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Citations de Paul Nizan (139)


La bourgeoisie travaillant pour elle seule, exploitant pour elle seule, massacrant pour elle seule, il lui est nécessaire de faire croire qu’elle travaille, qu’elle exploite, qu’elle massacre pour le bien final de l’humanité. Elle doit faire croire qu’elle est juste. Et elle-même doit le croire. M. Michelin doit faire croire qu’il ne fabrique des pneus que pour donner du travail à des ouvriers qui mourraient sans lui
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"J'avais vingt ans et je ne laisserai personne dire que c'est le plus bel âge de la vie.
Tout menace de ruine un jeune homme : l'amour, les idées, la perte de sa famille, l'entrée parmi les grandes personnes. Il est dur à apprendre sa partie dans le monde."
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Paul Nizan
Il n'y a qu'une espèce valide de voyages, qui est la marche vers les hommes.
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Nous n'accepterons pas éternellement que le respect accordé au masque des philosophes ne soit finalement profitable qu'au pouvoir des banquiers.
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Qui donc combattra la domination des bourgeois si tout le monde est d’abord persuadé que leur pensée saura résoudre à son heure et en son lieu l’un de ces inquiétants problèmes, toujours possibles, toujours pendants ? Mais les clercs ne feront pas éternellement illusion : dans la lumière sans pitié de la terre, tous les hommes sauront que leur pensée est une pensée pauvre et une pensée vaine, qui ne peut pas produire de fruits, parce qu’elle est nécessairement une pensée lâche.
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Pour que les jeunes gens se tiennent tranquilles, les hommes de quarante ans leur racontent que la jeunesse est le temps des surprises, des découvertes et des grandes rencontres, et toutes leurs histoires sur ce qu’ils feraient s’ils avaient leurs jeunes dents, leurs jeunes cheveux, avec leur fameuse expérience de pères, de citoyens et de vaincus. La jeunesse sait mieux qu’elle n’est que le temps de l’ennui, du désordre ; pas un soir à vingt ans où l’on ne s’endorme avec cette colère ambiguë qui naît du vertige des occasions manquées. Comme la conscience qu’on a de son existence est encore douteuse et qu’on fait fond sur des aventures capables de vous prouver qu’on vit, les fins de soirées ne sont pas gaies ; on n’est même pas assez fatigué pour connaître le bonheur de s’abîmer dans le sommeil : ce genre de bonheur vient plus tard.
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J'avais vingt ans. Je ne laisserai personne dire que c'est le plus bel âge de la vie.
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Voyageurs, devenez de plus en plus vides et tremblants, malades de l’agitation de votre mal, vous aurez beau jeu de vous rassurer en repetant que vous etes libres, que cela au moins ne vous sera pas enleve. La liberte de la mer et des chemins est tout a fait imaginaire […] Vous pouvez uriner librement dans la mer : nommerez-vous ces actes la liberte ?
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Le voyage est une suite de disparitions irréparables.
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Il détestait alors les ouvriers, parce qu'il les enviait en secret, parce qu'il savait au plus profond de lui-même qu'il y avait plus de vérité dans leur défaite que dans sa victoire de bourgeois.
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Antoine prenait parti pour cette colère. Il était parmi ces hommes, leurs histoires étaient ses histoires. Grand lui racontait ses « ennuis », les maladies de ses enfants, l'usure de sa femme. Antoine formait alors des pensées ouvrières : entre Marcelle et le service des trains, il oubliait complètement qu'il pourrait être un jour, demain, du côté des maîtres. Il n'avait pas assez d'imagination pour se décrire son avenir, il adhérait à la vie présente. Il ne pensait pas au lendemain. Il était un machiniste parmi tous les autres, un homme soumis à tous les commandements, qui dominait seulement une machine dont il connaissait les façons. Il ne pensait pas que ces années finiraient, – tout le temps du moins qu'il était sur sa machine, ou dans la chambre de son amie...
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Personne ne pense avec plus de constance à la mort que les jeunes gens , bien qu'ils aient la pudeur de n'en parler que rarement ; Chaque jour vide leur paraît perdu , la vie ratée . Il vaut mieux ne pas s'aventurer à leur dire que cette impatience est sans raison , qu'ils ont l'âge heureux et qu'ils se préparent à la vie . Ils vous répondent que c'est gai , cette existence de larves en nourrice en attendant d'être de brillants insectes de cinquante ans .
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La mer a des mouvements d'animaux en gelée, elle gonfle, étire, rétracte, souffle un protoplasme vitrifié. Elle ne ressemble pas à une femme capricieuse, mais à la plus primitive des bêtes.
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"Je vais vivre parmi mes ennemis. Constamment, c'est-à-dire non passivement, mais sans laisser le temps m'endormir du bruit paresseux et aimable de son cours, avec patience, attention et colère. Il me faut la vertu qui nous fit le plus constamment défaut, la constance.
Mais il est plus facile d'être constant avec la guerre qu'avec la poésie, qu'avec une femme. La poésie et les femmes passent, mais la révolution n'est jamais passée."
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Les événements ne viennent pas à domicile, les événements ne sont pas un service public comme le gaz et l'eau. Mais il y a des routes, des ports, des gares, d'autres pays que le chenil quotidien : il suffit un jour de ne pas descendre à sa station de métro.

A quels jeux employer si tard dans la journée la vacance insolite des mains, la liberté provisoire de la promenade des prisonniers ? Où sont les femmes, où sont les amis introuvables, ces choses aussi simples que l'eau et que le pain?
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Paul Nizan
Nous n'accepterons pas éternellement que le respect accordé au masque des philosophes ne soit finalement profitable qu'au pouvoir des banquiers.
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[La philosophie] a pour mission de faire accepter un ordre en le rendant aimable, en lui conférant la noblesse, en lui apportant des justifications. Elle mystifie les victimes du régime bourgeois, tous les hommes qui pourraient s’élever contre lui. Elle les dirige sur des voies de garage où la révolte s’éteindra. Elle sert la classe sociale qui est la cause de toutes les dégradations présentes, la classe même dont les philosophes font parties. Elle a enfin pour fonction de rendre claires, d’affermir et de propager les vérités partielles engendrées par la bourgeois et utiles à son pouvoir.
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Il était du parti depuis douze ans, quand, en septembre 1939, il fit savoir qu'il le quittait. C'était la faute inexpiable, ce péché de désespérance que le Dieu des chrétiens punit par la damnation. Les communistes ne croient pas à l'Enfer : ils croient au néant. L'anéantissement du camarade Nizan fut décidé. Une balle explosive l'avait, entre tant, frappé derrière la nuque, mais cette liquidation ne satisfit personne : il ne suffisait pas qu'il eût cessé de vivre, il fallait qu'il n'eût pas du tout existé. On persuada les témoins de sa vie, qu'ils ne l'avaient pas connu pour de vrai : c'était un traître, un vendu ; il émargeait au Ministère de l'Intérieur et l'on y avait trouvé des reçus qui portaient sa signature. Des ouvrages qu'il avait laissés, un camarade se fit l'exégète bénévole : il y découvrit l'obsession de trahir : un auteur, disait ce philosophe, qui met dans ses romans des mouchards, d'où connaîtrait-il leurs mœurs à moins de moucharder lui même ? Argument profond, comme on voit, mais dangereux : en effet, l'exégétiste est devenu traître ; on vient de l'exclure ; faut-il lui reprocher d'avoir projeté sur sa victime ses propres obsessions ?
En tout cas, la manœuvre réussit : les livres suspects disparurent ; on intimida les éditeurs qui les laissèrent pourrir dans des caves et les lecteurs qui n'osèrent plus les demander. Cette graine de silence germerait ; en dix ans elle produirait la négation la plus radicale : ce mort évacuerait l'histoire, son nom tomberait en poussière, on exfolierait sa naissance du passé commun. [.................]
(Avant Propos de Jean-Paul Sartre - Mars 1960).
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Comme c'est puissant et inflexible, une famille ! C'est tranquille comme un corps, comme un organe qui bouge à peine, qui respire rêveusement jusqu'au moment des périls, mais c'est plein de secrets, de ripostes lentes, d'une fureur et d'une rapidité biologiques, comme une anémone de mer au fond d'un pli de granit, tranquille, nonchalante, inconsciente comme une fleur, qui laisse flotter ses tentacules gorge de pigeon, en attendant de les refermer sur un crabe, une crevette, une coquille qui coule....
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"Ce qui m'ennuie, ce n'est pas seulement de devoir mourir, mais l'idée qu'il n'y aura un jour absolument plus d'hommes. Faut-il donc n'avancer si loin dans l'histoire que pour mieux sauter dans l'anéantissement?"

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