Philip Mansel

Il ne pouvait toutefois couper court aux rituels grandioses du sacre, pratiquement inchangé depuis le IXe siècle, par lesquels l'Église sanctifiait le roi en échange de sa promesse de la protéger de l'iniquité et de l'injustice, et d'expulser les hérétiques. Le 7 juin 1654, il fut oint de l'huile sainte de la sainte ampoule et sacré roi, ceint de la "couronne de Charlemagne" apportée de Saint-Denis pour l'occasion par l'évêque de Soissons (l'archevêque de Reims, Henri de Savoie, duc de Nemours, ne pouvait officier, car il n'était pas ordonné prêtre). La nef de la cathédrale tendue de tapisseries résonna des cris de "Vive le roi ! Viva rex in aeternum !). Des colombes furent lâchées entre ses colonnes. Le roi se vit remettre l'orbe, le sceptre, l'épée de justice et les éperons d'or.
Il reçut ensuite l'hommage des pairs de France. Sur des gravures, on peut voir sa mère et sa tante, les reines veuves de France et d'Angleterre, accoudées au rebord de leur loge particulière pour mieux voir.

Toutefois, les guerres de Louis XIV étaient autant des fins que des moyens. Elles visaient à conquérir le temps ainsi que l'espace, l'immortalité ainsi que des territoires.