Lire nous console, nous aide à mieux nous connaître nous-mêmes et nous oblige à choisir de devenir quelqu'un ou quelque chose. C'est-à-dire que nous ne sommes plus des êtres insouciants.
Mon travail qui consiste à voir une quantité de gens venus du monde entier, m'a appris que l'être humain est aujourd'hui plus attaché à son activité qu'à son entourage. Être occupé par l'un au point de ne pas avoir de temps pour l'autre, n'est qu'un prétexte car c'est un désir qui vient de l'intérieur. Volontairement, chacun se transforme en un rouage de cette machine invisible qu'est la vie. Il a peur de l'arrêter ou d'être exclu par elle. Sa famille, ses amis, la personne avec qui il vit, ses principes, tout existe mais tout peut être aussi remplacé, voire oublié.
L'essentiel est de savoir ce que tu veux et non pas ce que pensent les autres (…).
Ces gamins sont trop malins pour ignorer la pensée des adultes, ils jouent parfaitement le rôle qu'on attend inconsciemment d'eux. Leur insolence est interprétée comme de l'orgueil. Leur misère et leur pauvreté sont perçues au bon moment. Enfin, quelques expressions de reconnaissance accompagnées de mots gentils font de l'effet : leur interlocuteur finit par croire que la vie progresse malgré tout dans le bon sens...
(par rapport à un gamin qui fait la manche).