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Critiques de Philip Pullman (1472)
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À la croisée des mondes, tome 1 : Les royaume..

Quand j'étais petite je détestais lire, mais cette trilogie m'a totalement ouverte à la lecture, et croyez moi ce n'était pas gagné d'avance. Aujourd'hui, je suis libraire, on peut donc dire que la mission est pleinement accomplie. J'ai tout adoré et j'ai plaisir même aujourd'hui à les relire. J'aime à la fois l'univers et ses personnages attachants. Une belle aventure.
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À la croisée des mondes, tome 1 : Les royaume..

A la Croisée des mondes… Toute une aventure se profile à la lecture de ces mots, une odyssée fantastique que l'on sent poindre à l'horizon et qui fleure bon l'aurore boréale. Et si vous croyez encore que l'aurore n'a pas d'odeur, c'est que vous n'avez pas côtoyé assez de sorcières dans vos mille vies de lecteurs ! Ce livre vous aidera à y remédier.

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Comme avec Harry Potter, c'est dans un placard que tout commence. Comme dans Harry Potter, le héros est un pré-ado à l'école dans un monde fantasy. Mais la comparaison s'arrêtera là. En réalité, il s'agit d'une héroïne, Lyra, élevée dans un collège religieux d'Oxford car elle n'a plus ses parents. Elle n'y est pas réellement élève car c'est un collège de garçons, mais son oncle Lord Asriel, qui a l'air influent, l'a confiée aux Professeurs. Nous nous trouvons en effet dans un monde assez proche du nôtre mais où la religion catholique est au pouvoir, et est prête à tout pour continuer…

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C'est aussi un monde délicieusement magique : un monde où les humains ne sont jamais seuls : ils sont en quelque sorte reliés de manière invisible, dès la naissance, à leur daemon [prononcer démon], une sorte d'animal totem du sexe opposé qui représente leur conscience ou leur âme, leur coeur ou leur intimité, et qui reflètent leur état d'âme, leurs pensées les plus profondes, leurs sentiments… Quand l'un est blessé, l'autre souffre. Si l'un est capturé, l'autre ne peut pas s'échapper au risque, à force de tirer sur le lien, de le briser. Et là, que se passera-t-il ? Eh bien vous l'apprendrez… A vos dépens !

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Durant l'enfance, les daemons n'ont pas encore trouvé leur forme définitive : ils prennent alternativement l'apparence de l'animal qui correspond le mieux à la situation, et se transforment au gré des émotions de l'enfant, pouvant même se transformer à toute vitesse, adoptant tour à tour toutes les formes imaginables lorsque l'enfant panique, kaléidoscope d'apparences fugitives. Mais les daemons des adultes ont adopté une fois pour toute leur forme définitive, et demeurent reconnaissables à l'image de leur humain. Dans tous les cas, jamais, au grand jamais, ils ne doivent briser le grand tabou : aucun humain ne doit toucher le daemon d'un autre !

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Les premières lignes nous introduisent immédiatement dans l'action : Lyra décide d'explorer des pièces interdites avec Panta, son daemon, notamment le fumoir où les professeurs et leurs invités se retrouvent régulièrement lors de réunions importantes ou secrètes… Mais les professeurs choisissent justement ce moment pour s'y réunir et, pour ne pas se faire prendre, Lyra se cache dans la penderie. Elle entend alors Asriel parler d'une étrange Poussière joliment dorée, qu'il leur montre sur des diapos et qui semble faire trembler de peur son auditoire. En effet, elle semble n'auréoler que certaines personnes. D'où vient cette poussière et pourquoi terrorise-t-elle tout le monde ? Quel rapport a-t-elle avec le magistère de l'Eglise ? Dans le même temps, les enfants amis de Lyra disparaissent les uns après les autres, notamment un ami proche, Roger. La légende urbaine voudraient que ce soient « les enfourneurs » qui les kidnappent. Qui sont-ils et qu'en font-ils ?

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Pour sauver Roger, Lyra va mener l'enquête, suivre sa piste, braver tous les dangers et se mettre dans des pétrins pas possible. Elle rencontrera des gitans dont elle se fera des alliés, des ours polaires qui sont de valeureux mais dangereux guerriers, des gentilles et des méchantes sorcières volant sur des branches de sapin, un étrange singe doré. Pour surmonter tout cela, quelqu'un lui donnera un mystérieux instrument capable de répondre la vérité à toutes ses questions, même celles sur le futur… mais comment fonctionne-t-il ? Il l'entrainera en tous cas dans le grand nord, à chevaucher sur un ours pour libérer son ami des griffes de malfrats qui font d'étranges expériences dans des labo bien glauques, et même dans des mondes parallèles cachés dans la lumière des aurores…! Les prochains tomes promettent d'être mouvementés !

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500 pages qui peuvent se lire par des grands enfants mais ça n'a rien de niais. On retrouve en filigrane des parallèles avec notre monde, des réflexions sur le pouvoir, l'influence de nos doctrines religieuses, nos errements scientifiques et humains, nos personnalités, le passage à l'âge adulte, etc… C'est bien foutu, bien écrit et pensé, ça s'imbrique parfaitement et l'action rythme agréablement le récit par moment féérique. Merci maman pour ce (vieux) conseil de lecture ! J'ai été envoûtée dès les premiers mots. Je lirai les autres tomes, et je regarderai même le film (je vous mets la bande annonce en lien).
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À la croisée des mondes, tome 1 : Les royaume..

Lyra Belacqua quitte le milieu protégé de Jordan College et découvre très vite à quel point le monde est incertain et dangereux. Hommes de Dieu et chercheurs, au premier rang desquels l'oncle de Lyra, semblent obsédés par la Poussière, une particule observée dans le grand Nord, dont les propriétés font l'objet de troubles expériences. Des ravisseurs d'enfants sévissent et emportent son ami Roger, que Lyra jure de retrouver. Une enquête qui l'entraîne irrésistiblement vers les terres gelées du Svalbard, plongées dans les aurores boréales et une épaisse brume de mystère…



Les Royaumes du Nord est le premier tome d'une trilogie parue à la même époque que Harry Potter qui s'est, elle aussi, imposée comme une œuvre incontournable. Ce roman se démarque par un univers bien à lui qui mêle le steampunk à la fantasy et à la mythologie. Un monde qui ressemble à une Angleterre victorienne qui vivrait sous la coupe d'une autorité religieuse, à quelques étrangetés près : les humains sont assortis de daemons animaux qui incarnent leur conscience et veillent sur eux. Et en voyageant vers le Nord, on croise explorateurs, ours en armures, sorcières et redoutables Tartares... Tout cela est très consistant et immersif.



L'intrigue n'est pas en reste, nourrie de formidables péripéties, de révélations et de rebondissements. Certaines scènes, comme le spectaculaire combat d'ours, font partie de celles qui nous ont le plus marqués lors de nos lectures à voix haute. Lyra est une protagoniste courageuse et attachante, même si son impulsivité est souvent déroutante. Une héroïne en devenir qui amorce avec ce premier tome un apprentissage éprouvant, mais heureusement ponctué de rencontres extraordinaires. À ses côtés, tour à tour, des gitans pleins de philosophie, un intrépide aéronaute, une amicale sorcière ou un incroyable personnage de roi-ours déchu. En arrière-plan, des réflexions sur l'obscurantisme, les liens entre savoir et pouvoir, l'âme humaine, la doctrine du Péché originel et la transition vers l'âge adulte.



Ce premier tome est sombre et envoutant, captivant et inoubliable. Il nous laisse au seuil d'un monde inconnu, aux prises avec des questionnements lancinants : qu'est-ce que la Poussière ? Qu'est-ce qui attend Lyra là où elle se rend ? Et que trament Lors Asriel d'un côté, Madame Coulter de l'autre ? Autant dire qu'il est fortement conseillé d'avoir la suite sous le coude si vous vous lancez dans cette série !
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La mécanique du diable

Dans le petit village allemand de Glockenheim, attaqué par la neige, les habitants se réunissent à l’auberge pour écouter les histoires de Franz. Tous mangent les paroles du conteur, à l’exception de Karl qui rumine dans son coin parce que, le lendemain, il sera discrédité aux yeux de la population et ne recevra pas le titre de compagnon horloger car il n’a pas réussi à produire une un automate à installer au sommet de l’horloge. Donc, il n’écoute que d’une oreille distraite l’histoire de Franz. Il y est question du jeune prince Florian, malade, et de son père Otto qui se rend auprès du célèbre docteur Kalmenius, un être diabolique, qui lui offre une solution : un cœur mécanique pour le garçon. À cet instant, un individu répondant trait pour trait à la description du scientifique douteux entre dans l’auberge ! Frissons garantis ! L’auteur Philip Pullman y veille : son conte « La mécanique du diable », à la fois cruel et sympathique, est très efficace.



Donc, consternation parmi les villageois à l’arrivée du docteur Kalmenius. Tous se sauvent, à l’exception de Karl. Ce dernier se verra offrir la solution à son problème : un automate ayant la forme d’un petit chevalier à l’épée très pointue… La cupidité l’emportera mais, ce qu’il ne sait pas, c’est que le chevalier Cœur d’airain répond à un autre maitre, diabolique, et que son épée s’active au moyen d’un simple mot… Sèmera-t-il la panique dans Glockenheim ? Sans le savoir, le prince Florian dispose de la solution à ce problème. Malheureusement, abandonné dans la forêt et pourchassé par des loups, le jeune garçon arrivera-t-il seulement à survivre ?



À partir de cet instant, les deux histoires continuent à s’entrecroiser merveilleusement bien. On se laisse emporter par cette histoire où la réalité et la fiction ne font plus qu’un. Avec cette plaquette, Philip Pullman nous livre un petit bijou. Les enfants et les adolescents y lisent une histoire fantastique intéressante, aux rebondissements multiples, qui tient en haleine – et qui donnera la frousse aux plus jeunes. Mais qu’ils se rassurent, « La mécanique du diable » offre également des moments touchants et agréables à lire (quoique un peu mièvre vers la fin). Le tout d’un niveau de difficulté abordable malgré quelques défis. Comprendre les concepts d’horlogerie, de mécanique, les automates… ce n’est pas donné à tous même si quelques encadrés donnent des explications supplémentaires à ce sujet. Les adultes y trouvent leur compte aussi et je suis persuadé que plus d’un ont tremblé par moments.
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À la croisée des mondes, tome 1 : Les royaume..

Waoh !! Quelle aventure !!! J'ai adoré cette incursion hivernale dans un monde glacé peuplé de complots, d'âmes jumelles animales, d'ours guerriers, de sorcières, de peuples des neiges, des gitans aventuriers et de scientifiques-philosophes-religieux un peu fous !

Lyra, fillette indépendante et téméraire, à la langue bien pendue et à la curiosité qui lui joue souvent des tours car elle fourre son nez partout et surtout où cela lui attire des ennuis, accompagnée de son fidèle Pantalaimon, daemon métamorphe.

Entre une Angleterre alternative et des pays nordiques aux étendues enneigées, la jeune Lyra va tenter de découvrir qui se cache derrière les terrifiants Enfourneurs, la véritable nature de la Poussière et comment se servir de l'aléthiomètre, sorte de "boussole à destinée".

Il y a tellement de choses dans ce roman, des embranchements d'intrigue dans tous les sens, des retournements de situation, des secrets, de la science mêlée de magie, une profonde réflexion sur l'âme humaine et sa manifestation physique...

Tout simplement génial et passionnant. Eclipsée par la sortie d'Harry Potter, cette série (du moins ce premier tome, je vais m'empresser de lire la suite rapidement car le premier tome lance indubitablement le second) mérite la reconnaissance d'une littérature jeunesse de grande qualité et d'un univers complexe aux personnages très bien campés, dotés d'une épaisseur peu commune avec une véritable héroïne (attachiante comme je les aime) courageuse, rusée et tout à fait crédible.

A découvrir si ce n'est déjà fait, je me demande depuis que j'ai trouvé la dernière page pourquoi j'ai tant tardé à entamer cette série qui s'annonce comme un très gros coup de cœur.
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À la croisée des mondes, tome 1 : Les royaume..

Ca fait bien 15 ans que ma soeur et mon conjoint me conseillent ce livre, en vain. J'avais vu le film et je l'avais trouvé tellement mauvais que je n'avais pas eu envie du tout de lire la trilogie !

Comme j'avais une panne de lecture, je me suis laissée tentée par le premier tome et j'ai bien fait, je l'ai dévoré.

L'intrigue est captivante, les personnages sont intéressants, le style est agréable, bref, cette immersion dans les Royaumes du Nord, en compagnie de Lyra à la recherche d'enfants enlevés et emmenés dans le Grand Nord, a été une très belle découverte.
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À la croisée des mondes, tome 3 : Le miroir d..

Will et son poignard subtil feront-ils pencher la balance dans la guerre qui se prépare ? Pour l'heure, il cherche Lyra. Leur quête sera périlleuse et même épique, digne des épisodes les plus sombres de la mythologie grecque : ils devront se rendre jusque dans le monde des morts.



Les deux camps qui se dessinaient dans le précédent tome se précisent. Ils s'espionnent, se mettent en ordre de bataille pour un affrontement titanesque et où chacun des nombreux personnages de la trilogie aura un rôle à jouer. Chaque bloc est lui-même divisé, à l'image de la concurrence intestine entre les milices religieuses du Conseil d'Oblation, de la Cour de Discipline Consistoriale et de l'Autorité. Pris entre ces feux, certains personnages (je ne vous dirai pas lesquels) révèlent une complexité et des dilemmes inattendus. Quant à Will et Lyra, ils grandissent à vue d'oeil – et c'est joli à voir, malgré la noirceur qui règne par ailleurs.



Le Miroir d'ambre parvient à boucler une boucle pourtant follement ambitieuse, tout en donnant une densité supplémentaire (!) à l'univers de la trilogie. Quelle idée géniale par exemple que ces espions aussi minuscules que fiers, véhiculés à dos de libellule, quelle stupéfaction de plonger avec le Dr Malone dans le biotope ondulant des mulefas !



En toile de fond, Pullman livre sa lecture humaniste toute personnelle des mythes bibliques : la genèse du monde (un « condensé de Poussière ») ; le Péché originel réinterprété sur un mode optimiste comme une salvatrice prise de conscience des choses à l'aube de l'adolescence ; la force du savoir face aux obscurantismes ; la mort comme retour de nos atomes dans le monde vivant. Une perspective qui souligne la responsabilité des humains à l'égard des dérèglements qu'ils provoquent.



Cette rencontre de la science, de la poésie et de la métaphysique a de quoi déconcerter, interroger et fasciner. de quoi faire rêver d'un miroir d'ambre qui révèlerait la beauté et la fragilité du monde. Et donner envie, comme Lyra-Parle-D'Or, de raconter des histoires.
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À la croisée des mondes, tome 1 : Les royaume..

Le billet de @LaBiblidOnee à propos de ce livre m’avait beaucoup plus. Amateur de roman Fantasy, j’ai voulu me faire ma propre idée.

Alors là, ce premier tome, je l’ai dévoré, englouti, avalé.

Allô, quoi !!! Mais qu’est-ce qui m’est arrivé, qu’est-ce qui m’a attrapé, agrippé, emporté ?



Est-ce la jolie sorcière Serafina Pekkala qui ne craint pas le froid ;

Iorek Byrnison, l’ours en armure, qui ne craint personne ;

Lord Faa et Farder Coram qui affrontent les dangers de l’antarctique ;

Ou Lyra, la petite fille espiègle qui, aidée de son daemon Pantalaimon, prend spontanément tous les risques pour sauver ses amis et … (bon ! là, faut que vous lisiez le livre pour connaître la suite …)



Le style est simple, ça reste une trilogie pour les juniors qui peut aussi intéresser les plus grands. La lecture est très fluide. Les personnages qui accompagnent Lyra, l’héroïne, sont tous très attachants (ben, les autres y sont méchants, forcément…).



Si vous n’avez pas encore lu cette aventure il n’est jamais trop tard pour vous y mettre (y a pas de honte à aimer ça !) et surtout n’hésitez pas à la faire lire à vos enfants.



Vivement le deuxième opus
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La trilogie de la poussière, tome 2 : La comm..

Si le premier tome de la trilogie de la Poussière ne m’a pas entièrement convaincue, j’ai trouvé que La communauté des esprits relevait magnifiquement les défis follement ambitieux que Pullman s’était fixés. Les personnages supplémentaires introduits dans La Belle Sauvage et l’ampleur donnée par la temporalité longue de l’intrigue – puisque ce deuxième tome nous entraîne dans les premières années d’adulte de Lyra, une vingtaine d’années plus tard – permet de développer de nouveaux fils narratifs particulièrement intéressants.



Rien ne va plus entre Lyra et Pantalaimon : est-ce elle qui a changé pour devenir moins impulsive, plus rationnelle et moins rêveuse ? Ou est-ce lui qui lui en veut ? Toujours est-il que le petit daemon n’en fait qu’à sa tête et qu’il va être mêlé à une histoire de meurtre qu’il va bien falloir élucider. Une enquête aux allures de mission d’espionnage et de contre-espionnage (vous vous imaginez bien que le Magisterium trempe dans l’affaire d’une manière ou d’une autre) qui mène loin, très loin, sur les traces de roses liées à une crise terrible en extrême orient.



Cette recherche place le récit sous tension. C’est aussi un périple initiatique pour Lyra qui découvre la dureté du monde, les doutes et les dangers de l’âge adulte. Il est question de lobbies et de coups d’État, de réfugiés et de trafic humain, d’oppression des femmes et de fanatisme. Après un tome construit de façon très linéaire, on renoue ici avec l’art pullmanien d’orchestrer les développements sur plusieurs tableaux – puisqu’il s’agit aussi de Malcom et de Hannah, de Marcel Delamere et d’Olivier Bonneville…



Tout cela est percutant et très bien mené. Si bien que je n’en reviens toujours pas que ce tome se termine en queue de poisson, après avoir dénoué à peine un petit fil de l’intrigue si bien enchevêtrée entre passé et présent, destins individuels et luttes de pouvoir. Well done, donc, mais le troisième tome a intérêt à tenir ses promesses et à ne pas trop tarder.



Un grand merci à l'éditeur et à Babelio pour cet ouvrage – et désolée pour cette chronique de dernière minute, j'espère être pardonnée en précisant que j'ai voulu (re)lire tout le reste de la série avant !
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À la croisée des mondes, tome 1 : Les royaume..

J'ai découvert cette saga peu après le blast Harry Potter. Je devais avoir treize ou quatorze ans lorsque j'ai mis pour la première fois mon nez dans ce premier tome, qui m'a plu immédiatement, rien qu'en raison de sa couverture. J'avais été fortement impressionnée par les récits de Jack London et de Nicolas Vanier dans le grand Nord ; aussi, cette petite fille chevauchant un ours polaire, c'était moi tout craché, du moins ce que j'aurais voulu être. Et dès les premières pages, la magie fonctionne... L'histoire se déroule dans un univers parallèle au notre, à Oxford. L'univers dépeint est assez proche de notre XIXème siècle, à l'époque où les moteurs n'avaient pas encore envahi les rues. Sans forcément parler d'atmosphère Steampunk, on est plongés dans un monde tiraillé entre les découvertes scientifiques et les dogmes religieux, le tout saupoudré d'un peu de fantastique.



Nous marchons donc dans les pas de Lyra, une fillette de douze ans, qui grandit un peu livrée à elle-même entre les murs du Jordan Collège. Placée là après la disparition de ses parents par son oncle, le très puissant Lord Asriel, son quotidien se résume à grimper sur les toits, fouiner dans les artères souterraines, jouer des tours aux érudits et se battre dans les rues avec les enfants des gitans. Dotée d'un caractère bien trempé (parfois même insupportable), elle est autoritaire, têtue, vantarde... et très curieuse. Un soir, elle pénètre dans le Salon, réservé aux érudits ; cachée dans une penderie, elle assiste à une réunion extraordinaire à propos de la Poussière, une découverte qui agite les milieux scientifiques et ecclésiastiques. Sorte de particule lumineuse invisible à l'œil nu, elle se dépose sur les adultes mais semble éviter mystérieusement les enfants qui n'ont pas encore atteint la puberté... Existe-t-il un lien entre cette Poussière et les disparitions d'enfants qui frappent le pays ? Lorsque son ami Roger est enlevé à son tour, Lyra est embarquée dans une aventure qui la dépasse et qui la mènera aux confins du Nord, à la rencontre des Ours en armure, des dangereux Tartares et des sorcières... pour qu'éclate alors la vérité.



Le génie de Philipp Pullman est d'avoir mêlé de façon si habile science et fantastique. Moi qui ai toujours eu du mal à m'intéresser à la physique par exemple, j'ai été émerveillée par cette histoire de Poussière et de particules élémentaires. Je viens d'ailleurs tout juste de commander un ouvrage intitulé Les mystères de la science dans la trilogie de Philip Pullman dont les auteurs se proposent de revenir sur les théories et découvertes scientifiques dont l'auteur s'est inspiré. Et le sujet promet d'être passionnant ! Mais ce qui fait également la force de cette trilogie et de ce premier tome, c'est la virtuosité avec laquelle Philip Pullman dresse le portrait de des protagonistes. Ils sont finalement assez peu décrits physiquement, mais on imagine sans mal à quoi ils ressemblent grâce à leur psychologie très développée, et surtout à leurs actions. Le crédo du livre pourrait être "tu es ce que tu fais..."



Lyra est une héroïne qui n'a pas un caractère évident, et son manque de maturité au début de la saga pourra en énerver plus d'un. Elle est cependant doté de grandes qualités humaines, et sa débrouillardise la sort de presque toutes les situations. Vive, agile, espiègle, elle est à la fois forte et fragile, mais surtout pas cruche pour un sou. Elle est aidé dans sa quête par une galerie de personnages tous plus incroyables les uns que les autres. Mon favori, Iorek Byrnison, est un Ours en armure banni de son royaume à qui Lyra offre la possibilité de regagner ce qu'il a perdu. Loyal, plein d'honneur, peu loquace mais toujours avisé, il se révèle un compagnon hors-pair. Et il ne faut pas oublier Pantalaimon, le plus fidèle ami de Lyra ! Pan est un dæmon, c'est à dire un petit animal qui représente en quelque sorte la partie visible de l'âme de chaque humain dans le monde créé par l'auteur. Chaque dæamon peut se transformer à volonté jusqu'à l'âge adulte, où il adopte alors une forme définitive. Je ne vous en dit pas plus sur l'importance de telles créatures ; sachez seulement qu'elles jouent un rôle capital dans l'intrigue...



En résumé donc, Philip Pullman a su créer un monde riche et foisonnant, assez complexe pour que cette lecture s'adresse autant aux adolescents qu'aux adultes. Après quelques chapitres descriptifs, le rythme est plutôt soutenu à partir de la seconde partie de ce premier tome, et le cliffhanger est haletant. J'ai particulièrement apprécié la diversité des thèmes abordés, et notamment la façon dont l'auteur oppose les théories scientifiques aux dogmes religieux. La plume vive et détaillée met en valeur ce récit qui fourmille de trouvailles originales et passionnantes, à l'image de l'aléthiomètre, une sorte de grosse boussole qui présente quatre aiguilles et trente-six symboles permettant à celui qui la maîtrise de poser des questions et d'obtenir la vérité. Je pourrai discourir encore des heures sur la richesse de ce premier tome, mais je préfère m'arrêter là et vous encourager à découvrir par vous même cette saga initiatique enchanteresse !
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À la croisée des mondes, tome 1 : Les royaume..

Cette relecture fut un délice ! J'avais lu Les Royaumes du Nord il y a plus de dix ans et ne me rappelais que des grandes lignes et j'ai donc adoré me replonger dans cet univers.



Forcément, ayant grandi, le roman me parait un peu plus enfantin qu'à l'époque mais malgré tout je n'ai pas eu de mal à me replonger dans les aventures de Lyra, des gitans, des ours en armure et des enfourneurs.



Ce roman possède une grande originalité, qui m'avait déjà séduite lors de ma première lecture, et même si parfois on se dit que les choses sont évidentes, on n'a pas envie de lâcher ce roman.



Bref, une relecture très positive !
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La trilogie de la poussière, tome 1 : La bell..

Philip Pullman a eu du courage de reprendre sa plume après tant d’années pour apporter un nouvel édifice à l’œuvre développée à partir des Royaumes du Nord. Cet incroyable premier tome avait ouvert une trilogie monumentale dans ses ambitions, son foisonnement, sa densité imaginaire, sa façon de faire résonner science, philosophie et fantasy steampunk. De ces séries que l’on termine avec mélancolie – celle de savoir que l’on ne goûtera jamais la compagnie indéfectible d’un daemon qui serait le nôtre. La boucle était bouclée, la guerre terminée, les relations entre les mondes – et les personnages qu’on avait désormais l’impression de connaître – stabilisées. Qu’ajouter après cela ? Le risque n’était-il pas grand de décevoir des attentes forcément incommensurables ?



Le premier tome de la trilogie de la Poussière prend le parti de reprendre l’histoire non pas là où on l’avait laissée, mais dix ans plus tôt, au moment où toute l’intrigue s’est nouée. Malcom, onze ans, s’étonne de l’intérêt des visiteurs de l’auberge de ses parents pour Lyra, un bébé recueilli par les nonnes du prieuré voisin. En toile de fond, d’aucuns semblent se soumettre aux forces obscurantistes du Conseil de Discipline Consistorial. Mais la résistance s’organise aussi efficacement que discrètement. Et les éléments sont de plus en plus déchaînés…



J’ai aimé retrouver l’univers steampunk si singulièrement ciselé de la série, cet Oxford où savants et religieux tirent chacun leurs ficelles. L’histoire commence comme un roman d’espionnage aux accents philosophiques pour basculer dans une traque acharnée. C’est toujours impeccablement écrit et porté par des personnages très vivants – Malcom, en particulier, si gentil, courageux et curieux.



Mais la trame est très, trop linéaire à mon goût. Je n’ai pas retrouvé le foisonnement rythmé d’À la croisée des mondes qui savait si bien orchestrer différents tableaux et fils narratifs. Ici, on suit essentiellement Malcom : autant j’ai aimé découvrir la genèse des liens des protagonistes, autant je n’ai pas été entièrement convaincue par la course-poursuite sur laquelle plane une espèce de psychopathe dont les motivations m’ont semblé obscures.



Il n’en reste pas moins que cette façon d’entremêler les époques et les intrigues est très intrigante, offrant de multiples clins d’œil et prolongements aux romans précédents tout en développant de nouvelles intrigues autour de personnages qui n’étaient que secondaires jusqu’ici. On brûle de savoir ce qu’ils deviendront dans le prochain tome qui nous transporte vingt ans plus tard. À suivre, donc !
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John Blake, tome 1

La couverture nous induit un peu en erreur mais cela ne rappelle qu’il ne faut jamais s’y fier. En effet, John Blake est plus qu’une aventure maritime faite de corsaire et de pirate. On est plutôt dans le registre des voyageurs dans le temps à partir des expériences d’Einstein sur la relativité. Voilà pour le cadre.



Un mot sur le dessin pour dire qu’il est dans un style assez réaliste qui me plaît généralement beaucoup (n’étant pas très adepte du minimalisme). Les décors sont vraiment magnifiques et concourent à rendre le récit assez agréable à la lecture. Les puristes déploreront cependant un manque de fluidité dans les personnages qui paraissent assez statiques.



Au niveau du scénario, on aura droit à une intrigue de course poursuite entre un milliardaire assez mafieux ayant bâti sa fortune sur un crime et qui essaie d’effacer toutes les traces. On a du mal à cerner les enjeux qui auraient pu être d’un autre ordre compte que le combat entre le bien et le mal. En effet, cette formidable découverte qui rend possible le voyage dans le temps offrait bien plus de perspectives.



Au final, cela reste une aventure adolescente dans ce qu’il y a de plus classique. Pour autant, le divertissement sera assuré. Cependant il est vrai qu’il me manque, à titre personnel, une certaine forme de maturité. Pour autant, le découpage assez cinématographique donne l’envie de lire.



L’originalité provient du fait d’avoir transformé l’un des plus mystérieux bateaux fantômes à savoir la Mary-Alice en navire qui voyage dans le temps et dont les occupants restent prisonniers. Passé l’effet de surprise, il ne reste plus rien de vraiment consistant qui rendrait cette aventure vraiment palpitante.



Comme dit, cela ravira les plus jeunes, fan de l’auteur Philipp Pullman auteur de « A la croisée des mondes ».

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Jésus le bon et Christ le vaurien

La prémisse du roman est la suivante :

Marie a eu deux jumeaux. Jésus et le Christ.



L'un est le fils rebelle, charismatique qui voyage partout avec ses amis, qui a des suivants, qui fout le bordel dans les murs du temple.

L'autre est timide, brillant et jaloux de son frère. Et il entend une voix, qui lui souffle comment utiliser son frère pour lancer un mouvement.



Le roman est plutôt court et se lit assez bien. Il ne m'a pas, par contre, laissé un souvenir très vif. On y reconnaît des passages bibliques et, bien sûr, c'est du Pullman : la critique de l'Église est omniprésente.



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La trilogie de la poussière, tome 2 : La comm..

Okay. Quelqu’un peut m’expliquer ce qui s’est passé avec Philip Pullman?



À la croisée des mondes était un pur chef-d’œuvre que j’ai « religieusement » lu chaque année pendant quinze ans. Et bien qu’un cran en-dessous, La Belle sauvage venait approfondir d’une manière intéressante l’univers et les thématiques abordées dans la trilogie d’origine. Mais là, rien ne va.



L’intrigue et le style donnent l’impression que cette suite a été publiée à la va-vite sans que l’éditeur soit repassé derrière. J’ai eu la sensation de lire 700 pages de péripéties sans réel fil directeur. Lyra, l’héroïne, se rend seule au Moyen-Orient et rencontre par hasard de nombreux personnages (alliés ou ennemis) qui disparaissent aussitôt leur rôle rempli, au point que j’ai de la difficulté à m’en remémorer un seul. Même les personnages de la trilogie d’origine ne semblent là que pour le fan-service (Ma Costa, vous méritiez tellement mieux). Le roman aurait pu être coupé de moitié, surtout si l’on élimine les dialogues du genre : — Bonjour, voulez-vous une tasse de thé? — Oh oui, très volontiers, merci… Et le tout s’achève en queue de poisson sans qu’on ait l’impression d’avoir avancé dans l’histoire.



Le personnage de Lyra est moins affirmé que dans À la croisée des mondes et cela pourrait se justifier, mais le traitement narratif qu’en fait Pullman lui fait, au mieux, perdre en profondeur, et au pire, grincer des dents. Pullman a pourtant démontré dans les tomes précédents qu’il était capable d’écrire habilement des personnages féminins ; aussi, je suis plutôt perplexe et déçue de voir une scène de viol incongrue, un professeur tomber amoureux de son étudiante sans que personne ne tique là-dessus, et des remarques sur les personnages féminins sorties tout droit d’un roman de gare des années 50.



Quant aux thématiques abordées… On dirait que Pullman cherche à saboter complètement ce qui constituait la grande force d’À la croisée des mondes, à savoir le fait de présenter de manière positive le passage à l’âge adulte et l’épanouissement de la raison. Ici, on a droit à un beaucoup plus consensuel « l’imagination est plus importante que la raison », dont le traitement n’a, justement, rien d’imaginatif. Et c’est assez désolant de constater qu’on remplace une thématique riche, originale, nuancée et marquante par un lieu commun surexploité.



Bref, j’ai l’impression d’avoir lu une mauvaise fanfiction. Après divers retours de mon entourage sur ce roman, je m’attendais à cette déception et c’est pourquoi j’ai repoussé cette lecture aussi longtemps, mais la pilule n’en est pas moins amère à avaler. Je pense tout de même lire le troisième tome s’il sort un jour, avec l’espoir ténu que Pullman aura réussi à redresser la barre, mais je suis plutôt pessimiste à ce sujet.
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À la croisée des mondes, tome 2 : La tour des..

Cittàgazze est un tiers-lieu, un monde parallèle qui n’est ni le nôtre, ni celui des Royaumes du Nord. C’est là que Will fait la rencontre de Lyra. Elle poursuit ses recherches sur la Poussière, il cherche son père disparu il y a des années dans le grand Nord, le laissant seul avec sa mère, traqués par des hommes mystérieux. Les deux adolescents devront unir leurs forces face aux bouleversements du monde, aux forces réactionnaires obnubilées elles aussi par la Poussière. Et à la guerre qui semble inéluctable.



Ce tome charnière nous permet de mieux saisir les liens entre les différents mondes qui se cristallisent dans l’histoire tourmentée de Cittàgazze. Des personnages très importants sont introduits, avant tout le Dr Malone et Will. J’ai aimé les clins d’œil au monde de la recherche à travers la première qui a bien du mal à trouver les crédits pour financer un programme pourtant disruptif… Quant à Will, c’est un très beau personnage qui a beaucoup à apporter à Lyra avec sa détermination tranquille.



L’ampleur de l’intrigue et la densité imaginaire sont impressionnantes, mais peuvent aussi déconcerter face aux questionnements quasi-métaphysiques, aux va-et-vient incessants entre des mondes tangents, aux quêtes des multiples personnages qui tâtonnent dans la confusion la plus totale, souvent en suivant des visions, des convictions un peu inexplicables ou des indications de l’aléthiomètre. J’ai quasiment dû prendre des notes pour arriver à suivre chacun des fils narratifs. Les choses se précisent autour d’une mystérieuse prophétie et de la guerre qui se prépare : les camps se mettent en ordre de bataille avec leurs armes respectives. Cela reste toutefois très (trop) abstrait à cause de l’absence de Lord Asriel dont on ne peut que deviner les motivations.



Les bases n’en sont pas moins posées pour un affrontement impitoyable et une quête initiatique à la lisière des mondes et à la rencontre de la Poussière. On ne peut que se plonger dans le troisième tome pour voir comment Philip Pullman parvient à dénouer une intrigue foisonnante et pour tout dire un peu vertigineuse.
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À la croisée des mondes, tome 1 : Les royaume..

Je continue à vider tout doucement ma PAL avec le premier tome de la saga « A la croisée des mondes ». Le style de Philip Pullman m’avait beaucoup plu dans les aventures de Sally Lockhart, et ayant bien accroché au film « La boussole d’or », j’avais envie de découvrir cette saga, surtout que les critiques sur la trilogie sont assez élogieuses.



Le problème d’avoir vu le film avant est qu’on sait plus ou moins ce qu’il va se passer. Je savais qu’il y avait de nombreuses différences (des fans de la saga m’ayant fait savoir leur mécontentement suite à la sortie de l’adaptation cinématographique) mais dans l’ensemble, l’histoire est très proche. Le hic, c’est qu’on perd un peu du mystère et c’est aussi une des raisons qui font que je vais enchaîner avec le tome deux, car j’ai vraiment envie de savoir ce qu’il va se passer maintenant. Vous vous en doutez, j’ai bien accroché à l’histoire. Il faut dire que le roman de Philip Pullman possède tout ce que j’aime : un côté fantastique avec des êtres étranges (daemons, sorcières, ours en armure…), de l’aventure, un peu d’action et du mystère. Sans compter sur le style de l’auteur qui est fluide, prenant, sans être lourd au niveau des descriptions. Il sait captiver son public pour on plus grand bonheur.



Le seul petit point négatif, pour moi, est Lyra. J’en parle tout de suite dans ma critique car ce sentiment ne m’a pas lâché du début à la fin du roman. Et ne pas arriver à accrocher à l’héroïne de l’histoire est assez dommage. Mais, je me rends compte que c’est quelque chose d’assez récurrent dans les romans que je lis lorsque le héros est une fillette à qui l’auteur a donné un tempérament assez arrogant, trop intelligente pour son âge, trop indépendante, trop sûre d’elle. Ce ne sont pas des traits de caractère qui rendent ces personnages sympathiques. Bien au contraire. Et ce n’est pas le premier roman que je lis où la jeune héroïne est exactement comme cela. Je ne dis pas qu’une fillette, une adolescente ou une femme ne devraient pas avoir ces traits de caractère (sauf pour l’arrogance…), mais les trois combinés donnent un côté « mademoiselle-je-sais-tout » assez horripilant. C’est d’ailleurs quand Lyra ne se montre pas arrogante ou manipulatrice que je l’ai grandement apprécié et souvent dans ces cas-là, elle était vulnérable. Je trouve cela dommage. J’espère maintenant que son arrogance, tout du moins, s’estompera dans les autres tomes pour que je puisse avoir le plaisir d’apprécier ce personnage à sa juste valeur, notamment pour son grand courage et son sens de l’amitié.



En ce qui concerne l’histoire en elle-même, je l’ai trouvé passionnante. On ne s’ennuie pas une seconde, on apprend à découvrir ce nouveau monde petit à petit et il est vraiment agréable de voir que l’auteur n’a pas eu peur de montrer l’Eglise de ce monde d’un côté négatif mais compréhensible. La présence des daemons, pour ainsi dire l’âme physique des humains de ce monde, est intelligemment menée aussi. Le fait qu’ils prennent l’apparence d’animaux, leur faculté à communiquer en font des personnages à part entière, et l’alchimie qui existe entre un humain et son daemon est mystérieuse tout en restant tout à fait accessible. J’ai beaucoup aimé Pan qui est bien sûr mis très en avant, et qui pour le coup, n’a pas l’arrogance de Lyra. Il était très intéressant de voir comment ces deux-là évoluaient, comment était construite leur relation. Si bien que je vois plus les daemons comme une sorte d’ange gardien, un guide qui vous aide à garder le chemin qui a été tracé pour vous. La présence de nombreux peuples aussi différents que mystérieux : sorcières, gitans, ours… est aussi intéressant. Cependant, je trouve dommage que ces peuples soient encore assez obscures à la fin du premier tome. On en apprend beaucoup sur eux, certes, mais j’ai l’impression qu’on ne sait pas l’essentiel, et j’ai peur que le prochain tome ne fasse pas disparaître cette impression. Le côté steampunk aussi est une grande réussite. L’auteur garde ainsi l’avancée technologique tout en restant dans un univers « passé » et j’adore cela. Le mélange des deux donne des possibilités infinies et j’ai hâte de voir jusqu’où nous conduiront les mystères de la Poussière et de l’Aléthiomètre !



Du coup, vous l’aurez compris, j’ai vraiment apprécié ce premier tome qui me laisse l’impression d’un premier tome d’une saga, à savoir de construire les prémices d’une suite encore plus intéressante et palpitante et qui n’a pas les défauts de certains romans trop longs à entrer dans le vif du sujet.
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La mécanique du diable

Hiver. Allemagne. Dans un petit village, les habitants se réunissent à l'auberge. Demain est un grand jour. En effet, Karl, l'apprenti horloger a fini sa formation et pour fêter ça, il doit présenter le nouvel automate qu'il a fabriqué pour la grande horloge. Ce soir, les villageois se sont aussi rassemblés à l'auberge pour écouter les histoires effrayantes de l'écrivain Franz. Le conteur commence son récit où il est aussi question d'une horloge. Tout se passe bien jusqu'à l'arrivée d'un inconnu qui est l'exacte description d'un personnage de l'histoire de Franz...

Philip Pullman, célèbre pour sa trilogie A la croisée des mondes, nous livre un conte fantastique très réussi où deux histoires se mêlent. La construction du récit n'est pas chronologique et il faut rester vigilant pour ne pas se perdre dans les rouages de cette mécanique.
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À la Croisée des Mondes : Intégrale

[Avertissement : cette critique va spoiler sans vergogne toute l'histoire de la trilogie et le passé de chaque personnage. Ainsi qu'entamer un débat éthico-religieux potentiellement rasant. Vous aurez été prévenus !]



Peut-on vraiment ranger ce livre dans la littérature jeunesse ?

Personnellement, je l'aurais mis avec les ados à cause des sujets abordés (la religion, le pouvoir, le passage à l'âge adulte, la question du courage et de la lâcheté…). J'ai lu cette trilogie quand j'avais 9 ans, et je peux vous assurer que j'ai raté pleeeiiin de choses.

L'édition Folio indique que c'est une série qui se lit à partir de 10 ans. Pour moi c'est une hérésie. Vu la complexité de certains sujets, je dirais que ça ne devrait pas être conseillé avant 13-14 ans. Ma première lecture était pénible, j'ai dû me forcer pour arriver au bout. La seconde (quand j'avais 14 ans, justement), m'avait à la fois emballée et désarçonnée. Car Philip Pullman inverse le système de valeur de notre société : Lyra, la jeune héroïne, est aidée par des gitans et des sorcières, et lutte contre l'Église, entité toute-puissante, machiavélique et manipulatrice. Tous les humains sont liés à des dæmons, qui ne sont pas des êtres maléfiques, mais des sortes d'anges gardiens – à quelques détails près, puisqu'ils font partie intégrante de l'homme et qu'ils font plus office de moi profond que de conscience morale.

Âgée de 9 ans et dotée d'une éducation catholique, j'ai eu du mal à faire la part des choses, j'avais rejeté en bloc tous ces concepts étranges. C'est en partie la raison pour laquelle je n'avais pas aimé ce livre – ça et les descriptions trop nombreuses et trop longues pour mon âge. À 14 ans, bien que déstabilisée, j'avais beaucoup aimé l'écriture et l'histoire, très travaillée. J'admirais aussi beaucoup Lyra, héroïne impétueuse. Et aujourd'hui, je trouve que c'est un point de vue original et intéressant, doublé d'un monde très bien construit. C'est maintenant que je me rends compte à quel point Pullman a travaillé sur son histoire, car plein de détails cruciaux se recoupent d'un tome à l'autre et permettent le bon déroulement de l'aventure.



Mais quelle était l'intention de l'auteur en écrivant ce livre ? Est-ce une critique socio-religieuse qui cherche à pousser les enfants à voir au-delà des préjugés, au-delà des carcans de la religion, ou juste un jeu de l'auteur qui s'amuserait à perturber le lecteur ? Car quel enfant pourrait comprendre toutes les subtilités de cette histoire ? Mes souvenirs remontent à loin, mais il me semble que j'étais passée à côté de la plupart des double-sens.

Enfin, quand double-sens il y avait, car le discours est parfois clairement antireligieux et Pullman taille dans le vif sans hésiter. Je cite Ruta Skadi, reine des sorcières : « Voilà ce que fait l'Église [mutiler des enfants], et toutes les Églises ont le même objectif : contrôler, détruire, anéantir tous les bons sentiments. C'est pourquoi, si une guerre éclate, et si l'Église se trouve dans un des deux camps, notre devoir est de nous engager dans le camp d'en face, même si, de ce fait, nous nous trouvons en compagnie d'étranges alliés. » (J'ai publié le passage en entier dans les citations.) Alors certes, vous pourrez contrer que c'est une sorcière qui parle, et qu'il est donc normal qu'elle soit contre l'Église. C'est pas faux. Mais dans le monde de Lyra, les sorcières ne peuvent pas être diaboliques puisque les dæmons SONT les compagnons des humains. D'ailleurs, je n'ai repéré aucune allusion à propos d'une chasse aux sorcières, actuelle ou passée. Mais après tout, « la religion chrétienne n'est qu'une erreur fort puissante et convaincante, rien d'autre », comme l'affirme le docteur Mary Malone, nonne en reconversion. Voilà qui est radical !

Mais bon, si c'était un livre adressé aux ados ou aux adultes, que m'importerait ? Chacun pense ce qu'il veut, et même si j'ai un point de vue différent de l'auteur, c'est une super série que je suis contente de connaître. Le seul souci : c'est un livre qui est supposé s'adresser à des enfants. Et pour moi, on ne peut pas émettre un avis aussi tranché devant eux, surtout par rapport à la religion – c'est le meilleur moyen de développer la haine ou la crainte de ceux qui pensent différemment de soi.

Mais peut-être que je dramatise. J'ai beau avoir lu ce livre trois fois (gamine, ado et adulte), ça n'a pas changé mes convictions. Ça ne les a même pas faites vaciller, en réalité.

De toute façon, Pullman s'adressait-il vraiment à un public de 10 ans ? Pas sûr, d'autant plus que certaines maisons d'édition peuvent baisser la limite d'âge de leurs livres, histoire de viser un lectorat plus large.



Parlons un peu des personnages.

L'héroïne est très complexe. Au début, c'est une gamine assez simple : elle aime se battre avec les enfants de la ville et les petits gitans, se couvrir de boue par la même occasion, fuir ses leçons pour s'échapper sur les toits et cracher des noyaux de prune sur les Érudits, explorer les catacombes de son Collège en compagnie de son ami Roger… C'est une enfant sauvage qui vit pleinement et dotée d'un caractère de feu. Quand j'étais jeune, elle m'impressionnait.

Et en fait, elle m'impressionne toujours.

Mais il serait faux de dire que rien ne lui fait peur. Elle est téméraire, audacieuse, et elle s'efforce de se dépasser car elle a des limites. Elle a assez de niaque pour vouloir aller au-delà de ses peurs et accomplir ses rêves. Quitter le Jordan College pour aller dans le Nord n'était pas facile. S'enfuir de chez Madame Coulter, sa tutrice, ne l'était pas plus. Se faire passer pour le dæmon d'Iorek à la cour des panserbjornes était presque un acte de folie suicidaire. Tout comme beaucoup de décisions qu'elle est amenée à prendre au cours de ses aventures, ce n'est pas facile, mais c'est nécessaire. Elle n'a pas vraiment le caractère d'une fillette de 12 ans. On lui donnerait plus facilement 15 ou 16 ans. Et encore, elle serait bien mature pour une ado !

Les autres personnages ne manquent toutefois pas de charisme : Lord Asriel tout particulièrement, est quelqu'un de fascinant car on ne sait jamais ce qu'il pense, ni ce qu'il veut. Ce n'est que dans La Tour des Anges qu'on connaît son objectif. En revanche, en tant que père, il est particulièrement raté : dans le tome 1, il retrouve sa fille qu'il n'a pas vue depuis des mois après avoir été emprisonné par les ours polaires et menacé de mort. Comment réagit-il, à votre avis ?

1. Il pleure de joie,

2. Il garde sa dignité, mais il est visiblement fier de tout ce qu'elle a fait,

3. Il s'en fiche,

4. Il l'envoie chier et la trahit.

Réponse 4…

Ce mec n'est PAS le meilleur des pères. Mais il impressionne Lyra parce qu'il a de la classe et qu'il est mystérieux, donc bon. On lui pardonnerait presque…

Madame Coulter, elle, est… À l'opposé d'Asriel. Elle, on ne peut pas l'aimer : elle est cruelle, elle est factice, menteuse, manipulatrice, opportuniste, égocentrique, mais elle aurait pu faire du mannequinat parce qu'elle a un charisme magnétique. C'est un vrai serpent, et elle n'hésite pas à tuer ses proches pour plus de pouvoir. Elle a même « vendu son âme au diable » en s'investissant complètement dans l'Église pour torturer des enfants et détruire la Poussière. Lyra apprend très vite à la détester – tout comme nous.

Et pourtant, c'est sa mère. Et heureusement, les instincts maternels sont plus forts que son caractère de chien et la poussent à protéger sa fille – quelques fois… Sans cela, sans cet instinct, elle n'aurait sûrement pas retourné sa veste pour la sauver. C'est donc un personnage TRÈS ambigu, et surtout, à l'opposé du stéréotype qu'on se fait du parent disparu dans les histoires pour enfants. C'est vrai, quoi ! Habituellement dans un livre jeunesse, quand le héros retrouve sa famille disparue, c'est le happy end. Mais pour commencer, Lyra n'a jamais cherché ses parents (parce qu'elle les croyait morts), l'histoire ne s'arrête pas au moment où elle découvre ses origines (loin de là), et elle va passer une bonne partie de ses aventures à les affronter. Finalement, elle s'est contenté de sauver le monde – les mondes – du totalitarisme religieux dont sa mère est un suppôt. Sacrée fillette.

Will, quant à lui, ressemble beaucoup à Lyra par certains côtés. Il est volontaire, il ne peut pas compter sur ses parents, il a appris à se débrouiller tout seul, il est obligé de prendre des décisions très difficiles pour son âge… Mais comment peut-il laisser sa mère chez une prof de piano qu'il n'a pas vue depuis plus d'un an ? Encore, s'il la voyait toutes les semaines, j'aurais compris, mais là, même s'il n'avait personne d'autre vers qui se tourner, comment se fait-il que cette femme ait accepté ? C'est un peu gros à avaler. « Elle ne vous gênera pas, je vous le promets ! » « Alors pourquoi tu t'en débarrasses ? » aurais-je été tentée de répondre. Il n'y avait pas un prof de son école à qui il pouvait faire confiance ?

Et quand il débarque dans un autre monde, sa première réaction, c'est de prendre un soda dans un distributeur et de le boire en regardant la mer…

Pardon ?

Mais merde, Will ‼ T'es dans un monde parallèle, putain ! Tu ne savais même pas que ça existait ! Un peu d'émotion, que diable ‼

On ne ressent chez ce garçon aucun sentiment de stupéfaction, d'ahurissement, de vertige, d'éblouissement, ou toute autre émotion extra forte qui AURAIT DÛ le saisir net. C'est sans aucun doute le passage qui m'a donné le plus de fil à retordre.

D'autres personnages sont très importants, comme Roger, l'ami par lequel démarre cette aventure (c'est pour aller le sauver que Lyra veut tellement aller dans le Nord), Iorek Byrnison, le roi des ours et un des meilleurs alliés de Lyra, le docteur Malone (une des rares adultes à prendre les enfants au sérieux), Lee Scoresby, l'aéronaute (j'aurais voulu qu'il reste un peu plus longtemps…), Serafina Pekkala, la sorcière… Ça fait beaucoup et j'en oublie pas mal, mais pas une seule fois, je ne me suis perdue. Les caractéristiques de chacun sont suffisamment fortes pour qu'on s'y retrouve.



Mais outre cette panoplie de personnages, le plus gros point positif de la saga, c'est le monde de Lyra. La magie n'y existe pas vraiment, mais on pourrait facilement le qualifier de merveilleux car il y vit des créatures surnaturelles – spécialement dans le Nord : sorcières, panserbjornes, montres des falaises… Il ressemble beaucoup à notre univers version 19e siècle, jusque dans les noms des pays (Anglia, Moscovie, Tartares…). Sauf que la solitude n'y existe pas. Chaque être humain est épaulé par son dæmon, envers qui il a un lien d'amour et de confiance très puissant (au point que Lyra est horrifiée quand elle rencontre Will).

Personnellement, je pense qu'ils représentent le moi profond de chaque être humain parce qu'ils réagissent aux émotions de leur partenaire, mais sans chercher à les masquer. Marisa Coulter en est un exemple assez intéressant, puisque c'est le personnage qui cache le plus son jeu. Son dæmon est une horrible petite teigne cruelle et mesquine – et finalement, c'est ce qu'elle est. Elle se donne des airs de sainte-nitouche pour amadouer et manipuler, mais il suffit de regarder son singe pour se rendre compte de sa méchanceté. D'ailleurs, ils n'ont pas l'air d'avoir un lien très affectueux. Ça ressemble plus à une relation dominant-dominé qu'à une relation amicale. Il y a aussi des exemples plus généraux : un dæmon agité est la preuve que son humain est stressé, même s'il n'en montre rien. Et lors d'une querelle, les hommes se réfèrent souvent à l'attitude de leur dæmon pour savoir qui l'emporte.



En résumé, deux gros points positifs : les personnages, et le monde. Mais il y a en plus quelques petits détails que j'ai particulièrement appréciés :

- Dans le tome 1, j'ai ressenti au travers de Lyra une certaine fascination pour le Nord (terre de glace et de magie, de lumières, de dangers et de mystères). C'est si bien retranscrit que je crois que l'auteur a transposé ses sentiments à son héroïne au lieu de lui inventer cette passion ;

- À Jordan College, il y a des majuscules aux intitulés des postes (le Bibliothécaire, le Majordome), et même aux lieux (les Jardins du Collège, la Bibliothèque), pour donner un caractère ronflant aux Érudits. D'ailleurs Lyra, malgré son jeune âge et le fait qu'elle ait passé sa vie à grandir là, a un regard assez critique et moqueur sur cet étalement de sciences et de titres ;

- Dans le 2e tome, il y a des symboles dans les marges : un arbre, une épée, une boussole, et de temps en temps, une étoile. Petite, ça me turlupinait qu'ils ne suivent pas la typographie du premier tome. Pourquoi avoir mis des dessins dans le second volume et pas dans le premier ? Au début, ils semblent suivre un ordre précis (arbre-épée-boussole-épée-arbre), puis je me suis rendue compte que le nombre de pages marquées était inégal, et enfin, que l'ordre n'était pas respecté. C'était un mystère complet, pour moi.

Grande, il m'a suffi de 5 minutes pour comprendre que chaque symbole correspond au monde dans lequel se passe l'action : l'arbre pour celui de Will, l'épée pour Citàgazze, la boussole pour celui de Lyra, et l'étoile… Les symboles changent quand les personnages passent dans un autre monde, ou qu'on suit d'autres protagonistes qui sont dans un autre monde ;

- La fin n'est pas un happy end. Les personnages principaux perdent tous au moins une chose à laquelle ils tiennent : la capacité à comprendre l'aléthiomètre, la personne qu'ils aiment, le pays des mulefas pour Mary, etc. Lyra a perdu son innocence, remplacée par une expérience amère, et son attitude vis-à-vis des adultes est différente – on s'en rend compte dans le tout dernier chapitre. C'est peut-être ce livre qui m'a donné le goût des fins mitigées, car certes, c'est une conclusion un peu triste, mais elle est vraie. Beaucoup de livres s'efforcent de s'achever sur une note joyeuse qui ne colle pas avec le reste de l'histoire. Pas À la croisée des mondes.



Mais j'ai aussi relevé quelques incohérences dans cette loongue saga :

- Lors de la bataille de Bolvangar, Lee Scoresby intercepte Lyra pour l'emmener en ballon vers Svalbard, mais pourquoi ? Ce n'était pas prévu, et c'est un risque inutile à faire prendre à une fillette. Comment les gitans ont-ils pu laisser faire ça ? Laisser partir une fille, un aéronaute et un ours dans une forteresse imprenable d'ours géants ennemis (en compagnie de quelques sorcières, certes, mais elles ne sont là que pour faire le trajet) ?

- Évidemment, il y a la réaction de Will quand il arrive à Cittàgazze ;

- Et puis, il y a le fait que, lorsque Mme Coulter est faite prisonnière par Asriel, ce dernier l'emmène à ses réunions de généraux, histoire qu'elle puisse avoir vent de leurs dernières stratégies et de leurs équipements. Car ils lui font aussi visiter leur armurerie, et lui font même une simulation avec leur meilleure arme ! Comme ça, si jamais elle arrive à s'échapper, elle pourra tout répéter à l'Église et faire échouer leur mission.

C'est tellement intelligent, de la part d'un homme tel que Lord Asriel…

- D'ailleurs, l'auteur ne dit pas ni comment ni pourquoi sa forteresse a été bâtie. Elle se situe dans une dimension où toute vie a disparue, elle est tellement énorme qu'on dit que la construction a dû prendre des années, mais QUI et QUAND ? Ça n'a pas pu être le père de Lyra, puisqu'il vient d'y arriver. Ça n'a pu être aucun de ses sbires, puisqu'il n'a mis que quelques mois (voire moins) pour rassembler des millions et des millions de gens et d'espèces différentes. D'ailleurs un personnage – je ne sais plus lequel – dit que ce rassemblement a dû prendre des décennies de préparation. Et comment est-ce possible ?? Asriel doit avoir, quoi, quarante ans ? Vous n'allez pas me dire que c'est à l'âge de 10 ans qu'il prend contact avec d'autres univers pour réunir une armée de dingue et renverser Dieu ?



Mais à part ces quelques petits détails pas très crédibles, l'auteur a accompli un formidable travail en créant cette trilogie. C'est une oeuvre qui a marqué mon enfance et mon imaginaire, a soulevé beaucoup de questions en moi et me hante encore aujourd'hui (sinon pourquoi l'aurais-je relue ?). Il y a certes quelques longueurs, quelques descriptions qui auraient gagné à être écourtées, mais c'est une histoire forte.

Une série à lire, vraiment.

Sauf pour les enfants…
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La trilogie de la poussière, tome 1 : La bell..

Après avoir lu la trilogie de « A la Croisée des Mondes » il y a plusieurs années, trilogie qui m’avait emballée pour de multiples raisons, j’attendais beaucoup de sa préquelle, « La trilogie de la Poussière ».



Me voilà donc, le sourire aux lèvres, prête à vibrer. J’ai sauté pieds joints à Oxford, du moins dans l’Oxford créé par Philip Pullman – je rappelle que nous sommes purement dans la fantasy -, à la rencontre des Erudits, des daemons et d’une Lyra de …6 mois, toute rigolote et curieuse.

Ce 1er tome met l’accent surtout sur Malcom, un garçon de 11 ans bien futé et bien téméraire, le cœur sur la main, prêt à protéger la petite Lyra confiée aux religieuses du prieuré de l’autre côté du fleuve. C’est qu’elle a été placée là par précaution, sa mère Mme Coulter, l’horrible madame Coulter de la Croisée des Mondes, ne voulant pas s’en occuper, et son père, Lord Asriel, trop occupé à courir le monde pour ses recherches, comme d’habitude.

Malcom habite à l’auberge de la Truite, et la fille de cuisine, Alice, lui sera d’une aide précieuse lorsque les méchants – car évidemment il y a toujours des méchants dans ce genre d’histoires – voudront kidnapper Lyra.



Et voilà que, page après page, la déception s’installe peu à peu. Des daemons (chouette) mais en veux-tu en voilà, une esquisse de réflexion philosophique sur la conscience (chouette bis) mais toute petite, de la magie (chouette ter) mais qui mène à l’invraisemblance…tout ceci sème le chaud et le froid, et je referme assez dépitée ce roman un peu trop simpliste, surtout quand on a lu la formidable trilogie d’A la Croisée des Mondes (mais ça, je l’ai déjà dit, je le sais, mais le répète quand même).



Conclusion : je ne sais pas trop si je lirai la suite. Peut-être ce tome n’était-il qu’une mise en place des personnages ? Si jamais vous avez lu le 2e tome de cette préquelle, je serais ravie de connaitre votre avis.

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