Louis Jouvet a écrit : "Acteur, spectateur, machiniste et costumier, accessoiriste, peintre, souffleur et éclairagiste, j'ai assumé tous les rôles". Cerner sa personnalité dans la diversité de ses activités, à travers la complexité de son caractère, c'est embrasser une des expressions majeures du théâtre du xx° siècle dans la totalité des disciplines qu'elle a mise en oeuvre : de l'édifice théâtral, de sa conception et des problèmes de sa direction à ceux du répertoire, de la mise en scène, du décor, de la musique, de l'interprétation, du public.
Christian Bérard a dit de Jouvet :"Il est un homme de science du théâtre, de science et d'amour".
Jouvet n'a pas seulement incarné la noblesse d'un artisanat qui est aussi un art ; il a été une conscience. Toute son action a été commandée par la plus haute ambition artistique, soumise elle-même à une morale. Jour après jour, nuit après nuit, ses notes en réponse à ses interrogations sur la signification de son métier, ses remarques, ses conseils aux élèves du Conservatoire nous rendent témoin de son débat intime...
(extrait de la quatrième de couverture de l'édition parue à "La Manufacture" en 1989)
L'année 1911, la création par Antoine, à l'Odéon, de "l'Armée dans la ville" ne révélait pas seulement la personnalité d'auteur dramatique de Jules Romain ; elle découvrait, parallèlement à l'oeuvre de Claudel, une des recherches les plus neuves de notre littérature dramatique.[...]De "Cromedeyre-le-vieil" (1920) à "Knock" (1923) et à "Donogoo" (1930), la succession des sujets semble avoir été déterminée par une amplification progressive du thème fondamental. "Monsieur Le Trouhadec saisi par la débauche" (1923) a apporté à celui-ci les variations d'un théâtre de chambre avec la complicité saugrenue qu'il établit entre un professeur au collège de France et des personnages de réputation douteuse.....
(extrait du paragraphe p.141 - le personnage unanimiste : Jules Romains)