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Critiques de Pearl Buck (594)
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Vent d'Est, vent d'Ouest

Kwei-Lan a été élevée dans le respect des traditions chinoises. Fiancée depuis toujours à un homme qu’elle n’a jamais vu, elle se prépare vertueusement au mariage. Hélas, son futur époux a fait des études de médecine en Occident et il rejette les superstitions et les coutumes ancestrales. Dans les premiers temps du mariage, Kwei-Lan tente de séduire son époux en déployant l’éventail de ses charmes et de ses vertus, dans la pure tradition chinoise, mais c’est peine perdue. « Mon mari ne désire rien de moi. Il n’a besoin de rien que je puisse lui donner. » (p. 60) Se sentant désemparée et inutile, Kwei-Lan décide de s’intéresser à ce qui passionne son époux et de comprendre sa façon de penser. Par amour pour lui et pour lui plaire, elle accepte de débander ses pieds et de s’ouvrir un peu à ce qui vient de l’Occident, même s’il est lui difficile de le concilier avec son éducation orientale. Désormais, Kwei-Lan n’écoute plus la voix de sa mère, mais celle de son époux. « Mon mari est un sage. Il connaît toutes choses, et ne dit que ce qui est vrai. » (p. 96) Son mari la veut son égale, mais elle lui reste dévouée et fait de lui son seigneur, même si elle accepte de laisser derrière elle l’ancestrale soumission des épouses pour leur mari.



Quand enfin, ils ont un enfant, la jeune femme croit son bonheur complet. Mais c’est compter sans le retour de son frère. Lors de ses études à l’étranger, il a rencontré une Américaine et souhaite l’épouser, mais cela va radicalement à l’encontre des volontés de la mère de Kwei-Lan qui ne peut tolérer que son héritier s’unisse à une étrangère. « Serait-il donc permis à mon frère de tuer sa mère ? Il devrait savoir que les manières peu filiales d’Occident lui sont insupportables. C’est honteux qu’il oublie ainsi son devoir ! » (p. 142)



J’avais beaucoup aimé La mère de Pearl Buck : elle y peignait la vie traditionnelle d’une femme chinoise, entre mariage, enfants et soumission aux anciens et aux dieux. Dans Vent d’Est, vent d’Ouest, l’auteure montre l’ouverture de la Chine au monde et la rencontre entre Orient et Occident, le premier étant convaincu d’être supérieur au second. Les deux cultures s’entrechoquent et il ne tient qu’à leurs membres de savoir s’accommoder du changement. « Apprenez des étrangers ce qu’ils ont de bon, et laissez de côté ce qui ne convient pas. » (p. 110) Kwei-Lan s’adresse à quelqu’un qu’elle appelle « sa sœur » : impossible d’en savoir plus sur cette interlocutrice, mais il me semble que la narratrice s’adresse aux lectrices, tant ce qu’elle raconte touche surtout la condition féminine dans le monde entier. J’ai apprécié cette lecture à la fois touchante et pleine d’espoir.
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La Terre chinoise, tome 1 : La Terre chinoise

Un magnifique roman sur la destinée décousue d’un paysan chinois et de sa famille au 19ème siècle.Je me suis "transportée" avec délectation au sein de cette histoire tout en ne souhaitant pas la vivre personnellement .
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Vent d'Est, vent d'Ouest

Comme beaucoup , j'ai lu Pearl Buck , à l'adolescence .

Comme beaucoup , je la retrouve " quelques " années plus tard .

J'aurais aimé être Jake Epping dans 22/11/63 de Stephen King , pour retourner revivre l'émotion ressentie à ce moment -là ; la comparer à mes nouveaux états d'âme .

Plus que jamais , nous connaissons les malheurs qui frappent notre société

individualiste et égoïste . Qui se soucie de l'autre différent ?

Qui accepte une autre religion , d'autres coutumes ?

Chacun se croit dans le vrai et surtout à sa place .

Les conflits de " Vent d'Est , Vent d'Ouest " souffleront toujours partout dans le monde !
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Pivoine

S'il y a un auteur et un pays chez lesquels je ne m'attendais pas à voir abordés la judéité et le rapport de la communauté juive au pays d'accueil, c'est bien Pearl Buck et c'est bien la Chine.

C'est pourtant le coeur de ce beau roman, situé au tournant du dernier siècle, au sein d'une famille immigrée, parfaitement installée dans l'accueillante communauté locale au point que disposer d'esclaves chinois soit on ne peut plus naturel. Famille riche et intégrée donc mais dont les parents cultivent des rapports divergents à leur judéité, le père commerçant modéré et adepte de l'intégration s'opposant avec douceur à son épouse profondément attachée à sa religion et à la mission divine de son peuple. Entre eux deux, et entre les deux jeunes femmes, l'une juive, l'autre chinoise présentées à son jeune coeur, leurs fils David balance...

Cet arc narratif aurait suffi à faire un formidable roman nourri de passionnantes réflexions spirituelles et sociologiques, mais Pearl Buck l'a considérablement enrichi en décentrant le récit sur le personnage lumineux de Pivoine.

Esclave chinoise de la famille depuis sa tendre enfance, amoureuse de David après avoir été sa compagne de jeux, belle comme une fleur, intelligente et fine, compassionnelle et assez sage pour comprendre les limites de sa condition et en tirer le meilleur parti, Pivoine sera celle par laquelle les compromis pourront se faire entre des cultures et des aspirations que tout oppose.

La simplicité de l'écriture n'altère en rien la parfaite construction de ce roman porté par des réflexions profondes sur le positionnement de l'identité entre singularité et acculturation, la famille et l'amour, sur fonds de Chine éternelle peinte avec l'exigence de réel qui est la marque de l'auteur.
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La Terre chinoise, tome 1 : La Terre chinoise

Sur le conseils de son père, Wang Lung, un paysan pauvre mais travailleur, prend pour femme, O-Len une femme peu avantagée physiquement, peu coquette mais dure à la tâche. Elle avait été achetée enfant pour être esclave dans une grande maison de la ville voisine. Le couple, à force d'efforts et de privations, réussit à acheter quelques terres qui leur donnent, les premières années, une certaine aisance matérielle, de quoi nourrir les trois enfants, dont deux fils, qu'ils ont eu rapidement après le mariage. Des années de disette poussent la famille en ville, où les conditions de vie difficiles (mendicité, abri de fortune, la mort d'un bébé puis des révoltes contre les riches familles), les convainc de retourner à la campagne, non sans avoir ramené un petit trésor obtenu après avoir sauvé un propriétaire de la vindicte populaire. De nouveau propriétaire terrien, Wang Lung pour afficher sa richesse, décide de prendre une deuxième femme, jeune et coquette, provoquant le ressentiment d'O-Len.



Une peinture de la Chine des campagnes au XIXème siècle où les enfants - surtout les filles sont vendues pour être esclaves dans de riches familles et, quand elles sont belles, séduites par les fils de famille qui s'en lassent facilement, une époque où ces mêmes filles dans les riches familles, ont les pieds bandés, une Chine où peu d'enfants de paysans vont à l'école, cantonnés au travail dans les champs, des familles tributaires du climat, des usuriers, de chefs de famille qui peuvent perdre leur argent au jeu ou des oncles et tantes qui vivent au crochet de la branche familiale la plus aisée, des femmes au foyer qui triment aux champs, dans les cuisines et sont considérées moins que le buffle qui trace les sillons pour les semailles et des secondes épouses qui sont traitées comme des reines, affichées comme des signes de richesse...

La terre chinoise est une peinture intéressante dans la première partie, mais que j'ai trouvée, après la venue de la seconde épouse, un peu ennuyeuse, un récit qui s'attache à la médiocrité des personnages, des aventures qui tirent en longueur et sont moins poignantes que la narration de l'ascension sociale de la famille de Wan Lung. J'ai trouvé également la traduction assez datée et surannée, un récit qui mériterait un dépoussiérage (au cas où Pearl Buck connaitrait un regain de succès).
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Pavillon de femmes

Il en est parfois de ces auteurs dont on aime la première oeuvre qu'on lit d'eux et auquel on ne revient pas forcément très vite. Tant de livres à lire, si peu de temps, tout Babeliote qui se respecte connait bien le problème. Pearl Buck faisait partie pour moi de ces auteurs à relire pour confirmer une bonne première impression.

Et c'est bien le cas ici avec ce livre centré sur une Madame Wu, véritable matriarche d'une famille chinoise qui va prendre une décision qui va bouleverser le microcosme domestique à l'aube de ses quarante ans. L'auteure éprouve un malin plaisir à prendre son temps pour nous dévoiler dans un premier temps les motivations de son personnage puis toutes les conséquences de cette décision. Comme dans son ouvrage plus connu « Vent d'Est, vent d'Ouest », la confrontation tradition-modernisme, Orient-Occident est au coeur de l'ouvrage. La manière de faire de l'écrivaine est tout en retenue, comme si elle se transformait parfois en auteur asiatique, se refusant à de grandes envolées lyriques mais parvenant pourtant à transmettre toute la profondeur des bouleversements qui s'annoncent. L'évolution de la vie de chaque membre de cette famille lui permet d'aborder différentes thématiques (religion, guerre sino-japonaise, amitié, amour) tout en faisant tout graviter autour de cette Madame Wu que l'on découvre par touches successives.

Le féminisme de Pearl Buck est un féminisme doux, où les femmes découvrent leur aspiration au changement et à plus de liberté dans une lente progression qui ne suppose pas une lutte mais une évolution naturelle d'un être qui découvre petit à petit ce qu'elle désire réellement. Aucune revendication n'est annoncée, tout se lit en filigrane, dans la subtilité.

Le seul petit bémol est peut-être la trop grande similarité entre les deux oeuvres que j'ai lu de Pearl Buck. Les deux livres me laissent la même impression positive d'une auteure qui sait décrire à merveille la Chine de son époque et ses rapports avec un Occident qui la pousse à questionner ses traditions sans désirer pour autant les abandonner. J'essaierais sans doute la prochaine fois de découvrir si ce thème privilégié est le seul développé par celle que le Nobel a récompensé en 1938.

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Vent d'Est, vent d'Ouest

Un très beau roman de Pearl Buck.

Le thème majeur de ce roman est le choc entre l'Est et l'Ouest, la culture asiatique et la culture occidentale. Les vieilles traditions chinoises sont bousculées par l'irruption de l'Occident dans la vie des jeunes lettrés chinois et leurs familles et certains ne peuvent s'y adapter. Deux cultures opposés à l'extrême mais réunies par l'amour de jeunes gens passionnés qui ne demandent qu'à s'aimer envers et contre tous.

Tout d'abord à travers Kwei-lan qui va devoir remettre tout en question pour former un couple uni et aimant avec son mari. Mais surtout c'est l'amour de son frère avec sa jeune femme américaine, qui devra choisir entre son épouse et sa famille.

La belle écriture de Pearl Buck est toute en douceur et subtilité, pleine de poésie, elle décrit la vie par l'intérieur, l'intérieur des coeurs, l'intérieur des cours de maisons très aisées. Elle se sert des sentiments et des désirs secrets des êtres humains déchirés par deux cultures, comme pinceau pour brosser une fresque magnifique de la Chine en pleine évolution.

Livre choisi lors de la désignation par Neneve dans ma liste, pour le challenge en choeur, je l'ai lu plus tôt que prévu, et j'en suis ravie.



Challenge en chœur

Challenge 14/68
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La Mère

Dans un village de Chine, une femme est heureuse. Elle est mère de deux enfants, son mari est beau et la vie, bien que rude, lui offre un grand contentement. Les grossesses ajoutent un surcroît de peine aux journées de travail. « Cependant elle était heureuse, plus heureuse que jamais, lorsqu’elle se trouvait enceinte et débordante de vie. » (p. 20) La mère est efficace, vaillante, vigoureuse, tendre avec sa belle-mère, affectueuse avec ses enfants et son époux. Elle incarne l’alma mater épanouie et radieuse. Dans une existence immuable, la mère vit un labeur heureux.



Mais la douce sérénité et l’apaisante continuité des jours ne suffisent pas à contenter l’époux qui quitte la maison pour ne plus y revenir, abandonnant enfants et femme. « Elle restait là avec les trois enfants et la vieille femme et lui était parti ! » (p. 64) L’espoir du retour de l’époux diminue chaque jour, mais la mère maintient les apparences tant qu’elle le peut. « Je suis une pauvre femme bien malheureuse, car je n’ai, en fait d’homme, que celui que je me forge avec des mots et des tromperies. » (p. 102) Désormais seule pour assumer la charge de la famille, elle endure sans se plaindre un labeur bien plus grand. Mais cette femme faite pour être mère souffre de la solitude et de ne plus pouvoir concevoir. À mesure que les années passent, la mère reporte sur ses enfants toute l’attention dont elle dispose, elle sacrifie sa propre vie pour expier. Derrière cette mère de douleur se cache une faute qu’elle mettra toute une vie à effacer.



J’ai aimé ce roman sans prénom où chacun n’est représenté que par sa place dans la famille. Pearl Buck sublime la femme : elle peut être beaucoup de choses, mais elle n’est accomplie que si elle est mère. C’est un discours très dépassé pour aujourd’hui, mais qui porte une certaine part de vérité immuable. Face à son homme ou à la richesse, la mère fait toujours passer ses enfants. Plus qu’un sacrifice, c’est un choix serein qui comprend sa part de peine.



Ce récit très lent et mélancolique est le premier texte de Pearl Buck que je découvre. Ce ne sera certainement pas le dernier. La plume de cette auteure est belle, très tendre pour une Chine qu’elle aime en dépit de ses défauts.

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Pivoine

Un roman superbe, des personnages attachants et La Chine du début du 20è siècle magnifiquement décrite. Pivoine est une petite esclave chinoise achetée dès son plus jeune âge pour tenir compagnie au garçon de la famille. Ils grandiront ensemble... et Pivoine vivra en secret son amour, un amour interdit de par sa condition.

Pearl Buck a été prix Nobel de littérature en 1938 pour "ses descriptions riches et épiques de la vie des paysans en Chine et pour ses chefs-d'œuvre biographiques".
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La Mère

La mère est une paysanne chinoise. Une vie faite de misère, de superstitions, d'un travail éreintant, va façonner ce personnage. Le mari part un jour, une envie d'autre chose, la laissant seule avec ses trois enfants et sa belle-mère. Pour faire face à la honte de cet abandon, elle invente une histoire qui calme les ragots du village mais pas son âme.



Seule, elle s'attelle à la tâche, aidée par son fils aîné, encore enfant, sa fille quasi aveugle s'occupant de la maison et le petit dernier poussant un peu comme il peut. La vie est dure et cette femme encore jeune a des désirs qu'elle a du mal à étouffer. Elle va succomber aux charmes d'un homme et ne pas garder l'enfant conçu. Double faute, qui va lui faire lire le reste de sa vie au travers d'une culpabilité de tous les instants. La maladie et la mort de sa fille, la mort de son plus jeune fils, sa belle-fille qui n'enfante pas, elle se sent coupable de toutes ses punitions qui lui sont infligées....jusqu'à la rédemption par l'arrivée d'un petit-fils.



Un joli texte sobre, pas très gai (mais la misère est rarement facétieuse), qui nous parle d'une Chine d'avant le communisme, des relations familiales et du destin des femmes entre labeur, homme et enfants
Lien : http://theetlivres.eklablog...
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Vent d'Est, vent d'Ouest

Je remercie Myriam de me l'avoir pioché pour Novembre même si ça n'a pas été une franche réussite. Bon la faute m'en revient, j'ai ajouté ce livre à ma PAL à cause de l'auteur que je souhaitais lire mais sans connaître le résumé de celui-ci. Je l'ai donc abandonné au bout de 75p. Ce loupé ne m'empêchera pas de lire « L'impératrice de Chine » qui est celui qui me tente le plus dans toute sa bibliographie.



Ça se lit bien, le style de l'auteur est fluide. Beaucoup de descriptions nous montrent où vit le personnage principal et les manières de vivre des Chinois de l'époque, et surtout des familles de lettrés. Par contre, l'histoire n'a pas réussi à m'intéresser plus que ça surtout après que j'en ai trouvé le résumé sur Babelio. Vraiment pas ma tasse de thé ce genre de lecture... Dans la vie de tous les jours, je suis contre toutes les modes qu'on impose aux femmes par le biais des publicités, des films, des mannequins et autres, pour que les hommes soient satisfaits... Alors une lecture où on me dit que la femme appartient à son mari et à sa belle-famille, qu'elle n'a été éduquée que dans le sens de plaire à son mari et de lui produire des fils, j'ai beaucoup de mal avec ça même si je sais que l'époque et les mœurs étaient bien différentes. Et puis, l'auteur joue aussi à mettre en exergue les différences entre les Chinois et les Occidentaux avec cette jeune fille qui épouse, pour le bien de sa famille, un homme avec qui elle est fiancée depuis sa naissance. La jeune fille est Chinoise et a été élevée dans les règles de l'art mais son mari Chinois est parti faire des études en Occident où il a appris la médecine. Il vit donc chez lui hors du domicile ancestral où sa femme aurait du être une servante de sa mère mais il a en horreur certaines pratiques chinoises qui mettent, soi-disant, la beauté féminine en avant (pieds bandés, poudre de riz, touche de vermillon...).



Comme vous l'aurez compris, cette découverte n'a pas été une réussite mais le style de l'auteur me plaît bien et j'espère donc pouvoir trouver une lecture plus plaisante dans sa bibliographie qui convienne mieux à mes goûts littéraires. Je vous conseille néanmoins de le découvrir, cela doit être une bonne lecture pour ceux qui aiment ce genre-là. Pour ma part, j'en ai d'autres dans ma PAL et un jour, j'emprunterais « L'impératrice » à ma mère pour le lire.



Sur ce, bonnes lectures à vous :-)
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La Mère

Un livre lu et apprécié dans ma jeunesse que j’ai retrouvé avec un grand plaisir. Comment ne pas garder un souvenir vivace de ce roman ?

C’était une auteure que je découvrais en même temps que la Chine avec ses coutumes ancestrales et des paysages, en ce temps là, si lointains et méconnus mais après un séjour de quatre années au Vietnam, je reviens à ce roman avec le sourire car je connais trop bien ce que je lis : les rizières en terrasses, les bœufs à la couleur grise et surtout le courage et la force des femmes asiatiques. Elles peinent nuits et jours sans se laisser distraire ni perdre patience. Tout comme la mère, elles ne connaissent que la dureté de la vie et les joies sont si rares.

Dans ce roman, Pearl Buck, en fille de Chine, nous fait découvrir la patience d’une mère, d’une épouse et d’une femme que le destin malmène avec cruauté.

J’ai trouvé touchante la vieille aïeule qui se cramponne à la vie !



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Fils de dragon

Je remercie les Editions de L'Archipel pour ce service presse et l'envoi du roman Fils de dragon de Pearl Buck.

Fils de dragon c'est l'histoire de Ling Tan un paysan chinois qui est illettré et rustre. Il vit pour cultiver sa terre, honorer ses dieux. Comme ses ancêtres Ling Tan a une vie simple et saine.

Mais les choses changent, la guerre s'approche de plus en plus de cette famille de paysans...

Son fils Lao quitte, avec sa jeune femme, la ferme de ses parents pour rejoindre l'armée de patriotes qui résiste à l'envahisseur...

Ling Tan va devoir affronter des événements qu'il n'aurait jamais pu imaginer...

Fils de dragon est un excellent roman qui nous fait découvrir une page de l'histoire de la Chine. Il débute en 1937, avec une famille de paysans comme il y en avait à l'époque : simples, travailleurs, illettrés mais satisfaits de leur vie. Puis survient la guerre, et ses bouleversements... J'ai aimé découvrir Ling Tan et les siens, cette vie si pauvre et pourtant on ne peut pas dire qu'ils soient malheureux à ce moment là. C'est une vie totalement différente de notre vie moderne ! C'est très touchant, très intéressant de découvrir la Chine de cette époque.

Nous allons également découvrir une missionnaire américaine qui, au risque de sa vie, protège les jeunes Chinoises des outrages des soldats ennemis. Elle aussi est touchante, attachante, et son engagement auprès de ses jeunes filles est très important.

Nous avons ici un roman écrit il y a de nombreuses années mais qui n'a pas du tout mal vieillit.

J'ai découvert Pearl Buck il y a bien longtemps avec son célèbre roman Vent d'Est, vent d'Ouest et je me souviens avoir également lu La mère. Deux romans qui m'ont fait découvrir La Chine, et qui m'ont captivés. J'en garde un excellent souvenir :)

J'ai souhaité lire Fils de dragon par curiosité, me demandant si, 25 ans après, les écrits de cette romancière me toucheraient autant... : la réponse est oui :)

Fils de dragon est un livre magnifique qui revient sur une époque révolu et qui m'a évidemment beaucoup touché.

Je suis ravie de relire Pearl Buck, et je mets un très gros cinq étoiles :)
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Le pain des hommes

Voici un oublié : pas une critique, pas une citation. "God's men. - Les hommes de Dieu" sont oubliés aujourd'hui. Je ne suis pas sûr qu'il soit encore édité. C'est une édition stock dont les feuillets avaient été précautionneusement découpés il y a bien longtemps que j'ai ramassée sur le sol de mon ancienne chambre (cf. chronique "Avoir été"). Je me suis souvenu, attendri, de l'émotion provoquée par la lecture de "La mère". Ici aussi l'écriture de Pearl Buck est de la même concision et s'en dégage une cruelle réalité sans concession, la force des caractères qui se révèlent peu à peu et leurs faiblesses aussi.





Une fresque historique sur une cinquantaine d'années au début du 20ème de la Chine aux Etats-Unis en passant par l'Angleterre et l'Europe en guerre. Deux fils de missionnaires d'obédiences différentes, quittent dans leur jeune âge la Chine par la force de la révolte des Boxers, l'un orphelin, l'autre porté par l'ambition de sa mère. Deux personnages antinomiques et pourtant pétri de la même orgueilleuse fierté s'illusionnant chacun être l'Elu d'une vérité différente, le premier voulant nourrir tous les hommes, le second contrôler leur conscience. Moi, j'y vois deux chemins de perdition de la Foi, par l'aveuglement.





C'est un magnifique roman sur l'orgueil des hommes, alimenté par son expérience personnelle (ses parents eux-mêmes missionnaires presbytériens près de Chinkiang, puis à Shanghaï) que nous a légué Pearl Buck.





Meilleurs voeux tardifs
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Impératrice de Chine

Un voyage au coeur de la Cité Interdite !

*

Merci aux Editions l'Archipel pour avoir réédité ce roman publié en 1956 par Pearl Buck, d'origine américaine mais ayant vécu une grande partie de sa vie en Asie. Cette auteure a reçu le prix Nobel .

Je n'ai jamais lu une de ses oeuvres. Il m'en aura fallu du temps.....

Il y a quelques années, j'avais lu Mémoires d'un eunuque dans la Cité Interdite de Shi Dan. L'histoire se passant à l'époque des dernières années de règne de l'impératrice Cixi. J'avais déjà un aperçu des moeurs et rites de la Chine Impériale.

*

Une biographie romancée de Cixi; d'abord appelée Yehonala, une des centaines de concubines de l'Empereur puis devenue impératrice douairière car mère du fils régnant.

Cette ascension au pouvoir s'est faite lentement, petit à petit, par la ruse et la manipulation. Un destin prodigieux mais aussi mélancolique.

Dans ce récit, on se rend compte que Cixi n'a pas toujours été heureuse ni comblée. du moins au niveau sentimental. Une recherche éperdue de l'amour....

*

Une lecture très agréable, fluide et bien documentée sur la vie secrète à la Cour, ses fastes, ses richesses. Une plongée dans le temps et l'espace. Quelle envie de vouloir visiter cette Cité à Pékin !

Une plongée également dans les arcanes du pouvoir, un spectateur muet devant les intrigues politiques ( moi aussi j'ai écouté derrière le paravent, comme Cixi :) .

*

Dans mes cours d'histoire, j'ai appris que l'impératrice était cruelle, égoïste, calculatrice et rancunière mais ici, l'auteure nous la dépeint comme une femme sensible et pleine de bonne volonté. Qui a raison? Impossible de le savoir. Personne n'a pu entrer dans l'intimité de cette femme.

En tout cas, pour moi, ce fût une belle expérience de lecture tant par les connaissances historiques que les émotions suscitées. Un beau voyage enrichissant sans sortir de son canapé :)



PS: Ma fille a également fait sa chronique, allez la lire sur notre blog.




Lien : https://red2read.wordpress.c..
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Pivoine

C'est avec beaucoup d'émotions que j'ai retrouvé la plume de Buck... après plus de 15 ans. J'ai lu Vent d'est, Vent d'ouest à l'adolescence et j'en garde encore un souvenir impérissable. Cette rencontre contemporaine avec Buck a encore fonctionné ! Une lecture sensible, sans grandes actions, mais juste une photographie d'une époque... L'histoire d'une famille juive dans une Chine avant Mao. Ce quotidien, nous le vivons principalement à-travers les yeux de Pivoine, une petite esclave chinoise achetée dès son plus jeune âge pour tenir compagnie au garçon de la famille. Ils grandiront ensemble... et Pivoine vivra en secret tout l'amour qu'elle porte, un amour interdit de par sa condition. Une histoire régit par les us et coutumes, par les règles et les habitudes, par l'amour du Dieu Jéhovah... Buck dépeint à merveille ce monde figé dans le temps, avec sa plume délicate et pleine de poésie. Une très belle lecture...
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Pavillon de femmes

Pavillon de femmes fait partie de mes lectures adolescentes et j'aurais pu l'inscrire dans la liste Babelio des six livres à emporter sur une île déserte. Ce roman fut pour moi une découverte totale sur la Chine, cet immense pays aux traditions ancestrales, fort éloigné encore, à l'époque où Pearl Buck écrivit ce livre magistral, des conceptions démocratiques, même si imparfaites, des populations occidentales.

J'aime tout dans ce livre : les descriptions minutieuses et vivantes de la maison familiale et le portrait des femmes.



Madame Wu bien sûr, cette femme qui doit vivre "ici et maintenant" dans la Chine corsetée des années 1930, où la place des femmes est contrainte sur le plan moral et physique. Petite fille, Ailien, future Madame Wu, a échappé à la torture des pieds bandés grâce à son père, grand voyageur d'esprit ouvert. (Y eu-t'il beaucoup de pères de cette trempe ?)



Mais aussi Ch'iuming, la jeune orpheline que Madame Wu achète pour son mari - sans concevoir à ce moment l'horreur de l'esclavage - car elle atteint 40 ans et il serait déshonorant qu'elle ait d'autres enfants tout en étant tenue d'obéir aux désirs de son époux. Et toutes les autres, les belles-filles ; Jasmin, la prostituée au cœur tendre dont Monsieur Wu tombe amoureux ; Madame Kang, l'amie d'enfance sauvée de la mort par Madame Wu lors d'un enfantement tardif, qui lui gardera rancune de ce qu'elle a vécu comme une humiliation.



Madame Wu est donc bien seule et son intelligence avide à besoin d'aliments. Frère André, prêtre missionnaire la met sur le chemin de l'auto-analyse, de la connaissance des êtres et de l'amour inconditionnel. Personnage hors-normes, il lui fera prendre conscience de ses actes et de sa valeur de femme.



Récit d'une civilisation, témoignage d'une époque, grand roman d'amour platonique entre deux êtres que tout réunit et sépare dans leur temporalité, Pavillon de femmes possède grâce et amertume mêlées.




Lien : http://doc.sciencespo-lyon.f..
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Vent d'Est, vent d'Ouest

Kwei-Lan vit selon les commandements de ses ancêtres enseignés par sa mère. Alors, c'est très timidement qu'elle accueille l'amour de son mari et sa liberté de pensée issue de son expatriation en Occident. Cependant, confuse, elle sent son cœur gagné par cet être étrange qui refuse qu'elle se soumette à lui comme le voudrait la tradition, et qui l'encourage à penser par elle-même.

J'ai d'abord pensé que ce livre avait un peu vieilli, puis je me suis laissé embarquer avec ravissement dans la sagesse de la culture chinoise dont j'ai découvert les usages. J'ai été étonnée de retrouver ici aussi l'intemporelle difficulté d'accepter un(e) étrangèr(e), surtout quand il s'agit de donner sa chance à un amour naissant. Car c'est de l'histoire de son frère éperdument amoureux de son épouse américaine dont Kwei-Lan va tirer les plus grandes leçons. Même si elles doivent remettre en cause celles de sa mère.

Un livre éblouissant de pertinence finalement.

Quant aux convictions ancestrales, tissées d'un passé bien différent, elles pourraient bien aboutir à des conclusions similaires dans les deux grandes civilisations que sont l'Orient et l'Occident. En tout cas, on sent dans cette histoire une évolution de la place des fils dans les familles qui pourrait être comparable à celle constatée en Occident. Et par voie de conséquence à celle ouverte pour les filles.

Une histoire dense, ouverte sur le monde, qui amène aussi à réfléchir.
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La Mère

"La mère" est le portrait d'une existence semblable à tant d'autres dans cette Chine d'avant la Révolution. C'est pour cette raison qu'il est inutile de nommer les personnages. Ce fait plutôt très inhabituel est une force unique que Pearl Buck a su insuffler à ce roman.

La mère évolue dans son foyer avec son mari, sa belle-mère et ses trois enfants. Sa vie est faite de répétitions quotidiennes entre tâches domestiques et travail aux champs. Sans déplaisir mais sans joie non plus, cette existence lui convient.

Son mari aspire plutôt à une vie de plaisir, une vie citadine. Il désire laisser derrière lui cette existence de labeur, il n'est pas fait pour trimer dans les champs. Il refuse de sacrifier sa jeunesse à nourrir ses enfants pour lesquels il n'éprouve qu'aversion en songeant qu'ils lui coûtent de la peine et de l'argent.

Des querelles de plus en plus fréquentes éclatent entre les deux époux jusqu'au jour où le mari part définitivement vers la ville.

Alors nous sommes là, à souffrir avec la mère qui ment à son entourage pour préserver sa dignité de femme.

La mère est rude et montre peu de tendresse avec ses enfants et pourtant son unique souci est qu'ils soient bien nourris, sains et robustes. Elle a un instinct maternel presque animal, un besoin de maternité violent et profond.

Sa culpabilité vis à vis des dieux et déesses est bouleversante, son parcours nous laisse un goût âpre dans la bouche.

"Sa vie est ainsi faite, une pauvre chose !" nous livre Pearl Buck.



L'écriture est belle, avec au niveau des dialogues un petit air désuet qui lui donne tout son charme. Les descriptions de la nature sont lumineuses.

"La mère" marque les esprits, un beau roman rude et éprouvant.
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Vent d'Est, vent d'Ouest

Beau livre rempli de tolérance et de compréhension que ce "Vent d'est, Vent d'ouest". La Chine et sa culture y sont décrites avec beaucoup de respect, même si elle peut parfois heurter nos sensibilités d'occidentaux. Au début de la confrontation avec les moeurs de l'Occident, on a d'ailleurs la crainte que la comparaison soit faite pour rabaisser la civilisation étrangère. Mais à maintes occasions, la sagesse chinoise en remontre à l'Occident.



C'est beaucoup plus l'évolution nécessaire qui est pointée ici, la confrontation entre ouverture de la jeunesse et conservatisme des anciens. Le personnage principal est rempli de ces incertitudes et le parfait vecteur du changement mais en assurant le maintien d'une certaine tradition. Là où certains des personnages s'opposent avec violence, elle est celle qui assure le passage dans la douceur, comme s'opère en elle-même cette même évolution.



Le style, quasi épistolaire, avec une mystérieuse correspondante étrangère, permet d'être dans le domaine de la confession, de l'intime... même si certaines choses ne sauraient jamais être abordées, culture chinoise de la pudeur oblige.



Quatrième femme à avoir obtenu le prix Nobel de littérature, Pearl Buck me permet de souligner qu'elles ne sont que 13 à l'avoir obtenu sur 111 lauréats. Machisme de l'académie, ou machisme du monde littéraire en lui-même ? A méditer.

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