ils s'agitent, certains se fixent, d'autres disparaissent."

Des pans entiers de ma mémoire se sont comme volatilisés.

Bon, il n'y a pas cinquante solutions. Si je veux venir à bout de cette appréciation, je dois à tout prix retrouver mon carnet.

Parce que ça au moins, je m'en souviens. Je prends des notes quand je lis. Je fais un petit résumé, je sélectionne quelques citations qui pourraient illustrer mon propos, et j'indique mes idées ou mes réflexions pour être sûr de ne pas les ... oublier.

Oui, j'ai conscience de l'ironie de la situation.

Je vais donc mettre la main sur mon petit cahier, et ça devrait suffire pour donner le change si quelqu'un lit ma critique.

Je devrais le retrouver dans un tiroir.

J'éteins la télévision au moment où la présentatrice fait part d'un meurtre particulièrement sanglant ayant eu lieu la veille. Un jeune femme a été sauvagement assassinée, pas très loin de chez moi.

Ca me rappelle quelque chose, mais à nouveau, impossible de mettre le doigt dessus.

Avant de me mettre à la recherche du carnet, je dois à tout prix vider ma vessie. Deuxième porte à gauche, juste à côté de la salle de bain.

Alors que je me soulage, j'entends une voix hystérique hurler :

- Mais qu'est-ce que vous faîtes dans ma chambre ? Vous êtes malade !



* * *



Suite à ma petite erreur d'appréciation, un aide-soignant m'emmène et me fait longer les couloirs d'un établissement qui ne ressemble en rien à ma maison. Jusqu'à une salle où me rejoint un médecin qui m'examine puis m'interroge.

- Est-ce que vous savez comment vous vous appelez ?

Petit temps d'hésitation avant que je ne réponde :

- Oui bien sûr, je suis Jerry Gray

- Ok Jerry, c'est bien. Et est-ce que vous savez ce que vous faîtes dans la vie ?

- Je lis des livres et je publie des critiques sur internet ? Je vais toujours à l'école ?

- Non Jerry. Vous êtes écrivain, vous avez quarante-neuf ans et vous résidez désormais dans cette maison de santé. C'est une structure d'accueil spécialisée.

Pourtant j'ai l'air plutôt en forme à l'exception de cette mémoire aussi trouée que du gruyère.

- Et quand est-ce que je peux rentrer chez moi ? Je dois à tout prix récupérer mon carnet.

- Ecoutez Jerry, calmez-vous. Vous avez d'autres préoccupations que votre journal intime actuellement.

- Ce n'est pas un journal mais un carnet !

- Ecoutez-moi, Jerry. J'ai une bonne et une mauvaise nouvelle à vous annoncer. La mauvaise, c'est que vous souffrez d'un Alzheimer précoce, et c'est la raison pour laquelle vos souvenirs vous jouent des tours, que vous ne savez plus toujours où vous êtes ni ce que vous faîtes.

- Et la bonne ?

- Demain vous aurez sûrement encore oublié de quoi vous souffrez. Mais vous avez encore de bons jours, même s'ils s'espacent de plus en plus.

"Certains jours vous êtes parfaitement lucide, et d'autres vous ne savez pas où vous êtes, ni même qui vous êtes."

Allez donc vous reposer en attendant que la police ne vienne vous interroger.

- A quel sujet ?

- Vous avez encore disparu hier, quasiment toute la journée. Etant donné qu'un assassinat a été commis au même moment, ils aimeraient probablement savoir si vous avez été le témoin de quelque chose, ou si vous avez été impliqué d'une façon ou d'une autre.

A ce moment j'ai comme un flash, une révélation.

- Docteur, je crois que je suis coupable. Je me revois revêtu d'une armure décapiter tous mes professeurs. J'ai également pourfendu la principale, madame Rozanne, avec un "z", de mon épée parce qu'elle s'était transformée en zombie.

- Vous confondez encore ce que vous avez écrit et la réalité, Jerry. Vous me décrivez "Le collège maudit" que vous avez rédigé à douze ans alors que vous n'étiez qu'un pré-ado mal dans sa peau. A mon avis, vous n'avez jamais fait de mal à personne. Vous confondez parfois la réalité avec tout ce que vous avez écrit sous le pseudonyme d'Antyryia.

"Ce n'est pas juste le nom que tu inscris sur la couverture de tes livres, c'est le personnage que tu essaies de devenir quand tu écris."



* * *



De retour dans ma chambre, je soulève différentes lattes du parquet, jusqu'à accéder enfin à ma cachette. Dans laquelle se trouvent un pantalon tâché de sang et un long couteau aux reflets couleur rouille. Ca va être difficile d'expliquer leur présence ici aux forces de l'ordre. Je n'ai pas la moindre idée de ce qu'ils font ici. Serais-je réellement le tueur recherché ? Quelle autre explication plausible pourrait-il y avoir ?

"C'est ton putain d'Alzheimer, mon pote, ça t'embrouille le cerveau."

Comment est-il possible que la journée d'hier ait ainsi pu être totalement rayée de ma carte mémorielle ? Je devrais quand même m'en souvenir si j'avais tué quelqu'un. Pour quelle raison aurais-je pu commettre un acte aussi abominable ?

Vous avez une idée de ce que ça fait de ne pas savoir si on est un assassin ?

Comment je vais pouvoir me défendre ?

Et que font ces boucles d'oreille dans ma poche ?

"Qu'est-ce qui est réel, et qu'est-ce qui ne l'est pas ?"

"Quel que soit l'angle sous lequel j'analyse les choses, ça ne colle pas. Je le saurais si c'était moi."

Le temps m'est désormais compté. Heureusement, le fameux carnet est là lui aussi, j'avais du l'emmener avec moi quand j'ai quitté mon domicile. Et j'ai effectivement pris quelques notes sur le roman de Paul Cleave. Ca devrait suffire à exprimer mon avis. Je n'ai plus qu'à jeter mes idées en vrac et si j'ai le temps j'insérerai quelques citations au hasard.



* * *



- La dualité entre le personnage principal Jerry Gray et Henry Cutter ( l'homme qu'il devient lorsqu'il écrit des romans policiers ) n'est pas sans rappeler La part des ténèbres de Stephen King. Se cache-t-il derrière cet attachant personnage, malade et perdu, un monstre assoiffé de sang ?

On éprouve énormément d'empathie pour Jerry, mais on doute pourtant constamment de son innocence tant son alter-ego semble capable du pire pour trouver l'inspiration. La question n'est d'ailleurs pas de savoir s'il est un meurtrier, mais davantage de savoir qui il a réellement assassiné, et dans quelles circonstances ...



- Quel dommage de la part des éditions Sonatine d'avoir modifié le titre que le roman devait prendre initialement ( "J'ai tué ?" ), ainsi que la première couverture où ce "J'ai tué ?" était écrit en lettres de sang sur un post-it. Cela dit, si la nouvelle illustration est assez insipide, le titre "Ne fais confiance à personne" reflète particulièrement toute la paranoïa dont est victime Jerry, qui ne sait plus qui croire et qui ignore de quoi il est réellement coupable. Les indices se contredisent. Et bien sûr, son plus grand ennemi reste lui-même étant donné qu'il ne peut pas non plus se fier à sa propre mémoire.



- Alors que traiter d'un sujet comme Alzheimer pourrait paraître le meilleur moyen de perdre son lecteur, Paul Cleave parvient à garder le cap de bout en bout ( même si le roman s'essouffle un peu à la fin après un début absolument brillant ). Bien sûr, il y a de nombreuses ellipses et le roman ressemble à un puzzle auquel il manquerait des pièces. Mais si nous suivons le parcours chaotique d'un homme dont la vie est désormais régie par la confusion et l'absence de souvenirs, nous suivons aussi en parallèle les écrits fiables cette fois du Jerry passé. Un an plus tôt, quand sa maladie s'est déclarée, il notait consciencieusement à sa propre attention future le déroulé mouvementé de ses journées.



- Enfin, ce livre est un petit bijou d'humour noir. Avec un sujet pourtant grave, on reste constamment dans l'auto dérision. Jerry a toujours une personnalité pour présenter les évènements les plus dramatiques liés à sa maladie mentale avec beaucoup d'ironie, si bien que le lecteur peut se permettre d'en rire aussi. Et je pense en particulier à la voisine intrusive ou au mariage de sa fille qui, relatés sur ce ton, sont vraiment cocasses. Ce qui n'enlève rien à la description des ravages de la maladie, l'une des plus effrayantes qui soient.

En outre, et Paul Cleave le précise dans ses remerciements, on sent que l'auteur s'est particulièrement amusé en donnant quelques éléments autobiographiques à son personnage, auteur reconnu de polars.

Cette mise en abîme est elle aussi divertissante et l'écrivain en profite non seulement pour s'imaginer confondre son propre passé et celui de ses romans ( fruits de son imagination ), mais aussi pour délivrer quelques réflexions à mon avis plus personnelles sur le respect de la langue, et également sur les critiques littéraires qui en quelques lignes médiocres s'autorisent parfois à ruiner une année de travail.



* * *



Ca y est, ils sont là.



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Ne fais confiance à personne

Ce que j’ai ressenti:…Une plongée vertigineuse dans la tête d’un écrivain de thriller!



« Le diable est dans les détails. »



Je prends un Carnet…Sur la nouvelle page , j’inscris:

•Bonne nouvelle: j’ai encore toute ma tête pour lire le nouveau Paul Cleave!!!!

•Mauvaise nouvelle: Je viens de le finir aussi vite que Jerry perd l’esprit…

•Bonne nouvelle: J’ai adoré!!!!Je vais donc tout vous noter pour ne pas oublier que Paul Cleave m’a encore, et définitivement conquise par sa plume et son histoire aux frontières de l’oubli…







Ne fais confiance à personne est un thriller inoubliable qui exploite tous les chemins que Alzheimer peut ouvrir dans l’esprit d’un écrivain hanté par ses personnages de roman…Autant vous dire que Jerry souffre de ses absences et que chaque fois, qu’il ouvre les yeux, son quotidien est tourneboulé plus que de raison! Sa perception de la réalité va se flouter pour laisser place à ses fictions, et comme c’est un auteur de romans policier, il semblerait que les cadavres commencent à devenir envahissants, et bientôt, bien réels…Qu’à cela ne tienne, il prend sa plume et se lance dans un grand projet d’écriture, un Carnet très spécial….



"-Donc, la démence c’est quand on commence à raconter tout un tas de conneries, c’est ça?"



Pas facile de vivre et de résoudre des énigmes quand le Capitaine A, s’en mêle! Pauvre Jerry, lui, si fort pour monter le crime parfait dans ses romans va devoir batailler contre lui même, pour démêler le vrai du faux de ses perceptions et convictions qui tombent dans un néant sans fond…Ecrire son Carnet sera sa dernière bouée de sauvetage, à moins qu’il ne l’oublie…On sent bien l’effet implacable de Alzheimer: dans ses pages noircies de désespoir, on touche de près une des peurs les plus sourdes et d’autant plus effrayante: la perte de l’esprit…



"Réfléchis. Réfléchis Jerry.

Réfléchis et rappelle toi.

De quoi te souviens-tu?"



En tant que lectrice avide d’émotions fortes, je peux affirmer que ce Jerry m’a beaucoup touchée face à sa détresse, et que je reste encore une fois, scotchée par le talent fou de Paul Cleave qui nous sert un roman maîtrisé de bout en bout. On se perd avec délectation dans les méandres d’un esprit tourmenté, mais également en perte de vitesse. Toujours avec son humour noir, cet auteur nous régale de fausses pistes, vrais rebondissements et chemins détournés pour mieux piéger son lecteur. C’est un roman plus personnel, plus intime, plus mystérieux: un ouroboros de thriller passionnant! Just Perfect!





Ma note plaisir de Lecture 10/10


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Un employé modèle

C'est avec ce roman que Paul Cleave s'est fait connaitre. Et personnellement, c'est effectivement grâce à cet employé modèle que j'ai découvert cet auteur néo-zélandais.

Il faut dire que pour un premier roman, Paul Cleave frappe fort, très fort.

Le narrateur, c'est Joe. Joe travaille comme homme de ménage au commissariat de police de Christchurch. Tout le monde aime Joe, il est tellement gentil. Les inspecteurs en charge d'une enquête concernant un redoutable tueur en série lui parlent volontiers de leur travail, car il est tellement sympa, ce Joe.

Sauf que, voilà, Joe n'est pas si gentil que ça. Et sous ses airs niais, se cache un redoutable prédateur qui a bien l'intention de continuer à faire parler de lui.

J'aime beaucoup le style de l'auteur qui mêle humour féroce et descriptions au scalpel sans que cela ne devienne trop gore à mon gout. Et il faut dire qu'en plus, on ne devine pas du tout dans quelle direction il va nous emmener avec Joe. Oui, rien de convenu avec Paul Cleave, pour notre plus grand plaisir.

A l'issue de cette lecture, j'avoue que j'ai eu très envie de découvrir ce qu'il va advenir de Joe-le-lent , et comme je possède « Un prisonnier modèle » dans ma PAL, vous devinez ce qui va très prochainement se passer…







Challenge Mauvais Genres 2022

Challenge Multi-Défis 2022

Lecteur Thématique Polar Mai 2022 : Auteurs océaniens

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Ne fais confiance à personne

Je vais oublier très rapidement ce livre et ce ne sera pas un signe avant-coureur de la maladie d'Alzheimer. Je me suis ennuyée, ce qui est inédit avec Paul Cleave qui, jusqu'à présent, m'a tenue en haleine et fait sourire.

Alors oui bien sûr, l'idée était prometteuse , est-ce que Jerry Grey , auteur de romans policiers est un assassin dans la vraie vie ? Voilà une question épineuse d'autant plus que ce Jerry est fait prisonnier par le capitaine A, en d'autres termes il a la maladie d'Alzheimer.

Donc oui il y avait de quoi nous faire travailler les neurones mais on tourne en rond et je me suis fortement ennuyée au point de ne pas avoir envie de lire. :-(

La souffrance de Jerry devant cette fichue maladie est bien rendue et c'est poignant par moment, mais cela ne rachète pas pour moi toutes ces longueurs. Je suis d'ailleurs étonnée d'apprendre, par le biais de ses remerciements, que "ne fais confiance à personne" est le livre qui lui a donné le plus de plaisir. Je regrette d'autant plus de ne pas avoir moi aussi eu du plaisir à le lire.
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Un employé modèle

Joe Middleton, tueur en série, est agent d’entretien au département de police de Christchurch en Nouvelle-Zélande. Se faire embaucher dans le commissariat lui a permis de suivre l’enquête à la source. Sept meurtres sont reprochés au Boucher de Christchurch, or Joe sait qu’un des sept cadavres n’est pas de lui. Il décide donc d’investiguer pour découvrir qui est son copycat.



Le cliché est dépoussiéré parce que Joe fait croire qu'il est débile alors qu’il promène tout le monde par la main. Avec ses manières de vieux garçon et ses réflexions quasi enfantines, voici un serial killer, détraqué et sans pitié, qui amuse tout en restant vraisemblable… J’ai réellement apprécié l'humour très noir du récit : tour à tour être attendri par la candeur du personnage, être dégouté par ses actes et sa façon, méthodique et froide, de les relater.



Roman à deux voix, majoritairement celle de Joe, mais aussi celle de Sally. Collègue de Joe, elle a perdu un frère attardé, c’est donc naturellement qu’elle tente de l’aider dans sa vie quotidienne. La différence de point de vue entre ces deux personnages est intéressante et subtile.



Mais le lecteur n’est pas au bout de ses surprises car survient un sacré retournement de situation : Joe est lui-même traqué par une femme qu'il était sur le point d'assassiner. Le roman prend une toute autre tournure, évidemment !



La lecture d’« Un employé modèle » de Paul Cleave change les codes habituels du roman noir. L'intrigue est originale, les personnages sont étonnants, complexes et drôles. Le récit souffre pourtant de quelques longueurs et la fin, peu crédible, m’a contrariée. Mais, au final, j’ai passé un très bon moment.

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Un prisonnier modèle

Pourquoi je l’ai choisi:



Si Paul Cleave sort un livre, je fonce les yeux fermés, mais si, en plus, c’est la suite d’un livre que j’ai adoré, je meurs d’impatience de m’y coller! Enfin, bref vous l’aurez compris, totalement fan de l’auteur!

Les personnages:



Joe, après avoir été un employé modèle, à qui l’on donnerait le Bon Dieu sans confession quand il nous sourit, il devient un prisonnier…modèle, subissant les aléas du milieu carcéral et la cruauté de son entourage. Le Boucher attend son heure, mais ça ne se fera pas sans peine, ni sans bain de sang….



« Je suis un brave type. Je n’arrête pas de le dire à tout le monde. Mais personne ne me croit. »



On retrouve donc avec plaisir, tous les personnages du premier tome qui en ont fait son succès. Melissa sera donc toujours de la partie et plus amoureuse que jamais, Sally laissera son ombre gigantesque en fond de toile, Schroder se démènera comme un diable pour tenter de contrer notre tueur en série préféré.



J’ai beaucoup aimé les petits clins d’œil à ses autres enquêtes, et de voir apparaître ici et là, Tate, flic de son autre série en cours. Pau Cleave les aime ses personnages, ça se sent, on dirait qu’il ne peut se détacher d’eux comme si chacun faisait partie de sa famille, et nous, fan, on adore les voir s’entrecroiser dans les enquêtes. A quand le livre qui réunira main dans la main, Schroder et Tate??!



Ce que j’ai ressenti:…La suite d’un Rendez-Vous réussi avec brio!



Prologue p9:



« Le monde explose. C‘est une explosion de lumière, de sons, de douleur, et c’est bizarre, parce qu’il devrait être plongé dans l’obscurité. »



Paul Cleave n’en a pas fini de nous faire exploser de lumière talentueuse, de sons de rires noirs, de douleur insoutenable pour nos entrailles, et non, ça n’est pas bizarre, on est juste à Christchurch, la ville la plus obscure de Nouvelle-Zélande. Cette fois ci, nous ne sommes plus dans les rues, mais bien dans sa prison. Elle n’a rien d’enviable. Rien de rien de rien. Toute l’intrigue se noue et se complexifie autour de notre célèbre Boucher, de sa personnalité aux couloirs sombres, de ses détracteurs aux intentions cauchemardesques, de ses amours qui lui vouent une attention bien particulière…Et, Lui, qui continue de nous livrer ses fantasmes les plus sanglants. Sans compter un climat social qui gronde. Charmante ville. ^^ Qui prendra maintenant un billet pour Christchurch?!!



Une suite donc à Un employé modèle, premier livre de l’auteur et premier coup de cœur pour cette plume acérée et humoristique. Je ne compte plus les passages où je me suis éclatée de rire, seule, devant mon livre, ni les douces subtilités qui régissent cet opus. C’est un rendez vous que j’attends toujours avec impatience: ma lecture avec Paul! Et quel bonheur de sentir encore cette patte, lignes après lignes, livres après livres. Je suis fan car c’est un auteur qui nous donne des thrillers de haute volée, des intrigues complexes et réjouissantes, qui travaillent ses personnages pour nous les rendre sympathiques, mais qui avec cette touche d’humour, nous éblouit le genre.



« Quand je pense au heavy métal, je me dis que l’évolution de l’humanité a atteint son apogée et qu’on est sur la pente descendante, en passe de redevenir des singes. »



Je ne suis pas sûre que je vais me remettre d’une certaine scène, par contre. Je crois que je ne l’oublierai jamais. Elle va traîner longtemps dans mon esprit, comme un point noir malveillant et malodorant. Elle est si saisissante, taillée sur mesure, elle a tant de force et d’horreur mélangée que ça en deviendra une des pires que je n’ai jamais lue, mais de loin, la meilleure aussi, car j’ai bien failli y laisser mes tripes, littéralement. C’est tout le talent de Cleave, nous écrire les pires immondices mais avec classe, avec tant de passion aussi, qu’il déstabilise son lecteur, mais nous, pauvres fans conquis, on en redemande à chaque fois!


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