Citations de Philippe Barbeau (43)
Un peu avant 3 heures du matin, Louis se tient prêt à la tête de sa section et, à l'heure dite, suivi de ses hommes, il franchit le parapet de la tranchée.
- En avant ! hurle-t-il en montant à l'assaut des lignes ennemies.
Au fond de sa poche, mes pensées se tendent vers lui.
Au cours de ma vie, je me suis entièrement consacré à la lutte du peuple africain. J'ai lutté contre la domination blanche et j'ai lutté contre la domination noire. Mon idéal le plus cher a été celui d'une société libre et démocratique dans laquelle tous vivraient en harmonie avec des chances égales. J'espère vivre assez longtemps pour l'atteindre. Mais si cela est nécessaire, c'est un idéal pour lequel je suis prêt à mourir.
Ces dernières faisaient pourtant elles memes beaucoup de bruit.
J'explore le monde des histoires comme d'autres explorent la Terre, pour y découvrir les beautés cachées. J'essaye d'emprunter de nouveaux chemins. Dans de monde-là, il y en aura toujours de nouveaux à tracer et c'est enthousiasmant... (p.128)
- Cela dit, la maîtresse nous a fait une super leçon sur les hommes préhistoriques. On a aussi trouvé des informations sur Internet et à la médiathèque.
- Oui, mais rien ne vaut le reportage sur place… Tu as préparé tes affaires ?
Sara montra son sac.
- Comme d’habitude !
Elle enfila son blouson et la bandoulière de son sac, s’installa devant l’ordinateur et tapa l’adresse des Enquêteurs du Net.
La durée de notre internement à Pithiviers a en réalité été très courte : quinze à vingt jours pour les parents déportés, quatre à cinq semaines pour les enfants jusqu'à leur transfert à Drancy, à partir du 15 août. Mais j'ai conservé le souvenir de journées interminables, de nuits d'inquiétude et de souffrance, d'une situation que je ne supportais plus : avec l'impression d'une amputation presque physique qu'a représentée pour moi l'arrachement de Maman dans de telles conditions...
- Mais… en allant là-bas, on va aider Christophe Colomb et ce sera le début de l’hécatombe chez les Indiens. Il a suffi d’une cinquantaine d’années pour les faire pratiquement tous disparaître de ces îles et je ne te parle pas des massacres après, sur le continent. Monstrueux ! Dramatique !
- Pourquoi cet endroit, déjà ?
- Parce qu’il est voisin de la Bastille tout en étant à l’intérieur de l’enceinte de la capitale. Il va nous falloir garder notre sang froid car Paris était en ébullition. Ça chauffait Et pas qu’au niveau de la température de cet été caniculaire. Même si la prise de la Bastille n’a pas été une monstrueuse bataille, comme on le croit souvent, cet événement a fait une centaine de morts malgré tout !
Il faudrait qu'il exerce un métier qui lui permette de vivre. Artiste peintre, combien se retrouvent à la rue avec un métier comme ça? D'ailleurs, c'est pas un métier, un vrai, avec une paye qui arrive à la fin du mois ! Je ne sais pas, moi, peintre en bâtiment peut-être. On peut pas dire que ce soit mieux payé que maçon mais, bon, au moins, il sera plus souvent à l'abri que maçon... Et puis, j'ai pas les moyens de l'aider encore longtemps...
Nous avons traversé Paris en autobus, sous la garde de deux policiers sur la plateforme. C'était un dimanche matin. Les rares Parisiens dans les rues ne paraissaient pas nous voir. Pourtant, nous devions être aisément identifiables : toutes ces familles avec femmes et enfants portant l'étoile jaune... A notre sentiment d'inquiétude extrême, due à l'ignorance du sort qui nous attendait, s'ajoutait déjà celui d'impuissance et d'abandon qui ne nous quitterait plus...
Sara lui coupa la parole Horrifiée, elle lui arracha la souris de la main et dirigea la flèche au milieu de l’article qu’illustrait la photo :
- Lis ! C’est incroyable.
Fabio obéit, docile, et souffla bientôt :
- Elle avait été ramassée un mois plus tôt, errant dans les rues de Moscou. Tout ça parce que Khrouchtchev voulait un grand événement pour fêter le quarantième anniversaire de la révolution soviétique…
- Lis ce qui suit. J’en ai froid dans le dos…
– Ce n’est pas malin de jeter des pierres à la tête des gens.
C’était la première fois qu’on me disait ça.
Ce jour-là, [1 août 1914, jour de la mobilisation] tout n'était que drapeaux et cocardes.
Des gens se promenaient dans la rue en chantant.
- Imbéciles ! grinça Joannès au passage d'un groupe. On voit bien que vous ne savez pas ce que c'est que la guerre.
Il y avait presque de la haine dans le ton cette fois. Éliane s'en choqua.
- Nous avons fui la Pologne parce que les nazis allaient nous envahir. J'ai fui Paris parce qu'ils y sont venus... et maintenant, leur chef, ce monstre Hitler, arrive ici, dans mon dernier refuge. Je ne peux pas le supporter. J'ai peur, si peur...
Moi, rien ne m'énerve plus qu'un type qui ne sait pas sourire, alors j'ai ramassé un caillou,oh pas plus gros qu'une noix et je le lui ai jeté.
J'ai découvert qu'un livre est agréable à toucher, qu'il est agréable à voir et, surtout, qu'il sent très bon. C'est super, l'odeur d'un livre neuf.
Notre école s'appelle l'école Antoine Parmentier, du nom de celui qui a généralisé la culture de la pomme de terre en France (je sais qui est Antoine Parmentier grâce à mon frère Sebastien, qui l'a lu dans le dictionnaire) L'école a sans doute été nommée comme ça à cause de la spécialité de la cantine : les patates. On en mange à peu près tous les jours : en salade , en pyjam... eih ! pardon! en robe de chambre , sautées, au beurre, en purée ...
Il appréciait l'Histoire [...]. En fait, il aimait découvrir comment vivaient les gens autrefois. Il voulait retrouver les fondements de la société d'aujourd'hui, essayer de comprendre comment on en était arrivé à la vie actuelle. Il désirait savoir quelles valeurs il avait fallu défendre, quels combats il avait fallu mener, quelles épreuves il avait fallu traverser pour vivre dans notre démocratie, certes imparfaite, mais réelle. Il aimait aussi l'Histoire parce qu'elle pouvait peut-être nous aider à ne pas répéter les erreurs du passé, des erreurs à l'origine de tant de drames.
Au cours de ma vie, je me suis entièrement consacré à la lutte du peuple africain. J'ai lutté contre la domination blanche et j'ai lutté contre la domination noire. Mon idéal le plus cher a été celui d'une société libre et démocratique dans la quelle tous vivraient en harmonie avec des chances égales. J'espère vivre assez longtemps pour l'atteindre. Mais si cela est nécessaire, c'est un idéal pour lequel je suis prêt à mourir.
A partir de demain,
je ne jetterai plus de pierre
à la tête des gens,
je leur raconterai
des histoires.
C'est bien plus malin
pour les aider à
sourire, à rêver et à aimer.