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3/5 (sur 106 notes)

Nationalité : France
Né(e) le : 03/09/1976
Biographie :

Pauline Klein a étudié la philosophie à Paris, d'abord à la Sorbonne, puis à Nanterre où elle a fait un DEA d’esthétique.

Elle a ensuite passé un an à la Saint Martin's School, une école d'art à Londres.

Elle part ensuite à New York, pour travailler dans une galerie d'art, celle qui vendait des Warhol sur lesquels elle dessinait des petits points quand ils arrivaient à la galerie.

Elle y est restée 4 ans, puis de retour à Paris, elle a travaillé dans la galerie d'Agnès b. Elle travaille aujourd’hui chez Sonia Rykiel.

Alice Kahn est le premier roman de Pauline Klein.

Source : www.alliaeditions.com
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Pauline Klein - La figurante Rencontre animée par Camille Thomine « Vient un moment dans l'existence, que j'aimerais pouvoir situer précisément, où la vie adulte nous rattrape. On ne peut pas lutter éternellement pour la survie de l'insouciance. Les autres finissent par se douter de quelque chose. » Depuis l'enfance, Camille n'a rien fait dans l'ordre et répond aux conventions comme au travail un « je préférerais ne pas » gentiment féroce. À quinze jours de son mariage, elle se pose cette question : peut-on éternellement rester soi-même ou faut-il un jour « jouer le jeu » ? Dans un roman aussi piquant que drôle, Pauline Klein raconte l'histoire d'une jeune fille dont l'apparente désinvolture et l'insolente paresse sont en réalité des armes de poing pour résister à tout ce que le monde, la famille, la société attendent de nous. À lire – Pauline Klein, La Figurante, Flammarion, 2020.
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Citations et extraits (16) Voir plus Ajouter une citation
S'introduire dans la vie par les quelques trous qu'elle laisse sans surveillance.
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En descendant du train qui m'avait emmenée jusqu'ici, j'avais pris conscience que je n'aurais plus jamais peur de moi-même. La décision que je prenais à cet instant de ne pas abdiquer, de ne plus me contraindre à ce qu'on attendait, me procura la sensation d'un humble bonheur.
Un jour, quand j'en aurais la patience et le courage, je réussirais à restituer l'humilité de ce bonheur. Un idéal d'écriture qui dirait cette promesse, dans laquelle tout est invariablement acceptable; le vacillement, la confusion, la solitude et l'abandon des idéaux.
Contre laquelle je n'aurais jamais honte de trébucher, de me perdre. Le sentiment de n'être rien d'autre que ma propre quête.
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J'ai construit des trous d'air, de l'espace, des zones de non-droit, des frontières entre les parties qui composent mon intérieur. J'ai plusieurs chambres, toutes roses et rouges, luisantes et fraîches, maintenues à température stable et dans lesquelles il fait toujours noir. On passe d'une pièce à l'autre en glissant dans des vaisseaux rutilants aux parois transparentes et à travers lesquelles on peut apercevoir la vie, ailleurs, sorte d'extérieur mouvant. Les différentes pièces de mon corps sont séparées par des limites et des mots, les effets de la réalité emmagasinés dans des parties que je ne contrôle pas. J'ai des souvenirs amoureux dans le fond de l'oeil, des traces de violence qu'on a portées contre moi entre les omoplates, un baiser encore imprimé à l'intérieur de la cuisse, un son gravé derrière mon oreille et qui vibre sans prévenir dans mon lobe, comme une punaise. Mes ongles poussent pour toucher plus loin mais je les coupe à temps. Je connais la forme des reins et des poumons, des ailes d'ange, celle du coeur presque noir, les trompes comme des oreilles d'éléphant, le fémur, un os à ronger, le squelette du pied, une trace de patte d'oiseau sur le sable mouillé. Il s'en passe des choses. A la limite avec l'extérieur, au bord du contour formé par la chair, des trous laissent pénétrer l'air du dehors, le monde des autres, le monde tout court.
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Nous sommes domptés à un point de non-retour. Nous avons atteint un état de civilisation délirant.
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Est-ce qu'on peut recoller un rêve avec sa suite là où on l'a arrêté ? Dans mon lit, je fais toujours ça le matin. La cloche qui annonce la fin de la récré sonne et arrête mon rêve. J'attends la suite, elle me manque. Alors je la cherche. Je tourne la tête sur mon oreiller, et je sens le poids du rêve valser de gauche à droite sous mon crâne. Le rêve est lourd.
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"Anna" est un personnage de roman qui file dans mes histoires comme une métaphore à talons. Elle est même pire que ça. Dès que l'occasion se présente, elle prend la forme de tout ce qui n'est pas moi.

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J'habite dans un appartement de deux pièces, composé d'une entrée, d'un salon, d'une chambre, d'une kitchenette et d'une salle de bains avec baignoire. Chez moi je n'ai pas de miroirs. Je me regarde dans les yeux des autres et dans toutes les vitrines du monde, mais pas chez moi.
L'appartement donne sur une cour d'école d'où j'entends, le matin les cris des enfants, à dix heures et demi, et à trois heures. La sonnerie de la première récré annonce généralement la fin de ma nuit.
La première pièce, celle dans laquelle on entre, c'est la scène. Sur du parquet, dont je me dis qu'il craque, un canapé gris clair en velours sur lequel j'ai déposé des coussins violets pour faire contraste. Au sol, un tapis que j'appelle ancien, placé de travers. En face, une table en bois blanc et trois chaises noires autour, dont l'une reste généralement vide. Le contour des fenêtres est peint en gris. La lumière éclaire mes pieds le matin, mes seins l'après-midi.
Dehors, des nuages blancs sont posés ça et là sur un ciel bleu gris. On entre dans ma chambre par une petite porte grise. Mon lit tout blanc est fait. Un placard s'ouvre sur des robes à faire crever de jalousie n'importe quelle femelle normalement constituée, et sur une collection de chaussures, juste ce qu'il faut. Je m'habille toujours pareil, pour passer inaperçue. Sauf qu'un personnage vient de m'être servi sur un plateau, devant ma porte.
Je naviguerai dans une image faite de possibles plus que de réalités. Mon appartement deviendra un laboratoire à fabriquer une fille que l'on repère même quand elle est en pyjama au bord d'une route abandonnée. Des contours neufs et mouvants délimiteront ma transparence en la masquant, et me rendront visible. Je construirai une marionnette, un pantin infaillible, que j'habillerai au fur et à mesure. Il faudra se préparer. Se préparer et répéter.
Je deviendrai cette femme fatale qui pioche un homme au vol pour n'en faire qu'une bouchée. J'aurai de nouvelles épaules, et des regards qui en disent longs. Je m'inventerai des rêves, les rêves qu'Anna fait la nuit, et que j'interpréterai pour comprendre sa vie.
Les autres, le hasard, l'extérieur, deviendront mon terrain de jeux. Comme lorsque je décide de me trouver un emploi. S'introduire dans la vie par les quelques trous qu'elle laisse sans surveillance.
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Je suis née jolie, j’étais, dit-on, un beau bébé. Mais mon physique s’est peu à peu transformé, jusqu’à se muer en une inexplicable fadeur étant donné d’où je partais, étant donné les promesses de beauté qui régnèrent autour de moi durant une bonne partie de ma petite enfance. À l’adolescence, je devins comme beaucoup d’autres une fille un peu transparente dont seul le nez grossissait, laissant le reste de mon visage dans un état d’immobilité totale comparé à cette partie qui ne cessait de croître mais qui, Dieu soit loué, s’arrêta à temps avant qu’on ne puisse me définir comme une fille avec un grand nez. J’ai la peau blanche de mon enfance, des yeux marron, des cheveux châtains et un visage qui atteignit son aspect définitif vers vingt ans. Je n’ai pas fait mon âge jusque relativement tard, c’est ce qui me sauva. Pendant plus de quinze ans, ma peau ne s’est pas abîmée, l’ovale de mon visage avait hérité d’une bonne plasticité, quant à mes cheveux, ils gardèrent le plus longtemps possible une texture douce et brillante au toucher soyeux.
J’eus peu à peu en grandissant une certaine affection pour cette fadeur que je trouvais réconfortante.
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Elle et lui sont les deux seuls de leur groupe à être réveillés. Les autres dorment, entrelacés, visage posé sur une épaule, jambes enroulées les unes autour des autres, on ne saurait très bien dire qui est amoureux de qui, s’il s’agit de couples ou d’êtres dont le sommeil n’est qu’un prétexte pour se toucher.
Elle et lui ressemblent à deux rescapés d’une mission, deux survivants contraints de voyager ensemble. Peut-être ont-ils passé les jours qui précèdent sans véritablement s’adresser la parole, et sans doute ont-ils choisi d’attendre la toute fin du voyage pour le faire, le moment ne s’était sûrement pas présenté, cette fois ils sont enfin seuls. Ils auraient pu feindre d’avoir sommeil eux aussi, mais non.
C’est là qu’ils décident d’évoquer leur jeunesse, c’est-à-dire la période de leur vie où ils avaient douze ou treize ans. Le garçon voudrait bien voir une photo d’elle à l’époque, elle cherche dans son téléphone avant de le lui tendre. Le garçon fixe la photo, la fixe elle, puis de nouveau la photo. Il plonge dans l’image, l’agrandit entre son pouce et son index et finit par lancer à la fille : « T’es canon en fait. »
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« Tu es où ? »
Le message de Gaël a vibré pendant que je descendais du train. J’étais rentrée passer quelques jours à Paris. Je suis sortie de la gare vers dix-huit heures. Il avait dû s’arrêter de pleuvoir quelques minutes avant, le sol était encore trempé. La nuit commençait à tomber. On m’a demandé une cigarette quand j’ai allumé la mienne, et si je voulais un taxi moto. J’ai accepté, puis refusé. J’ai traversé le parvis de la gare de Lyon et je me suis dirigée vers la borne Vélib’ en bas des escaliers. C’était cette période où l’on voit émerger des écharpes effondrées sur des rebords en pierre ou un gant planté sur la tête des poteaux le long des rues. Il y en avait un juste en face de moi, abandonné sur le sol, noir avec le bout des doigts gris, alors que je tentais d’extirper un des vélos de son enclos. J’avais des clémentines dans mon sac à dos, je les ai senties valser contre mes reins en commençant à rouler. Mon téléphone a vibré plusieurs fois de suite, j’ai reconnu à la fréquence des messages laissés sans réponse la marque de Gaël. Au feu rouge suivant, j’ai saisi mon portable pour vérifier. J’ai répondu que je venais de rentrer à Paris en espérant qu’il cesse de m’écrire. Ce n’était pas les messages de l’homme dont je m’étais récemment séparé que j’attendais. C’était ceux de Paul. Je me suis demandé si j’avais bien débranché le radiateur dans la cuisine de Sassy en partant. Il commençait à faire plus froid dans la maison qu’à l’extérieur. J’avais juste le temps de repasser dans mon appartement pour poser mon sac, me changer et repartir, j’avais été invitée à dîner chez une amie. J’ai remonté la rue Lamartine. Les gens avaient changé d’allure, ils étaient plus nombreux, certains étaient accompagnés d’enfants. En m’arrêtant, j’ai cru reconnaître une ancienne connaissance dans la vitrine d’un café. Mais quelques secondes plus tard, j’ai réalisé que la femme assise devant moi avait l’âge de celle que j’avais rencontrée à l’époque, plus de dix ans auparavant. J’avais quarante-quatre ans et, depuis quelque temps, j’expérimentais ce type de confusions temporelles. Je pensais revoir des inconnus de l’âge qu’ils avaient eu dans une autre vie, sans intégrer sur leurs visages les années qui s’étaient écoulées depuis.
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