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Critiques de Paul Éluard (207)
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Capitale de la douleur - L'amour la poésie



" L'art d'être malheureux" était le titre premier. Puis ce sera l'énigmatique et saisissant " Capitale de la douleur"...



La douleur première, c'est celle de l'amour blessé, de l'amour qui s'enfuit, celui de Gala, qui lui préfère Max Ernst et s'en ira avec Salvatore Dali...



Mais une douleur transfigurée par la lumière durable de sa flamme à lui, et son désir de toujours, quoi qu'il arrive, célébrer celle qu'il aime " Je fête l'essentiel, je fête ta présence...."Eluard est vraiment le chantre de l'amour et de la femme.



Ce recueil est un concentré pur d'émotions, à travers des mots simples, des images incandescentes, une apparente facilité niée par la complexité des symboles,des références picturales comme dans " Max Ernst", un univers onirique propre aux surréalistes mais qui prend ici une dimension plus personnelle, la nuit comme refuge contre la douleur " Et quand tu n'es pas là, je rêve que je dors, Je rêve que je rêve..."



Certains textes ont pris un aspect tellement universel qu'ils s'impriment en nous, nous bercent et nous enchantent.Je ne résiste pas à l'envie de vous citer quelques vers , parmi ceux que je préfère, je les connais par coeur, ils m'inspirent et glissent avec délice en moi...



" Voyage du silence

De mes mains à tes yeux"



" Le front aux vitres comme font les veilleurs de chagrin"



Et ce sublime " La courbe de tes yeux fait le tour de mon coeur"....



Chaleur du regard du poète, générosité de son coeur pourtant ensanglanté.Un recueil inestimable.Un cri d'amour à la Femme.Au-delà de la douleur.
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Capitale de la douleur - L'amour la poésie

Paul Eluard écrivit ce recueil en 1924 alors qu'il traversait une période de doute et de crise personnelle.

Ces poèmes ont été pour partie construits sur la douleur et le mal-être de leur auteur.

Pour autant, les mots, s'ils peuvent paraître hermétiques au premier abord, sont d'une fluidité remarquable qui transporte le lecteur.

Quel voyage nous offre ainsi Eluard. On explore un univers qui va de la douceur à la douleur, on est subjugué par des passages d'une rare beauté et nul ne peut y être indifférent.

Un livre à prendre et à reprendre. Souvent.
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Capitale de la douleur - L'amour la poésie

Survol trop rapide entre simplicité des mots et mystère du sens, le sentiment de beauté naît de l'amour, des yeux dont la courbe fait le tour du coeur, des paupières qui se referment sur un rêve profond, sur un sommeil lourd, sur un miroir, sur une présence, sur une absence, sur un nouveau mystère. Le mots simples se mêlent de bizarres pierreries, entre nature vivante, oiseaux de malheur, corps entrevus ou aveugles pensées. Poésie dont il faudrait s'imprégner, qu'il faudrait relire à haute voix, chaque miniature seule, polie comme un diamant, à lire et à relire pour que le sens, caché et simple, touche au coeur l'intime lien de l'amour, de la poésie et de la douleur.

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Capitale de la douleur

J'ai lu Capitale de la douleur sur ma vieille liseuse Sony.

J'ai ainsi découvert Éluard avec ses premiers poèmes, ses primes fulgurances, ses enfermements intimes.

Le poète naît et prend son envol, déploie ses mots et ses associations surprenantes, hermétiques parfois.

Je ne suis pas encore emporté... plutôt bercé par la musique de ce qu'il me faudra relire pour en retrouver le sens... Et des œuvres suivante du poète qui saura, j'en suis intimement convaincu m'emporter plus loin.

J'ai confiance. Capitale de la douleur n'est que le commencement d'une belle route!
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Capitale de la douleur

Actuellement, je redécouvre avec bonheur les poètes français du début du XXème siècle. Décidemment, la nébuleuse surréaliste a été particulièrement douée, féconde et novatrice. Paul Eluard a été l’un des plus grands, transformant tout ce qu’il touchait en (vraie) poésie.

"Capitale de la douleur" (quel beau titre !) rassemble des textes écrits entre 1914 et 1926, généralement courts. Certains sont d’une forme plus hardie que les autres, mais tous sont lisibles facilement. Quelques-uns me semblent des petits chefs d’œuvre, d’autres accrochent un peu moins mon attention, mais presque tous sonnent très bien. On y trouve des fulgurances et des images doucement suggestives, qu’il faut se garder d’analyser trop rationnellement. Je mets en citation un ravissant petit poème ("Suite") issu de "Répétitions", qui me parait typique.

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Sources d'amour

C'est un peu cliché je le conçois de lire un livre sur des citations des plus grands noms de la littérature française (enfin, ils sont loin de tous y être bien entendu) mais c'est pour le livre objet que je me suis plongée dans cette lecture. En effet, bien caché dans les trésors que recèle la médiathèque dans laquelle je travaille, ce livre attendait son lecteur, donc moi en l’occurrence. Tout petit forma, imprimé sur une sorte de cahier à spirale avec une couverture cartonnée, c'est d'abord la forme qui m'a intriguée plus que le fond.



Ici, le lecteur retrouve des noms qu'il connaît bien ou peu, tels Colette, Shakespeare, Goethe pour ne citer qu'eux et tant d'autres poètes tels Eluard, Verlaine et j'en passe encore qui nous parlent d'amour. Certes, ce ne sont que des citations qui ont été réunies ici mais imprimés sur ce petit papier cartonné et, le lecteur se sent bien ! Hors contexte, j'avoue que certaines peuvent induire en erreur mais toutes parlent d'amour et j'avoue qu'à mes yeux, c'est tout ce qui compte et que cela este extrêmement réconfortant, surtout en ce moment où il ne fait pas bon de trop se tenir au courant de l'actualité bien que l'on ne puisse y échapper et que ce serait foncièrement égoïste de fermer les yeux sur ce qui se passe autour de nous ! Bref, tout cela pour vous dire que cette petites lecture met du baume au cœur et qu'il serait donc dommage de s'en priver ! A lire et à relire de temps à autre !
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Souvenirs de la maison des fous

Fin septembre 2023 demande à la Réserve Centrale des Bibliothèques de la Ville de Paris....





Moment de lecture bouleversant ; émotion décuplée par les dessins pleins de sensibilité de Gérard Vulliamy...accompagnant les mots du Poète !



En surfant sur le Net, je tombe sur ce titre inhabituel du poète, Paul Eluard.Oeuvre m'étant inconnue, j'en ai fait la demande à ma bibliothèque parisienne...



Et surprise magnifique avec ce très beau recueil réédité en 2011 par Seghers; initialement publié en 1946, à petit nombre. Réédition fidèle à l'édition originale, enrichi d'une postface et de dessins inédits.



Revenons avec la genèse toute particulière de ce recueil : en novembre 1943, le poète, menacé pour ses activités clandestines, doit quitter Paris.Il se réfugie chez Lucien Bonnafé, médecin directeur de l'asile public de Saint- Alban. Malgré l'occupation, ce lieu n'est pas seulement un asile où on soigne différemment les malades, mais c'est aussi un refuge pour des résistants,des intellectuels...



Un haut lieu de création et d'humanisme...Eluard profondément ému par ce séjour écrit ce long poème composé d'un prologue de 6 portraits de femmes et d'un épilogue, qui restitue à sa manière la mémoire de ces mois passés, caché, parmi les aliénés....



Les poèmes sont doublement mis en valeur par les portraits très expressifs, dessinés par Gérard Vulliamy, le futur gendre d' Éluard ....



Je transcris l'extrait précisant la progression de cette publication qui tenait fort à coeur à Paul Éluard :



"Postface -Saint-Alban, Terre d'asile



(...)De retour à Paris, Eluard est profondément marqué par ce lieu et en parle souvent à ses amis et à sa famille.Sur ses conseils, sa fille Cécile et son futur gendre, Gérard Vulliamy, se rendent au cours de l'été 1945 à Saint-Alban, accompagnés de Tristan Tzara.Sur place, Gérard Vulliamy réalise de nombreux portraits d'hommes et de femmes, aliénés, qui dévoilent leur personnalité, leurs angoisses, leurs espoirs.Il inscrit souvent la date au bas du portrait, quelquefois le nom du modèle. En plus du dessin du cimetière de Saint-Alban où les croix sont déjà enveloppées par la brume de l'oubli. Paul Eluard choisit sept de ces portraits, uniquement des portraits de femmes, pour illustrer son poème

" Souvenirs de la maison des fous" qui paraît en janvier 1946 dans la collection " de Vrille" pour le compte des éditions Pro Francia.

(...) À Saint-Alban les avancées en faveur du malade se poursuivent."



Un immense Merci aux éditions Seghers pour cette réédition et pour la beauté de

l'ensemble !



Je clos ces lignes par le tout dernier poème du recueil qui exprime toute l'empathie du poète pour ces " aliénés " dont l'existence a été très vite rayée du " monde des dits normaux "!



"Le Cimetière des fous



Ce cimetière enfanté par la lune

Entre deux vagues de ciel noir

Ce cimetière archipel de mémoire

Vit de vents fous et d' esprits en ruine



Trois cents tombeaux réglés de terre nue

Pour trois cents morts masqués de terre

Des croix sans nom corps du mystère

La terre éteinte et l'homme disparu



Les inconnus sont sortis de prison

Coiffés d'absence et déchaussés

N'ayant plus rien à espérer

Les inconnus sont morts dans la prison



Leur cimetière est un lieu sans raison



Saint- Alban, 1943 "



***** pour compléter cette lecture, le texte de Daeninx: " Caché dans la maison des fous ", lu et chroniqué en 2015



https://www.babelio.com/livres/Daeninckx-Cache-dans-la-maison-des-fous/721025/critiques/848313?modifier=1

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Capitale de la douleur

Amour et souffrance: Paul Eluard explore, par ses poèmes, ces sentiments amoureux qui le bouleversent et le mènent d'un extrême à l'autre. La figure aimée, la muse - Gala, qu'il rencontrera dans un sanatorium et épousera avant qu'elle ne partage son amour entre lui et l'artiste Max Ernst, et deviendra, finalement, la muse et l'épouse de Salvador Dali - est évoquée ici par les courbes de son corps, mais surtout par la pureté, l'infini qu'Eluard voit en elle, son caractère insaisissable qui la meut en autant d'images poétiques qui font la force de ces poèmes.

Inspiré par le Dadaïsme et le Surréalisme - mais ne pratiquant pas l'écriture automatique - Eluard multiplie les correspondances à la nature, les associations inattendues qui provoquent chez le lecteur des sentiments complexes, confus.

Je connaissais déjà certains de ces poèmes pour les avoir étudiés en classe, il s'avère que c'étaient les plus faciles à interpréter. Pour les autres, il vaut mieux juste se laisser guider, relire ceux qui touchent quelque chose en nous, et se laisser bercer par leur étrangeté.
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Capitale de la douleur - L'amour la poésie

« Capitale de la douleur » témoigne de la crise morale du poète survenue, en 1924.

Ce recueil qui est une interrogation angoissée sur la situation de l'homme face à lui-même et à autrui, souligne fortement la dualité entre « sens et sensibilité » qui ne cesse de déchirer le poète.

La crise morale est douloureuse certes, car la douleur est érosive, sourde et aveugle. Mais, les forces de la vie finissent par triompher, par l'emporter !

Poète de l'Amour qui le « crée », il en attend une communication (avec le monde) qui doit passer par les sens, car « toute caresse, toute confiance se survivent », et non par les mots.

Par l'amour et la poésie, le poète veut conquérir un univers où les choses et les êtres ne seront plus isolés dans leurs catégories respectives mais dans un univers où ils pourront se découvrir dans leur unité essentielle.

Eluard est le poète de l'image obscure (peut-être) et de la forme surtout (il y a dans ce recueil une étonnante richesse formelle : se succèdent et se chevauchent sonnets, vers blancs, des motifs dada et surréalistes émergent, se mêlent ; et cependant la hantise du décasyllabe et de l'alexandrin transparaît partout).

Même si sa poésie peut souffrir de quelque emphase rhétorique ; elle montre qu'Eluard poète engagé n'est en aucun cas un poète aliéné.

C'est un poète de l'amour et non du combat, difficile et pourtant familier.

Paul Eluard est à mes yeux l'un des lyriques les plus purs de la poésie française.
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Les Mains libres

Un livre mis à notre disposition à l'atelier d'écriture Papiers de soi, que j'ai emprunté, attirée par les dessins de Man Ray, notamment trois d'entre eux que j'évoquerai plus loin. Un recueil inversé car illustré de dessins de Man Ray des années 1936/37, mis en valeur plus tard, (1947), par des poèmes de Paul Eluard.

Les Mains libres, celles de l'artiste qui dessinent , celle du poète qui composent, celles du lecteur qui tournent, une à une les pages du livret, lui qui doit interpréter ce que lui font ressentir les mots, qui doit décrypter, ou tenter de le faire, les images .



Trois dessins donc :

le premier, 11112 /36 : le visage d'une femme et une frise stylisée où l'on reconnaît les remparts avignonnais, assorti de deux poèmes intitulés AVIGNON

un distique « Le calendrier aboli

Nous fûmes seuls au rendez-vous. »

Un tercet « Nous ne sommes restés qu'un moment à Avignon

Nous avions hâte d'arriver à l'Isle-sur-Sorgue

Où René Char nous attendait. »

Le second, 1936, le Fort Saint- André de Villeneuve-lès-Avignon, une femme qui domine ses tours jumelles crénelées,

Un distique : Les tours d'Eliane «  Un espoir insensé

Fenêtre au fond d'une mine. »

Le troisième, sans texte représente le fameux Pont d'Avignon, le Pont Saint-Bénézet ruiné sur lequel est allongée, alanguie, une femme, sa longue chevelure plongeant dans le Rhône.



Écrits et croquis sensuels mais parfaitement surréalistes comme il se doit !

Belle découverte, mais je reste encore bien déroutée par ce mouvement artistique.

Je lirai avec grand intérêt une biographie d'Eluard, une vie comme un roman, mais à première vue, il n'y a pas beaucoup de choix et surtout de disponibilité. Peut-être un lecteur de Babelio saura me conseiller.
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Derniers Poèmes d'Amour

Le titre donné à ce recueil qui rassemble plusieurs publications du poète semble sonner un peu comme une oraison funèbre...



Les poèmes couvrent la période de 1945 à 1951. Ce sont effectivement les derniers textes de Paul Eluard sur le thème amoureux, puisqu'il est mort en 1952, à 56 ans. Mais qu'on ne s'y trompe pas, le poète exalte toujours le désir, la flamme, la femme. Comme Jean-Pierre Siméon l'écrit dans la préface, c'est " un livre incandescent, brûlant d'aimer"...



Si dans " le temps déborde", en 1948, la perte brutale de sa femme Nush le laisse désespéré et ouvre les vannes du chagrin qui se déverse, le dernier recueil, après sa rencontre avec Dominique, fort justement intitulé " le Phénix", montre que l'amour est une (re)naissance perpétuelle, un feu couvant sous les cendres, jamais éteint.



C'est cette ultime partie de l'oeuvre qui m'a le plus attirée et émue. Je connais par coeur le sublime" Je t'aime" , je frissonne toujours en lisant " Air vif" et je ne résiste pas à l'envie de vous citer le poème qui pour moi est le plus magnifique hymne à la vie, l'espoir, l'amour que je connaisse:



" Et un sourire



La nuit n'est jamais complète

Il y a toujours puisque je le dis

Puisque je l'affirme

Au bout du chagrin une fenêtre ouverte

Une fenêtre éclairée

Il y a toujours un rêve qui veille

Désir à combler faim à satisfaire

Un coeur généreux

Une main tendue une main ouverte

Des yeux attentifs

Une vie la vie à se partager."



Des poèmes comme celui-là bouleversent les coeurs à jamais , mots solaires dans le gris des jours, baumes à l'âme, plumes de douceur ... Merci au poète pour toutes les émotions vibrantes qu'il m'a offertes depuis mon adolescence.



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J'ai la beauté facile et c'est merveilleux

Là encore, je redécouvre un auteur que j'avais étudié lorsque j'étais au lycée et que j'avais malheureusement trop mal compris alors. De lui, je ne me souvenais que de ce vers "La terre est bleue comme une orange" (qui n'est d'ailleurs pas présent ici) mais j'ignorais alors que cet homme était bien plus que cela puisque c'était avant tout un grand poète qui a écrit sur des choses qui nous semblent incompréhensibles au départ et puis, lorsqu'on prend le temps de s'y attarder un moment, prennent tout leur sens.

Les quelques poèmes retranscrits ici et réédités à l'initiative de Télérama sont avant tout une consécration à l'amour mais aussi, et surtout, à la frustration qu'éprouve le poète devant le manque de mots pour tout ce qu'il voudrait pouvoir exprimer.



Un petit ouvrage pour un grand homme ! A lire, relire et surtout à faire découvrir !
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Les Mains libres

Ce recueil de poèmes est illustré par Man Ray. Il se lit très vite car les poèmes sont très courts. Justement peut-être un peu trop brefs, pareils parfois à des citations, alors je suis restée un peu sur ma faim.
Lien : http://araucaria20six.fr/
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Ce coeur pressé par un amour immense



Je suis toujours friande de publications concernant l'un de mes poètes préférés. J'hésitais car j'ai déjà beaucoup de recueils de Paul Eluard, mais en le feuilletant, j'ai constaté que je ne connaissais pas certains poèmes. Je n'ai pas pu résister...



Comme le magnifique vers tiré d'un de ses textes, choisi comme titre, l'indique, l'anthologie est dédiée au sentiment amoureux, si présent , si essentiel chez le poète. L'auteur a décidé de suivre l'ordre chronologique des oeuvres de Paul Eluard.



Beaucoup de poèmes sont fort connus comme " L'amoureuse" ou " La courbe de tes yeux", d'autres émanant de recueils plus confidentiels ne le sont pas. C'est ce qui fait l'intérêt de ce livre, je trouve.



J'aurais aimé cependant que Thierry Gillyboeuf explique, même rapidement, dans une préface, ce qui l'a incité à constituer cette anthologie. Surtout que j'ai trouvé très beau le portrait de Paul Eluard dessiné par Jean-Paul Gillyboeuf , son père.



Pour vous donner envie de (re) découvrir le poète , quelques vers :



" Eveille-toi que je suive tes traces

J'ai un corps pour t'attendre, pour te suivre

Des portes de l'aube aux portes de l'ombre

Un corps pour passer ma vie à t'aimer



Un coeur pour rêver hors de ton sommeil"...
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Liberté j'écris ton nom

Un grand MERCI à ma médiathèque d'autoriser le prêt de cette réédition de Seghers , magnifique (en novembre 2016)...



Je me suis précipitée... ayant eu ce document exceptionnel dans les mains, en l'état original... lorsque je travaillais en "livres anciens"...il y a quelques années !

Un double plaisir des yeux et des mots résistants ! 1 ère réédition à l'identique de l'originale, datée de 1953...[ 8 panneaux en accordéon...dans un coffret cartonné et illustré de la page de titre]



Je reviens à l'histoire de cette édition illustrées: à la mort d'Eluard, en novembre 1952, Pierre Seghers, lui-même poète, résistant et fondateur de la collection "Poètes d'Aujourd'hui",

dont le premier volume fut consacré justement à Paul Eluard, souhaita lui rendre hommage, sollicita ainsi Fernand Léger pour illustrer ce texte emblématique...

Des années plus tard, au lendemain des attentats du 13 novembre 2015, la maison Seghers et la Société des Amis de Paul Eluard trouvèrent important et nécessaire de rééditer ce poème, publié la toute première fois, clandestinement, en 1942...



Pour que cette ode à la liberté, à la résistance à toute forme d'oppression" s'affiche en "grand dans nos villes, nos campagnes, nos salles de classe" , [ Présentation de l'éditeur]



" Sur toute chair accordée

Sur le front de mes amis

Sur chaque main qui se tend

j'écris ton nom.



Sur la vitre des surprises

Sur les lèvres attentives

Bien au-dessus du silence

J'écris ton nom



(...)

Et par le pouvoir d'un mot

je recommence ma vie

je suis né pour te connaître

pour te nommer

LIBERTE "



Une grande reconnaissance aux éditions Seghers d'avoir réalisé cette réédition, magnifique et fort réussie, dans sa présentation, son coffret, un papier de qualité...des couleurs éclatantes... et dans la fidélité à la première édition !
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L'Enfant qui ne voulait pas grandir

Paul Eluard a aussi écrit pour les enfants Jacqueline Duhême, illustratrice, a fait rééditer cette histoire en l’agrémentant de magnifiques illustrations. Ce conte est hélas, toujours d’actualité car il montre comment un enfant peut être expédié hors de son enfance par la violence des adultes.

Paul Eluard raconte l’histoire d’une petite fille heureuse, entourée de l’amour de sa maman, de soleil de fleurs qui, un jour, assiste à de terribles scènes de guerre au cinéma, alors que l’on montre les actualités en attendant le film pour enfant. Et caroline, à partir de ce jour, refuse de grandir ses amis et ses parents s’habituent à voir une petite fille qui se réfugie dans les livres. Mais Caroline rêve au prince charmant qui lui dit « tu es trop petite », mais Caroline voudrait se mêler aux jeux de ses amis, alors elle recommence à grandir…

Un livre émouvant qui fait réfléchir et prendre conscience de l’impact des images sur les enfants, un livre poétique qui véhicule un message destiné aux adultes comme aux enfants.

Le conte, entrecoupé de poèmes (voir citation) regorge d’illustration aux couleurs vives et qui invitent à faire une pause dans la lecture et à les examiner de près afin d’en dégager la signification.

L’une d’elle m’a particulièrement attirée : la petite fille est dans un magnifique jardin aux couleurs d’automne, refusant de grandir. Le dessin est traversé par une ribambelle d’enfants toute blanche façon pochoir.

Les autres illustrations sont chargée de symboles que les enfants ne manqueront pas d’interpréter, même inconsciemment.

Certains poème sont difficiles à comprendre, mais ne cherchons pas à dégager du sens d’un poème lisons-le simplement, il nous parlera ou pas ! J’ajouterai qu’on ressent fortement le surréalisme d’Eluard dans ces poèmes.

Une jolie découverte.

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J'ai un visage pour être aimé - Choix de poèmes 1..



" J'ai eu longtemps un visage inutile,

Mais maintenant

J'ai un visage pour être aimé

J'ai un visage pour être heureux"



Ecrit en juillet 1918, dans " Poèmes pour la paix", le texte inspire le titre de cette anthologie, constituée par Paul Eluard lui-même, le sous-titre le montrant bien:" Choix de poèmes 1914-1951". Une vue fort large donc de son oeuvre poétique .



On y lit des textes très variés mais je dirais que trois thèmes majeurs s'en dégagent : l'amour évidemment , au coeur de sa vie et de son inspiration, l'engagement politique et social, et, surtout dans la première partie de son parcours poétique, la mise en oeuvre dans ses poèmes du surréalisme, même s'il s'en éloignera ensuite.



Je n'ai pas tout aimé dans cette anthologie fournie ( 420 pages!) , certains poèmes sont trop hermétiques ou n'ont rien suscité en moi, mais comme il est intéressant d' observer l'évolution poétique de l'auteur! Et de constater que c'est la femme, Gala, Nush, Dominique et d'autres, qui relance toujours son élan de vie, son désir d'écrire...



Ce n'est qu'un conseil subjectif, mais je pense que pour découvrir Paul Eluard, c'est " Capitale de la douleur, suivi de L'amour la poésie "qu'il faut lire. Son oeuvre la plus intense, la plus aboutie, selon moi...



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L'amour la poésie: La beauté onirique des poèmes ..

Petit papa Noël a exaucé mes voeux : avoir en cadeau ces poèmes d'Eluard, magnifiés par les illustrations de Charlotte Gastaut. Merci, Pierre!



Bien sûr, j'ai déjà " L'amour, la poésie", qui fait suite à " Capitale de la douleur" dans l'édition Gallimard. Mais, les textes sublimes ( dans la partie" Premièrement" surtout) trouvent ici plus d'intensité encore, lorsque les dessins de l'artiste leur font écho , si harmonieusement. La première de couverture vous en donne déjà un aperçu.



Les paysages tout en courbes , assez japonisants, je trouve, offrent des teintes bleues, rouges, s'alliant au noir et blanc. La femme , centrale, presque toujours en longue robe noire, s'inscrit avec grâce et douceur dans ce décor naturel. C'est vraiment très réussi. Et cela illustre tellement bien la place essentielle que la femme, ici Gala, tient dans la vie de Paul Eluard.



Je ne résiste pas au désir de citer, en refermant ce livre de toute beauté, un de mes poèmes préférés de l'auteur, qui y figure:



" Le front aux vitres comme font les veilleurs de chagrin

Ciel dont j'ai dépassé la nuit

Plaines toutes petites dans mes mains ouvertes

Dans leur double horizon inerte indifférent

Le front aux vitres comme font les veilleurs de chagrin

Je te cherche par-delà l'attente

Par-delà moi-même

Et je ne sais plus tant je t'aime

Lequel de nous deux est absent "



A offrir, à s'offrir, assurément.
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Le Phénix

Combien d’amours morts, d’amours avortés, d’amours déçus ? Combien d’amours qui se meurent d’avoir trop aimé, qui se fanent devant des temps trop gris, combien, forgés dans une illusion vaine, n’éclatent sur rien qu’un peu de vide comme ces bulles de savon soufflées dans le vent par simple amusement ?

Avec ces amours mal-éteints, disparus ou défunts, vient le temps :

« Des Sentiments à la dérive / Et l’effort le plus quotidien / Le vague souvenir des songes /L’avenir en butte à demain

Les mots coincés dans un enfer / Les choses grises et semblables / Le cœur réglé comme un cercueil / Les espoirs réduits à néant »



Plus d’espoirs, plus aucune lueur d’espérance…Et pourtant, un beau jour, alors que l’on n’y croyait plus :

« L’été l’hiver je t’ai vue / Dans ma maison je t’ai vue / Entre mes bras je t’ai vue / Dans mes rêves je t’ai vue »



Symbole de résurrection, de renaissance, le recueil poétique de Paul Eluard (1895 – 1952) porte haut l’emblème de la foi retrouvée, en la vie, par l’amour.

L’abandon de Gala pour le peintre Salvador Dali et plus tard la mort prématurée de Nusch après 17 ans de vie commune, ont laissé le poète totalement abattu et découragé. Sans muse, sans compagne, il perd toute raison de vivre.

« Il faut tout dire en peu de mots / La mer est froide sans amour. »



Mais l’arrivée dans son existence de Dominique (Odette Lemort), sonne la fin de cette période d’accablante solitude et de lente dérive dans laquelle Eluard, n’ayant plus goût à rien, se laissait totalement sombrer.

« Tu es venue j’étais très triste j’ai dit oui / C’est à partir de toi que j’ai dit oui au monde »



Tel l’oiseau légendaire de la mythologie qui renait de ses cendres après s'être laissé consumer par sa propre chaleur, Paul Eluard reprend goût à l’existence et à la poésie au côté de sa nouvelle compagne et troisième muse à laquelle il rend un vibrant hommage en déclarant sa flamme et sa reconnaissance.

« Je t’aime contre tout ce qui n’est qu’illusion / Pour ce cœur immortel que je ne détiens pas / Tu crois être le doute et tu n’es que raison / Tu es le grand soleil qui me monte à la tête / Quand je suis sûr de moi. »



Paru en 1951, le recueil est ainsi composé de poèmes centrés sur cette renaissance et sur cet amour inespéré vécu comme un retour du printemps. Comme l’incarne le grand oiseau de feu, il symbolise autant les cycles de mort que de régénération.

Biographique, il révèle le long cheminement du poète dont l’existence et l’univers poétique ne se conçoivent que dans la recherche de l’amour, de la connaissance, de l’émerveillement, de l’union avec l’être cher, et n’aspirent qu’à un achèvement dans l’apaisement et la sérénité.

Au bout de cet amour retrouvé, « Le Phénix » est alors une résurrection de l’espoir, de la plénitude, de la foi, de la joie…de tous ces sentiments qui exultent et tourbillonnent autour de l’homme lorsqu’il aime et se sent aimé.



On pourrait invoquer de nombreuses raisons pour lesquelles on aime le recueil « Le Phénix » de Paul Eluard.

La beauté des mots, leur musicalité, le fondu enchaîné dans lequel ils se coulent et se lovent l’un avec l’autre, l’un dans l’autre, comme des notes qui s’accordent, qui se greffent et se moulent pour former des chansons scandées par des refrains et des répétitions…. « Si je te parle c’est pour mieux t’entendre / Si je t’entends je suis sûr de comprendre / Si tu souris c’est pour mieux m’envahir / Si tu souris je vois le monde entier ».

Mais la vérité c’est qu’on aime ce recueil parce qu’il parle d’amour. De l’amour qui revit, qui fait s’ouvrir le ciel sur un morceau de bleu et renaître un printemps que l’on n’attendait plus. Une poésie pleine de confiance, d’euphorie et de lumière qui s’exprime dans un grand souffle d’espoir.

« Dans l’amour la vie a toujours / Un cœur léger et renaissant / Rien n’y pourra jamais finir /Demain s’y allège d’hier. »



11 morceaux de vie superbes de légèreté, de délicatesse, de sentiments dédiés à Dominique mais aussi à La Femme comme symbole de vie, dont Eluard célèbre le rôle d’inspiratrice, d’accompagnatrice, de lien essentiel entre l’artiste et le monde.



« La nuit n’est jamais complète / Il y a toujours puisque je le dis / Puisque je l’affirme / Au bout du chagrin une fenêtre ouverte »….

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Capitale de la douleur

Ces poésies reflètent l’état d’esprit d’Eluard dans ces années-là, époque où son épouse Gala le trompe avec Max Ernst. A l’origine ce recueil devait s’intituler « L’art d’être malheureux ». Tout un programme, tout l’art de transformer la douleur, la tristesse pour célébrer celle qu’il aime. Tous les textes sont d’une lecture aisée, les mots coulent avec simplicité et fluidité, même si le sens reste souvent mystérieux au premier abord. Il y a beaucoup de poèmes avec des noms d’artiste de l’époque : Pablo Picasso, André Masson, Paul Klee, Max Ernst, George Braque, Joan Miro ; ce ne sont vraiment pas les plus clairs si on cherche un lien entre poème et titre à mon avis. Il y a aussi beaucoup de très beaux vers pour un si court recueil :

« La courbe de tes yeux fait le tour de mon coeur,

Un rond de danse et de douceur,... »

« Je chante la grande joie de te chanter,

La grande joie de t’avoir ou de ne pas t’avoir, ... »
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