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Critiques de Peter May (1896)
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L'île des chasseurs d'oiseaux

Remarquable! A étiqueter « valeur sûre ». Un écrivain de cet acabit n’a rien à envier à la littérature blanche : le noir est souvent la couleur du talent.

Les paysages de l’Ecosse septentrionale sont d’une beauté lugubre, magnifiée par les descriptions sublimes de Peter May. Ils sont en harmonie avec l’humeur de Fin MacLeod, endeuillé par la perte récente de son fils unique âgé de huit ans .

Un meurtre a été commis, éliminant une ordure, un connard veule et bas de plafond, que personne ne pleurera. La mis en scène du crime est spectaculaire, et rappelle un autre meurtre récent à Edimbourg? Y a-il un lien entre les deux affaires? C’est ce que devra établir Fin, qui avait planché sur la première affaire. Pourquoi accepte -t-il cette mission que lui confie son supérieur, qui le contraint à venir sur les lieux de son enfance? Régler des comptes, avec lui-même ou avec les acteurs des drames de son enfance? Car l’on découvre peu à peu l’ampleur du désastre : rien n’aura été épargné à cet enfant rapidement orphelin. Les amis, les amours, les emmerdes….



Au coeur du récit, une formidable évocation d’une tradition très réglementée aujourd’hui, celle de la chasse aux gugas, les bébés fous de Bassan, recherchés pour leur chair unique « avec une saveur qui se situait plutôt entre le steak et le hareng fumé ». C’est aussi un rite de passage et un sanctuaire de secrets , de ceux qui soudent une communauté. Et l’on pressent que tout est parti de là, lorsque Fin s’y rendit, contre son gré, pour la première fois.



L’histoire se construit à petites touches, au gré des confidences et des révélations que suscitent le retour de l’enfant du pays après 18 ans. C’est un puzzle maudit dont les pièces ont été éparpillées par les non-dits et l’amnésie. La reconstitution de l’histoire ravive les plaies, et en crée de nouvelles, mais Fin le sait, l’apaisement est à ce prix. Malgré tout, les erreurs commises, par négligence, bêtise ou ignorance laissent des cicatrices indélébiles et des destins gâchés. Fin est un loser de l’amour, un aveugle des sentiments, un infirme du bonheur.





L’intrigue policière n’est pas l’essentiel du récit, et l’auteur n’insiste pas sur l’hémoglobine. La violence est latente, dans les mots, et prête à surgir au bout des poings pour peu que l’alcool ait imprégné et échauffé les esprits. Elle a aussi fait d’énormes dégâts bien avant, lorsque la cruauté est la norme pour se construire dans les cours de récré, ou sous le toit familial.



Très belle découverte. Et immense plaisir de savoir que ce tome est le premier d’une trilogie : le rendez-vous avec Fin MacLeod et cette superbe contrée écossaise laisse entrevoir de nombreuses heures de bonheur de lecture.




Lien : http://kittylamouette.blogsp..
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L'île des chasseurs d'oiseaux

J'ai passé un très bon moment de lecture sur cette île des chasseurs d'oiseaux.

Ce roman policier est de ceux dont l'enquête passe presque au second plan tant elle s'efface devant un contexte riche et intense et ici le mot "nostalgie" va être magnifié comme rarement.

L'inspecteur Fin Macleod revient sur l'île de Lewis après 18 ans d'absence, il n'est pas tout à fait remis d'un drame personnel et va devoir remuer une foule de souvenirs et rencontrer de nombreux fantômes du passé dont certains qu'il aurait préféré oublier...

Dans l'exercice difficile des récits multiples à base de flash back, l'auteur fait preuve d'une maestria qui force le respect, le particularisme du tempérament des îliens et les états d'âme de toute une génération sont évoqués avec une précision quasi documentaire, Peter May nous instruisant souvent d'anecdotes historiques tout au long de ce roman.

En passant il est à noter que la chasse aux gugas décrite dans ce roman est authentique et se pratique encore aujourd'hui !

Les personnages sont d'une belle densité et parfaitement dessinés, le personnage principal se révélant être l'île de Lewis, mystérieuse et sauvage.

Et puis il y a aussi une enquête doublée d'une intrigue qui tient parfaitement la route, je comprends pour le coup le plébiscite et la note en rapport des lecteurs, pour ma part je prends rendez-vous pour la suite de la trilogie.
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Quarantaine

Ecrit en 2005, Quarantaine fut refusé par les éditeurs qui estimaient invraisemblable une épidémie, ses implications (confinement, port du masque, règles de distanciation sociale, couvre feu) et ses drames (mort du premier ministre et de milliers de malades).



Publié en anglais en 2020, traduit de français en 2021, cette dystopie prémonitoire évoque, dans un décor londonien, ce que nous avons subi lors de l’apparition du COVID.



Mais c’est aussi une enquête policière qui piste comment une jeune chinoise est infestée par un virus fabriqué sciemment par un laboratoire pharmaceutique soucieux de commercialiser son traitement FluKill, dévoile les moyens de communication utilisés par son PDG pour prêcher son argumentaire marketing sur les plateaux des chaines d’information continue, et révèle les moyens criminels utilisés pour éliminer celles et ceux qui cherchent la vérité.



Peter May a longuement enquêté avant de se mettre au travail et interviewé des experts, afin de documenter précisément le volet médical de son enquête. Le volet «policier » relève de l’imaginaire et pêche peut être, ici et là, par une tendance à l’exagération voire au miracle (grand brulé) mais ce roman noir est addictif et passionnant.



Les héros sont d’autant plus attachants qu’ils sont, comme tout le monde, susceptibles d’être contaminés ainsi que leurs proches, et que l’urgence sanitaire et policière leur impose un rythme haletant.



En refermant ce roman, le lecteur se demande si nous n’avons pas échappé au pire ?
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Quarantaine

Si je considère mes attentes, fortes, liées à mon amour pour la trilogie écossaise de ce même auteur, si je prends en compte l'étiquette « polar » , je suis tout de même déçue.



J'ai retrouvé la patte Peter May dans sa capacité à faire vivre des personnages éminemment touchants dans une enquête terrible qui place en son coeur la découverte des ossements d'une enfant martyre. Mais j'ai trouvé l'enquête en elle-même assez simple, manquant de sinuosités, bref trop linéairement orientée. Et je n'ai que peu goûté sa bascule dans une scène grand-guignolesque que j'ai trouvé incongrue, lorsqu'apparaît le tueur engagé à empêcher la découverte de la vérité. Définitivement too much même si j'ai eu envie de poursuivre le roman qui se déroule fluidement sur un tempo plaisant qui s'accélère crescendo.



Si on considère la date de rédaction, 2005, Peter May est un génie ! En 2005, son roman a été refusé par les maisons d'édition, jugé irréaliste, déraisonnable voire ridicule car il mettait en scène un Londres, épicentre d'une pandémie mondiale de grippe ( ici la grippe aviaire H5N1 ), assiégée par cet ennemi invisible. Stephen King, bien sûr, avait déjà imaginé un tel scénario avec Le Fléau mais King c'est King, et il est étiqueté fantastique / horrifique / surnaturel.



Peter May a gardé un arrière-plan très très réaliste, à la frontière de la dystopie. C'est ce qui rend ce roman absolument terrifiant, cette prescience prophétique est déconcertante en 2021 et rend la lecture très étrange. Bien sûr, l'auteur pousse les curseurs très loin pour explorer l'emprise d'un virus tueur sur une grande ville ( pillages, loi martiale, létalité à 80%, décès du Premier ministre ) mais tout le reste est terriblement familier : confinement, couvre-feu, rues désertes, masques, gels hydroalcooliques et distanciation sociale, morgue pleine, les précisions des détails du quotidiens sont dingues quand on voit ce qu'il se passe 16 ans après ...
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L'île des chasseurs d'oiseaux

Bienvenue sur l'île de Lewis, l'île la plus au nord de l'archipel écossais des Hébrides extérieures. Prenez une carte, posez votre doigt dessus et fermez les yeux…sentez tout d'abord l'odeur si caractéristique de la tourbe brûlée, celle des moutons qui broutent jusque sur les routes, sentez la force du vent qui dessèche la bruyère et couche les herbes hautes le long des fossés. Voyez ces maisons le long des routes principales « semblables à des perles carrées sur un fil ». Une île d'arc-en-ciel sur laquelle le temps change sans arrêt, l'ombre et la lumière jouant à saute-mouton, la pluie, le ciel bleu, les orages, le soleil ne cessant de se chevaucher.

Et voyez les églises, si nombreuses, signes de l'importance de la religion sur l'île.



« Les églises protestantes fondamentalistes avaient dominé la vie sur l'île pendant des siècles. On racontait qu'un patron de pub ou de restaurant qui osait défier l'Église se retrouvait rapidement en faillite. Suspension des prêts à la banque, retrait des licences. Vu de l'extérieur, l'emprise de l'Église avait un parfum moyenâgeux. Ce n'était, de toute façon, pas très éloigné de la vérité. Sur l'île, certaines sectes condamnaient toute forme d'amusement comme un péché et considéraient la moindre tentative visant à contester leur autorité comme l'oeuvre du diable ».



C'est beau n'est-ce pas ? Certes une beauté quelque peu sombre et lugubre mais que ces jeux de lumière et ces horizons sans fin sont vivifiants et chargés d'une ambiance singulière ! Est-ce cette île rocher qui apparait sur la couverture du livre ? Non, là il s'agit de l'An Sgeir, à une centaine de kilomètres de Lewis, faisant à peine un kilomètre et demi de long, sans terre, sans herbe, sans plage, sans endroit plat. Un rocher surgissant de la mer…et couvert de fiente d'oiseaux. Une île aux oiseaux, où cohabitent fous de Bassan guillemots, mouettes, fulmars boréaux et cormorans, tout en caquetage, en cris. Une île dont l'odeur acide vous assaille tant le guéno recouvre littéralement ce rocher, blanc de plumes et de fiente. Un lieu complètement inhospitalier qui est l'endroit d'une tradition annuelle ancestrale pour les hommes de Lewis, un rituel de passage à l'âge adulte, un rite barbare : Aller tuer deux mille oisillons, des gugas, les petits des fous du Bassan, un met apprécié sur l'île de Lewis. Une chasse aventurière de quinze jours, quelque peu pathétique, mais à laquelle les habitants sont fermement attachés.



« - Ce n'est pas la tradition. Ça peut être une des raisons, en effet. Mais, mon garçon, je vais te dire pourquoi moi je le fais. Parce que personne d'autre ne le fait, nulle part dans le monde. Nous sommes les seuls. - Ce qui, je suppose, « nous » rendait, d'une certaine manière, spéciaux. Uniques. Je regardai le tas d'oiseaux morts sur le rocher et me demandai s'il n'y avait pas une meilleure manière d'être spécial ».



Voyez comme l'arrivée en bateau sur l'île est magnifique, la plume de Peter May est incontestablement brillante pour décrire ces paysages :



«- le voilà ! - cria quelqu'un. Je tentai de percer la brume du regard pour enfin voir cet endroit de légende. Et il était là. Des falaises de cent mètres à pic, zébrées de blanc, qui surgissaient tout droit de l'océan, face à nous. Presque au même instant, alors que la brume se levait, des rayons de soleil passèrent à travers les nuages et le rocher devint une image faite de lumière et d'ombre, aux contrastes saisissants. Au sommet, je vis tournoyer quelque chose qui ressemblait à de la neige, avant de me rendre compte que ce que je croyais être des flocons était en fait des oiseaux. de magnifiques oiseaux blancs, avec des ailes aux extrémités bleu-nuit, des têtes jaunes, et une envergure de près de deux mètres. Des fous de Bassan. Des milliers, emplissant le ciel, virant dans la lumière, glissant sur les turbulences des courants d'air. Il s'agissait de l'une des plus importantes colonies de fous de Bassan existant encore dans le monde. Ces oiseaux extraordinaires revenaient chaque année, de plus en plus nombreux, pour pondre leurs oeufs et élever leurs petits sur cet endroit inhospitalier. Et ce malgré la moisson annuelle des hommes de Crobost et les deux mille poussins que nous nous apprêtions à enlever de leurs nids cette année encore ».



Alors l'histoire dans tout ça ? Beaucoup a été écrit sur cet excellent livre, Il s'agit du premier tome d'une trilogie, un polar, dans laquelle le meurtre d'un homme tente d'être élucidé. Pas du tout ma tasse de thé, enfin mon verre de whisky, habituellement. Mais grâce à Eric (@cassusbelli), j'ai osé m'aventurer sur ces terres, comprenant que ce n'était pas qu'un simple polar. Oui, des polars comme celui-ci ne me donnent pas l'impression de sortir de ma zone de confort. Certes, recherche d'un meurtrier il y a, intrigue très bien menée d'ailleurs, mais cette recherche est presque reléguée au second plan et est distillée avec parcimonie, par bribes subtiles, tant la vie sur l'île écossaise de Lewis est mise en valeur, son atmosphère, ses lumières, ses odeurs, son climat, ses us et coutumes. L'intrigue policière est entrelacée au contexte géographique de l'île et à l'histoire personnelle de celui qui veut comprendre, en l'occurrence Fin, afin de donner corps et âme au récit. Nostalgie et souvenirs viennent hanter la quête, des souvenirs d'enfance sur cette île à la fois magnifique et rude.



Un meurtre a en effet été commis, tuant un homme détesté par tous, une sorte de voyou, une ordure. Ce meurtre est assez spectaculaire (je vous passe les détails) et rappelle le mode opératoire d'un autre meurtre commis à Edimbourd. Les deux affaires ont-elles un lien entre elles ? Fin, policier ayant travaillé sur la première affaire, vient sur l'île de Lewis pour voir si un lien peut être dressé. Accepter de venir n'est pas pour Fin une décision anodine car il a grandi sur cette île. Il revient donc après dix-huit d'absence. Et nous découvrons peu à peu, au-delà des fantômes du passé qui refont surface, les drames qu'y a vécu Fin…



J'ai adoré cette lecture qui m'a tenu en haleine et ai aimé cette façon d'avancer dans l'intrigue de façon subtile, en décentrant le sujet. Nous captons des bribes de l'histoire petit à petit, entre confidences et souvenirs, le puzzle se met en place implacablement. Je suis ravie de retrouver bientôt le touchant Fin Macleod dans la suite de la trilogie. Une citation telle une métaphore pour conclure cet avis :



« le vieux fauteuil de M. Macinnes était poussé dans un coin, le tissu des accoudoirs rendu luisant par le frottement de ses coudes. Quelquefois, la trace des gens sur cette terre reste longtemps après leur disparition ».

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L'île des chasseurs d'oiseaux

Un meurtre sordide a été commis sur l'île de Lewis, plus précisément à Crobost. Un homme a été retrouvé pendu et éventré dans un hangar à bateaux. Mode opératoire identique que celui d'Édimbourg. Parce qu'originaire du même patelin, Fin Macleod est envoyé là-bas. Il accepte l'enquête bien que la mort de son petit garçon, datant d'un mois, le hante encore et qu'il n'ait pas remis les pieds sur l'île depuis dix-huit ans. Arrivé sur place, il devra non seulement retrouver l'assassin d'Angus Macritchie, un homme que visiblement personne ne regrette, mais surtout renouer avec un passé qu'il a fui et avec les acteurs de son enfance...



Dans un décor époustouflant, l'on suit pas à pas Fin Macleod sur les terres de son enfance. Des terres qu'il a choisies de fuir mais des terres que l'enquête l'amènera à refouler. Ce ne sont pas seulement ces dernières qu'il retrouve après tant d'années d'absence mais aussi ceux qui ne les ont jamais quittées. Face à un passé qui refait surface, devant tant de secrets enfouis et de non-dits, l'inspecteur devra faire face à ses propres démons. Peter May plante son intrigue sur cette île si croyante, sur laquelle l'on se chauffe encore à la tourbe et l'on perpétue des traditions perdues. Une île parfaitement décrite par l'auteur et qui prend réellement vie sous sa plume. Alternant passé et présent, Peter May nous dresse une galerie de personnages écorchés, complexes, parfois cruels et le lien qui les unit depuis leur tendre enfance. Bien plus qu'une enquête policière, un roman profondément noir, d'une intensité et d'une force incroyables servi par une écriture maîtrisée et pénétrante.
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L'île des chasseurs d'oiseaux

J'aime pas la chasse.

Qu'il soit bon ou mauvais, le chasseur d'oiseaux m'intéresse peu, en fait.

Par contre, son île m'est apparue comme un véritable trésor !

Étonnant, non ?



Brian May, m'ouaiiis, Theresa May, m'mmmm, Gemey Maybelline et son tatoo liner au crayon gel effet tatouage, OUAIIIIIS, des May, j'en connais un paquet.

Mais point de Peter dans ma besace.

C'est désormais chose faite.



L'inspecteur Fin Macleod, qui n'est point du clan des Macleod et ne prétend finalement pas à brandir l'épée de l'ultime immortel, a la tête au fond du seau. Profond, le seau.

Faut dire que la perte d'un enfant occasionne rarement des lendemains qui chantent.

Convoqué par son boss bien décidé à le tirer de sa torpeur morbide, c'est un retour aux sources sur l'île de Lewis qui l'attend désormais. Un meurtre à élucider et des fantômes à exorciser, beaucoup pour un seul homme au potentiel de contentement cosmique proche du zéro absolu.



Dépaysante, intrigante, instructive, cette île possède de sérieux atours pour peu que son guide privilégié sache les mettre en valeur.

Tenant la dragée haute à tous ces auteurs nordiques ayant le vind en poupe depuis quelques temps, cette délocalisation écossaise fait mieux que séduire, elle subjugue.



Les deux pieds dans la tourbe et le visage ruisselant défiant les embruns célestes, le lecteur n'aura de cesse de virevolter entre passé et présent, calquant son pas hésitant sur celui de Fin alors adolescent puis celui, bien plus volontaire, d'un inspecteur qui pourrait bien retrouver son modjo en ces terres originelles.



May ne décrit pas, il invite littéralement au voyage.

Il imprègne chaque pore de votre être et vous transporte en une contrée hostile rebattue par les vents et bercée de traditions ancestrales toujours usitées.

Le pèlerinage annuel des hommes de Ness allant abattre 2000 gugas sur l'île de Sula Sgeir m'a passionné au plus haut point tout en s'intégrant idéalement à un canevas policier des plus habilement tissé.



Peter May m'aura permis de voyager pour pas cher, de me faire un nouveau poto et de créer une nouvelle dépendance en matière d'auteur, non pas à suivre, mais à coller aux basques tel le guga sanguinolent à son rocher funeste. Au temps pour moi...

Heu-reux !
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L'Homme de Lewis

"L'Homme de Lewis" est le deuxième tome de la trilogie écossaise et nous retrouvons Fin Macleod dans la foulée des événements du précédent opus, il divorce, quitte la police et revient sur l'île de Lewis à la recherche de réponses sur lui-même et son avenir.

Au moment où Fin revient, on découvre le cadavre d'un jeune homme, miraculeusement préservé par la tourbière et dont le décès remonterait aux années 50, les analyses ADN relient le corps à Tormod Macdonald, le père de Marsaili, son amour de jeunesse, qui est donc le premier suspect potentiel.

L'enquête officielle commencera dès que l'inspecteur nommé débarquera, Fin va prendre fait et cause pour Marsaili et commencer une enquête officieuse, la première difficulté est de taille, Tormod Macdonald souffre de la maladie d'Alzheimer et ne sera pas d'une grande aide, une course contre la montre commence...

Peter May va à nouveau nous captiver avec une intrigue originale qui sera là encore prétexte à la découverte d'un autre monde, d'une autre culture et d'un passé méconnu, celui des habitants des Hébrides et principalement de l'île de Lewis.

Le parti pris narratif sera de faire alterner la progression de l'enquête de Fin avec les souvenirs de Tormod, une intrigue d'une rare intelligence qui avance lentement mais qui n'en est pas moins passionnante tant elle est instructive sur ce qu'a été le destin de toute une génération d'enfants "sacrifiés", les "homers" dont je vous laisse découvrir l'histoire.

Je pense que quiconque s'intéresse à la généalogie fera une place à ce livre sur son île déserte, le scénario est vraiment brillant de cohérence et de précision.

Le seul petit bémol que je mettrais sera pour les très nombreuses descriptions et ce, même si elles participent à l'ambiance et à la visualisation du contexte.

Il s'agit d'un bouquin impossible à lâcher, un genre à part pour un grand plaisir de lecture.
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L'Homme de Lewis

Sur cette île battue par les tempêtes, un cadavre a été retrouvé dans la tourbe. Le corps se trouve ainsi conservé, telle une momie, ses organes internes étant quasiment intacts. Aussitôt, le médecin légiste peut ainsi infirmer que l'homme, tatoué d'un portrait d'Elvis Presley, a été roué de plusieurs coups de couteau et qu'on lui a tranché la gorge. Des analyses plus précises indiquent que le jeune homme, d'à peine 20 ans, a été tué il y a une cinquantaine d'années et qu'il semble avoir un lien avec Tormod Macdonald, le papa de Marsaili. Malheureusement, ce dernier, atteint d'Alzheimer, n'est pas en mesure d'éclairer un tant soit peu la police.

Fin Macleod, lui, a décidé de quitter Édimbourg et la police et de s'installer pour un temps sur l'île de Lewis. À peine arrivé, il est tenu au courant de l'affaire par George Gunn, le policier en charge de l'enquête et avec qui Fin avait travaillé. Encore une fois, il sera confronté au passé...



Dans ce huis-clos, Peter May remet en scène Fin Macleod, cette fois-ci libéré de toute contrainte familiale et professionnelle. De retour sur son île natale, l'homme va devoir venir en aide à Gunn, le policier avec qui il avait travaillé quelques mois plus tôt. Une enquête qui le concerne puisque le père de son amie d'enfance, Marsaili, est mis en cause dans ce meurtre. L'auteur met en avant cette sombre partie de l'histoire écossaise pendant laquelle les orphelins ou les enfants abandonnés, les homers, étaient envoyés par l'église dans des familles écossaises ou australiennes afin de les aider, voire en devenir esclave. Alternant l'enquête et le passé de Tormod Macdonald, narrant le destin tragique de deux homers, un certain Johnny et son petit frère Peter, ce roman noir, chargé d'histoire et d'une incroyable densité, captive tant sur le fond que sur la forme. Ici encore, les paysages écossais si sauvages sont magnifiquement décrits et les personnages, torturés parfois ou fragiles, sont bouleversants et attachants. Un roman riche et saisissant porté par une écriture étoffée.
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L'île des chasseurs d'oiseaux

Quand le passé fait bien plus que resurgir, quand il s’impose pour fournir les clés d’une énigme, le récit qui en découle est souvent captivant.

Peter May, dans ce premier tome et ceux qui suivront donne vie à un personnage tout à fait intéressant : policier chevronné à la limite du anti-héros puisque qu’il est rejeté par la police locale, bien qu’on sache qu’il est plus "local" que ses collègues, ce qui lui attribue une espèce de complicité avec le lecteur, individu au passé douloureux, au présent perturbé, enquêteur idéal dans cette île qui l’a vu venir au monde.



Cette île dont on fera connaissance progressivement grâce à de magnifiques descriptions des lieux, cette île sur laquelle j’ai eu l’impression de passer un séjour en compagnie de ses habitants à la vie parfois rude, isolés par leur situation d’insulaires avec les difficultés telles que l’alcoolisme que cela peut imposer.



Coup de cœur que ce roman qui vous capte, parce que vous vous êtes attaché aux gens et que vous vous intéressez à leur devenir, parce que vous aimez vous cultiver et qu’il y a beaucoup à apprendre au cours de l’histoire (chasse aux fous de bassan, géographie locale, économie, société), parce que l’intrigue est captivante, même si au fil de ces trois tomes, elle se révèle être plus un prétexte pour donner envie d’avancer vers un dénouement, parce que le texte est beau et les dialogues soignés.



Autant de bonnes raisons de s’ installer confortablement pour déguster cette trilogie.
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Les disparus du phare

Pour moi , prendre un livre de Peter May entre les mains est gage de "virée en Ecosse" ,pays qui se laisse deviner encore plus qu'il ne se donne à voir , malgré ses sites somptueux . Les ouvrages de ce romancier de talent ont maintenu en haleine tant de lecteurs que les attentes sont à chaque fois très grandes , parfois , peut -être trop , ce qui explique sans doute certaines critiques mitigées . Pour ma part , je ne dirai sans doute pas que ce thriller est le meilleur qu'il ait écrit, mais force est de reconnaître qu'il m'a tout de même fait passer un fort bon moment , une fois de plus.

Comme le dit l'inspecteur Gunn, "C'est l'histoire la plus invraisemblable que j'aie jamais entendue....."

Le point de départ, c'est l'histoire d' un homme qui , à la suite d'un accident , subit une perte totale de mémoire. Pas facile , dans ces conditions de savoir qui il est , ce qu'il fait dans un coin perdu d' Ecosse , où se trouve sa voiture , qui est la personne qui partage ses nuits, et bien d'autres choses encore . Alors , oui , c'est vrai , on a beau être sur une terre de légendes, tout cela fait un peu désordre. On entre à partir de là, dans une phase de "reconstruction d'identité " en permanence bouleversée par des évènements imprévisibles , étranges , voire incroyables. Paradoxalement , on se sort facilement des méandres de l'intrigue grâce au nombre restreint de personnages . On suit facilement le cheminement de chacun d'entre eux et donc , par la même, l'avancée de l'histoire dont le déroulement final , bien qu ' assez prévisible , est bien maîtrisé car Peter May connaît toutes " les ficelles du métier ".

Reconnaissons - le, il écrit fort bien et est sans doute bien traduit . L'une de ses forces est de savoir retranscrire l' aspect sauvage d'une région, son côté inhospitalier , de décrire minutieusement la puissance dévastatrice d'une tempête, d'avoir le don de mettre en avant les mystères qui entourent un lieu effrayant comme "le Chemin des Cercueils" , par exemple . La psychologie des personnages se devine , suinte ,se reflète dans ces pages de haut niveau.

Je dirai aussi que Peter May est un grand travailleur , ses recherches sur les abeilles sont remarquables et sa façon de les inclure dans le récit révèle en lui de sacrées qualités pédagogiques .On apprend avec intérêt énormément de choses sur le sujet , sans perdre de vue le sens de l'intrigue.

Alors oui , en effet , il y a sans doute quelques invraisemblances , quelques remarques surprenantes , mais , très franchement , je n'ai jamais eu l'impression de m'ennuyer ce qui , vous en conviendrez , est l'un des buts recherchés dans la lecture .

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Je te protégerai

Je viens de tourner la dernière page de ce roman et je me demande une nouvelle fois pourquoi ce très bon auteur qu'est Peter May ne connait pas une notoriété encore plus grande .J'ai lu un certain nombre de ses ouvrages et je dois dire que je n'ai jamais été déçu .

Cet homme est écossais et,bien que vivant en France,le monsieur fait de ses terres natales, le fabuleux décor de bon nombre de ses romans.Ici,c'est l'Ecosse dans toute sa splendeur qui va servir d'écrin à ce qui ne devait être au départ qu'une pénible histoire d'adultère virant au drame .Les descriptions de l'océan ,des éléments déchaînés, les modifications subtiles et brutales de la lumière du ciel,seront,à mon avis,l'élément essentiel d'un scénario bien ficelé .

On passera du présent au passé ,on suivra la jeunesse,les émois,les douleurs,les jalousies, les ambitions,les réussites ,les drames vécus par tous les personnages ,aujourd'hui comme hier.Et comme nous sommes en Ecosse,il y aura comme un air de" revenants" dans cette fiction.....L'atmosphère est lourde,pesante,les situations étonnantes ,inattendues .L'action est permanente et je peux vous affirmer que l'ennui n'est pas de mise.



Certains diront ,à juste titre,que la fin pourrait paraître un peu "surprenante",mais n'oublions pas que nous sommes sur des terres de mystère. ...Brrrr...



Je quitte à regret Niamh,Ruairidh,Sylvie Braque,George Gunn,Lee,Jacob,Seonag...je vous les confie,vous allez passer un bon moment en leur compagnie.Prenez des vêtements de pluie,chauds,mais inutile de vous munir d'un parapluie,il ne résisterait pas au vent écossais ....
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L'île des chasseurs d'oiseaux

Vous pourrez lire tous les résumés sur ce livre, jamais vous ne vous douterez de l’ambiance froide et humide qui règne sur l’île Lewis, du voyage au bout du monde sur une toute petite île uniquement habitée par des Fous de Bassan, de l’attachement qu’a le lecteur pour les personnages malgré leurs défauts détestables. Jamais vous ne vous douterez de la capacité de Peter May à imprégner son lecteur avec cette histoire.

Pour s’en rendre compte il faut s’y plonger.



C’est une histoire d’une exquise rareté. Rare, comme les meurtres sur ce bout d’Écosse. Comme les voyages impossibles à organiser en trois clics sur le net.
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Quarantaine

Ce polar efficace construit autour d'une épidémie imaginaire de grippe avaiaire qui décime la population londonienne confrontée aux affres du confinement, aux destructions et pillages divers, seuls quelques privilégiés non contaminés étant à l'abris ur l'Ile aux chiens, se déroule en moins de 24 heures, avec un suspense soigné, des rebondissements et un dénouement plutôt ouvert.



L'enquêteur, MacNeil est donc très vite confronté à l'horreur à partir de la découverte d'un sac d'ossements qui vont mener scientifiques et policiers vers la recherche de leur origine qui ne peut être que liée à l'épidémie qui sévit sur la capitale anglaise.



Peter May a inséré un peu de mélo avec des amours contrariées, qu'elles soient hétérosexuelles ou homosexuelles, des visions apocalyptiques de ce qu'est devenue Londres au fil des jours, des données médicales intéressantes et même des informations précises sur le London Eye, attraction du troisième millénaire londonien, où il situe la scène finale.



L'enquête de MacNeil revêt les invraisemblances et les facilités acceptables quand la tension monte suffisamment fort pour que le lecteur reste concentré sur l'action qui ne tarit jamais. Les morts aussi se succèdent, pas seulement ceux victimes de la pandémie, mais bien d'autres, gentils ou méchants, liquidés en trois mots et, souvent trois trous au milieu du thorax.



J'ai trouvé l'intrigue assez originale, le style de Peter May allant à l'essentiel, certains personnages ne manquant pas d'un humour qui ne tombe pas à plat malgré le drame vécu tant par l'enquêteur que ses partenaires et l'ensemble de la population. L'ambiance d'une épidémie non maîtrisée et ses conséquences atroces ajoute à la tonalité morbide de cette enquête et donne un polar que j'ai trouvé réussi, sans atteindre bien sûr le niveau de la célèbre trilogie écossaise du même auteur.
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Le braconnier du lac perdu

L’île de Lewis n’avait pas livré tous ses mystères… Et cette fois, Peter May nous emmène dans un décor de lacs et de tourbières, de cours d’eau ou abondent saumons et truites, paradis des braconniers dont certains ne manqueront pas de créer des difficultés à Fin Macleod, engagé pour lutter contre le braconnage.



Un loch s’est vidé, c’est un phénomène qui arrive parfois, (voir explication dans le roman), et laisse apparaître un avion qui s’était abîmé là. L’épave renferme le corps d’un homme jusque-là porté disparu. Mais il ne s’agit pas d’un accident, cet homme a été assassiné…



Pour établir une relation entre ce crime et les éventuels meurtriers, Fin Macleod nous fait partager les moments forts de la vie des membres du groupe musical autour duquel il gravite : concerts, amours, tensions extrêmes, réconciliations, violence … Il évoque quelques moments clés de sa jeunesse et de celle de ses vieux amis parce que c’est dans leur passé que des événements dramatiques survinrent, événements gardés secrets par quelques-uns.

La police ne peut donc pas mener à bien cette enquête sans l’enfant du pays capable de décrypter le non-dit chez des personnes qu’il connaît bien.



La trilogie écossaise, c’est un roman policier bien classique qui tire son charme des fausses pistes et des rebondissements, mais c’est avant tout un exposé sur les lieux isolés peuplés d’insulaires façonnés par ce milieu parfois hostile que constituent les Hébrides.



J’ai beaucoup appris grâce à ces romans incontournables bien que ce troisième tome ne soit pas celui que j'ai préféré, les tensions, les amitiés, les différends dans un groupe de musique ne faisant pas partie de mes centres d'intérêt.



l'écriture de Peter May laisse en moi une envie d'y revenir et je ne manquerai pas de lire d'autres romans de cet auteur.
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L'Homme de Lewis

L’enfant de Lewis est de retour, après les événements survenus sur l’île antérieurement, il décide que sa place est parmi les insulaires, les siens, peut-être parce qu’il a désormais une responsabilité, peut-être que tous ses problèmes personnels ne sont pas résolus, peut-être simplement aime-t-il cette île où il a grandi ? peut-être que cette île sera-t-elle son refuge ?… l’endroit où il se sentira en sécurité ?… Quoique… L'île ne semble pas avoir livré tous ses secrets ! et Fin, bien qu’il ait démissionné et n’a plus aucune légitimité en tant que policier, va se lancer dans une enquête afin de trouver l’assassin d’un jeune homme exhumé de la tourbière.



L’intérêt de ce tome réside dans le récit à plusieurs voix : la voix d’un homme qui a perdu la mémoire immédiate, le père de Marsaïli, son amour de jeunesse, et qui, fort de sa mémoire du passé lointain, raconte son parcours chaotique d’orphelin à l’identité douteuse, accueilli ici et là, incapable de livrer les informations qui lèveraient le mystère du meurtre, charge qui reviendra à la police (pas très active) et à Fin qui va emmener le lecteur un peu plus profondément dans l’île, plongeant au cœur de son histoire.



De la fin je ne dévoilerai rien, sauf peut-être qu’elle tient en haleine, que j’ai serré les dents et retenu ma respiration.



Des trois tomes, c’est celui que je préfère parce que la lecture en est encore plus confortable parce que l'on connaît la plupart des personnages et leur histoire, parce que le parcours de ce vieil homme est digne d’intérêt, parce que cette histoire regorge de mystère.



Ô joie, il me reste un tome déjà bien entamé soit, mais de quoi encore déguster !!!!!


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Le braconnier du lac perdu

Fin Mcleod s'est définitivement installé sur son île natale des Hébrides, à l'ouest de l'Écosse. Il a délaissé sa carrière de policier à Edimbourg pour devenir le chef de la sécurité. Son boulot consiste alors à pourchasser les braconniers qui pillent les eaux sauvages. Travaillant pour Jamie Wooldridge, il retrouve son ami Kenny Jonh Mclean, qui avait quitté l'île en même temps que lui et qu'il n'avait pas revu depuis des années, ainsi que son copain d'enfance John Angus Macaskill alias Whistler, le plus intelligent de sa promotion mais qui, néanmoins, avait décidé de rester sur l'île de Lewis. Aujourd'hui, asocial et sauvage, il vit tel un vagabond, dans une bicoque en piteux état, privé de la garde de sa fille... et braconnier. Aussi Fin est-il chargé de le prévenir gentiment de cesser ses activités illégales. C'est alors que les deux amis se retrouvent dans les montagnes et font une bien curieuse découverte. Suite à une poussée de tourbière, un loch s'est déversé dans un autre faisant apparaître l'épave d'un avion monomoteur. À l'intérieur de celui-ci, un corps. Celui de Roddy Mackenzie, disparu il y a de cela 17 ans...



Dernière partie de cette trilogie écossaise, Le braconnier du lac perdu met de nouveau en scène Fin Mcleaod, ex-flic devenu chef de la sécurité. Lui qui pensait en avoir fini avec les enquêtes policières va revenir remettre le pied à l'étrier pour tenter de découvrir ce qui s'est passé il y a 17 ans et qui a bien pu assassiner son ami Roddy. Peter May clôt brillamment cette série tant par l'ambiance, les descriptions magnifiques des paysages à la fois hostiles et majestueux, la valse des sentiments (haine, amour, amitié, rancoeur, nostalgie...), les personnages fouillés, charismatiques et attachants et un héros que l'on quitte avec regret. Alternant passé et présent, ce roman parfaitement maîtrisé et à l'intrigue captivante explore les tréfonds de l'âme humaine. Un roman riche et dense porté par une écriture poétique et contemplative.
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Les disparus du phare

Trempé, frigorifié, étendu sur le ventre, il peine à ouvrir les yeux, soudainement aveuglé par la lumière. Une étendue de sable balayée par les vagues et le vent. Il n'a aucune idée du lieu où il se trouve et encore moins de qui il est. Des pensées sombres le submergent sans qu'il en comprenne le sens. Apercevant une maison et une caravane, un peu plus loin sur le littoral, il se dirige bon an mal an sur le sentier. Il est alors rejoint par une vieille femme, l'air choqué, qui lui demande si tout va bien en le nommant. Monsieur Maclean. C'est donc ainsi qu'il se prénomme. Elle le guide ensuite vers une maison fièrement dressée au milieu des dunes. C'est visiblement ici qu'il habite mais aucun souvenir ne lui revient en mémoire. Il est accueilli par un chien, tout heureux de retrouver son maître. Une fois à l'intérieur, il fouille partout, retourne les tiroirs, vide les armoires et tombe sur une facture au nom de Neal Maclean, Luskentyre, île de Lewis. Il remarque également une carte sur laquelle est surlignée la route du Cercueil. Malheureusement, rien ne lui revient. Et cet homme va devoir apprendre à se découvrir, grâce aux minces indices qu'il a laissés et aux gens qui le connaissent...



Mais qu'est-ce que ce supposé Neal Maclean est venu faire sur l'île de Lewis ? Dix-huit mois qu'il loge dans le Cottage des dunes, visiblement un brin coupé du monde. Dix-huit mois qu'il est censé écrire un livre dont il ne trouve plus trace. Il va devoir redoubler d'efficacité et d'ingéniosité s'il veut découvrir qui il est, ce qu'il fait et pourquoi il a semé autant de fausses pistes et tenu secret tant de choses. Au delà de cette intrigue, Peter May nous invite, une fois encore, sur les Hébrides, plus précisément sur l'île de Lewis, si chère à son cœur. L'auteur dépeint avec minutie et passion tous ces paysages sauvages, ces îles rocheuses soumises aux embruns et au climat capricieux. Il traite également, avec intelligence, d'écologie et d'environnement, mais aussi de la disparition de l'Homme si ce dernier n'est pas plus attentif au sort des abeilles. Rondement mené, ce roman, à la construction méticuleuse et au suspense grandissant, servi par une écriture poétique, se révèle tout aussi captivant que dépaysant.
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L'île du serment

Aucun crime n'avait encore été commis sur les îles de la Madeleine, dans le golfe du Saint-Laurent. Aucun jusqu'à aujourd'hui où James Cowell a été sauvagement poignardé par un cambrioleur. Du moins, c'est ce que raconte sa veuve, Kirsty. L'assaillant aurait essayé de l'assassiner avant de s'en prendre à feu son mari. Parce qu'il est le seul anglophone de la Sureté du Québec, le sergent-détective, Sime Mackenzie, est envoyé sur l'île d'Entrée avec une première équipe. Tous, ou presque, soupçonnent la veuve d'avoir commis ce crime. Tous sauf Sime qui, étrangement, dès leur première rencontre, est persuadé de la connaître. C'est sur cette île balayée par des vents violents que le sergent-détective va, outre mener cette enquête, se replonger dans un passé d'un autre temps, celui de son arrière-arrière-arrière grand-père...



Loin de son Écosse natale, Peter May nous emmène sur les îles de la Madeleine, dans le golfe du Saint-Laurent où un crime a été commis. Le premier pour ces îliens habitués à laisser leurs portes toujours ouvertes. Parmi l'équipe d'enquêteurs, Sime, un homme torturé, insomniaque, taciturne, brisé par son divorce et aux origines lointaines écossaises. Un homme qui, de prime abord, va douter de la culpabilité de la veuve Cowell. C'est au contact de cette dernière que l'homme va se replonger dans son lointain passé. Celui de ses aïeux qui, au cours du XIXème siècle, ont dû fuir les Hébrides vers le Canada lors de la grande famine de la pomme de terre. Peter May nous plonge dans un roman intense, fouillé, passionnant mais aussi tragique, entremêlant passé et présent qui, inexorablement, vont se rejoindre. Il dépeint avec force et fracas les magnifiques paysages sauvages des îles, les éléments qui se déchaînent mais aussi les cœurs blessés et tourmentés. Deux récits, l'un historique, l'autre policier, fascinants et troublants...
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Je te protégerai

Niamh et Ruairidh est un jeune couple à la tête de la très renommée entreprise Ranish tweed, un tissu qui, aujourd'hui, a la côte auprès d'un très large public, notamment les grands couturiers. Originaire des Hébrides extérieures, il est à Paris pour la plus grande foire internationale de tissu d'habillement. Un soir, de retour à leur hôtel, Ruairidh prévient son épouse qu'il doit ressortir pour parapher des contrats. Refusant qu'elle l'accompagne, Niamh se doute de quelque chose et, suite à un mail anonyme dénonciateur, lui demande de but en blanc s'il ne va pas retrouver sa maîtresse, Irini Vetrov. Bien qu'il ait tout à fait nié, c'est pourtant cette dernière qui retrouve son mari devant l'hôtel. Emplie de détresse et de désespoir, la jeune épouse décide de les suivre mais, malheureusement, les voit monter dans la voiture d'Irina. Une voiture qui explosera quelques instants après sous les yeux effarés de Niamh. Le lieutenant Sophie Braque, aussitôt sur place, sera chargée de l'enquête qui la conduira de Paris à l'île de Lewis...



Peter May n'a pas son pareil pour décrire avec passion, parfois violence, son pays d'origine. Car, outre cette enquête policière qui mènera le lieutenant Braque sur l'île de Lewis, l'auteur dépeint avec force les paysages grandioses tourmentés par des vents fougueux et des averses pénétrantes. Après le meurtre incompréhensible de son mari, Niamh n'a d'autre choix que de rentrer chez elle. Mais comment continuer à vivre, travailler sans lui ? Comment surmonter l'impensable ? Comment se résoudre à cette soi-disant liaison qu'il aurait entretenu avec Irina ? Dans ce roman noir, tumultueux, l'auteur dépeint aussi bien le présent (le meurtre, le retour au pays, la vie chaotique de Sylvie Braque..) que des éléments du passé, s'attardant sur l'histoire d'amour entre Niamh et Ruairidh, l'enfance de la jeune femme, de Balanish à Édimbourg, son amitié avec Seonag et les drames qui ont jalonné sa vie. Avec ce roman, fouillé et dense, à l'écriture très descriptive, Peter May tisse là un thriller sombre et captivant.
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