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Citations de Pearl Buck (665)


Elle avait une nature faite pour le bonheur, aisément absorbée par chaque chose qui passe. (p.129)
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«  Savoir lire, c’est allumer une lampe dans l’esprit; relâcher l’âme de sa prison , ouvrir une porte sur l’Univers »
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« Je veux vous considérer, en toutes choses, comme mon égale. Je n'userai jamais de la contrainte. Vous n'êtes pas mon bien, un objet en ma possession.»
(…)
Voilà le discours que j'entendis le soir de mes noces ! Tout d'abord, j'étais trop étonnée pour comprendre. Son égale ! Mais comment ? Ne suis-je pas sa femme ? Quel autre que lui pourrait me diriger ? N'est-il pas mon maître par la loi ?
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- Le mariage ne représente pas un fardeau aussi lourd chez les Chinois. Quand on aime pas son mari, on lui cherche une concubine et on garde sa place dans la famille. Mais être la femme d'un homme pour lequel on a de l'aversion, c'est trop dégoutant.
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- Je croyais qu'ils venaient dans notre pays pour y apprendre la civilisation. Ma mère me l'a dit.
- Elle se trompait. J'imagine qu'ils viennent au contraire avec l'intention de nous l'enseigner. Ils trouveraient il est vrai, beaucoup de choses dont ils pourraient profiter, mais ils ne s'en doutent pas plus que vous ne vous figurez ce que nous avons à apprendre d'eux.
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Les malentendus entre homme et femme viennent toujours de la croyance qu'il existe des devoirs réciproques, poursuivit Madame Wu. Une fois qu'on a renoncé à cette idée, le chemin est tout tracé. Chacun n'a de devoir qu'envers soi. Et lequel ? Uniquement celui d'atteindre à sa plénitude. Et, si l'un des deux y arrive d'une façon parfaite, l'autre l'atteint aussi.
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Maintenant que le voilà adulte et père de deux fils, il était temps de croire à ce que son père lui répétait si souvent : 
« Mon fils, il faut bien souvent connaître le passé, avant de comprendre le présent et d’affronter l’avenir avec calme. »

(Poche, p.60)
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Extrait :
C'était le début du printemps dans la cité de K'Aifeng. Printemps tardif pour cette province de Honan, au nord de la Chine. Derrière les hautes murailles, à l'intérieur des cours, les pêchers fleurissaient plus tôt que ceux des fermes éparpillées sur les plaines unies qui s'étendent autour des fossés de la ville. Mais, malgré cet abri, les pêchers ne montraient encore à la pâque que leurs boutons rosés.
Dans les cours de la maison d'Ezra ben Israël, des branches avaient été coupées plusieurs jours à l'avance, ce qui permettait aux boutons de fleurir pour la fête. Chaque printemps, Pivoine, la petite esclave chinoise, tapissait de ces rameaux fleuris les murs du grand hall. Et, chaque année, Ezra, son maître, et Mme Ezra, sa maîtresse, ne manquaient pas de prêter attention à ce qu'elle avait fait. Ce jour-là, songeant au printemps si froid et aux vents poussiéreux du nord qui avaient soufflé sur la ville, ils félicitèrent tout spécialement la jeune fille.
« Voyez quel miracle a accompli notre petite Pivoine », dit Ezra, en montrant les fleurs d'un geste de sa main dodue.
Mme Ezra s'arrêta pour admirer ; son expression tendue s'adoucit.
« Très joli, mon enfant », fit-elle.
Pivoine gardait le silence, comme il se doit, ses petites mains jointes au-dessus de ses manches flottantes. Elle rencontra le regard de David et détourna le sien, mais elle répondit avec un léger frémissement des lèvres au sourire chaleureux de Leah. Le vieux rabbin restait immobile car il était complètement aveugle ; quant à son fils Aaron, Pivoine ne le regarda même pas.
Ils prirent place autour de la vaste table ronde, au centre du hall, et Pivoine dirigea le service, à sa manière, silencieuse et pleine de grâce. Quatre serviteurs étaient sous ses ordres, et Wang Ma, la plus âgée des servantes, versait le thé.
Aussi loin que remontaient ses souvenirs, Pivoine avait toujours assisté à ce festin d'un soir, dans la demeure d'Ezra. C'est elle qui surveillait la disposition du couvert, et les domestiques lui obéissaient car elle connaissait la place de chaque objet comme si elle était la fille de la maison. On gardait, soigneusement rangés, toute l'année, les plats qui ne servaient qu'à ce repas donné tous les ans la veille de la pâque. Les cuillers d'argent et les baguettes, les grands chandeliers à sept branches brillaient à la lueur des lanternes suspendues aux hautes solives rouges. Sur un large plateau d'argent, Pivoine avait posé, comme chaque année, les symboles dont elle ignorait le sens : un œuf dur, des herbes amères, des pommes, des noix et du vin. Curieux symboles d'une religion étrangère !
Au milieu de l'indifférence de la ville chinoise, toute cette journée-là semblait bizarre. Et quoique familiarisée avec les rites, Pivoine s'en étonnait à chaque printemps. Tout d'abord, la recherche, dans la maison, des morceaux de pain pétri avec la levure ! Ce matin-là, Ezra, le maître, avait fouillé dans tous les coins, en riant, comme d'habitude, étourdiment. Autrefois, Mme Ezra cachait les restes de pain, mais depuis plusieurs années, elle avait confié ce soin à Pivoine, et Ezra demandait à la petite servante de compter les morceaux pour savoir quand il en aurait fini. Il tournait cela un peu en plaisanterie, assez gêné devant les domestiques. Lorsqu'ils étaient enfants, David et Pivoine riaient de tout leur cœur et se joignaient gaiement aux recherches, montrant du doigt chaque miette du pain défendu. Mais Pivoine ignorait alors qu'elle n'était qu'une esclave.
À présent, elle savait. Elle se tenait tranquille, attentive, pendant que le festin se déroulait. Elle connaissait plus ou moins chaque convive. Surtout David ! C'était à cause de lui qu'on l'avait achetée, une année de famine, lorsque le fleuve Jaune avait rompu ses digues et inondé les terres basses. Elle était si jeune alors ! Et malgré ses efforts pour retrouver le passé, elle ne se rappelait aucun visage avant celui de David. C'était son premier souvenir : le visage d'un garçon, de deux ans son aîné, toujours plus grand, plus fort qu'elle, si bien qu'instinctivement elle se tournait vers lui et se mettait sous sa protection. Autrefois, elle lui confiait ses pensées, ses chagrins et il avait été dur de rompre cette habitude. Mais elle savait que c'était nécessaire. L'intimité entre deux enfants ne doit pas continuer au-delà de l'enfance, lorsque l'un est le maître et l'autre l'esclave.
Pivoine ne se plaignait pas ; elle se sentait heureuse dans cette bonne maison juive. Ezra ben Israël, le chef de famille, était un commerçant corpulent et enjoué. Sans sa barbe touffue, se disait Pivoine, il eût ressemblé à un Chinois, car sa mère était chinoise. Personne n'y faisait jamais allusion et Mme Ezra en souffrait, mais elle se consolait en voyant que David, son fils, lui ressemblait, à elle, plus qu'à son père, et encore davantage au grand-père maternel dont il portait le nom. Chacun craignait Mme Ezra tout en lui devant quelque bienfait personnel, car sa bonté risquait à tout instant de disparaître dans ses sautes d'humeur. Elle approchait de la cinquantaine ; c'était une femme grande, forte, et belle pour celui qui ne dédaigne pas un nez busqué et un teint coloré. Sa foi rigide, ses habitudes immuables se mêlaient bizarrement à la générosité de son cœur. Chaque année, elle invitait le rabbin et ses deux enfants, Leah et Aaron, à la fête de la pâque. Aaron, pâle et dissimulé, avait dix-sept ans ; Pivoine le méprisait à cause de son visage blême et barbouillé, et de sa corruption. Elle se demandait si le rabbin ou la famille d'Ezra connaissait les méfaits de ce garçon, mais il ne lui appartenait pas de questionner les autres à ce sujet. Peut-être que les Sept Surnoms et les Huit Familles, comme on appelait les Juifs à K'Aifeng, ignoraient les agissements du fils du rabbin, et les Chinois étaient trop délicats pour le leur apprendre.
Leah ne ressemblait pas à son frère. Elle était bonne : c'était une de ces créatures exceptionnelles, nées à la fois bonnes et belles. De sa place de servante, près de la table, Pivoine la regardait avec un plaisir mêlé d'une tristesse qui ne deviendrait pourtant jamais de la jalousie. Ce soir-là dans sa robe rouge couleur de vin et avec sa ceinture d'or, Leah était parfaitement belle malgré sa haute taille. Les Chinois n'aimaient pas les femmes grandes, mais la peau laiteuse, les yeux sombres qui luisaient entre les cils compensaient ce défaut. Quant au nez, moins fort cependant que celui de Mme Ezra, il était, lui aussi, trop busqué pour le goût chinois.
Leah était plus que belle. Il y avait en elle une spiritualité, une élévation que Pivoine admirait sans comprendre. Les Chinois disaient de la jeune Juive : « Elle possède la bonté du Ciel. » Et cela signifiait que cette bonté lui était naturelle, et jaillissait d'une source intérieure. Assise à côté de son père, prompte à lui venir en aide au moindre signe, elle éclairait le festin de sa joie, bien qu'elle parlât rarement.
Peut-être avait-elle hérité cela de son père ; long et maigre, le rabbin était revêtu de sainteté comme d'une robe de lumière. Des années auparavant, il avait contracté une maladie des yeux dont souffrent beaucoup de Chinois. À ce mal il n'existait aucun remède connu, et le rabbin devint aveugle, d'autant plus rapidement qu'étant étranger il n'était pas immunisé. Sa femme, qu'il devait perdre plus tard, avait trente ans lorsqu'il la vit pour la dernière fois et ses enfants étaient encore tout petits. Il semblait n'être qu'esprit dépouillé de la chair. Peut-être l'impossibilité de voir des visages humains l'obligeait-il à ne contempler que la face de Dieu, ou n'était-ce qu'un effet de sa bonté naturelle ? Ses cheveux, qui avaient blanchi peu après sa cécité, encadraient son noble visage ; ses yeux enfoncés, au-dessus de sa barbe blanche, lui donnaient un air calme et altier.
Pivoine ne perdait aucun geste, aucun sourire de ces convives autour de la table du festin. Elle vit David regarder Leah en face de lui, puis détourner les yeux, et elle dut réprimer le choc qu'elle en ressentit. Par la taille, David était l'égal de Leah, et plus beau aux yeux de Pivoine. À dix-neuf ans, David ben Ezra approchait de la plénitude de sa jeunesse d'homme. Ses vêtements juifs, qui ne plaisaient pas à Pivoine car ils mettaient entre eux une note étrangère, étaient très seyants. En général, il portait les robes chinoises, plus confortables ; mais, ce soir-là, il avait revêtu une tunique bleu et or, et le bonnet de soie bleue des Juifs s'enfonçait sur ses courtes boucles noires. Pivoine ne pouvait s'empêcher de garder les yeux fixés sur lui ; il rencontra ce regard et sourit à la jeune servante. Aussitôt elle courba la tête et se retourna pour demander à Vieux Wang, le plus âgé des serviteurs, d'apporter le pichet qui contenait le vin de la pâque.
« Donnez-le au maître, fit-elle.
— Je sais bien, cria le domestique d'une voix sifflante. Inutile de me le répéter après toutes ces années ! Vous êtes aussi terrible que ma vieille. »
Au même instant, Wang Ma, sa femme, entra suivie de plusieurs serviteurs chargés de coupes, de cruches d'eau et de serviettes pour la cérémonie de l'ablution des mains. Ezra avait quitté son siège garni de coussins mais, au lieu de bénir le vin, il emplit le verre du rabbin.
« Bénissez le vin pour nous, père », dit-il.
Le rabbin, debout, leva son verre, bénit le vin, puis tous se levèrent et burent. Dès qu'ils furent de nouveau assis, Wang Ma fit entrer les serviteurs qui versèrent l'eau dans les coupes, et chaque convive se lava et s'essuya les mains puis, prenant une herbe amère, la trempa dans le sel et la mangea.
Ces rites, familiers aux domestiques chinois, leur semblaient cependant toujours étranges. Ils se tenaient dans la salle, silencieux, leurs yeux noirs fascinés, pleins d'étonnement et de respect. Sous leurs regards, Ezra ne se sentait pas très à l'aise, tout en procédant au cérémonial.
« David, mon fils, dit-il, Leah est plus jeune que to
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La vieille femme restait couchée sur son lit très heureuse, tétant sa pipe d'opium et dormant tout le temps, et son cercueil était auprès d'elle bien en vue pour son réconfort.
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Désormais, le père et le fils pourraient se reposer. Il arriverait une femme à la maison. Jamais plus Wang Lung ne devrait se lever hiver comme été à l'aube, pour allumer le feu. Il resterait tranquillement dans son lit, et à lui aussi on apporterait un bol d'eau, et si la terre était féconde, il y aurait des feuilles de thé dans l'eau.
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Elle avait toujours eu trop de sagesse pour révéler toutes ses pensées et ses sentiments, sachant par quelque instinct de sa féminité que l'homme ne désire pas tout connaître de la femme.
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Ma mère honorée, votre fils est là, qui attend votre bon plaisir.
_ Cela m'a été dit, dit-elle froidement.
_ Il a amené l'étrangère, hasardai-je faiblement, car mieux valait tout de suite l'instruire du pire. Mais, au-dedans de moi, je sentais mon esprit défaillir.
Elle garda le silence. Je ne découvris rien dans son visage impassible.
Peuvent-ils approcher ? demandai-je, désespérément.
_ Qu'il vienne, lui, répondit-elle, du même ton glacé.
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Une femme ne doit pas trop aimer Dieu, se dit-il, car si elle l'aime plus que son mari, elle s'érige en conscience de l'homme, et le harcèle.
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« C'était le dernier matin qu'il lui faudrait allumer du feu. Il l'avait allumé depuis six ans que sa mère était morte. Il avait allumé le feu, fait bouillir et versé l'eau dans un bol qu'il portait dans la chambre où son père, assis sur son lit, toussait et cherchait à tâtons ses chaussures sur le plancher. Chaque matin depuis six ans, le vieillard avait attendu que son fils lui portât de l'eau chaude. Désormais le père et le fils pourraient se reposer. Il allait venir une femme à la maison. Jamais plus Wang Lung devrait se lever hiver comme été à l'aube, pour allumer le feu. Il resterait tranquillement dans son lit, et à lui aussi on apporterait un bol d'eau, et si la terre était féconde, il y aurait des feuilles de thé dans l'eau… »
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Il est vrai que les Chinois peuvent se montrer cruels envers des hommes qu'ils détestent. Mais ce n'est pas à cause de son origine, c'est en châtiment d'une faute commise.
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- Il y a un mot qui peut nous tenir lieu de guide dans la vie, c'est le mot "réciprocité", ne faites pas aux autres ce que vous n'aimeriez pas qu'ils vous fissent.
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Les dieux m'ont séparée de ma source, de la chair qui forma ma chair, et des os dont sont faits mes os. A jamais, je saignerai au point de rupture.
Cependant, je réfléchis à ces choses. Puisque le ciel n'a pas voulu accorder à ma mère son grand désir, serait-ce par bonté que les dieux ont retiré celle qu'ils aiment d'un monde changeant qu'elle n'eût jamais compris ?
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"Va-t'en, laisse-moi pleurer un moment", et, comme il hésitait, elle répéta avec passion : "Laisse-moi, car si je ne pleure pas, je mourrai !"
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(...) la mère attendait que sa douleur vint en montée de larmes, soulager son coeur brisé. Elle repassa sa vie, elle songea à ses morts et au peu de joie dont elle pouvait se souvenir après tant d'années, et son chagrin monta en elle ; elle s'y abandonna, sans colère, sans lutte, elle permit à la douleur de l'envahir à sa guise et elle en prit sa pleine mesure. Elle se laissa broyer contre la terre même, elle se sentit inondée par cette douleur qu'elle acceptait, et, tournant sa face contre le ciel, elle cria dans son agonie : "Ai-je enfin expié ? Ne suis-je pas assez punie ? "
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"Lorsque Pivoine eut quitté Leah dans le jardin, elle aperçut David qui venait de la cour d'entrée et elle le suivit chez lui pour savoir s'il avait mangé et s'il avait besoin de quelque chose. C'était son devoir et elle n'irait pas au-delà".
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