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3.38/5 (sur 56 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Bohème , 1962
Biographie :

Né dans le sud de la Bohème en 1962, Pavel Hak est issu d’une famille modeste. Fils d'un ouvrier électricien, il entre à l'usine à l'âge de quinze ans. Après un bac technique, il entre à l'université de science politique. La difficulté à s'épanouir intellectuellement dans l’ex-Tchécoslovaquie le pousse à partir en France dont il admire la littérature. Il découvre la langue des auteurs français et suit alors des cours de philosophie à la Sorbonne, pour obtenir une licence. Pavel Hak publie Safari (2001) et Sniper (2002).
Dans son dernier roman Trans, salué par une bonne partie de la critique, il questionne - à travers le personnage principal qui fuit une dictature asiatique - les politiques d'immigration et la condition morale de l'homme assujetti à sa position géographique.

Source : http://livres.fluctuat.net
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Entretien réalisé par Julia Cordonnier (montage : Agnès Touzeau) Pavel Hak, « Vomito negro », Verdier, collection « chaoïd », 2011. https://editions-verdier.fr/livre/linquietude-detre-au-monde/ Quatrième de couverture : Une île quelque part sous les tropiques des Caraïbes. Villas de luxe, milliardaires se reposant entre deux raids boursiers, jet-set. Mais aussi crime organisé, trafics humains en tout genre, prostitution, misère. Un frère et une soeur sont les héros du roman, descendants de captifs venus de l'autre côté de l'océan, esclaves dans les plantations. Marie-Jo est kidnappée. Son frère est poursuivi par la police et la mafia locales. Il part à la recherche de sa soeur sur le continent. Vomito negro raconte leur lutte pour la survie et croise leurs itinéraires respectifs avec le récit de leur père évoquant sa traversée à fond de cale. Comment Marie-Jo échappe à Sidney Parker et au docteur Godrow? Comment son frère, passé clandestinement sur le continent, devient membre d'un escadron de la mort ultra-secret? Avec ce nouveau roman, Pavel Hak poursuit son exploration des conséquences ultimes du capitalisme contemporain, celles de la prédation sans limites, de la marchandisation des corps et d'une déshumanisation à laquelle ses personnages répondent par une effrayante volonté de vivre. Cette urgence passe tout entière dans la phrase, dont la vitesse fait de ce roman une course hallucinée, qui a les fulgurances d'un poème. Site : https://editions-verdier.fr/ Facebook : https://www.facebook.com/EditionsVerdier Twitter : https://twitter.com/EditionsVerdier

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Citations et extraits (11) Voir plus Ajouter une citation
Vendue en un clin d’œil, transformée en jouet, livrée aux instincts meurtriers, forcée d’obéir, condamnée à subir : je ne suis pas la première à disparaître dans la nuit sans qu’on s’aperçoive de sa disparition. Que leur ai-je fait pour qu’ils m’enchaînent ici ? (..) Je ne vois autour de moi - dans cette nuit où ligotée à ce pilier je pleure et je souffre - que les bêtes qui se préparent à me dépecer. Ils veulent éprouver ce qu’est vivre en me tuant.
Ils veulent découvrir ce qu’est la vie en m’écartelant.
Être pendant qu’ils tournent autour de moi comme une meute de loups, la terre semble plongée dans la nuit d’une terre sans un être humain, nuit où crime et mort règnent. Monstres !
Pensez-vous que je ne suis libre qu’assujettie à vos ordres ? (..) Vous voulez me voir souffrir et vous énivrer de mes spasmes ! Vous voulez atteindre l’ivresse en m’arrachant entrailles yeux foie cœur ! Tuer, tuer : rien d’autre ne peut vous assouvir ! Ma mort seule peut vous combler !
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Wu Tse doit se dépêcher, il a le passeport et le billet, il ne lui reste qu’à se donner l’allure d’un homme qui rentre de son voyage d’exploration. Décrottage, dégraissage, rasage ! Ne faut-il pas qu’on le prenne pour celui dont il détient le passeport ? Il enfile les vêtements appropriés, chausse des godasses trekking, s’arme d’un appareil photo, remonte la trace des otages exécutés, arrive à un minuscule aérodrome d’où un avion à hélices ramène les touristes de leurs excursions. Wu Tse s’intègre aux passagers, monte à bord, s’assied sur le siège portant le numéro marqué sur son billet, jette un dernier regard sur la brousse, sourit de bonheur : What a wonderful trip ! L’avion à hélices décolle, survole la forêt par où Wu Tse vient de passer, atterrit sur une piste en béton où un minibus transporte les touristes vers un Boeing 747 dont les moteurs à réaction brassent les dernières bouffées d’air tropical.
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Une centaine de personnes embarquées ?
Une multitude d'espoir et de souvenirs ?
Soudain c'est la nuit à fond la cale. La rampe d'embarquement s'éloigne, le cargo quitte les eaux côtières, la proue fend les vagues, Wu Tse respire les relents de fioul. Combien de jours devront-ils passer dans ce sarcophage ? L'acier dégoulinant d'huile de moteur pue la prison, la prison se remplit d'excréments, les relents d'excréments empoisonnent tout le monde : un nouveau-né déjà mort (sanglotent les femmes). Et les hommes enfermés dans la cale maudissant le ciel: devront-ils tous mourir ?
Entre deux crises de claustrophobie, un vieillard raconte son histoire: la maison vendue pour une somme d'argent ridicule, le troupeau de brebis échangé contre les faux papiers, le village natal abandonné pour suivre les passeurs, les papiers d'identité confiés au chef des convoyeurs, l'interminable attente de l'embarquement dans un hangar désaffecté.

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Chaleur. Soif.
Spasmes musculaires.
Transformé en machine, Wu Tse fabrique une centaine de pantalons chemise vestes par jour. Production record, rendement inhumain... - mais Wu Tse ne sent aucune fatigue. Découper le tissu, assembler les morceaux, coudre : la machine Wu Tse chie une quantité de produits suffisantes pour inonder le marché mondial. Au travail à partir de 5 heures du matin, Wu Tse trime. Il n'a plus faim. Et, pour étancher sa soif, on lui donne à boire de l'huile de moteur : une machine doit être bien huilée (quand l'atelier clandestin passera à l'âge électronique on abreuvera la machine Wu Tse avec l'électricité).
Progrès technologique. Main-d'oeuvre ultramoderne.
Tubes de néon éclairant la machine Wu Tse.
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Mon devoir est de tuer. Frapper mortellement (en une fraction de seconde) ce qui est condamné à mort. Par qui ? Pourquoi ? La guerre n’admet pas de questions. Opposants au régime, hommes et femmes errants, soldats ennemis, rebelles financés par les puissances étrangères, enfants, vieillards, autant de noms pour une seule et même réalité : ma cible ! Frapper mortellement. Tuer. Le temps qui nous étouffe, la mort qui nous guette, sont tous deux invisibles. Peut-on arrêter le temps et vaincre la mort en tuant soldats, paysans, mercenaires, intrus venus d’on ne sait quel coin du monde ? Détruire. Anéantir. Je ne laisserai personne vivant. Il suffit d’un survivant pour que l’irrémédiable ait lieu : l’accusation. Et avec cette chienne malpropre, la condamnation et la peine. Car dès qu’une bouche s’ouvre, un trou noir se creuse dans le monde, et avec lui un suspens : que dira cette bouche ? Quelle vérité proférera-t-elle ? Les gens sont avides d’événements. Râles et gémissements parlent aussi. Diable ! Les bouches humaines ont toutes une fâcheuse habitude de parler, difformité dont nous n’avons guère besoin. Race maudite, je ferai de vous un tas de viande hachée ! Adorateurs du verbe, candidats aux épanchements en discours blasphématoires, tribuns malintentionnés, hyènes puantes, votre cervelle volera en éclats ! Plaintes, revendications, propositions de règlement pacifique, proclamations de nouvelles lois, discours acharnés à dire ce qui se passe, il n’y a pas de place pour vous : faut vous éliminer les uns après les autres, systématiquement, dans l’ordre de votre apparition. Dois-je le jurer ? Après moi ne restera aucune bouche parlante. Après mon dernier coup de fusil, l’ordre régnera. Je participe à ce conflit pour éliminer cette anomalie porteuse de paroles insensées qu’est l’homme. Mon fusil se charge d’éliminer cette hideuse source de mots, qui n’existe que pour salir, crier la révolte et inciter à la désobéissance. S’ils ne parlaient pas, s’ils ne proféraient pas leurs discours hallucinés sur le droit à la vie, au bonheur et à la terre (qui, selon eux, leur appartient, alors qu’elle est depuis toujours à nous), il n’y aurait pas de guerre. La guerre a lieu parce qu’il y a trop de bouches parlantes. Trop de calomnie. Celui qui accepte l’ordre et obéit à la loi ne peut jamais être à l’origine du mal. Source du malheur. Cause du besoin de régler les choses avec les armes.
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Visages fermés. Stress & anxiété.
Freinage. Réouverture des portes.
Les passagers s'extraient du train, prennent (dressés à parcourir automatiquement leur trajet) la direction adéquate (correspondance ou sortie). Wu Tse s'élance vers l'Escalator fléché sortie. Foule de gens devant, foule de gens derrière : Wu Tse cherche à comprendre le comportement à adopter : les gens glissent leurs ticket de transport dans la fente de l'appareil, le reprennent sans s'arrêter de marcher, passent. Mais Wu Tse n'a pas de ticket de transport. Épave humaine échouée sur la rive strictement réglementée, il lance un 's' il vous plaît' sans conviction... - et la foule pressée l'écarte.
Obstacle fâcheux.
Élément étranger (aussitôt détecté).

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Devant la fenêtre du Q.G. surchauffé, le commandant s’allume une cigarette, puis, les muscles du visage contractés, il se tourne vers les officiers au garde-à-vous. « L’intensité des raids aériens a interrompu notre action dans la zone frontalière ; notre armée a dû reculer, nos soldats ont été obligés de s’enterrer, nos chars ont rejoint les abris dans des galeries souterraines. » Le commandant plisse les yeux. « Pour qui nous prennent-ils ? Pour des rustres ? Des demeurés ? Ils multiplient leurs raids, pilonnent nos positions, matraquent nos infrastructures ; mais nous aussi nous avons nos armes et nos méthodes. Êtes-vous d’accord ? » Les officiers répondent d’une seule voix : « Oui, mon commandant ! » Le commandant scrute ses subordonnés. « S’ils pensent qu’ils vont nous faire mordre la poussière avec leurs bombes… » Les officiers ricanent. Le commandant écrase les restes incandescents du tabac sous sa botte. « Ils organisent les raids : nous organiserons la terreur ! » Les officiers, imperceptiblement plus pâles, se taisent. Le commandant pointe l’index sur la carte scotchée au mur. « Quand notre artillerie aura achevé la préparation du terrain, nos soldats sortiront les gens de leurs trous, les policiers canaliseront les colonnes de réfugiés, et les bandes paramilitaires se chargeront d’exactions. » Le commandant dévisage un à un les officiers. « Qu’en pensez-vous ? Meurtres, viols, exécutions sommaires, tortures, génocide, crimes contre l’humanité, toutes ces atrocités dont partie de notre stratégie. Nous devons exploiter tous les ressorts de guerre : l’arme de la faim décimera les civils, la haine raciale brûlera les campagnes, les enlèvements achèveront le nettoyage ethnique. Mais n’oubliez pas… » Le commandant dévisage les officiers. « La terreur doit être organisée ! » Les officiers acquiescent.
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Vagues océaniques. Chaleur.
Soif et faim. Sel rongeant la peau.
Après une vingtaine de jours de voyage (dit le père), le vent retomba. Nous souffrions du manque d’eau potable, nous n’avions presque plus rien à manger. La promiscuité rendait la présence des autres exaspérante : la diarrhée, le vomi des malades, rendaient inhumain le séjour dans la cale.
Nous n’avions pas le droit d’aller sur le pont.
Nous étouffions au milieu de toutes ces déjections.
Quand le bateau s’arrêta à cause du vent retombé, nos geôliers descendirent dans la cale pour contrôler si nos chaînes résistaient à notre colère. L’air devint irrespirable. La chaleur rendait malades les plus tenaces. Au bord de l’asphyxie, plusieurs hommes furent frappés de fièvre. D’autres se mirent à délirer. La soif brûlait les entrailles de tous. Au bout d’une heure de cet enfer, nous exigeâmes de pouvoir sortir à l’air libre. Les gémissements des malades harponnaient nos oreilles, les râles des agonisants nous torturaient. Mais le pire de tous ces bruits affreux était le grincement de nos fers, remués par nos membres qui ne supportaient plus cet emprisonnement.
Nos geôliers restèrent sourds à nos supplications.
Peu de temps après, il y eut le premier mort.
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Chercher un chemin entre les murs effondrés, contourner les tas de cendres, éviter les cadavres qui (éparpillés un peu partout, comme des tracts d'une absurde propagande) jonchent les trottoirs, obstruent les bouches de canalisation et encombrent les terrains vagues, telle sera sa tâche. (15)
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Quel barrage dresser contre l'afflux d'immigrés?
(...) transformés en matière première dont on peut faire un bizness plus lucratif que le trafic d'armes. Les bénéfices annuels (estimés à des milliards de dollars) ne confirment-ils pas que la demande est inépuisable?
(...) Un mur hérissé de barbelés
(...) Durcir la politique d'émigration fait monter les prix.
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