AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

4.08/5 (sur 41 notes)

Nationalité : France
Né(e) : 1978
Biographie :

Paulin Ismard est ancien élève de l’École Normale Supérieure de Lyon, agrégé et docteur en histoire. Il est maître de conférences en histoire grecque à l'université Paris 1 Panthéon-Sorbonne. Mais aussi membre du laboratoire Anhima (Anthropologie et Histoire des Mondes Antiques), co-responsable éditorial (avec François de Polignac) de la revue Cahiers Mondes Anciens et membre du comité de rédaction de la revue Genèses. Sciences sociales et histoire.
Ses recherches portent sur l'histoire sociale et politique d’Athènes aux époques classique et hellénistique.

Ajouter des informations
Bibliographie de Paulin Ismard   (14)Voir plus

étiquettes
Videos et interviews (18) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de
Paulin Ismard vous présente son ouvrage "Le miroir d'Oedipe : penser l'esclavage" aux éditions Seuil. Entretien avec Nicolas Patin. Rentrée Sciences-Humaines automne 2023. Retrouvez le livre : https://www.mollat.com/livres/2918527/paulin-ismard-le-miroir-d-oedipe-penser-l-esclavage Note de musique : © mollat Sous-titres générés automatiquement en français par YouTube. Visitez le site : http://www.mollat.com/ Suivez la librairie mollat sur les réseaux sociaux : Instagram : https://instagram.com/librairie_mollat/ Facebook : https://www.facebook.com/Librairie.mollat?ref=ts Twitter : https://twitter.com/LibrairieMollat Linkedin : https://www.linkedin.com/in/votre-libraire-mollat/ Soundcloud: https://soundcloud.com/librairie-mollat Pinterest : https://www.pinterest.com/librairiemollat/ Vimeo : https://vimeo.com/mollat
+ Lire la suite

Citations et extraits (19) Voir plus Ajouter une citation
Paulin Ismard
Les intentions d'Alexandre, au moment où il franchit l'Hellespont, au printemps 334,sont l'objet de discussions parmi les historiens. La propagande de Philippe avait conçu l'expédition comme une « guerre de représailles », de dimension panhellénique, censée venger les destructions perses accomplies sur le sol grec lors de la seconde guerre médique (480). Le roi n'envisageait pas à proprement parler une conquête de l'ensemble de l'Empire perse, et tout indique qu'il en était de même à cette date pour Alexandre.
Commenter  J’apprécie          320
[Esclavage en Angola]
Le décret du 25 février 1853 stipula que toutes les personnes des deux sexes qui avaient alors le statut d'esclaves étaient déclarés libres, sans exception. Mais, au même moment, le législateur [portugais] créa la figure juridique des /libertos/ (littéralement "libérés"), qui était, en pratique, un statut transitoire entre celui d'esclave et celui de libre. Les /libertos/ étaient contraints de continuer à travailler pour leur maîtres en échange d'un petit salaire. Afin de documenter et de différencier leur statut, les autorités coloniales marquaient leur poitrine au fer rouge avec le symbole de la liberté.
Commenter  J’apprécie          191
Le destin de l'ancien esclave Green Cottenham, arrêté en 1908 en Alabama pour vagabondage, raconte à lui seul la violence de ce nouveau mode d'exploitation [le système de louage des prisonniers auprès d'entreprises privées (convict lease system)]. Green Cottenham fut tout d'abord condamné à une peine de trente jours de travaux forcés, assortie d'une amende. Après qu'il se fut déclaré incapable de la verser, le juge étendit son incarcération à une année entière. Dès le lendemain de son arrestation, L’État d'Alabama loua Cottenham à l'US Steel Corporation pour un montant de 12 dollars par mois et l'affecta au travail d'une mine. Enchaîné, vivant jour et nuit à l'intérieur de la mine, il devait en extraire plusieurs tonnes de charbon par jour. La mortalité à l'intérieur de la mine était particulièrement élevée. L'année de son incarcération, soixante hommes y moururent de maladies ou d'accident, les gérants ne prenant même pas soin la plupart du temps de leur accorder des funérailles. Cottenham lui-même mourut moins de six mois après son arrivée, au mois d'août 1908. Un administrateur d'une des prisons du sud des États-Unis exprime en quelques mots la violence inouïe de cet esclavage pénal:

Avant la guerre, on possédait les nègres [We owned the negroes]. Si un homme avait un bon nègre il pouvait se permettre de le garder pour lui. Mais ces condamnés, on ne les possède pas. L'un d'entre eux meurt, tu en prends un autre [But these convicts, we don't own'em. One dies, get another] (M. Mancini).
Commenter  J’apprécie          170
Alors que des présupposés évolutionnistes continuent d'infléchir nos manières de penser l'esclavage, comme un résultat de la sédentarisation, de la pratique de l'agriculture et de la densification de la population, le cas Yuqui révèle que ce genre d'institution peut pleinement se développer dans des sociétés nomades, non agricoles, et de petite taille.
Commenter  J’apprécie          130
En 1782, lorsque les hommes du Deane prirent le Regulator bermudien, ils trouvèrent à bord un équipage de soixante-quinze hommes, dont soixante-dix étaient des esclaves noirs. En dépit de la jurisprudence selon laquelle ces esclaves auraient dû être vendus aux enchères en tant que bien confisqués, les juges de la cour de la vice-amirauté du Massachusetts offrirent la liberté aux esclaves du Regulator lors du procès. Ceux-ci refusèrent tous, choisissant l'esclavage. Ils demandèrent à être renvoyés dans leurs foyers bermudiens à l'occasion de la trêve suivante, en tant que prisonniers de guerre. Leur rejet du statut de libre ne révèle pas seulement que la liberté pouvait ne revêtir aucun sens pour certains groupes et s'avérer, dans des circonstances particulières, une solution encore pire que l'esclavage, mais aussi que les gens comprenaient précisément la différence entre le statut de libre et celui d'esclave.
Commenter  J’apprécie          110
Nous avons la chance inespérée de connaître précisément la formulation légale de l'acte d'accusation déposé par Méletos, grâce à la consultation qu'en a faite dans les archives publiques athéniennes, au début du IIe siècle de notre ère, Favorinos d'Arles, venu à Athènes pour y exercer ses talents de rhéteur.

Voici la plainte déposée sous serment par Méletos, fils de Méletos, du dème de Pithée, contre Socrate, fils de Sophronisque, du dème d'Alopéké : Socrate enfreint la loi, parce qu'il ne reconnaît pas les dieux que reconnaît la cité, et qu'il introduit d'autres divinités nouvelles ; il enfreint la loi aussi parce qu'il corrompt la jeunesse. Peine requise : la mort.

Chapitre 2, La cité au procès
L'accusation de Méletos, p. 57
Commenter  J’apprécie          110
Pour Platon, l'échec politique des enfants de Périclès attestait à lui seul la faillite du célèbre chef de file du camp démocrate. Socrate affirmait ainsi qu'une "bonne preuve pour ceux qui ont un savoir quelconque de ce qu'ils savent, c'est qu'ils soient capables de transmettre ce savoir à un autre", avant de poser une question provocatrice à Alcibiade : "Peux-tu me dire qui Périclès à rendu savant, à commencer par ses fils ?" L'échec pédagogique du chef d'état idéalisé du Ve siècle révélerait ainsi l'incapacité de la cité démocratique à conduire les citoyens sur la voie de la vertu et à définir un savoir politique authentique. Le détenteur de la science royale, dans l'utopie platonicienne, sera dès lors un bon éducateur, comme si les deux fonctions étaient destinées à se confondre. (p. 166)
Commenter  J’apprécie          90
Il ne semble pas qu'aucun de ceux [les mamelouks] qui en eurent les moyens ait jamais cherché à revenir sur leurs pas, à recouvrer leur nom et leur identité première, à se faire une seconde fois renégat. /A contrario/, de jeune hommes nés libres et musulmans aux confins de la Syrie se faisaient volontiers passer pour esclaves afin d'intégrer par ce filtre le cursus enviable des mamelouks. L’Égypte et la Syrie offrent ainsi au XVe siècle l'étonnant exemple d'une société où les esclaves étaient choisis et éduqués pour un jour devenir les maîtres.
Commenter  J’apprécie          90
La vocation de l'esclave public serait ainsi de rendre invisible l’appareil d’État, comme le suggère le cas de l'Athènes classique (Ve-IVe avant notre ère). Assurant le fonctionnement de l'administration civique par-delà la rotation régulière des magistratures, les esclaves publics incarnaient d'une certain façon la bureaucratie de la cité grecque. Or, en confiant à des esclaves de telles tâches, les Athéniens visaient à dissimuler, en la projetant dans une figure d'altérité absolue, la part bureaucratique inhérente au fonctionnement du régime démocratique. En rendant invisibles, car esclaves, ceux qui avaient la charge de son administration, la cité conjurait l'apparition d'un État qui puisse se constituer en instance autonome et, le cas échéant, se retourner contre elle. L'esclavage public peut y être interprété comme une forme de résistance de la société civique à l'émergence d'un appareil d’État (P. Ismard).
Commenter  J’apprécie          70
Rappelons une évidence : le polythéisme grec était dépourvu de tout texte sacré qui définisse les croyances légitimes au sujet des divinités, ou précise rigoureusement la façon dont les actes cultuels devaient être accomplis. L'appréhension commune des dieux et de leur présence au monde ne s' est jamais incarnée dans une théologie polythéiste, susceptible de définir une architecture dogmatique dont la cité aurait été la gardienne. Plurivoque et ambiguë, la parole du mythe est faite de sédimentations successives et se nourrit de réinterprétations constantes en fonction des auteurs ou des contextes d'énonciation : il n'a jamais existé de version "officielle" ou canonique d'un mythe. Ajoutons que nul clergé constitué ne veillait à l'organisation institutionnelle de la vie religieuse.

Chapitre 4, L'impiété socratique, p. 131
Commenter  J’apprécie          60

Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Paulin Ismard (111)Voir plus

Quiz Voir plus

Le CID

Qui est l'auteur du Cid ?

Victor Hugo
Pierre Corneille
Arthur Rimbaud
Paul Verlaine
Emmanuel Macron

10 questions
173 lecteurs ont répondu
Thème : Le Cid de Pierre CorneilleCréer un quiz sur cet auteur
¤¤

{* *} .._..